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Contes Spalliens : Chapitre 20 - Erreur de jugement

C'est le lendemain, vers midi, que la nouvelle fut annoncée. Elle fut un peu surprenante, mais en y réfléchissant, Charles se dit que c'était logique, considérant que les méduses ne semblait avoir aucune connaissance en magie.
Le fait était quand même que les méduses n'étaient plus un problème, du moins pour les cinq qui leur avaient échappé hier soir. En effet, chacune avait en sa possession une arme prise à un chevalier, ça tout le monde s'en souvenait avec amertume, c'est ainsi qu'elles s'étaient échappées. Cependant, on s'en était souvenu assez tôt, dès que les esprits s'étaient un peu reposés, toutes ces armes possédaient une marque magique permettant de la localiser si l'on en connaissait le mot de commande.
Aussi, à l'heure actuelle, la position des cibles était connue et l'on formait des groupes pour aller à la chasse, car c'est bien de cela dont il s'agissait. Trois des cibles étaient restées 'groupées', c'est à dire qu'elles restaient à moins de un kilomètre les une des autres, sans doute cela suffisait-il pour leurs communications. Les deux autres semblaient être en éclaireur, l'une le long de la route qui reliait Knôll à Bar-Fraga, l'autre se rapprochait prudemment de Knôll, sans doute pour en évaluer les défenses. Savoir si les communications étaient vraiment rompues entre le groupe et les éclaireurs était difficile, mais la décision fut prise de passer à l'offensive.

Pour minimiser les risques, Arilyire et le Baron Flement allèrent attaquer le groupe, tandis que trois prêtres, deux feriors et un groupe de soldats équipés de laser, allèrent attaquer les deux éclaireurs. La coordination était essentielle, car seul le baron était capable de suivre l'ennemi, et il était évident, une fois qu'elles se sauront localisées, que les méduses se mettraient en mouvement. Le but était de les détruire en un coup, en profitant de l'effet de surprise, pour cette raison un tir d'artillerie n'était pas envisageable, car peu discret et pas assez précis.

Alren faisait partie du groupe chargé de la route, et Charles, étant donné ses connaissances techniques, se retrouvait dans l'autre groupe, avec l'arme dont il s'était servit pour couvrir la 'retraite' d'hier. Cela lui montrait que ses heures d'études étaient reconnues, et le rapprochait de la chevalerie.
Il était cependant conscient que la situation d'Alren était plus enviable, car la route était ouverte et empruntée, aussi un groupe de militaire n'y paraîtra pas déplacé, permettant une approche relativement discrète. Le même groupe se déplaçant dans les champs et les faubourgs, pile là où l'on se trouve, c'est plus visible.

Avant le départ, le ferior qui commandait la troupe de Charles fit un briefing sur leur situation précise :
- Bon, l'ennemi se trouve sur le promontoire du Feu Sacré, probablement caché dans les restes de l'ancienne tour de guet. Je pourrais le localiser plus précisément quand on se rapprochera. Le but, comme vous l'avez compris, est d'attaquer sans lui laisser le temps de répliquer, pour cela il faut pouvoir l'approcher sans éveiller son attention. Des idées ?
- On pourrait utiliser un sort d'invisibilité ? » proposa prudemment un autre chef de patrouille, réquisitionné comme Charles.
- Leur efficacité n'est pas certaine. » répondit instantanément un prêtre. « On ne sait pas à quel niveau la magie agit sur eux, pour l'instant, tout ce dont on est sûr, c'est que la foudre magique les atteint. C'est trop risqué de tout miser sur un sort, quelqu'il soit.
- Et si on essayait de l'attirer vers un piège ? Après tout il ne sait pas que l'on sait où il est et c'est un éclaireur. Il devrait donc se montrer un tant soit peu curieux.
- Et que fera t'on quand il approchera ?
- On pourrait piéger les voies d'accès avec des pièges à foudre ou des mines. Et se disperser de manière à l'achever s'il survit.
- Pas bête, mais pour l'attirer, on utilisera quoi ?
- On pourrait simuler un rituel au Temple des regrets. Un bien spectaculaire. S'il veut vraiment voir ce qui si passe, il sera obliger de s'approcher par quatre ou cinq chemins bien définis...
- Ca ne marchera pas. » les coupa un maître de garde, du nom de Marius ; « On n'a pas assez de temps pour faire aussi compliqué, surtout qu'il n'en reste plus que cinq. Il va se montrer super prudent.
- Bon, on va en terminer, je prends le choix de la tactique, les autres vous appliquez. » repris le ferior, qui n'avait créé l'interlude que pour finir par dire quelque chose comme ça, Charles en était certain. Les Elfes Noirs ont parfois un sens de l'humour bizarre. « Moi et Raël allons approcher de la cible jusqu'à être à portée, là nous attaquerons. A deux et sans arme lourde, il ne devrait pas se méfier de trop. Les autres, vous ferez le tour en encerclant la cible, vos armes vous permettront de ne pas avoir à vous rapprocher de trop et de rester à couvert. Les Intermédiaires Impériaux se disposeront de manière à couvrir toutes les voies de sortie grâce à leurs foudres. Compris ? » Tout le monde acquiesta. « Bien, Marius et Guillaume, vous nous couvrirez, vos armes sont les plus précises et vous avez le plus d'expérience. Etienne et Gabrielle, vous irez ensemble vers le Temple des regrets, de là vous aurez une fenêtre de tir assez importante au cas où il irait vers la ville. Charles et Valérien, vous prendrez position en lisière de forêt, les champs vous offriront alors un espace découvert suffisant pour l'abattre s'il s'enfuit. Des questions ? »

Charles intervint alors pour la première fois :
« Et s'il se retranche dans un bâtiment, on le déloge comment ?
- Bonne question. Au pire on fait tout sauter, sinon, on peut se contenter de l'empêcher de fuir en attendant que Arilyire ou monseigneur Flement soient libres. Bien, allons y.
- Attendez, quelle arme l'ennemi que l'on chasse a t-il volé ? » demanda Gabrielle, une nouvelle engagée.
- Oh ! Ce n'est pas le plus important, ces méduses n'ont pas vraiment besoin d'arme pour être dangereuses au corps à corps. Mais si ça t'intéresse, il s'agit d'une lance perforante. D'autres questions ?... Non ? Bien, Charles et Valérien, vous partez devant avec une radio, normalement elle ne servira à rien. Le signal de début des opérations sera donné par un coup d'artillerie sur une des carcasses d'hier.
- Messieurs, bonne chasse ! »

Et tandis que tout le monde allait prendre position, on entendit une Gabrielle rajouter pour elle-même: « Je suis sûr qu'il y a pensé et qu'il ne l'a pas fait exprès. »

Dvorak

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