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Nels : Histoire d'un mage sans passé : Chapitre 27

L'espace et le temps : ces deux notions sont les repères les plus immuables aux yeux des humains. La distance entre Licht et Mithland ne se réduit pas de jour en jour, pas plus qu'une heure ne passe plus vite qu'une autre. Cependant, j'étais dans un monde complètement distordu à cause de ces cauchemars. Le temps semblait à la fois s'accélérer et se ralentir selon une volonté qui était à la fois mienne mais que j'avais du mal à contrôler. Ma haine se décuplait à cause d'une douleur formidable qui me broyait jusqu'aux os mais plutôt que de la fuir, je ne pensais qu'à la rechercher encore et encore. Je sentais mon esprit qui ne réagissait plus un peu comme un bras qui s'engourdit à cause du froid. Le son de la voix d'Elanor me maintenait un peu plus alerte mais l'engourdissement de mon esprit s'accentuait à chaque seconde, enfin je ne savais même pas combien durait une seconde car je voyais à la fois des choses se passer à des vitesses incroyables tout comme je pouvais décortiquer tous les détails d'autres de par leur lenteur. Je tentai grâce à la chanson d'Elanor de me concentrer de plus en plus, et je compris pourquoi mon esprit était si troublé : cet espace de distorsion n'était autre que le vide laissé suite aux dommages faits sur l'un des sceaux de ma mémoire par Thorketil, et je me trouvais tout simplement entre le présent et le passé : suite à ma perte de mémoire, ces deux entités temporelles n'avaient aucun lien. Il fallait donc que je renforce le sceau moi-même, quitte à perdre à tout jamais tous mes souvenirs du passé, mais la douce voix que j'entendais me poussait à aller de l'avant, elle me poussait à survivre non pas pour dire "je" mais "nous" quand j'évoquerai l'avenir. Je ne savais pas vraiment ce que c'était de tenir à quelqu'un pour une autre raison que le devoir, mais là je me rendais compte que j'avais moi aussi des êtres chers à défendre et qu'il fallait, à mon tour, faire des sacrifices.
J'avais étudié les sceaux lors de ma formation et j'en avais déjà posé quelques-uns uns, comme ceux sur mon arme avec le diamant. Le problème c'est que lorsqu'on scelle un objet, on peut se permettre de l'irradier sans modération pour que le sceau soit solide, alors que dans le cas de la pensée, chaque sceau agissait sur un neurone, et brusquer les délicats mécanismes de la pensée risquait dans le meilleur des cas de me rendre fou. Il y avait quatorze sceaux, et Thorketil avait eu la bonne idée de s'attaquer au dixième sceau, je ne sais pas trop pourquoi. Il était suffisamment proche de mes mémoires passées et encore plus proche de mes mémoires présentes pour créer ce champ de distorsion dans mon esprit, il suffirait en théorie que je le consolide voire que je le remplace par un sceau ayant les mêmes propriétés. Je continuai de fixer le peu d'attention qui me restait sur le chant d'Elanor, et je commençai d'étudier le sceau : il était bicolore, utilisé en unique, car les sceaux peuvent être liés entre eux. Je compris d'ailleurs pourquoi Thorketil l'avait visé : c'était le seul qui ne fonctionnait avec aucun des autres, car les treize autres étaient tous associés entre eux. Les couleurs du sceau étaient le Bleu et le Blanc, le Bleu maintenait un effet de stabilité sur les zones de mémoire en empêchant les deux zones de se passer les informations, tandis que le Blanc servait avant tout à le maintenir en place. Thorketil avait endommagé cette dernière fonction, ce qui me permettait de voir des fragments des mémoires antérieures. J'avais peur d'une chose : au vu de la puissance que j'allais utiliser pour sceller à nouveau, je risquais de produire quelque chose de dangereux pour Elanor si l'opération venait à mal se dérouler. Je n'avais pas le choix : seule sa chanson m'avait maintenu en vie, il fallait maintenant que je travaille. Je commençai par solidifier à nouveau le sceau, afin de le fixer ensuite. Sa structure était de trois couches, avec des fixations Blanches, et les couches externes étaient de Bleu et de Blanc. Celle du centre était Bleu pur, c'était la clef des quatorze sceaux, le sort principal. J'irradiais tout doucement la couche endommagée, et une fois que le flux se stabilisait, j'augmentais ma puissance. Bien que je n'hésite pas sur la quantité de mana, je fus surpris de voir à quel point je pouvais continuer d'irradier, et avec quelle intensité, pour le peu d'effets sur le sceau : il semblait absorber des quantités énormes d'énergie sans perte notable. La forme de celui ci n'était pas des plus compliquées et je reproduisais à l'identique sur la couche extérieure qui était vers ma mémoire actuelle le motif de la couche qui était vers ma mémoire antérieure. Je sentais que la distorsion se dissipait peu à peu, et comme mon mal de crane m'abandonnait, je pouvais me concentrer d'autant plus pour solidifier le sceau de plus en plus vite. La quantité de mana était tout simplement plus élevée que celle que j'avais à peine canalisée lors de la première fois que j'avais produit la tempête Blanche, je compris que c'était l'effet du Bleu qui aide au contrôle le plus absolu. Les fixations commençaient à leur tour à prendre forme quand la chanson s'arrêta, et je commençai d'entendre de grands cris :
- Il ne respire plus!
- Tâtez son pouls dame Elanor vite...
La première exclamation était quelque peu déformée à mon oreille mais mon esprit commençait de revenir à une perception bien plus normale. Le sceau était bientôt fini, et je m'étais tellement concentré sur ce que je faisais en introspection dans mon esprit que mon corps m'était devenu comme secondaire, j'avais non pas séparé mon esprit de celui ci, mais j'avais tout simplement pu arrêter ne serait ce que quelques secondes son fonctionnement normal. Décidément, ce Thorketil n'était pas si peu doué, quel dommage qu'il se soit laissé emporter par le Sombre.
Le battement de coeur, le premier, fut comme un gong dans ma tête qui me rappela qu'il fallait aussi que je pense à respirer. Je me remis donc à vivre à plein poumons, étant heureux d'avoir réussi à consolider le sceau, même si je ne savais pas si un jour je pourrai récupérer les souvenirs qu'il avait enfermés. Les soupirs de soulagement que j'entendis autour de moi furent comme autant de cris de bienvenue après un long voyage. J'étais encore un peu groggy, et je n'avais plus la notion du temps. Je regardai autour de moi, Elanor était là accompagnée de sa mère ainsi que d'hommes qui semblaient être des médecins. Je demandai :
- J'ai dormi longtemps... Enfin depuis que je me suis réveillé il y a quelques heures...
- Comment cela? Tu n'as fait que fermer les yeux, et d'un coup ton coeur ne battait plus...
- Ah! ...

En fait de quelques heures, la consolidation des sceaux n'avait pris que quelques secondes : lors de mon travail je devais encore être dans un état de distorsion de temps assez poussé, je croyais avoir été inconscient durant près d'une journée entière. Je me sentais fatigué, et affamé car je n'avais pas mangé depuis le début de la bataille. J'essayai de me lever, et tandis qu'Elanor essayait de m'en empêcher en me disant que j'étais encore faible, je pus me tenir parfaitement sur mes pieds. Elle me regarda de manière assez bizarre, un peu comme si j'étais un monstre :
- On m'a rapporté que tu avais été soufflé par une tornade lors de la bataille, que c'était pour cela que tu étais blessé.
- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas blessé. Je te remercie de tes soins...
- Maintenant que tu as remporté cette bataille tu pourrais rester avec moi, et ainsi...
Les divers médecins sortaient, ainsi que dame Alana, et je me retrouvais seul avec Elanor qui était enthousiaste suite à sa nouvelle bonne idée, qui hélas pour elle n'en était pas une. Je commençai à revêtir ma tenue de combat ce qui lui montra on ne peut plus explicitement son erreur.
- Je vois, ce n'est pas encore fini...
- Il y a d'autres villes, d'autres gens à sauver.
- D'autres dames aussi non ?
- Ne t'avais-je pas dit qu'il fallait que je suive aussi mon devoir ? La bataille à laquelle tu as pu assister la première fois n'était rien en comparaison de celle ci, et les batailles qui viennent risquent de prendre une ampleur bien supérieure à celle ci.
- Et tes blessures seront encore plus grandes que celles ci ? Les médecins disaient que ton cerveau avait été directement touché...
- Ne t'inquiète pas pour mes blessures, par contre moi je voudrais que tu me fasses préparer un petit déjeuner, je risque l'inanition en ce moment...
Je l'entendis grommeler en sortant, se plaignant qu'alors qu'elle avait eu peur pour ma vie je ne pensais qu'à manger, et à repartir ensuite guerroyer. Je ne pus m'empêcher de rire en la voyant claquer la porte en sortant, attitude assez puérile qu'elle avait de temps en temps quand quelque chose n'allait pas comme elle l'avait prévu. Je n'attendais d'ailleurs que cela, je me mis de suite à me concentrer et je me rendis compte que je n'avais pas à chercher bien loin. On frappa à la porte et Elanor entra de nouveau :
- Le vieux monsieur de la dernière fois est de retour...
- Je sais, je vais le rejoindre de suite. Merci, ajoutais-je en souriant.

Je descendis et je vis Basaïn dans une tenue un peu moins solennelle que d'habitude, vu qu'il ne portait pas sa longue cape Bleue et Blanche. Il me regarda anxieusement, et il fit mine en me saluant de me donner une forte tape sur l'épaule mais je compris vite ce qu'il faisait, car il laissa sa main à hauteur de ma nuque quelques minutes. D'un geste rapide, je repoussai sa main, et lui signifiai que nous allions en discuter plus tard. Il sembla rassuré de me voir dans un état assez normal, et ne sembla pas s'inquiéter pour les quelques blessures superficielles qui étaient apparues suite au combat, comme mon entaille au bras. Il regarda attentivement Elanor, qui était encore avec moi, et me demanda :
- Il me faut ton rapport, Nels, et il faut que nous parlions quelque peu de ce que tu as manqué.
- Je vais nous installer dans un des petits salons, dit Elanor...
- Il faudra que nous restions seuls tous les deux... ajouta alors Basaïn.
Elanor me regarda, mais comprit rapidement qu'elle ne pourrait pas assister à la conversation. Elle avait du mal à comprendre la nécessité pour moi de garder mes activités secrètes pour elle, afin de ne pas l'impliquer dans certaines intrigues politiques. Certains Royaumes avaient déjà de par le passé fait des demandes fortes peu honorables à l'Académie, qui étaient refusées généralement à cause des intentions de ces dirigeants sans scrupules. Je ne voulais pas qu'Elanor en sache plus que ce qu'elle avait déjà vu, l'horreur de la diplomatie derrière les faciès joyeux des hypocrites qui en ont fait leur art étant bien pire que la plus atroce des visions d'un champ de bataille embrasé par l'ardeur de la fureur meurtrière des braves qui sans une larme y sacrifient leur âme.
Dans toutes ces élucubrations intérieures, je me laissai guider par Elanor qui me tenait le bras dans le petit salon qui nous était destiné à mon vieux Maître et à moi. Un pressentiment me parcourut, une fois que nous nous retrouvâmes seuls tous les deux, après que les repas aient été apportés, en voyant Basaïn dans un état d'inquiétude poussé, vu que je ne l'avais vu gesticuler de la sorte pour parler que très rarement :
- Donc une fois que tu es parti nous avons eu affaire au fameux Lemba et à une foule de conseillers plus pompeux les uns que les autres empêtrés dans leur pédantisme alors qu'ils n'en savent rien après tout de la manière dont combattent les Sombres et...
- Basaïn, je dois vous parler.
- Imagine qu'ils ne voulaient nous accorder que quelques archers pour nous aider tout en réclamant la direction totale des armées de la coalition...
- Basaïn, écoutez moi je vous prie...
- Mais le plus drôle ce fut le débat quand...
- Mais Basaïn vas-tu enfin écouter ce que j'ai à dire oui ?, hurlais-je en le laissant ainsi sans voix.
Le silence qui en résulta était chargé de l'espèce d'écho de mon cri du coeur, ainsi que de la gêne du vieux Maître. Je repris la parole avec plus de calme mais non moins de conviction :
- Vous n'êtes pas ici tant pour me conter vos aventures au Grand Conseil que pour vérifier la bonne marche de votre installation ici, dis-je en pointant du doigt ma nuque. Ne vous inquiétez pas, j'ai même tout réparé moi-même. Je ne sais pas de quelle nature vous êtes parce que ces Sceaux ont tous été posés assez rapidement, et nécessitent tous une grande maîtrise, et ce travail vous honore en tant que Mage, et je ne veux pas le savoir. Sans ces Sceaux, je ne sais pas ce que je serais mais j'ose pour le moment faire confiance à votre jugement.
- Ne crois pas que cela m'a fait plaisir quand j'ai effacé ta mémoire, mais...
- Je ne veux pas non plus d'excuses car je suis sur que vous les répétez depuis votre départ de l'Académie. Que je sois votre cobaye passe encore, mais ne me croyez pas stupide. Je sais que je sers vos intérêts en n'ayant pas de mémoire, mais je ne veux pas savoir quelles en sont les vraies raisons. Nous dirons donc que c'est pour mieux combattre le Sombre. Je vous prierai aussi de considérer le sujet comme étant clos.
- En tout cas tu as fait un travail d'orfèvre en pouvant consolider ce Sceau, il n'était pas si facile à réaliser. Et je ne t'ai pas même encore félicité pour la bataille excellente que tu as livrée.
Je commençai à faire un rapport détaillé, lui contant tous les préparatifs et contant aussi l'apparition du fameux nuage. Je lui expliquai la sensation douloureuse que j'avais pu sentir à distance, mais j'avais oublié un détail intéressant.
- J'ai été aidé après tout, des Maîtres des Tempêtes m'ont bien assisté...
- Des Maîtres des Tempêtes ? Des novices alors ? Ils font des progrès étonnants...
- Non, l'un d'entre eux était bien vieux et disait avoir été malade en trajet et avoir du rester à Mithland...
- Impossible, tous leurs plus grands représentants étaient avec nous.
Nous avions compris tous les deux : si Thorketil n'était pas assez puissant pour pouvoir canaliser l'énorme quantité de mana que fournirait la Tempête Sombre, nul doute qu'il serait sacrifié le plus vite possible. Or si l'un ne peut porter le poids tout entier, deux peuvent se le répartir. Je m'étais fait berner par l'aptitude au Rouge de ces deux compères qui devaient tout du moins pour le plus vieux avoir été dans la confrérie des Tempêtes. Ils avaient fait une parfaite illusion, et nous ne pouvions pas les laisser fuir à moins de voir d'autres villes dévastées. Basaïn et moi sortîmes en trombe de la pièce où nous étions, et nous étions dans la rue, regardant autour de nous de manière si désordonnée que les gens nous regardaient comme on regarde un dément. Je fermai les yeux mais leurs ondes ne me frappèrent pas de prime abord, Basaïn lui sembla plus sûr de lui alors je me mis à le suivre. Les Sombres pouvaient très bien être déjà partis, mais Basaïn continuait de chercher de plus belle, allant de plus en plus vite et d'un coup il se retourna vers moi et me dit :
- Tu ne sens rien grâce aux lignes de vie ?
- S'ils ne sont pas en train d'essayer de drainer quelqu'un, je ne pourrai pas les sentir.
- Comment pourra t'on les repérer ?
- Je ne sais pas, voyons déjà tous ceux qui contrôlent quelque mana que ce soit, vu qu'ils sont aussi Mages.
- Bonne idée, séparons nous et tu me contactes si ...
Il resta figé, longuement, et je ne comprenais pas pourquoi. Il paraissait d'un coup moins surpris de ce qui se passait, ayant un drôle de sourire aux lèvres. Il demanda :
- Je parie que le vieux monsieur qui se faisait passer pour un Maître des Tempêtes avait une petite barbichette, un peu comme une chèvre, et fortement dégarni ?
- Tout à fait.
Je ne voyais pas où il voulait en venir, mais il reprit :
- Il y a environ trois ans, un Maître des Tempêtes assez orgueilleux est passé au Sombre, sous la forme d'un pari. Selon lui, il pouvait rien que par sa propre opinion forcer la destinée de chaque camp. Il disait que s'il quittait sa guilde et se mettait au service des Sombres, il était assez fort pour incliner la balance des forces en présence.
- Et ce joyeux drille a pu convaincre le Sombre ?
- Un outil de plus n'est jamais négligeable, surtout un idiot pareil. Tel que je le connais, il doit être encore sur Mithland. Il croit sûrement pouvoir de lui-même rattraper la défaite de Thorketil.
- Et comment avez vous pensé à lui ?
- Il a la bêtise d'exhiber son mana, où qu'il soit. Le problème c'est qu'il n'a jamais été aussi doué en accumulation que toi ou que moi. Donc il lui faut un effort constant pour cela, ne sens-tu pas une sorte d'aura assez difforme dans la ville ?
- Il n'est doué qu'à l'aide de ses fariboles incantatoires on dirait.
- En effet. Je crois qu'il est temps de rentrer finir le repas que nous avons sur la table.
- Hein !?
- Crois-moi, il ne se passera rien avant au plus tôt demain matin, nous pouvons donc rentrer et continuer ce petit rapport que je te faisais.
Nous entrâmes de nouveau à l'intérieur, et Basaïn commença à me donner un aperçu des forces que la coalition allait avoir à sa disposition : les chevaliers de Lumière de Licht allaient tous être mobilisés, ainsi que les compagnies de fantassins lourds et les archers. Le Royaume des Hauteurs offrait les services de son état major au grand complet, ainsi que de ses troupes de lanciers d'élite. Le Royaume d'Hirmeth nous adjoignait les compagnies d'artillerie dont ils disposaient, tandis que nous ne savions pas encore ce que voulait bien accepter Lelanide.
Basaïn fronça les sourcils en évoquant ce dernier point : d'après ce que je crus comprendre Lemba voulait le commandement en chef des armées mais il voulait encore plus : il voulait que ce soient des officiers de Lelanide qui mènent toutes les opérations, chose qui fut mal prise par les hommes de Licht, qui fournissaient énormément de troupes et à qui on demandait de jouer des rôles de subalternes. Les diverses guildes de Mages de tout type, que ce soit la confrérie des Tempêtes, le Monastère des Derviches Tourneurs, la Guilde des Entropistes et bien d'autres avaient fait leur serment d'allégeance à l'Académie et reconnaissaient son autorité sur eux.

La soirée était venue et j'en profitais pour aller faire une petite promenade avec Elanor, car je ne savais pas encore quand nous partirions moi et Basaïn. Un rendez vous avait été fixé avec les membres dirigeants de la coalition : il se situait au nord de notre position actuelle, à quelques jours de trajet. La soirée se passa de manière fort agréable, comme à chaque fois, et ce fut avec plaisir que j'allai me coucher.

Le soleil devait à peine être en train de se lever, quand on me secoua dans mon lit : Basaïn, vêtu d'une tenue de combat d'un bleu foncé qui dans l'obscurité donnait l'impression d'être noir me réveillait :
- Debout batifoleur, nous allons à la chasse au Traître.

Nels

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