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Chronique des 5 Royaumes de Lorentis : Chant 10 - Une autre pièce

C'était un petit village près de la frontière des royaumes nains, glissé dans les contreforts des grandes montagnes. Un endroit paisible, où le temps semblait ne pas avancer et où les jours et les nuits étaient toujours doux, même si le labeur était dur.

Dans cette petite bourgade, il y avait un Semi-Elfe, un seul. Beaucoup le nommaient encore "l'étranger" bien qu'il vivait là depuis les décennies. Il avait établi sa forge sur le contrefort des Monts Crocs, juste après la grande guerre, visiblement las, le visage sombre à son arrivée. C'était un être agréable, le corps solide comme celui d'un soldat, le verbe rare et sage comme celui d'un prêtre, le travail acharné comme celui d'un paysan et la présence puissante comme celle d'un roi. C'était aussi un mystère. Il aimait à être en compagnie lors des fêtes du village ou des grands moments. Il lui arrivait même de prendre la harpe, une harpe elfique d'or et d'argent pour ces occasions. L'assemblée attendait toujours ces moments si magiques. Mais par opposition, il n'avait jamais parlé de lui à personne. Le bourgmestre savait qu'il était un ancien guerrier, qu'il avait combattu lors de la grande guerre dans les rangs des cinq royaumes mais rien de plus. Il se faisait appeler Llewën.

Llewën, donc, vivait de sa forge et de ses compétences incroyables dans les arts. Il vivait aussi de ses connaissances médicales puisque le vieux rebouteux du village était mort lors de la dernière sécheresse. Il faisait payer l'acier mais pas le soin. Mais les villageois, qui préféraient ne pas avoir de dettes, apportaient généralement des vivres ou des animaux qu'il refusait immanquablement. Chaque année, lors de la foire du village, alors qu'il exposait ses créations, des dizaines de jeunes gens se pressaient autour de son étal pour apprendre son art. Il leur demandait à chacun une seule et unique chose : « Quelle est la meilleure arme que l'on ait jamais forgée ? ». Les réponses pleuvaient généralement, depuis l'épée merveilleuse du roi d'Horus jusqu'au triptyque magique que portait le roi-dieu d'Opale. Alors, et invariablement, il répondait : « C'est une bonne arme, c'est vrai, mais ce n'est pas la meilleure. ». Et il refusait le jeune homme qui lui demandait apprentissage.

Puis, un jour, alors que l'ensemble des contrées étaient rassemblées lors de la foire de Septime, qui n'avait lieu qu'une fois tout les sept ans, un couple d'Elfes et leur jeune fils passèrent dans la petite ville. C'était un événement incroyable dans une contrée où la nature était si dure. Llewën les salua, dans leur langue, mais les évita consciencieusement. Le père, prêtre de Térélendis, se prêta avec bienveillance aux honneurs que le bourgmestre insista pour leur offrir. Puis, alors que la nuit commençait, il finit par poser la question qui l'avait fait venir.

« Maître Illiace, je sais que votre ville compte parmi ses habitants un artisan forgeron d'une superbe connaissance. »

Il sortit de sa besace une dague d'argent et d'acier d'une grande finesse.

« Je sais aussi que cette personne est capable de réaliser ce type de merveilles », poursuivit-il, « pourriez vous me l'indiquer ? »

« C'est le travail de Llewën, le Semi-Elfe, à n'en pas douter. », répondit le Bourgmestre.

L'Elfe fit signe à son fils qui se dirigea vers Llewën.

« Seigneur artisan, », dit l'enfant, « Faites-moi l'honneur de me choisir comme apprenti. »

Il fixait le forgeron avec un regard intense.

« J'ai coutume de pratiquer une sélection avant d'accepter un apprenti. », sourit Llewën après quelques secondes, « Pourrais-tu répondre à une question ? »

« Je ferai de mon mieux. », répondit l'enfant.

« Quelle est la meilleure arme que l'on ait jamais forgée ? », demanda le forgeron, comme des milliers de fois avant.

L'enfant baissa les yeux, réfléchit un long moment. Alors que Llewën allait déclarer qu'il était trop tard, le jeune Elfe releva les yeux le visage lumineux.

« Je crois que j'ai trouvé. », dit-il avec un sourire.

« Je t'écoute. »

« C'est la volonté, car c'est la seule arme qui soit capable de retenir le bras qui frappe. »

Llewën sembla surpris et finit par sourire.

« Mes Dames et mes Sieurs, je vous prie d'applaudir comme il se doit mon nouvel apprenti. », dit-il.

Le jeune Elfe fut acclamé, mais aussi détesté, car bon nombre de personnes dans l'assemblée savaient que Llewën ne prendrait pas deux novices sous sa tutelle.

*
* *

L'enfant, Faëryn, se fit un devoir d'accompagner ses parents à la limite de la contrée, comme il se devait dans les coutumes de la région. Llewën resta près de sa forge, préparant l'arrivée d'un nouvel habitant dans sa demeure des Monts Crocs.

Alors que la journée du surlendemain tirait vers sa fin, de lourds nuages de tempête s'amoncelèrent. Llewën était sur le pas de sa porte. Il raccompagnait l'un de ses patients, Ménith l'ancien. Le vieil homme huma l'air et dit :

« Ca sent pas bon, y'a autre chose qu'un orage là dessous. »

Llewën regarda le ciel d'un air sombre.

« Vous avez certainement raison, Maître Ménith, je crains que de mauvaises augures ne se réalisent. Commencez donc par vous hâter, afin d'éviter que la maladie ne vous rattrape après la pluie. »

Le vieil homme fit un sourire édenté qui ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose.

« Ne vous inquiétez donc pas pour moi, je ne vivrai certainement pas aussi longtemps que vous. »
Le Semi-Elfe sourit et laissa le vieil homme repartir. Il rentra dans sa maison et se demanda pourquoi le jeune apprenti n'était encore revenu. Il se dirigea vers le grenier où il entreposait de pénibles souvenirs de son passé. Il porta la main sur un paquet tubulaire, d'un bon mètre, posé sur le mur. La poussière, qui s'était déposée sur l'objet enveloppé, s'envola en un nuage de particules.

« Je ne pensais pas avoir à te réveiller, mais... ils sont proches. »

Et la magie éveilla le vieux grenier alors que dehors naissait l'orage.

*
* *

Alors que l'eau tombait encore drue sur le toit de pierre de la maison, Llewën fut attiré par un bruit comme si l'on frappait. Il se dirigea, l'oreille en alerte, vers la porte principale de la maison, le vent soufflait un air funèbre dans les arcades de granite du parvis gothique. Ses sens maintenant poussés à l'extrême percevaient une autre musique, un bruit sifflant de douleur, et un coeur battant un peu trop vite.

Il comprit et ouvrit la porte. Dehors, sous les éléments déchaînés qui faisait ruisseler l'eau contre les parois verticales du patio, il vit le corps de l'enfant allongé. Autour de lui, les rigoles de pluie qui descendaient vers la cour centrale du bâtiment étaient teintées de rouge. Son visage, avant si angélique, était ravagé par une large blessure, ses vêtements élégants étaient en lambeaux, brunis et rougis par le sang. Son corps lui aussi avait certainement subi des dégâts mais au premier coup d'oeil, Llewën ne sut pas dire lesquels.

Il se baissa et, le plus calmement et lentement possible, il souleva le jeune Elfe qui avait épuisé ses dernières forces pour frapper à sa porte. Le garçon tenta de parler, ce qui rouvrit la blessure qui barrait sa lèvre supérieure.

« ... Tous morts... », dit-il distinctement, « ... par les Orcs,... vers le village... »

Les mots qui complétaient sa phrase étaient inaudibles.

« Laisse-moi donc régler cela, et concentre tes forces sur la tâche qu'il te reste. », dit Llewën alors qu'il sombrait dans le coma, « Tu dois vivre. »

*
* *

Faëryn s'éveilla sous le rayon d'un soleil de printemps qui passait par la fenêtre d'une maison qu'il ne connaissait pas. Il était allongé dans un lit étrange au matelas de laine moelleux et aux draps de coton et de soie délicats. La pièce avait été aménagée avec certaines de ses affaires et certaines de celles de ses parents. Lorsqu'il compris cela, il poussa un gémissement de tristesse. La porte s'ouvrit dans l'instant, laissant passer le Maître artisan.

« Les dieux soient loués, tu es revenu. », dit-il avec un sourire.

Faëryn leva sa main droite, celle qui semblait la plus légère et tenta de toucher son oeil gauche.

« Non, tu ne dois pas... pas encore... ton visage a été blessé. Il faut encore un peu de temps pour que les plantes du cataplasme fassent de l'effet. Tu ne perdras pas ton oeil, sois rassuré. »

Il laissa retomber sa main.

« Mes parents ? Vous avez réussi à... »

« Malheureusement, je suis arrivé sur le champ de bataille trop tard. Je n'ai rien pu faire. », dit Llewën doucement.

Le jeune Elfe tourna la tête face à la fenêtre, ne sachant plus trop où il en était. Son corps était brisé, il n'avait pas réussi à sauver ses parents, pas plus que le reste de la caravane. Il avait fait cela pour rien.

« Faëryn », dit-il en s'asseyant sur le bord du lit, « Je sais que ça ne fera pas passer la douleur, mais tu as sauvé le village. »

« J'ai encore tout raté. », marmonna l'enfant dans un sanglot.

Llewën ne sut pas trop quoi faire d'autre que de passer sa main dans les cheveux du garçon. Il s'était aussi senti très souvent incapable de faire face à l'adversité en particulier pendant la Grande Guerre et il savait aussi qu'un simple geste ne ferait pas disparaître la douleur, mais que c'était tout de même une forme de réconfort.

« Tu ne pouvais rien faire de plus. », finit-il par ajouter, « Tu n'as ni la force physique, ni l'entraînement d'un guerrier orc et même un grand guerrier n'aurait pas réussi mieux avec un éclat de flèche dans le ventre et une grave blessure au visage. »

Faëryn avait entendu, mais la douleur, loin d'être physique, ne devait pas s'estomper avec quelques mots.

« Je voulais aussi te dire », reprit Llewën, « que tes parents sont vengés. »

Le Maître artisan se leva et sortit sans un mot de plus.

Faëryn passa la nuit à regarder les étoiles par la fenêtre. Il supposa qu'on lui avait administré un sédatif, car les douleurs de son bras, son ventre et son visage se réveillèrent toutes en même temps peu après deux heures du matin.
Il gémit, puis serra les dents. Il se dit que ce n'était qu'une faible punition pour n'avoir pas su mourir comme il l'aurait dû. C'est à ce moment que Llewën frappa à sa porte. Faëryn ne répondit pas, mais le maître d'arme ne s'attendait pas à une réponse. Il entra.

Il s'avança dans la pièce d'un pas léger et rapide. Il posa le plateau qu'il portait sur la table près du lit.

« Je sais que tu ne dors pas, surtout qu'à cette heure, la douleur doit être vive. », murmura le Maître forgeron.

Le jeune Elfe se retourna pour faire face à Llewën.

« Laisse-moi refaire tes bandages. », continua-t-il, « Quand ton corps sera un peu plus léger, ton âme ira mieux aussi. »

« Je ne pense pas. », répondit l'enfant avec conviction.

L'homme se mit à travailler sur les bandages de son visage et de son bras. Rapidement la douleur cuisante se transforma en une plaisante fraîcheur.

« J'ai appris bien des choses depuis la chute des royaumes du nord. En particulier que le temps cicatrise toutes les douleurs. Laisse-moi juste aider un peu le temps pour celles de ton corps. »

Faëryn laissa échapper un profond soupir.

« Pose cette feuille sur ta langue. Elle n'a pas très bon goût mais devrait faire disparaître le reste de douleur dans ton corps et soulager un peu ton esprit. C'est de l'Elendisth, il y a très longtemps l'un de mes maîtres a fait la même chose pour moi alors que je venais de vivre la pire semaine de ma vie. », intervint Llewën.

Il obtempéra sans trop se faire prier. Il était surtout perdu.

« Ne pense pas que ce soit la fin de ta vie. Tu auras certainement aussi mal dans le futur, plus mal peut-être. Mais tu manquerais beaucoup de bonheur si tu décidais de ne pas t'accrocher. », reprit le maître d'arme en tentant de ne pas trop en faire, « Qu'est-ce qui te faisait vivre avant ? »

L'enfant le regarda en tentant de n'avoir pas trop l'air misérable.

« J'avais... j'ai une passion pour les arts, en particulier pour les joyaux et pour les bijoux. »

« Bien, alors, vis pour cela, tu trouveras certainement une meilleure raison plus tard. », suggéra Llewën, « Les occasions viendront certainement bien plus vite que tu ne le penses. »

« Je ne sais pas si... »

« Fais-moi confiance encore un peu. », termina-t-il.

*
* *

L'enfant obtempéra, et guérit.

Il lui fallut plusieurs semaines pour pouvoir enfin voir son visage blessé et contempler l'ampleur des dégâts.

C'était une autre beau jour de cet été qui ne compta qu'un seul orage digne de ce nom. Alors que l'aurore réchauffait d'une douceur lumineuse la petite chambre, Faëryn ne dormait plus, et il n'avait pas beaucoup dormi de la nuit. Llewën lui avait promis deux grandes avancées dans son état. La disparition du linge qui lui cachait une partie du visage et qui bloquait une partie de sa vue. L'autre était ses premiers pas en dehors de son lit.
Il attendait cela avec tant d'impatience qu'il lui tardait de voir la porte s'ouvrir sur le Maître forgeron. Ce qu'elle ne fit qu'après plus d'une heure.

« Je vois que tu m'attendais. », commença Llewën en guise de bonjour, « Tu es prêt ? »

« Plus que je ne pourrais jamais l'être ! », répondit Faëryn en réprimant un frisson d'appréhension.

Le Maître artisan travailla sur le pansement de son visage pendant un long moment, faisant très attention de ne pas lui faire de mal et nettoyant son visage des traces du cataplasme au mieux. Il regarda l'état de la blessure qui sembla le satisfaire, et s'attaqua au bandage de son bras. Faëryn savait déjà que cette blessure était encore douloureuse, son aspect était assez désagréable et il se prit à croire que son visage était dans cet état.

« Arrête donc de bouger deux minutes. », s'impatienta Llewën, « Je vais finir par te faire mal. Ton visage n'est pas dans cet état. »

Il réussit finalement à se calmer.

« Ton bras a souffert de tes efforts pour arriver ici. », expliqua-t-il, « J'ai dû remettre magiquement les os à leur place. C'est la raison des dégâts importants sur la peau et les tissus. Je tenterai de modeler ça plus tard pour que ton bras reprenne un aspect correct, mais je ne peux pas te faire subir une deuxième opération magique dans ton état actuel. Pour ton visage, ça a été plus facile. »

Llewën sortit un instant de la pièce pour saisir une paire de béquilles qui devait reposer contre le mur.

« Allons-y, tentons l'expérience de la marche. », dit-il d'un ton enjoué, « J'ai bien compris que ça fait un bon moment que tu attends ça. »
Il lui tendit les deux morceaux de bois en forme de Y comportant des supports en coton et en peaux pour les aisselles.

« Tu y vas doucement. Il serait dommage que tu rouvres ta blessure par trop d'empressement. », dit Llewën, « Il y a un miroir dans le couloir, tu pourras me dire si ce que j'ai fait pour ton visage te convient. »

Le Maître artisan resta un pas derrière le garçon dans son voyage laborieux vers le morceau d'acier. Faëryn découvrit un visage qu'il connaissait bien, auquel on avait ajouté une ligne fine et blanche commençant en haut de son front et glissant jusqu'à son menton. Elle apparaissait assez peu et Faëryn poussa un soupir de soulagement.

« Maintenant, j'ai une petite surprise pour toi. », dit Llewën, « Te sens-tu capable d'aller jusqu'à l'entrée ? »

Faëryn serra les dents. Il se sentait fatigué par un déplacement aussi court. Il ne savait pas s'il pourrait tenir. Sa blessure, un peu en dessous des côtes le faisait souffrir.

« Ca devrait aller. », mentit-il.

Comme s'il avait lu un peu plus loin que les mots, Llewën resta proche de son jeune patient pendant les dizaines de pas douloureux qui le menèrent à la porte principale du patio. La porte s'ouvrit sur la cour décorée comme pour une fête et remplie de gens qui semblaient attendre quelque chose.

Tous se tournèrent vers lui et se mirent à applaudir.

*
* *

Après la fête qui lui était dédiée, Faëryn se sentit plus léger comme si les rires et les mercis étaient un vent frais qui chasse les nuages d'orage. Il se concentra sur son apprentissage et son rétablissement. Llewën put mesurer la passion que l'enfant elfe mettait dans la réalisation des pièces d'orfèvrerie. Le Maître forgeron montra lui aussi des talents qui n'avaient jusque là pas été indispensables au commun du village.

Faëryn maîtrisa la technique de la forge en deux ans, travaillant parfois jour et nuit pour atteindre une perfection qu'il était le seul à se demander. Llewën lui avait appris des rudiments de magie, autant de soin que permettant des créations plus sophistiquées dans l'art de la forge. Il avait aussi montré une prédilection pour ce type de sujet.

Son corps avait repris des forces. Son bras soigné par magie avait repris un aspect et des possibilités approchant de la normale. La travail du fer avait fait de l'enfant un jeune adolescent assez agréable.

Ce jour là, alors qu'il travaillait sur une commande du village et que la radieuse lumière de printemps l'avait fait déplacer son plan de travail vers l'extérieur, il vit apparaître dans le lointain trois chevaux dont les cavaliers, semblant pressés, se dirigeaient vers les Monts Crocs.

« Maître Llewën, je crois que nous avons des visiteurs. »

Llewën sortit de la forge pour regarder vers l'horizon, dans la direction indiquée par Faëryn.

« Il fallait que ça arrive un jour. Le temps est venu pour moi de sortir de ma retraite. », dit-il en s'assombrissant.

Faëryn regarda à nouveau vers le lointain. Le premier cheval était monté par un homme armuré, aux atours délicats. Il lui sembla que son cheval portait un caparaçon, mais même avec sa vue d'Elfe, la distance était trop importante. Le second semblait monté par une femme, elle aussi portait une armure. Le troisième cavalier avait une carrure incroyable et chevauchait un tigre gigantesque, orange rayé de noir.

« Que voulez-vous dire, Maître ? »

« Les explications viendront en temps. J'aimerais que tu me considères plus comme un ami que comme un Maître à partir de maintenant, Faëryn. », ajouta-t-il, « Nous allons devoir affronter bien des choses ensemble, si tu choisis de me suivre dans le futur. »

« Je ne comprends pas... »

« Je ne suis ici que pour attendre l'arrivée d'un événement du futur qui doit être réalisé pour que je puisse libérer deux personnes chères à mon coeur. », commença-t-il, « Mais c'est trop complexe pour être résumé en quelques minutes. Ce que je peux dire, c'est que la seule chose imprévue qui soit arrivée dans ces 150 dernières années, c'est ta bonne réponse à ma question. »

Alors que les cavaliers approchaient, Faëryn finit par pouvoir les détailler. Le premier était vraisemblablement plus petit que Llewën. Des cheveux roux dépassaient de son heaume et il portait une étrange hallebarde à double lame. La jeune femme semblait moins lourdement protégée, c'était une Elfe de sang pur, au visage fin. Le chevaucheur de tigre était un Elfe incroyablement imposant dont l'armure de bronze semblait briller d'une aura magique. Il portait trois monumentales épées installées dans son dos.

Lorsque les voyageurs furent arrivés dans la cour principale et descendus de leur monture, l'homme aux cheveux roux s'adressa directement à Llewën.

« Tristan les a enfin retrouvés dans le futur, nous allons pouvoir faire changer l'issue de la guerre. », dit-il comme si ses paroles avaient un quelconque sens.

« Je m'en doutais. », répondit Llewën, « Si vous êtes venus, c'est que les choses ont enfin bougé. »

Il descendit les quelques marches qui le séparaient de ses invités.

Il serra le bras de l'homme aux cheveux rouges.

« C'est bon de te revoir, Zephyr. », ajouta-t-il.

« Pareil pour moi, Gabriel », répliqua celui-ci.

Il se tourna ensuite vers le chevaucheur de tigre.

« Je suis très heureux que vous ayez réussi, Seigneur d'Opale, je ne pensais pas que vous y arriveriez si vite. »

« J'ai été bien aidé. », répliqua celui-ci, « L'assemblée des Marcheurs est presque au complet. »

Finalement, il prit la jeune femme dans ses bras et l'embrassa passionnément.

Nehwon

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