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Nels : Histoire d'un mage sans passé : Chapitre 33

- Allez les gars, on pose vite les tentes...
- Gardes, en place...
- Poussez-vous, on a des tentes à poser...

Chacun se dépêchait, nous en étions tous conscients, et pourtant je n'étais plus présent parmi la foule grouillante qui se dépêchait de tout mettre en place pour que le campement soit le plus confortable possible. Malgré le confort de la tente qui m'était réservée dans la partie du camp des membres de l'Académie, rien ne me sortait d'une espèce de torpeur cérébrale, apparue peu après l'apparition dans le bouquet d'arbres. Je n'avais plus de force, si ce n'est pour agir en parfaite marionnette, avec aussi peu de mouvements que de ficelles qui me tenaient debout. J'allais immédiatement sous ma tente, afin de m'y enfermer. Généralement Basaïn m'apportait mon repas sans rien dire, et venait le matin afin de repartir. Il me trouvait d'ailleurs régulièrement debout, près d'un manuscrit que j'avais lu durant toute la nuit sans même prendre le temps de manger les repas qu'il m'apportait.

L'Urbs, de nuit. Toujours la même ville mais un brouillard permanent, lourd, et qui part du Palais Royal. Les gardes, toujours à l'affût, tremblent désormais. Les plus courageux passent dans les tavernes boire de l'alcool le plus fort, afin de se donner du coeur à l'ouvrage. Il s'en était fallu de peu, heureusement le Prince aux cheveux Noirs avait pu stopper net la folie de celui que personne n'osait plus nommer, si ce n'est en crachant immédiatement après avoir soufflé les mots de Traître ou d'Assassin. Pourtant dans la salle du Conseil, le Roi avait le plus grand mal à calmer les ardeurs des partisans des opposants à la Magie au sein de la bruyante assemblée. Finalement on tomba tous d'accord sur la conclusion de la chose : il est vrai que l'action était mal équilibrée, qu'on aurait pu d'abord faire un procès pour juger le Traître mais tous savaient qu'une fois que le Sombre était entré dans le coeur de quelqu'un, le seul moyen de le libérer de ses pulsions meurtrières étant la mort ; alors on ne punirait pas le Prince sans pour autant glorifier son geste.
Les divers conseillers sortirent de la salle, laissant le Roi seul avec ses pensées, une tignasse blonde qui arrivait en courant le sortit d'une torpeur qui en semblait presque douloureuse.
- Lupus, que fais-tu là ?
- Est-ce qu'on va punir Andrus ?
- Non, pas vraiment le punir, mais sache que son acte n'est pas bien passé...
- De toutes façons s'il ne l'avait pas fait, nous serions peut être... morts.
- Peut être, mais reconnaissons que c'est assez vexant pour des gardes royaux de voir qu'un gamin peut vaincre quelqu'un d'un simple coup de lame...
La discussion se poursuivit, le Roi devant préparer aussi son aîné à ses divers devoirs. Il lui montra donc comment à travers les édits royaux il consignerait les conclusions du Conseil, et ainsi laisser à la postérité l'exemple de la sagesse de la lignée.
Dans une pièce sombre, une jeune femme passa la main dans les cheveux du jeune prince. Elle était encore assez effrayée, mais la jeune suivante savait très bien que les jeunes garçons étaient destinés à devenir de puissants hommes de guerre, et elle se doutait d'autant plus du destin d'Andrus : sachant que son frère deviendrait le successeur de Magnus, Andrus allait certainement lui servir soit de général en chef, soit d'homme de l'ombre.
Le jeune homme, bien que réticent au départ, avait laissé la main douce de la suivante poser sa tête sur les genoux de celle-ci.
- Tu as peur...
- Oui...
- Je suis donc un monstre...
- On n'a pas seulement peur des monstres, on a aussi peur de ce que l'on ne connaît pas.
- Tu me connais et tu as peur de moi pourtant...
- Idiot, si j'avais si peur d'une je ne te laisserais pas poser ta tête sur mes genoux, et d'autre je ne te traiterais pas d'idiot...
- J'ai tué... j'ai tué un homme et je serai puni.
- Tu as tué comme les guerriers tuent pour une cause...
- Ce n'est pas l'avis de tout le monde, pourtant, je les ai entendus, ils parlaient de meurtre entre eux, certains sont sûrement ravis de me faire disparaître et ça j'en suis certain.
- Si tu n'avais pas été là, je serais sans doute morte, aspirée par l'autre... Non Andrus, tu n'as pas tué comme un meurtrier le fait, tu as tué pour protéger. Si tu n'avais pas été là, ce n'est pas lui qu'il faudrait enterrer, mais moi...
Elle le redressa, et posa rapidement le bout de ses lèvres sur la bouche du jeune prince, qui passablement perturbé, ne réagit pas de suite. Elle se leva, en lui disant qu'il était en fait un parfait chevalier...
- Andrus, un vrai chevalier ne recule pas, et tu as prouvé ta valeur pour moi. Tuer, se battre, apprendre à maîtriser tes pouvoirs ne sont pas des choses qui te plaisent, mais elles te servent à protéger ceux qui tiennent à toi, tout comme moi... Deviens fort, pour tous nous protéger...

Mes yeux me brûlaient, j'avais encore ces fichues visions, des visions fragmentaires et sombres où des cris atroces laissaient ensuite la place à une voix très douce, encore même plus douce que celle... d'Elanor. Je n'eus pas vraiment le temps de penser à elle, une entrée fracassante de Basaïn me sortit du sommeil. Etrangement, ma torpeur s'était évanouie ce matin. J'avais le plus grand mal à me retenir de laisser Basaïn planté là, mais le souvenir que c'était lui qui m'aidait le plus souvent à ne pas rester seul lors de mes étranges moments de hors phase de ces derniers temps me poussa à plus de sollicitude. Je m'installai donc consciencieusement devant le petit déjeuner qu'il m'apportait.
- Merci mon cher ami, de vous être soucié autant de moi...
- Tiens, tu sembles avoir retrouvé la parole, je m'en réjouis, me répondit-il dans un grand sourire.
Je mangeai avec plaisir, je ne savais pas même ce qui s'était passé durant tout ce temps. En fait nous avions avancé à un rythme quasiment catastrophique. La faute à un mauvais temps persistant, une gestion de notre avancée laborieuse, et un camp énorme qui allait pourtant encore grandir.

- Quels sont nos futurs enjeux, depuis que j'ai utilisé la colère de dieu, je ne me souviens que peu de ce que j'ai pu vivre...
- La colère à souvent cet effet, ce sort n'est pas interdit pour rien. Pour ce qui est des enjeux, il s'agit surtout d'avancer.
- Des escarmouches ?
- Quelques fois, mais rien de sérieux. Le problème vient du fait que même si nous étions attaqués par une petite compagnie, cela nous ralentirait suffisamment.
- Lemba et son courage immense ?
- Précisément, me répondit le vieux mage qui retrouvait sa bonhomie au fur et à mesure.

Il semblait en effet que toute attaque, même mineure, était l'occasion pour Lemba de mettre en place toute son armée, et ensuite de camper à l'endroit de l'arrêt. Système sûr, il est vrai, mais totalement inefficace dans le cas d'une guerre de mouvement. A moins de laisser à des assaillants malins l'occasion d'une attaque par vagues jusqu'à ce que des renforts en masse arrivent. Toutes ces considérations militaires m'occupaient tandis que je préparais un billet : j'avais appris qu'un blessé allait retourner à Mithland, je le lui confierais afin qu'il le donne à Elanor. Une fois ce petit mot écrit, je me sentis tout de même un peu seul. Afin de chasser ces drôles de pensées de mon esprit j'allai faire un tour au dehors. Les diverses barrières mises en place pour distinguer les quartiers étaient gardées par des Elfes, certainement la garde rapprochée de Lemba, et tous me toisaient. Se rendaient-ils compte de l'inimitié que j'avais pour l'opportuniste roi de leur peuple ou étaient-ce simplement des instructions qui avaient été données par leur hiérarchie. J'étais suivi de Basaïn qui, d'un pas assuré, m'emmenait vers les installations centrales de la Coalition. Le gros des troupes n'était pas encore formé, et cela le désolait. D'Hirmeth venaient des troupes nombreuses et ils avaient certainement bientôt atteint le point de rendez-vous, tandis que les troupes venant de Licht avaient l'habitude de voyager extrêmement vite. Notre principale préoccupation était en fait d'être pris par petits groupes, surtout que la stratégie d'arrêt à chaque fois que nous étions attaqués nous exposait d'autant plus. Je me tournai vers Basaïn une fois que nous fûmes sortis du campement des officiels :
- Combien d'Académiciens de bon niveau sommes-nous ?
- Je n'ai pas le nombre exact en tête, mais nous sommes tout de même une petite délégation. Pourquoi me demandes-tu cela ?
- Pensez-vous que les élèves me feraient confiance si je les emmenais au combat ?
- Tu comptes aller te battre seul ?
- Non, le but du jeu est juste d'effectuer une reconnaissance...
- Je vois, tu comptes faire cela quand ?
- Cette nuit.

Il se dirigea vers les diverses tentes assignées aux mages de l'Académie présents parmi nous : un petit groupe d'une vingtaine de personnes serait plus aisé à guider. Chacun serait utile afin de nous permettre une avancée plus rapide. Je comptais repérer une petite distance dans un premier temps afin de nous habituer à la manoeuvre, et je comptais l'effectuer de nuit car il arrivait souvent que les Sombres profitent de l'obscurité afin de se déplacer. La nuit tomba rapidement ce jour là, et j'en fus content car pressé d'en découdre. Je sortis aussi furtivement que je pus de ma tente, et allai me placer au lieu de rendez-vous.
Bien me pris d'y aller sans faire de bruit, car pendant toute ma période de léthargie je n'avais pas remarqué que de nombreuses rondes de garde étaient organisées comme pour me surveiller. J'arrivai au point de rendez-vous et sentis la présence de deux élèves du Noir particulièrement doués qui semblaient m'attendre avec une certaine excitation.
- Maître, nous vous attendions...
- Combien d'autres sont censés venir ?
- Nous serons environ une petite dizaine...
- Peu nombreux, faudra être prudents.
- Ne vous inquiétez pas, nous avons été à bonne école.

D'autres personnes étaient censées nous rejoindre mais ne maîtrisaient pas forcément les sorts Noirs : nous créâmes rapidement à trois un petit passage afin qu'ils puissent nous rejoindre.
- Courons, sinon ils vont nous repérer lorsque nous préparerons nos sorts, me souffla rapidement un des élèves spécialisés en Rouge.
- Bonne idée, répondis-je, puis j'ordonnai aux deux élèves du Noir de passer devant et de signaler le plus vite possible la présence d'ennemis éventuels.
Il nous fallait avancer vite mais de façon à balayer une large zone afin de ne pas être stoppés le lendemain, comme à l'habitude que nous avions prise, par un petit groupe de combattants.
- Par où devons nous commencer, Maître ?
- Je pense que nous avancerons par la même route que nous avons prise jusque maintenant. Si nous devons rencontrer des ennemis, nous les éliminerons avant qu'ils ne stoppent une fois de trop notre convoi.
Nous commençâmes d'examiner les abords immédiats du camp, et je demandai à deux élèves du Vert de sentir les lignes de vie. Je ne sentis rien moi-même mais je voulais qu'ils participent tous à cette mission qui finalisait en quelque sorte leur formation.
Nous avancions depuis quelque temps quand d'un coup je les sentis : un petit groupe était quelque part autour de nous, mais je ne réalisai qu'après qu'ils étaient en contrebas. Que se passait-il donc ?
- Maître, ils sont sous la surface, me signala un des élèves du Vert qui avait posé sa paume au sol...
- Ecartez-vous, assez loin je vous prie...

Il me venait des idées un peu trop fraîches pour un contact prolongé avec le sol. Une mince couche de glace trahissait les longues colonnes que je faisais croître dans le sol. Une fois que j'eus fini, je demandais à deux élèves du Feu de les faire fondre : une entrée était créée sur mesure pour notre groupe.
- Nous allons nous diviser en deux groupes...
- C'est-à-dire Maître ?
Je m'adressai aux élèves du Noir :
- Vous nous suivrez depuis la surface, si cela se trouve ils disposent d'une base...
- Maître, d'après certaines légendes, nous sommes près de mines de Vulcanium, si ça se trouve ils utilisent les galeries abandonnées pour se déplacer...
- Vu la taille des galeries nécessaires à ce genre d'exploitation c'est tout à fait possible...
- Maître, mine de rien cela fait des heures que nous avons quitté le camp...
- Ce n'est pas faux mais vu qu'une escarmouche a eu lieu hier, je crois que Lemba a décidé de rester un peu sur place. Pas besoin de revenir avant le lever du jour... Il ne nous reste que peu de temps de nuit.

Il nous avait fallu plus de deux heures afin d'arriver au bout du tunnel, aux élèves du Noir et à moi. Nous avions convenu que les autres élèves rentreraient au camp, car nous tenions juste à voir où débouchait le tunnel que j'avais ouvert.

Je sortis dans un nuage de poussière d'une des galeries tandis que je savais qu'au dehors les élèves attendaient mon signal pour pouvoir entrer. Ils m'avaient bien communiqué que le bâtiment était imposant mais je ne pensais pas que je me retrouverais dans un si grand fort : certainement construit pour abriter au même temps une garnison et une fonderie, les fourneaux étaient interconnectés par divers couloirs avec les galeries d'où j'étais sorti. Il y avait des signes de vie au dessus de moi, je montai et découvris que seuls quelques Orcs étaient restés sur place, sans doute la position était-elle un peu avancée dans les Terres Maudites pour qu'une grande troupe prenne la peine de s'y installer. Je venais de tuer le dernier d'entre eux quand les élèves me trouvèrent :
- Nous avons vu de la lumière, nous sommes montés...
- Vous avez eu raison, par contre nous devrions faire passer le mot. Nous pourrons très bien stationner les forces qui nous accompagnent ici, et cela ferait un excellent point de rendez-vous que cette immense tour.

Nous sortions sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour de nous. Le soleil se levait au loin, et une douce brise soufflait apportant les senteurs des quelques fleurs qui, malgré la terre fatiguée, avaient poussé en se servant de la rosée du matin. Malheureusement pour nous, les doux moments de calme que peut vivre un Mage en temps de guerre ne durent pas plus qu'une fleur des champs. Je sortis poétiquement mon épée, ainsi que mes compagnons, car il n'y avait pas loin d'une vingtaine d'Orcs devant nous. Ces braves créatures s'étaient sans doute mises en tête de nous déguster au petit-déjeuner...
Je signalai mon amusante hypothèse à mes chers élèves avant de me rendre compte que je n'avais pas pris en compte un paramètre principal du combat : autant nous étions féroces en entraînement, autant ils savaient que les pires blessures qu'ils encouraient n'étaient qu'accidentelles. Le cas présent était fondamentalement différent, vu que les Orcs n'ont pas la tendance au pacifisme forcené, et les blessures risquaient fort de ne pas être accidentelles et faciles à soigner. Ils avaient sortis leurs épées avec conviction, mais il leur manquait certainement de l'expérience et un peu de confiance en leur formation.
Je me préparais à combattre en les protégeant, donc je commençai par attaquer vivement à l'épée : s'ils voyaient que j'étais l'élément le plus belliqueux, ils se concentreraient sur moi. J'attaquai avec juste mon épée, tranchant un bras qui traînait. S'ensuivit une violente attaque de la part de deux d'entre eux, tandis que les élèves hésitaient mais se défendaient tout de même. L'un d'entre eux prépara une petite surprise et ce fut assez facile pour moi de voir se former une grande Ombre au-dessus de certains de nos ennemis. Je leur hurlai alors :
- Fuyez à l'aide de vos sorts d'ombre, je vais les éliminer d'un coup...
- Mais comment ?
- Je vous dis de fuir, vous verrez l'effet des flammes d'assez loin, je pense...
- Parfait, nous vous attendons pour s'il y a un problème.

Souvent les animaux ont peur du feu, dans le cas présent les Orcs ne le craignaient que dans le cas d'une extrême violence. Je me dis simplement que ces hideuses créatures ne mériteraient qu'une seule chose : rencontrer encore plus hideux. Je lançai donc une rapide invocation qui allait faire mal à mes nouveaux amis...
- Chatfeu Incandescent...
Quelle surprise que de voir un chat d'environ 5 mètres de haut apparaître en face d'eux, un chat de flammes qui plus est, et foncer sur eux. Les flammes se dissipèrent rapidement, laissant à peine les traces des cadavres des immondes serviteurs des Sombres...

Je rejoignis mes élèves qui avaient pu mettre à mal les Orcs qui les avaient empêchés de passer, chose qui me rassura sur leur niveau. Il ne nous restait plus qu'une chose à faire : demander à ce que l'on avance et à ce que le fort serve de base arrière pour la Coalition.
J'arrivai au camp lorsque tout le monde commençait ses activités, et me rendis directement à la tente de mon ami Basaïn. J'en profitai pour saluer les gardes qui étaient responsables de mes déplacements, ainsi que de loin faire un grand signe de la main à ma chère Naëria.
Basaïn était à l'entrée de sa tente et Gellus était assis à coté de lui. Les deux hommes discutaient de tout et de rien et je voulais voir si je pouvais tromper la vigilance de mon ancien Maître. J'utilisai le meilleur de mes sorts de camouflage et me plaçai derrière eux.
Basaïn avait remonté les manches de son long manteau, et je venais de me rendre compte des profondes cicatrices sur son bras gauche : des marques venant de profondes blessures comme celles des griffes d'un animal sauvage.
- Je commence d'être fatigué, mon ami, disait Gellus.
- Je sais bien que ce n'est pas de notre âge de voyager autant...
- Je suis tout de même plus jeune que vous, Basaïn... bien plus jeune...
- Qui vous en assure ?
- Je vous connais depuis bien plus longtemps que vous ne le croyez, mais je ne suis pas homme à crier sur les toits ce que je sais...
- Et que savez-vous ?
- Mon nom me vient de celui de mon grand-père, Gellulus Zincus...
Basaïn sembla sourciller à l'évocation du nom de la personne.
- Et je sais que vous le connaissiez, car dans mon enfance il m'inculqua le respect des mages, par égard au mage qui, dans sa jeunesse, l'avait sauvé d'un ours, et qui avait tout de même failli y laisser un bras...
- Qui vous dit que je suis celui-là ?
- Vous portez les mêmes marques, et le même type de bagues. Les mêmes vêtements, et déjà à l'époque vous paraissiez vieux. Il me faudrait juste savoir quel est votre secret pour traverser les temps et les époques sans être altéré.
- Je ne saurais dire, vous faites certainement erreur mon ami Gellus...
Gellus se leva, lentement, et se retourna souriant :
- Nous savons tous deux quelle est la vérité sur cette question, et je ne vais pas discourir plus longtemps. Sachez que je me tiens à votre disposition, par égard à l'action du Mage en Bleu qui vous ressemblait et qui a sauvé ma famille.

Basaïn se leva pour entrer dans la tente et dit d'une voix lasse :
- Allons, tu peux entrer Nels, ne crois pas que je ne sache à chaque instant où tu es...

Nels

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