Blackclaws : Blackclaws - 7

Les cris de peur avaient laissé la place aux pleurs dans le village. Certains villageois avaient la charge de recenser les morts et les disparus tandis que les autres soignaient les blessés.
Wakao et Loa avaient emmené Thäan et la jeune polymorphe dans une grange à la sortie de la ville. Ils empruntèrent au passage quelques vêtements pour la jeune femme et s'installèrent sur un lit de paille.
La jeune femme, encore en état de choc, restait prostrée dans un coin entre deux balles de paille. Dès que Wakao ou Loa s'approchaient, elle grognait comme un animal.
- Je ne sais pas par quel enchantement le mage la tenait, mais apparemment, l'affrontement avec Thäan l'a complètement déréglé... fit Loa.
- Ce n'est pas que le sort soit déréglé, fit Lyokham en entrant dans le grange, mais plutôt que le coup de lame de notre jeune ami l'a retiré.
- Mais alors pourquoi est elle comme ça ?, demanda Wakao.
- C'est tout simplement dû au choc de l'affrontement. Les griffes de Thäan sont faites de plusieurs métaux qui ne peuvent être assemblés que dans deux conditions : la première étant que les différents métaux soient en fusion totale et surtout que l'opération soit faite à l'intersection du plan matériel et du plan astral. Imaginez donc ce qu'a vécu cette jeune personne quand elle a reçu le coup de griffe...
- Le choc des deux magies additionnées à son pouvoir de transformation a fait exploser le sort qui la tenait mais a aussi complètement déréglé ses perceptions, continua Loa.
- Exactement jeune demoiselle, si bien qu'elle ne sait plus si elle est transformée ou non.
- Et pour Thäan ?, demanda la jeune elfe
- Pour lui, c'est un petit peu plus compliqué et je suis malheureusement tenu au secret de part ma profession. Je vous ai dit tout ce qui pouvait être dit hormis que ses pouvoirs latents devaient lui être révélés au fur et à mesure, mais cette nuit l'a tellement déboussolé que tout s'est déclenché en même temps. Ce qui en soi vaut peut-être mieux, vu ce que vous allez affronter...
- C'est-à-dire ?, demanda Thäan derrière eux, Qu'est ce qui nous attend ?
Enfin debout, il s'aidait d'une balle de paille pour tenir sur ses jambes
- J'allais justement y venir. Les dieux sont vraiment joueurs, il semblerait que tous les trois ayez en fait la même quête : le dieu qu'avait combattu le père de Loa fait son retour sur le devant de la scène. Je ne voulais pas y croire encore il y a peu de temps, mais le dieu des ténèbres Sohnat n'a pas perdu tous ses fidèles. Du temps de Tuséskil, les adorateurs de Jivoariyen ne voulaient pas trop se montrer, mais là, ils ont apparemment décidé de lancer une grande offensive sur les Royaumes. C'est en tout cas ce qui est ressortit du conseil des Mages auquel j'ai été convié. J'en étais à peine sorti, qu'arrivé chez moi, tes deux canidés venaient quérir mon aide. Permettez-moi tout de même de vous mettre en garde, la magie que vous allez affronter n'a rien à voir avec ce que vous avez déjà vu ou vécu...
- Bien sûr, le coupa Thäan, et je dois laisser faire ceux qui ont enlevé Naoï, détruit la moitié du village et, accessoirement, détruit ma famille. Ma mère est morte, mon père a perdu la moitié de son âme et vous voulez que je reste sans rien faire ?
Le jeune regardait le mage droit dans les yeux sans ciller.
- Même si je n'arrive pas les stopper, je ferai tout ce que je peux pour leur faire mal, le plus mal possible, dusses-je y laisser ma vie.
Alors que Thäan parlait, ses yeux commençaient à changer de couleur.
Wakao s'en aperçut le premier et s'approcha de son ami.
- T'inquiète pas, on n'a aucunement l'intention de laisser ces empaffés s'en tirer sans que rien ne leur retombe dessus. Lyokham ne voulait pas être insultant, il souhaitait juste te mettre en garde.
- Exactement, répondit l'intéressé. Tu sais très bien que tes parents et moi sommes amis depuis déjà très longtemps. Alors crois-moi que je n'ai qu'une envie c'est d'aller leur botter le cul bien gentiment. Le seul problème, c'est que je commence à me faire un peu vieux pour ce genre de péripéties. Enfin, quand je vous vois, je me dis que la relève est là...
Ils entendirent un bruit dans la paille.
La jeune polymorphe était toujours endormie. Elle bougeait et transpirait cependant comme si elle faisait un mauvais rêve.
- Vous pourriez vous occuper d'elle un temps ?, demanda Thäan au magicien, Je ne pense pas qu'elle ait un mauvais fond. Et puis, elle pourrait nous servir pour obtenir certaines informations sur son ancien maître et ceux qui sont au-dessus de lui.
Le thaumaturge se passa une main dans ses cheveux poivre et sel.
- C'est pas bête, admit-il.
Il s'approcha de la jeune femme, lui posa sa cape sur le corps et la prit dans ses bras.
Il se retourna face aux trois apprentis aventuriers
- Vous savez quand est-ce que vous allez partir ?, demanda-t-il.
Thäan ouvrit la bouche et parla pour ses camarades.
- Nous allons rester encore deux jours maximum, histoire de filer un coup de main aux villageois pour le nettoyage et pour faire le point. Ensuite on partira en passant par la cabane Duuhpaisheur récupérer quelques armes et nos affaires.
En finissant sa phrase, Thäan enfila sa veste et s'avança vers la porte de la grange.
- Thäan !, appela Lyokham
- Oui ?
- Quand vous quitterez la cabane, passez par chez moi, je vais me renseigner un peu plus sur leurs agissements.
- Pourriez-vous vous renseigner sur mon père par la même occasion...?, demanda la jeune magicienne.
- Mais bien sûr, pas de problème. Ca ne devrait pas me prendre plus de 36 heures.
Il se perdit un instant dans ses pensées puis revint sur terre. Il prit la jeune femme inanimée dans ses bras et disparut dans un nuage de fumée jaune.
Les trois compères sortirent de la grange.
Ils remontèrent lentement vers la place du village. En cours de route, les deux garçons laissèrent Loa rejoindre les soigneurs pour aider les villageois qui s'occupaient de déblayer les rues des cadavres et des décombres. Ils passèrent ainsi toute la journée à entasser et à brûler des cadavres de gobelins ainsi qu'à répertorier toutes les victimes humaines.
Loa avait mis tous ses talents en marche pour soulager le maximum de personnes. L'apothicaire du village ne s'arrêtait pas de fabriquer des potions et autres décoctions pour soulager les nerfs des villageois.
Le soir venu, Loa, Wakao et Thäan se rejoignirent devant ce qui restait de la maison de Keld et de la forge. A l'intérieur, Keld s'occupait l'esprit comme il pouvait.
Il entendit son fils et ses amis de loin et se retourna pour les accueillir.
Ce que lut Thäan dans son regard lui déchira le coeur. Les yeux de son père étaient vides, sans âme.
Keld essuya une table et releva quelques chaises pour qu'ils puissent s'asseoir.
Ainsi attablés, ils restèrent un moment sans parler puis Thäan se lança.
- On va partir.
- Ca je m'en doutais, fit Keld morne. De toute façon, ça devait arriver...
- Le prends pas comme ça
- Je le prends comme je veux. Mon coeur est mort, mon âme est morte, il ne me reste plus que toi qui pars.
Ils restèrent muets un moment puis Keld reprit.
- Vous allez à leur recherche?
- Oui !, firent les trois camarades en choeur.
Le regard de Keld se durcit
- Alors mettez-leur en plein la gueule, c'est tout ce que je demande. Trouvez-les et exterminez-les.
- C'est bien ce qu'on a l'intention de faire, lui répondit Wakao. Le seul problème reste qu'on ne sait pas par où commencer...
Keld essuya une larme et se leva. Il partit dans le petit réduit derrière la cuisine.
Il revint avec un gros carnet.
- C'est quoi ?, demanda Thäan.
- Un des carnets de bord de ta mère.
- Je n'en ai jamais entendu parler, je savais qu'elle avait pas mal vadrouillé mais pas qu'elle avait tout consigné par écrit...
Keld ouvrit le carnet à peu près à la moitié
- Un soir, quelques temps avant que tu n'arrives dans notre vie, Maurina me raconta un épisode de ses aventures passées. Elle était partie à la recherche d'un objet sacré et en chemin, elle fit la rencontre d'un groupe mené par un elfe... Attends, je crois que son nom est dans le carnet, quelque part.
Il feuilleta le carnet tout en continuant à parler.
- Il recherchait lui aussi l'objet, une urne ou quelque chose dans le genre, ça devait servir dans une cérémonie de protection contre les ténèbres... Ah ça y est, il s'appelait Tuséskil T'Dilhkacis.
- Pardon !, firent Lôa et Wakao en choeur.
- Vous le connaissez ?, demanda Keld.
- Bien sûr, fit Lôa, c'est mon père. Avec Wakao on a quitté notre village pour le retrouver.
- D'après ce qu'elle m'avait raconté à l'époque et ce qui est marqué sur ces pages, Maurina a fait plus qu'un bout de chemin avec eux...
Il ferma le livre et le poussa au milieu de la table.
Il se releva pour revenir dans le cellier et sortit avec trois nouveaux carnets. Il les feuilleta rapidement et les posa sur celui posé sur la table.
- Prenez-les, fit le forgeron.
- Mais c'est tout ce qu'il te reste de...
- Tais-toi et prends-les. Ta mère a vadrouillé dans bons nombres d'endroits, ça vous sera plus utile qu'à moi.
Il regarda les trois compagnons, les yeux rougis.
- Et puis ta mère restera toujours là-dedans, fit-il en pointant un doigt sur son coeur et sa tête. Maintenant, filez.
- Mais...
- Tout de suite !
Thäan se leva imité par ses deux camarades.
- Je garde le pendentif que m'a donné Lyokham avant que je me fasse virer du village. Si tu as besoin...
Keld fit un signe de la tête et se leva à son tour.
Il prit son fils dans ses bras et s'en fut dans sa chambre en traînant les pieds.
Le trio sortit de la chaumière.
Au loin, on entendit une voix forte que Thäan reconnut de suite.
Il s'arrêta.
- Attendez, il y a un truc qu'il faut que je fasse avant de partir. Ca me démange depuis un petit moment.
Thäan partit vers la place du village d'où venait la voix. Wakao et Lôa se regardèrent puis le suivirent.
Thäan avançait d'un pas rapide. Ils arrivèrent à destination où le doyen fanfaronnait devant les survivants, lui qui brillait par son absence lors de l'attaque.
Quand il le vit, Thäan sourit de toutes ses dents. Il s'approcha lentement jusqu'à ce qu'il arrive dans son dos.
Il s'arrêta à quelques centimètres du doyen.
Il resta immobile, attendant que celui-ci sente sa présence et se retourne. Ce qu'il fit au bout de quelques secondes.
D'un geste souple mais tout en force, il lança son poing sur le menton du doyen qui vola sur quelques mètres.
- Aaaah, c'est gratuit, mais qu'est-ce que ça fait du bien !, s'exclama Thäan alors que Deulhafak se retrouvait face contre terre, inconscient.
- Allez, on y va, fit Thäan.
Les trois s'en allèrent sans un regard en arrière.
Ils prirent le sentier qu'avait pris Thäan lors de son départ du village. En chemin, ils furent rejoints par les deux loups.
La nuit tombait lorsqu'ils arrivèrent à destination. Ils entrèrent dans la cabane.
- Keulhallumieeresoa !, fit Loa.
Les lampes s'allumèrent.
Wakao passa dans la réserve pour voir ce qu'il leur restait pour manger. Il chercha partout mais ne trouva qu'un morceau de viande séchée. Il regarda un peu partout et trouva une trouée dans un des murs, ainsi que des traces de pas très nettes.
- Je crois qu'on a un léger problème, c'est tout ce qu'il nous reste, fit-il en présentant le morceau de viande.
- T'es sûr qu'il n'y a rien d'autre ?, fit Loa. On avait une réserve quasi pleine...
- Apparemment, la réserve a été visitée pendant notre absence par quelques Kobolds. Ils ont tout vidé...
- En bref, on doit repartir en chasse si on veut manger ce soir..., fit Thäan. Ca tombe bien, je voulais essayer mes nouveaux jouets.
Il leva ses poignets, sortit ses griffes et regarda Wakao, un sourire en coin.
- Celui qui ramène la plus grosse pièce... ?
- Je marche, répondit l'intéressé.
- De véritables gamins, fit Loa en se passant la main sur le visage. Allez-y, je prépare le feu...
Les deux amis avancèrent vers la porte puis se firent face. Wakao avait troqué son hast-épée contre deux dagues, plus pratiques pour une partie de chasse en pleine nuit.
Alors qu'ils allaient partir, Thäan pencha la tête et sourit.
- Tu peux me dire comment tu vas faire?
- Faire quoi ?, demanda Wakao.
- Il fait nuit dehors...
Wakao resta interdit.
- C'est pas faux... Loa ?
La jeune femme, occupée a mettre des bûches dans la cheminé se redressa.
Elle les regarda tour à tour puis pointa un doigt sur Wakao.
- Tyvooalhanuih
Les yeux du jeune homme s'éclairèrent un instant puis reprirent leur couleur.
- Merci... Cette fois, c'est bon, on peut y aller, fit-il en ouvrant la porte.
Ils sortirent et s'enfoncèrent dans la forêt chacun de leur coté.
Après avoir allumé le feu de cheminée, Loa s'assit sur un fauteuil près de l'âtre. Elle se déchaussa et prit un livre de son sac de voyage. Elle l'ouvrit là où le marque-page avait été laissé quelques jours auparavant.
"INVOCATIONS"
Le titre, en lettres d'or, était le seul ornement extérieur du livre. La jeune femme s'y plongea au point de ne pas remarquer l'ombre qui se déplaçait derrière elle.
Celle-ci arriva jusque derrière la jeune mage et s'arrêta.
Elle resta ainsi quelques minutes avant de faire un petit mouvement des bras.
Sentant une présence dans son dos, Loa sauta de son siège, se retournant la main levée prête à jeter un sort.

Les deux compères parcoururent la foret pendant un bon moment mais aucun ne parvint à attraper le repas du soir. Il y avait bien eu quelques lapins mais ils n'en attrapèrent pas un seul.
Bredouille, ils se rejoignirent non loin de la clairière.
- T'as eu quelque chose toi ?, demanda Wakao.
- Même pas une touffe de poils, répondit Thäan.
- Ca c'est que vous n'êtes pas doués, fit une voix grave au-dessus d'eux.
Un corps sauta de l'arbre et deux autres apparurent devant eux.
Encerclés, les deux jeunes hommes se mirent dos-à-dos, se préparant à l'affrontement.
Malgré son acuité visuelle, Thäan ne parvenait pas à les distinguer, ce qui le rendait encore plus nerveux. N'étant sûr de rien, il sortit ses griffes.
Thäan et Wakao tournaient sur eux-mêmes de telle sorte à les garder tous les trois à l'oeil.
Soudain, le trio leva les mains d'un même mouvement.
- Doucement, fit une autre voix. On ne cherche pas la bagarre et si on voulait vous attaquer, on l'aurait fait tout à l'heure pendant que vous cherchiez une proie.
- Comment vous croire, je ne vous vois même pas malgré ma vision nocturne.
- Nous voir... ? Ah, pardon... LaDruu retire le sort d'obscurité.
- Tiarrapa, fit une autre voix.
Ils apparurent tous les trois.
Ce que les deux amis virent ne les réconforta guère.
Ils étaient tous les trois mi-homme mi-animal.
Leur interlocuteur était un homme vêtu tel un être humain mais sa peau était recouverte d'une fourrure grise et blanche. Sur sa tête, deux grandes oreilles qu'il maintenait en arrière avec une espèce de couvre-chef qui ressemblait à une crêpe.
Le deuxième, celui qui avait retiré le sort, avait lui aussi une espèce de fourrure mais grise sombre celle-là, ainsi que des petites oreilles rondes au poil blanc et un petit museau noir.
Et enfin restait celui qui n'avait pas encore ouvert la bouche. Deux oreilles pointues et un pelage roux strié de blanc ainsi qu'un petit nez avec des moustaches et des yeux verts.
- Oh, mais quelle impolitesse, nous ne nous sommes pas présentés, fit le lapin garou. Je suis Usarak Sakaiy, voici LaDruu Koapy, continua-t-il en désignant le koala garou. Et enfin, Nh'e.
Le chat garou s'inclina.
- Tu as de belles griffes, dis-moi... reprit Usarak.
Thäan ne comprit pas tout de suite où il voulait en venir.
- Oh, pardon.
Il les rétracta dans un bruit métallique
- Je suis Thäan Shangarn.
- Et moi Wakao Ruh.
- Vous connaissez cette forêt ?, demanda le lapin garou.
- Comme notre poche, répondirent les deux en choeur.
- On cherche une clairière avec une vieille cabane, on doit y rejoindre un ami. Vous savez où elle se trouve ? Il semblerait qu'on ait érigé une barrière magique assez puissante...
Wakao et Thäan se regardèrent.
- Suivez nous, fit Wakao après un temps de silence.
Le groupe se mit en marche.
Ils marchèrent une vingtaine de minutes et arrivèrent à la clairière.
- L'ancien avait raison, fit le LaDruu, il suffit de trouver ceux qui connaissent le chemin et la clairière nous apparaît.
Ils arrivèrent jusqu'à la porte et la poussèrent.

- Mais vous êtes fous Lyokham, vous avez failli vous prendre une boule de feu en pleine figure.
- Ah, savez-vous depuis combien de temps je suis là ?, demanda le mage en souriant.
La jeune femme ne put répondre.
- Plus de cinq minutes. Si j'avais été un brigand, j'aurais eu cent fois le temps de vous tuer.
- Euh...
- Allons mon enfant, rasseyez vous. Vos deux amis ont quitté la place ?
- Oui, ils sont partis chasser pour se faire un bon repas. Ce qui est complètement stupide, vu que je peux le créer avec un peu de magie. J'évite d'utiliser ce sort d'habitude, mais là dans ces circonstances...
- En même temps, ils avaient besoin de se défouler, de respirer un grand coup histoire de passer sur tout ce qui vient de se passer.
Il prit à son tour un fauteuil et s'assit à côté du feu.
- Mais changeons de sujet, tu n'as jamais tenté d'invoquer un esprit élémental ?
- Si, ça s'est toujours fini sur un échec et des morts. Jusqu'à récemment, je n'avais que le vieux livre du sage de mon village. Il est très pratique pour les sorts normaux, mais dès qu'on tente l'invocation, ça part en sucette. J'ai donc recherché un vrai livre, référencé dans la Bibliothèque du Savoir d'Esdos et je suis tombée sur celui-ci complètement par hasard.
- Tu as eu raison de le prendre mais fais bien attention à ce que vous faites avec les élémentaux, ça reste quand même très dangereux.
- Vous avez des nouvelles de ceux qui ont attaqué Brésolth ?
- Dans un sens oui, j'ai découvert qu'un autre village avait été pillé.
- De la même manière ?
- Presque... Celui-là a été rasé de la carte et ce n'était pas du travail d'amateur, il leur a vraisemblablement fallu moins de vingt minutes pour finir leur besogne.
Loa écarquilla les yeux.
- Oui, il semblerait que ceux qui ont attaqué le village de notre ami n'étaient que des mini sous-fifres.
- Ca s'annonce bien cette histoire...
Elle se passa une main sur le visage.
- Et pour la garou ?
- J'ai découvert qu'elle faisait partie d'un groupe de garous, ils doivent être en route d'ailleurs.
- Un groupe de garous ?
- Tout à fait, il y a de cela longtemps, une explosion de mana incohérente a soufflé toute une forêt du continent Malgéoö, mais au lieu de la détruire, elle a donné à ses habitants certaines facultés. C'est ainsi que quelques animaux se sont retrouvés « humanisés ». On leur a donné le nom de Garou pour éviter les discriminations telles que demi humain? Mais même s'ils vous mordent, vous ne vous transformerez pas.
Loa s'étira, ferma son livre et fit craquer ses doigts.
- Voyons voir ce que ça donne...
Elle se leva et passa sa main dans le feu de cheminée. Elle la ressortit avec une flamme accrochée à sa main. Elle mit la paume vers le plafond et la flamme vint se loger en son centre.
D'un coup, elle bougea et changea de couleur. Elle devint bleue et prit forme humaine.
Lyokham resta interdit.
La jeune femme mit sa deuxième main à hauteur de l'autre et la tendit aussi.
Le petit élémental sauta d'une main à l'autre sans s'arrêter. Parfois, il s'arrêtait sur une des mains et effectuait un pas de danse.
La jeune mage revint devant la cheminée et laissa partir la petite flamme.
- Il n'y a pas à dire, tu es vraiment douée..., fit le mage toujours étonné
- Et encore vous n'avez rien vu !, fit Wakao sur le pas de la porte
- Ah, vous voilà, fit Lyokham, on vous attendait.
- On a rencontré des amis à vous en chemin, répondit Wakao.
- Ah, très bien, faites-les entrer, nous avons peu de temps et je dois vous expliquer beaucoup de choses.
Quand tout le monde fut entré, Thäan ferma la porte derrière lui.