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Contes Spalliens : Chapitre 17 - Guerre

Celadrï était inquiet. Cette attaque n'était pas la pire que Spalle est eu à repousser, mais elle semblait se détériorer au fur et à mesure. La meilleure preuve était que plus le temps s'écoulait, plus la solution semblait s'éloigner.
Dans les premiers instants il suffisait de viser et tirer, ils avaient dû tuer des milliers de ces méduses ainsi. Maintenant il n'en restait qu'une petite centaine, mais les abattre risquait de prendre beaucoup de temps.
Si seulement le deuxième sceau avait pu être levé, ils n'en seraient sûrement pas là. Et bientôt de nouvelles alertes allaient se déclencher. Elles seront certainement moins graves, mais les méduses risquaient de devenir un problème de fond. Elles semblaient assez intelligentes pour ça.
L'empereur s'était renseigné sur elles, auprès de Nessie ; leur nom officiel était U.A.I., Unité d'Assaut et d'Investissement. Mais si les tanks, nom donné par l'équipe du Cratère aux autres machines ("les gentilles"), étaient clairement conçues pour le combat et l'assaut frontal, les méduses semblaient beaucoup plus insidieuses, plus polyvalentes.

Tout en pensant à ça, il redéployait les troupes sur le territoire. C'était son rôle, il connaissait toutes les ressources de l'Empire, savait leurs valeurs et les gérait en prévision des attaques. Le combat en lui-même revenait plus à Lothar, qui y allait parfois seul ou avec sa femme.
C'est alors qu'un prêtre de Guerre fut annoncé. Celadrï fut surpris, ça n'arrivait pas souvent.
"- Je viens vous voir pour vous dire que je vais m'occuper des 'méduses' autour de Chilal, Picra et Pio. Nous avions sous-estimé la menace." Vu la situation, un 'bonjour' aurait été un peu déplacé.
"- Cela me surprend, pourquoi ?
- Problème de visualisation et absence totale de données. Mais ne vous y trompez pas, nous vous avons sauvés quand même.
- En débloquant le deuxième sceau pour la base Sud ?
- Non. La zone de matérialisation aurait due être beaucoup plus près de la planète.
- ... Merci, avez-vous autres choses à me dire ?
- Quelque chose d'énorme, qui ne présentait pas une menace, à coulé au fond de la Grande Faille. D'autres appareils, qui étaient déjà détruits, se sont de plus écrasés un peu partout sur le continent principal. Cela s'est produit dès le début de l'attaque, et nous n'avons pas jugé utile de les déplacer comme le reste. Transmettez le à l'Hydre.
- A vos ordres."

Celadrï se rassura, il ne restait plus que les machines du Sud et les cinq de Knôll. La victoire du prêtre était aussi sûre que le lever du soleil le lendemain (au sens littéral, là encore).
Il restait cependant à remplacer les pertes. Il allait falloir lancer une campagne de recrutement. Cela devenait de plus en plus dur, seuls les plus téméraires acceptaient encore de devenir chevalier, et en trouver avec les compétences requises était rare. Il faudrait au moins un an pour remplacer tous les chevaliers tombés.
Le bon point était que plusieurs pièces d'artilleries ainsi qu'un générateur d'énergie avaient été récupérés sur les transports. A cela venait se rajouter la centaine de laser récupérés sur les méduses. Et peut-être pourra-t-on ramener des tanks pour aider au front. Mais sur ce dernier point, c'était moins sûr.
Il se déplaça vers une fenêtre tout en réfléchissant au moyen de trouver de nouveaux chevaliers quand il remarqua que le ciel se couvrait vers l'est. Le prêtre devait déjà se trouver sur le terrain et invoquait la tempête, la foudre ne tarderait pas à tomber. L'importance des masses nuageuses, et l'expérience de Celadrï en ce qui concernait la magie, laisser présager un combat rapide.
D'ordinaire, les prêtres de Guerre ne quittaient jamais Ris, où ils se trouvaient souvent aux premières lignes. Il y en avait moins de quinze, soit un peu plus que de prêtres de Mort, qui eux voyageaient plus, certains quittaient même Spalle.
Ceux de Guerre apportaient un soutien énorme aux troupes, ceux de Mort s'occupaient plutôt des problèmes 'autres', ceux dont on ne pouvait s'occuper avec une épée, même correctement guidée.
Ils étaient apparus il y a environ 200 ans, et leur nombre ne cessait d'augmenter.
Leur présence, en plus des autres avantages visibles dont jouissaient les Spalliens, comme leur stature ou le climat quasi idéal de l'empire, montraient que sans les Huits, Spalle, et toutes les autres nations de la planète, auraient été anéantis depuis longtemps.
Quelque chose que beaucoup d'anciens empereurs avaient oublié dans des cas comme celui-là, quand la souffrance masquait leur raison. Celadrï, lui, était trop marqué par la vie pour s'énerver ainsi. Et puis il avait plus ou moins choisi sa place, ce qui n'était pas le cas de la plupart de ses prédécesseurs.
Il savait que dans les autres états, les puissants se battaient pour le pouvoir. Heureux les ignorants. Car à part Léoto et Woldeus, le dirigeant de Citadelle, aucun ne connaissait la véritable situation de la planète. Personne ne connaissait vraiment Guerre.

Dvorak

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