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Contes Spalliens : Chapitre 13 - Aux armes !

Le ciel devint clair comme en plein jour. Le sol trembla.

La patrouille de Charles n'était pas encore rentrée à Knôll mais l'événement les fit passer au triple galop en direction de la caserne.
«- Et voilà, juste parce qu'on était crevés.
- Ne commence pas à te plaindre, Frédéric, réserve-toi pour la suite. Alren ! Une idée sur ce qui nous tombe dessus cette fois ?
- Aucune.»
Il regardait les étoiles, les nouvelles.
«Apparemment ça s'est matérialisé en altitude, sûrement en dehors de l'atmosphère, avec un peu de chance c'est mort. Mais je n'y compterais pas trop.
- Pourquoi ..., commença Georges.
- Pas d'oxygène, pas d'air, on ne peut pas respirer.» le coupa Eric. «Je pense plutôt à des aéronefs, beaucoup. Ca ressemble aux appareils de certains réfugiés, j'en ai déjà vu en opération à Ris pendant les combats.
- S'ils peuvent atterrir, on va déguster. C'est énorme. Jamais entendu parler de quelque chose comme ça.
- De toute façon, ça ne sera pas pour nous que dans ce cas. Pour l'instant c'est les mages et le Cratère qui peuvent agir."

Ils ralentirent un peu, car Alren avait raison et que la ville était en vue. Elle avait peu souffert, à Spalle les tremblements de terre étaient relativement fréquents, quoique rarement de cette intensité. De plus, toutes les maisons étaient solidement construites, presque fortifiés.
Cependant la ville et les villages étaient quand même en effervescence, mais l 'action était beaucoup plus ordonnée. Dans le calme, les habitants se dirigeaient vers les abris, les miliciens s'armaient et prenaient position au point stratégique. Les soldats se préparaient pour recevoir une éventuelle attaque, possiblement aérienne, ce qui ne rassurait guère.
Dans la double enceinte de la garnison, les quelques pièces d'artilleries en provenance du Cratère avaient été mises en batterie, il y en avait trois, mais une seule pour l'antiaérien.
Loin de la ligne de front les défenses spéciales étaient faibles.
Les chevaliers (une vingtaine) et les deux barons s'équipaient. En cas de débarquement, vu que l'ennemi disposait d'aéronefs en grand nombre, ils seraient certainement les seuls à pouvoir faire quelque chose ; avec les mages et les prêtres bien sûr.
Leurs armures et leurs armes s'échauffaient lentement, diffusant une faible lueur et une aura trouble qui inspirait le respect ou la peur à ceux qui les connaissaient.

«- Déjà de retour ! Vous avez été plus rapide que prévu.»
C'était Arilyire, chef des mages de combats de la caserne et une réfugiée, même si le terme ne précisait pas grand chose si ce n'est une origine extérieure à Spalle.
«Charles, le gouverneur t'attend dans son bureau pour un rapport, court et bref.»
Alren et Henri, préparez-vous, on risque d'avoir besoin de vous d'ici peu. Les autres vous pouvez vous reposer jusqu'à nouvel ordre, mais à mon avis ça ne durera pas longtemps... Qu'est ce que c'est que ce gros truc dans votre dos, Eric ?
- C'est un prisonnier que l'on a ramené pour les techniciens, mais ça risque d'attendre plus tard. Je vais aller le surveiller dans une cellule.
- D'accord, pas la peine d'en dire plus.»
Et elle s'envola à tir d'aile pour voir où en étaient les autres. Apparemment le Cratère avait commencé à attaquer l'ennemi, et déjà les premières 'étoiles filantes' tombaient du ciel tandis que les autres, les 'plus petites', remontaient à leur rencontre.

Charles se dépêcha d'aller chercher le gouverneur. Mais celui-ci le congédia à vue, il avait vraiment d'autre chose à faire. Il reçut qu'en même l'ordre d'aller s'équiper, les chevaliers et les mages risquaient d'avoir besoin de soutien, ne serait ce que pour évacuer les blessés. Les ordres de Sima étaient une armure légère et peu encombrante, pas de chevaux et surtout pas de corps à corps. Seul les chevaliers étaient autorisés à aller se battre.
Mais si l'un d'entre eux venais à être mis hors combat, Charles faisait partie des rares personnes habilitées à se servir de leurs équipements, en particulier des armes à distances (quelles soient traditionnelles ou issues du Cratère).

Une heure passa, puis la pièce d'artillerie antiaérienne se mit en marche, les chevaliers et les mages se préparèrent à partir. Trois transports de troupes allaient se poser à proximité, et il ne restait plus rien pour les en empêcher.
Un fut détruit par les tirs de DCA, pourtant très peu fournis. Un résultat plutôt encourageant. Les craintes étaient vives, comme à l'habitude on ne savait pas contre quoi on allait se battre. On présentait cependant des machines, aussi la foudre allait être très sollicitée.

Les appareils s'étaient posés côte à côte, à quatre kilomètres de la ville, mais cet avantage fut de courte durée car rapidement, protégés par l'artillerie de bord, les ennemis commencèrent à se disperser sur un vaste territoire. Tous n'eurent pas le temps de sortir, car une fois à terre, l'artillerie sol-sol de la garnison tira, il fallut cependant plusieurs coups au but pour détruire toute résistance des appareils.
Puis le corps à corps proprement dit commença.
L'ennemi était effectivement une machine, d'un seul type de surcroît, mais il était rapide, précis, et très intelligent. Une trentaine d'appareils, de taille à peu près humaine, avaient survécu au débarquement. Ils ressemblaient à des raies, formées de milliers de filaments métalliques, se déplaçant au ras du sol en planant, capables de brusques changements de direction.
Apparemment ils essayaient de se disperser au maximum puis de se cacher dans la nature. Les chevaliers, menés par les barons, commencèrent à les engager un à un afin de pas les perdre, tandis que mages et prêtres, qui avaient déchaîner la foudre, s'occupaient des orphelins.

La technique sembla rapidement porter ses fruits, les barons étant aussi rapides que l'ennemi mais plus puissants, et quatre furent détruits dans la première minute. Cependant les chevaliers, dont les armures ne volaient pas, avaient beaucoup plus de mal à suivre leurs ennemis, qui avaient entrepris un étrange balai parfaitement coordonné, où chacun couvrait les autres en évitant les tirs qui lui étaient adressé. Ils semblaient réagir comme un seul être vivant, chacun voyant par les yeux des autres.
Arilyire déclencha alors une puissante foudre qui frappa tout un groupe ennemi, détruisant 2 d'entre eux et en endommageant 3 autres.
La magie semblait complètement désorienter l'adversaire, au début du combat il n'avait prêter d'attention qu'aux chevaliers et barons, mais maintenant ils essayaient désespérément d'atteindre les mages et les prêtres. Ces derniers en particuliers foudroyaient sur place tous ceux qui restaient un peu trop longtemps immobiles.

Après à peine cinq minutes ils ne restaient que la moitié des ennemis, mais tous les chevaliers et beaucoup de prêtres avaient été tués ou mis hors combat, les mages quant à eux n'avaient été que peu touchés, l'ennemi étant trop rapide pour être foudroyé par leurs méthodes et les projectiles magiques étaient sans effet sur les machines. Alren avait fini par rejoindre le groupe de Charles car le seul éclair qu'il avait lancé était passé à coté de sa cible, l'effleurant à peine.
La victoire ne faisait cependant aucun doute car les armures des barons ne craignaient pas les armes ennemies, des lasers pour ce que Charles pouvait en juger.

C'est alors que l'ennemie fit preuve d'une forte intelligence. Un des chevaliers, qui était tombé, était en effet équipé d'une épée de flamme, d'aspect magique certain. Et alors que Charles et Alren allaient lui porter secours, et éventuellement récupérer son lance projectile, un ennemi leur tomba dessus, prit l'épée et attaqua un baron au corps à corps par derrière, tandis que deux autres détournaient son attention par-devant.
Le baron en détruisit un, sans se rendre compte de la menace, et alors qu'il levait son arme vers l'autre, il reçut un violent coup d'épée dans le dos, la magie des flammes surpassant les enchantements protecteurs de l'armure. Le baron tomba au sol, et l'épéiste improvisé plongea pour l'achever.
Devant le succès, les machines restantes se dirigèrent à leur tour vers des armes d'aspect magique. Deux des machines furent détruites par les prêtres, qui avaient anticipé leurs mouvements. Mais les cinq dernières réussirent à d'enfuir avec chacune une épée, hallebarde ou lance magique, les autres couvrant leur fuite.

Dans la mêlée, Charles avait bien essayé de se servir de l'arme du chevalier à l'épée flambloyante, mais elle était trop lourde pour qu'il puisse le faire efficacement, il ne fit que contribuer un peu plus à la désolation du champ de bataille.

C'était terminé, et le bilan était plutôt mauvais. Tous les nobles étaient hors combats, sauf un baron, et cinq ennemis enfuis avec un matériel qui les rendait encore plus dangereux.

Si le reste de l'empire avait le même constat, la situation était plutôt critique.

Dvorak

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