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Contes Spalliens : Chapitre 08 - Alliances

La journée s'était passée sans trop de problème, seules des opérations militaires de routines avaient été signalées. Et Ris n'avait pas connu d'attaque, même le Cratère n'avait connu aucun problème, et pourtant la zone n'avait pas été évacuée le jour précédent * .
Cependant la journée n'était pas tout à fait terminée. Certaines vieilles alliances, que l'on croit aussi solides que possible, ont, de temps en temps, besoin d'être consolidées. Surtout en temps de mutation importante, comme c'était actuellement le cas. Les Mages de Pourpres et les Nécromants de Vie demandaient audience au sujet de leurs statuts.
«- Comprenez-nous, Empereur, nous avons toujours servi Spalle, et cela depuis le début de la guerre. Cependant nous avons toujours servi en tant que mercenaires indépendants, nous avons toujours été un soutien pour vos forces, mais nous ne souhaitons pas, en aucun cas, devenir des membres réguliers de l'armée, comme le sont devenus les Feriors. De plus, nous souhaitons des précisions au sujet du Cratère et des Réfugiés, nous voulons bien les aider, mais en échange, nous voulons nous même avoir accès au résultat des recherches ; nous ne voulons pas les voir emmagasiner nos pouvoirs et ne rien recevoir en échange ; même si nous sommes conscients de la nécessité de leurs travaux.
- Comme je l'ai déjà dit à vos ambassadeurs, il est hors de question que vous deveniez partie intégrante de nos armées ; nous disposons déjà nos propres mages de combats auquel viennent aujourd'hui se rajouter les Feriors, et je suis bien placé pour vous dire qu'ils ne sont pas des concurrents pour vous, nous ne sommes pas vraiment des mages, nous n'avons pas vos connaissances et vos facilités à appréhender de nouveaux concepts et la magie de haut niveau. Il est cependant vrai qu'à l'avenir les champs de bataille auront moins besoin de vous, du moins sur le front en lui-même ; ce dont nous avons besoin c'est de mages indépendants capables de répondre aux appels, pas seulement du soldat, mais aussi de n'importe quel citoyen dans le besoin, et c'est aussi pour cela que le Cratère existe. Les résultats, encore faibles pour le moment, bénéficient à l'Empire dans son entier. Quant au retour d'expérience, là encore nous ne voulons pas que les réfugiés vous remplacent, vous savez d'ailleurs que certains d'entre eux ne peuvent se servir de magies, tout en y étant sensible. Seulement nous ne voulons pas les voir travailler seuls dans leur coin, un meilleur résultat sera obtenu pour tous si anciennes et nouvelles techniques sont liées. Nous ne voulons pas que vous leur appreniez toutes vos connaissances, seulement que vous les aidiez dès que possible.
- Cependant, même si ce n'est pas le but, ils apprennent de nous mais pas l'inverse. Nous exigeons un véritable échange. S'ils travaillent mieux avec notre aide, l'inverse serait aussi vrai. Même s'ils restent peu nombreux et que la tâche est immense, il est nécessaire qu'eux aussi nous transmettent leurs connaissances. Comme pour ce qui est de la magie, nous saurons les utiliser pour l'empire.
- Soit, je verrais si je peux en libérer certains pour vous faire cours, cependant ces cours seront donnés en parallèle de votre enseignement normal dans vos écoles, à vous après de vous approprier ce savoir et d'apprendre à vous en servir pour vos tâches quotidiennes. Bien entendu, vous pourrez demander l'aide de vos professeurs. Et n'oubliez pas que leurs domaines, comme les vôtres, sont immenses, et que les résultats ne sont vraiment visibles qu'après un long et dur apprentissage.
- Nous en sommes conscients, et dans notre discours nous pensions à l'avenir de nos ordres et non à notre puissance actuelle.
- Bien, moi, Celadrï, Empereur de Spalle, au nom de mon peuple, vous remercie infiniment de vos efforts et de votre fidélité et je vous prouverai ces dires en accomplissant les actes ici établis.
- Nous, Mages de Pourpres, sommes conscient de votre sincérité et renouvelons nos serments de fidélité envers Spalle.
- Nous, Nécromants de Vie, sommes conscient de votre sincérité et renouvelons nos serments de fidélité envers Spalle. »

Ces vieilles formules sonnaient un peu mal, mais l'intention y était. Les ordres de magies étaient vraiment une base de l'organisation de Spalle et il était impensable qu'ils disparaissent. Par contre, Celadrï n'était pas sûr que les mages allaient vraiment apprendre quelque chose. Le Cratère comptait vraiment des experts en leurs domaines, mais tous n'étaient pas de bons professeurs, et pour être vraiment efficace il fallait une bonne vision d'ensemble. Voilà pourquoi seul les techniques les plus sûres et les plus éprouvées sortaient du Cratère, les autres, et certaines feraient trembler les dieux, y étaient confinées. Sauf en cas de force majeure.
Enfin, il était maintenant l'heure du repas du soir, les équipes de nuit étaient à leurs postes, il serait réveillé en cas de problème. Contrairement à beaucoup d'endroits, l'Empereur de Spalle mangeait avec les autres employés du palais. Cela était plus dû à l'habitude de la guerre qu'à une quelconque volonté d'égalité des classes. Quand on a à peine le temps de dormir, on ne pense pas à organiser de somptueux repas, sauf cas exceptionnel. De plus, il était fréquent que l'Empereur mange quand il avait le temps, il était donc impossible de lui préparer quelque chose de spécifique et les cuisines du palais, qui fonctionnent en permanence, étaient somme toute bien pratiques et disposaient d'un vaste choix.
Le couché de l'empereur était lui aussi assez atypique, vu que sa chambre se trouvait au coeur du palais, à peine plus grande que les autres, et avec une petite fenêtre sur l'intérieur de la cour. Là encore, la guerre privilégiait la sécurité et l'utilité au confort. Comme pour les Chevaliers ou les Barons, peu de monde voulait être Empereur en toute connaissance de cause.

* : Les mots ne sont pas utilisés à la légère, le Cratère était une sorte d'énorme décharge hétéroclite ; certains le considérait comme plus dangereux que Ris même. D'ailleurs le fait qu'on l'ai mis dans un cratère, d'où son nom, n'était pas innocent. On considérait qu'ainsi, en cas d'accident, on limiterait les dégâts.

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