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Nels : Histoire d'un mage sans passé : Chapitre 14

Vahirn avait donné ordre pour que l'Elite se réunisse à la caserne, je les rejoindrais plus tard d'autant plus que les rapports des gardes arrivèrent vite : le suspect se dirigait vers le Sud. Vahirn nous laissa pour rejoindre l'Elite et m'ordonna de le rejoindre au niveau de la porte Sud de la première enceinte. Ils sortirent en trombe : c'était ce que j'attendais pour me préparer. Mes affaires, emballées soigneusement, étaient dans le paquetage au sol devant moi. Je n'avais plus le choix, j'avais promis que rien n'arriverait à la famille de Drayde et pourtant déjà le sort s'acharnait sur eux : il fallait que je me serve de tout mon potentiel pour sauver Elanor. J'étais désormais seul dans la pièce avec Dame Alana, les domestiques étant sortis pour accompagner leur patron qui courut vers ses écuries. J'ouvris alors le paquetage, sorti ma tenue excepté ma grande cape, et commençai de mettre mes artefacts à leur place. Dame Alana semblait complètement perdue, les yeux dans le vague et horrifiée par ce qui venait de se passer. C'était presque comme si on l'avait fait passer des semaines entières sans dormir et qu'on lui demandait un effort violent à la minute même : malgré toute sa force d'esprit, nul n'est préparé à la perte d'un proche. A moi de lui ramener sa fille, au risque de moi même souffrir et mourir, mais la promesse que j'avais faite à son mari ne me laissait pas de choix. Je mis mes bagues, le pectoral, le diamant à mon bras gauche, à mon côté mon épée de vulcanium ornée des pierres précieuses... Dame Alana me regarda de plus en plus étonnée à chaque étape de cet habillage rapide. Je ne savais que lui dire pour tout expliquer, que faire pour ne pas l'effrayer mais elle prit la parole avant moi :
- Ainsi donc j'ai l'honneur de rencontrer un mage de l'Académie. Nous avons été bien prétentieux de vous prendre pour un roturier...
-C 'était mon but de cacher mon identité, afin d'entrer dans la Milice...
- Quel serait l'avantage d'un mage puissant d'entrer dans la Milice ? Rien qu'en vous présentant au Conseil sous votre vraie identité vous eussiez été mieux reçu.
Drayde venait d'entrer dans la pièce, il me vit en pleine discussion avec son épouse et annonça :
- Le cheval est prêt. J'espère que tu ramèneras ma fille au plus vite.
- Je ferai tout mon possible pour cela comme je te l'avais promis.
Sa femme le regarda à ce moment là. Elle pensait sans doute que son époux ne savait rien de ma vraie identité, elle aurait du pourtant s'en douter car je lui avait demandé mes affaires. Je regardai Drayde et lui dis :
- Je pense que le dénouement de cette histoire est proche, tu devrais expier ces années de cachotteries à ta famille d'autant plus que c'est pour eux que tu as encouru tous ces risques. Dama Alana, dis je en m'adressant à elle, il est des vérités qui font mal, mais sachez que votre époux est l'un des hommes les plus courageux que je connaisse et il va avoir besoin de tout votre soutien.
Dame Alana ne savait plus quoi dire, d'ailleurs le temps n'était pas à la discussion. Je saluai les deux parents, qui auraient beaucoup de choses à se dire en peu de temps, et revêti mon manteau de décurion afin de me fondre dans la masse : quoi de plus normal qu'un décurion de la Milice à la poursuite d'un criminel ? Je sortis et vis un magnifique étalon à la robe marron clair, puissant mais calme au demeurant. Je montai dessus prestement et sortis de la cour avec fracas, mais c'est à ce moment là que j'entendis une voix drôlement familière :
- Alors gamin, on court à l'aventure ?
- Pépé Tromblon ? Qu'est ce que tu fiches ici ?
- Ben je profite du bon air, en écoutant la douce mélodie du Tocsin de la Milice d'Elite. Tu m'embarques ?, dit il en plaisantant.
Il n'aurait pas du vouloir s'inviter à cette balade. D'un bras je le happai et le mis en travers du cheval, et je lançai ma monture au grand galop. Angus grognait littéralement de rage, et gigotait sans cesse. Je l'aidai à s'installer plus confortablement devant moi sur la selle et ainsi je me dirigeai vers la première enceinte. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour les rattraper, car je voulais les atteindre avant que ce ne soit l'Elite qui le fasse. Le fait que Vahirn ne se soit pas lancé de suite à la poursuite du ravisseur d'Elanor, qu'il ait préféré réunir toute l'Elite dans ce but ne me rassurait pas. Qui sait ce que lui a inspiré le fait que le ravisseur soit un Elfe... ? En tout cas, ça a bien inspiré Angus : le vieux Nain dissertait avec plaisir sur les méfaits des Elfes :
- Ces choses là ne sont pas normales, vivre comme ça perchés au dessus de la Terre, sur des arbres c'est tout de même ridicule.
- Angus, tiens toi tranquille, tu alourdis déjà assez le cheval.
- J'ai jamais demandé à venir moi après tout. C'est toi qui m'as embarqué dans cette drôle de course poursuite.

Il n'avait pas tort après tout, mais il me fallait quelqu'un pour évacuer de suite Elanor en direction de la ville, car j'aurai sûrement à m'occuper du ravisseur : il avait tout de même réussi à pénétrer dans la demeure de Drayde, à ne pas se faire repérer de suite et à embarquer Elanor sous le bras tout en fuyant... Quelqu'un qui n'était sûrement pas un débutant. Nous arrivions à la première enceinte, et je demandai alors aux gardes qui étaient en faction ce qui s'était passé : le ravisseur était bel et bien un Elfe, il tenait Elanor sous la menace d'une lame et jurait qu'il l'égorgerait si on ne le laissait pas passer. Je leur demandai si l'Elite était déjà passée mais ils n'étaient pas encore arrivés, j'avais un peu d'avance sur eux à première vue. Je dis aux gardes de dire à Vahirn que j'essayais de rattraper le ravisseur au plus vite, afin que la vie de Dame Elanor soit en danger le moins de temps possible. Le ravisseur semblait avoir pris la route principale vers la porte Sud de la seconde enceinte, l'enceinte intermédiaire. Nous traversions ainsi les champs de cultures maraîchères pour les besoins de la ville, lancés au galop mais je commençais à avoir des doutes sur notre capacité à les rattraper : un Elfe et une jeune fille sur un cheval seraient moins lourds que un Nain bien en chair et un homme de guerre comme moi, avec mon équipement qui plus est. Je ne pus m'empêcher d'en faire la remarque à Angus qui le prit avec philosophie :
- Oui je me disais bien qu'il aurait fallu que je me mette à la diète ces derniers jours... La prochaine fois que nous chevaucherons ensemble je voudrais que tu me préviennes à l'avance.
- Cesse donc tes jérémiades. Je t'ai pris au vol parce que je vais avoir besoin d'un coup de main...
- Oh oui! Je vais lui balancer un peu de plomb entre les oreilles moi à ton Elfe.
- Je ne voudrais pas dire que je doute de tes capacités à viser mais j'ai quand même des doutes si tu vois ce que je veux dire.
- Et je suis là pourquoi faire ?
- Je mettrai Elanor sur ce cheval, tu la conduiras à son père. Si j'avais su que tu serais le chauffeur j'aurais pris un poney nain mais bon...
- Moque toi de moi ne te gêne surtout pas... Allons bon je conduirai ta Elanor à Drayde pas de problème.
La discussion faisait tout de même passer un peu le temps et m'empêchait de m'angoisser de trop pour la suite des évènements. Au loin je voyais la porte de la seconde enceinte, nous en étions de plus en plus proches. Une fois arrivés, je demandai leur rapport aux gardes : même chose, l'Elfe menaçait de trancher la gorge d'Elanor, à l'aide d'une fine lame. Il avait néanmoins quitté la route habituelle et semblait traverser la plaine directement... Je ne savais pas vraiment où il voulait aller mais je me décidai de le poursuivre à l'aide des traces qu'il laissait dans la végétation de la plaine. Angus me fit remarquer :
- Nous sommes peut être plus lourds que lui mais nous filons bien plus droit...
- Quoi ?
- T'as qu'à regarder les traces: ce bonhomme fait du zig zag...
- Ca doit être Elanor qui se démène pour échapper à la mort.
- S'il avait voulu la tuer ce serait déjà fait... Qu'est ce qu'il veut ?
- Je crois que je commence à comprendre. Il faut que tu prennes les rênes.
Le Nain rechigna un peu mais je me rendis compte qu'il ne se débrouillait pas si mal que ça. Je pus alors me concentrer de mon mieux, et essayer de sentir les flux d'énergie de l'Elfe et d'Elanor : ils n'étaient pas si loin que ça de nous. Je sentis le flux d'énergie de leur cheval, il commençait de se fatiguer tandis que le notre était encore en pleine forme. Je pensais alors à fatiguer un peu plus leur monture pour les ralentir un peu, et à donner un peu de vigueur à la notre. Nous commençâmes alors à les rattraper de plus en plus vite et nous fumes enfin à leur portée. Ils s'arrêtèrent d'ailleurs et l'Elfe sembla nous attendre. Je le reconnus alors : Ilafel lui même...
- Je me disais bien que tu n'étais qu'un beau parleur Nels....
- Ilafel relâche la fille et laisse la partir. Nous en découdrons ensuite si tu y tiens.
- C'est la fille d'un assassin. Il faut que je venge mes parents que son père a tué...
Le mot était lâché, Elanor qui paraissait déjà très choquée sembla perdre toute raison. Son père ne pouvait être l'assassin dont on parlait... Son père n'était qu'un humble marchand à la vie si routinière entre le minuscule village de Greyport et la ville de Mithland, un homme qui ne ferait pas de mal à une mouche. N'avait il pas refusé à son fils d'entrer à la Milice ? Ilafel reprit son accusation :
- Pourquoi est tu désormais vêtu de l'uniforme même de la Milice qui a tué mes parents Nels ? Toi aussi tu es à la botte de Drayde ?
- Mon père n'est pas un assassin, vous n'êtes qu'un fou! , hurla Elanor en larmes. Quel intérêt aurait il eu à massacrer un couple d'Elfes ?
- Qui a parlé d'un couple d'Elfes, Humaine?, dit Ilafel dans un accès de rage, il y a eu près de soixante victimes !
Elanor ne supportait plus ces affirmations, elle me regarda et me demanda :
- Décurion, faites le taire... Il ne fait que mentir...
- Hélas, dame Elanor, le massacre a bien eu lieu, dis je, mais cela fait des années pour vous. Vous n'étiez qu'une enfant. Votre père n'a pas pris part à la tuerie mais il ne pouvait en parler à personne, sinon vous auriez été en danger. Ilafel, tu es en danger aussi. Les hommes qui ont massacré ta famille vont arriver bientôt et s'ils t'attrapent tu mourras sûrement.
- Je mourrai pour mes parents au combat...
- C'est ton choix mais laisse partir la fille.

Je descendis de cheval et ajoutai :
- Le Nain va la laisser à sa famille, laisse la s'en aller et nous nous battrons contre les Sombres ensemble.
J'enlevai mon manteau de Décurion, montrant alors tout mon attirail de mage de l'Académie, puis sortis mon épée en vulcanium. Elanor me regardait avec le même regard étonné que sa mère précédemment, puis Ilafel la relâcha. Je l'aidai à monter derrière Angus et intimai à ce dernier de partir au plus vite. Ilafel semblait se préparer à se battre mais je ne pouvais le laisser comme ça s'offrir à des Sombres qui deviendraient d'autant plus puissants grâce à sa mort : je l'assommai par surprise, et le mis en travers du cheval qu'il montait. Tenant les rênes de cette monture, je les tendis à Angus pour qu'il l'emmène. Je me tournai ensuive vers Elanor et lui dis :
- Dame Elanor, vous avez appris aujourd'hui que la vérité n'est pas toujours celle que l'on croit mais ne vous inquiétez pas : votre père est un homme d'honneur qui a préféré garder ce lourd secret plutôt que de vous mettre en danger.
- Nels, pourquoi dites vous que les Sombres sont sur nous ? Que se passe t'il ?
- Dame Elanor, j'essaierai de vous expliquer à mon retour en ville... Angus ne prends pas de chemin direct vers la porte, essaie d'éviter les Elites de la Milice.
- Gamin, tu veux que je te laisse mon tromblon ?
- Garde le Angus, t'en auras peut être besoin. En attendant protège bien l'Elfe et Elanor. Allez fonce !, criais je en tapant sur le flanc du cheval.

Je les vis s'éloigner, et sentis la douloureuse sensation de la destruction qui s'approchait de nous, la force Sombre s'approchait, implacable et sans pitié. Vahirn était à la tête du groupe à cheval qui s'approchait, et il me vit seul, vêtu tel un Académicien. Il sembla étonné, tout comme les autres membres de leur prétendue Elite. Ils s'arrêtèrent à quelques mètres de moi, me dévisageant avec insistance et haine, on sentait leur colère et leur rage envers moi : le culte Sombre les avait transformé en de véritables machines préprogrammées pour tuer afin de s'approprier la puissance de leurs victimes. Vahirn s'avança quelque peu et commença de déclamer :
- Moi Vahirn, Grand Capitaine de la Milice de Mithland, devant témoins ci présent, j'ordonne ton arrestation et...
- Ne te fatigue pas tant que ça voyons, tu sais comme moi ce qui va se passer ici. Tu n'es qu'un Sombre de plus que je m'amuserai à éliminer.
- Ne te méprends pas, sale Académicien. Nous te tuerons avant que tu n'aies eu le temps de bouger, me dit le lieutenant qui était à droite de Vahirn. Tu souffriras au nom du Grand Vahirn et du Grand Alarkhan.

Ce que j'aime par dessus tout chez les Sombres, c'est que les préludes aux batailles sont courts et ne nécessitent aucun autre protocole que de savoir si les deux parties sont prêtes à se battre. Moi, j'étais prêt.

Ils mirent pied à terre mais les premiers à être sur le plancher des vaches n'attendirent pas les autres pour commencer à se battre. L'Elite était composée d'une trentaine de membres, mais tous déjà plus puissants que les Sombres que j'avais combattu dans la bataille au Nord de Greyport. Le premier qui atteignit ma hauteur me surprit par sa rapidité, essayant non pas de me viser soit au coeur soit à la gorge mais au niveau des jambes : sans doute me voulaient ils vivant afin de me sacrifier, et profiter de mon pouvoir. Je pus sauter à temps pour éviter sa lame, et lui assénai un coup de pied juste au dessous de sa mâchoire ce qui le fit repartir en arrière. Deux autres arrivaient, et ils se servirent d'une vague Noire que j'évitai à grand peine, mais que celui qui s'était pris le coup de pied se prit de plein fouet : j'eus alors l'occasion de voir l'effet d'une vague de ce type, le corps semblant se décomposer très rapidement et tomber en poussière ensuite. Sans aucun remords, ils continuaient de lancer des vagues Noires que je sentais passer de plus en plus près de moi, mais qui eurent le don d'éloigner les autres Sombres de la zone où ils étaient. Tout en évitant leurs sorts, je m'approchais un peu et balançai à mon tour un sort : une vague d'éclairs qui est un peu plus rapide que leurs vagues Noires. Ils furent carbonisés en quelques instants, et je vis les autres vautours autour d'eux leur lancer des drains de vie afin de récupérer leur énergie. Je ne voyais plus Vahirn, nous étions en plein feu d'artifice avec tous ces éclairs, ces drains de vie, mon épée que j'utilisais en épée de lumière et quand je le vis il était un peu tard : il tenait une Orbe Sombre, sans doute fabriquée au prix de multiples victimes et lança un drain de vie à son tour, mais vers moi... Je sentis mon épaule qui me brûlait, une douleur atroce et lancinante qui me broyait dans tous les sens qui partait de mon épaule et qui irradiait mon corps...
Je tombe, je ne peux plus me relever, ils s'approchent, je les sens, je sens leur aura mais il y à un autre aura que je sens, bien plus fort, on dirait un gémissement que la plaine elle même produit autour de moi et je sens le mana Blanc affluer de partout. C'est comme un rêve, il semblerait presque que je n'aie qu'a tendre la main pour en saisir à pleines poignées, je sens toute la plaine vibrer de son énergie comme si je ne faisais qu'un avec le mana...


A quelques centaines de mètres de là, deux chevaux courent. Sur l'un une jeune femme en pleurs et un Nain qui tient les rênes, sur l'autre un Elfe un peu groggy se réveille avec une douleur à l'arrière de la tête. Un chariot s'approche d'eux, à l'intérieur un couple : Drayde et son épouse, Alana.
- Mère s'écria la jeune femme en larmes...
- Ma fille, comme tu as du souffrir...
- Ne me touche pas... s'écria alors Elanor, en repoussant son père, tu n'es que le complice d'assassins sans scrupules.
- Ma fille, l'heure n'est plus aux discussions sur le passé, il faut nous réjouir car tu es sauve, dit alors Alana.

C'est alors que le phénomène se produisit, une colonne fine de lumière montait de la Terre et s'en allait vers le ciel. La fine colonne disparut aussi brièvement qu'elle était apparue mais rapidement un grondement sourd se fit entendre, le ciel s'obscurcit, la Terre trembla légèrement et une nouvelle colonne se forma, finement puis sembla exploser devenant une tornade blanche allant vers le ciel. La brise se fit vent violent, les animaux semblant effrayés par le phénomène tonitruant, la danse de la tornade de lumière qui faisait bien une vingtaine de mètres de large qui tournoyant dans l'air grondait de plus en plus. Quand le phénomène disparut, tous se rendirent à la base de la tornade.

Moi, je devais être dans un piteux état. J'avais senti une puissance que je n'avais jamais senti affluer en moi et ressortir par toutes les pores de ma peau, une lumière d'une intensité que je ne pensais pas possible m'avait entouré et semblait danser autour de moi en un cercle. Je voyais les Sombres autour de moi : il semblaient être absorbés et dissous par le flux incéssant de mana qui les traversait, qu'ils ne semblaient pas maîtriser. Je vis une sorte de bulle noire au milieu de cette tourmente : il s'agissait de Vahirn lui même qui se protégeait grâce à son Orbe Sombre qui fournissait à peine assez d'énergie pour qu'il survive à son châtiment.
Mon épaule me faisait atrocement mal, je tenais désormais à peine debout, et face à moi se tenait Vahirn. Je vis le chariot arriver au loin, la famille de Drayde sauf Drayde fils, Angus et Ilafel mais Vahirn semblait être trop atteint pour se rendre compte que quelqu'un venait d'arriver. Il était meurtri et me dit :
- Tu m'as fait perdre ma position dans la ville et tu le regretteras. Ils vont rechercher leur Elite, ces idiots, et ils sauront que tu les as tous tués...
- Ils sauront aussi que vous n'êtes que des assassins toi et ton Elite si précieuse.
- Qui te croira Décurion? Et qui se souciera de simples Elfes ? dit il concluant sa phrase par un rire à gorge déployée...
- Moi, je sais qui vous êtes désormais et j'en avertirai le Conseil, dit Elanor quoi s'était approchée. Nous ne vous laisserons plus nous tromper ainsi, vous êtes fait Vahirn...
- Tu ne peux rien contre moi petite, Nels lui est un mage dur à battre mais toi ? Comment feras tu rien que pour m'attraper ?
Il invoqua quelque chose, puis un dessin sombre se dessina à ses pieds : un sort de disparition. Je tombai de nouveau, la douleur de mon épaule me faisant trop souffrir...

Une chanson douce arrivait à mes oreilles, très douce, ce genre de sons qui vous font oublier n'importe quoi, qui vous réchauffe le coeur comme un tison ardent... je me suis réveillé dans un lit bien chaud et moelleux. Je vois des yeux verts qui me scrutent attentivement, mon épaule meurtrie est entourée d'un bandage fait de feuilles de je ne sais quelle plante...
- Comment va t'il Elanor ?
- Il à l'air de se réveiller Père.
J'ouvris les yeux tout à fait : je me souvenais mieux. Une fois que Vahirn avait disparu, j'avais du m'évanouir du fait de l'action du drain de vie qui m'avait, heureusement, raté. Je regardai autour de moi : Drayde était là, le visage rajeuni de dix ans, souriant, avec à ses cotés son épouse Alana. J'étais dans la même chambre où j'avais dormi la première nuit que j'avais passé à Mithland. Mon épaule ne me faisait plus souffrir, alors j'essayai de me lever avant de me rendre compte que je n'étais pas encore habillé... Je demandai alors :
- Que s'est il passé ?
- Vous nous avez donné une belle frayeur Seigneur, dit Alana de sa voix douce. Vous avez dormi près de six jours entiers depuis votre bataille.
- Et comment se fait il que je sois là ?
- Nous vous avons ramené sur la charrette avec laquelle nous vous avons retrouvé, repondit Drayde. L'Elfe a regardé la blessure, et il a commencé je ne sais quoi puis une fois en ville il a demandé aux apothicaires des plantes que personne n'utilise, des mauvaises herbes quoi. Il vous a fait ce bandage et nous a dit qu'il vous faudrait du repos.
- Et pour mes vêtements ?
- Ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas déshabillé, me répondit en riant Elanor et en me tenant ma main valide. Des docteurs ont assisté l'Elfe dans ses soins, qui ont duré toute la nuit. Il est reparti de suite... en s'excusant auprès de moi. Maintenant que je sais tout du passé je ne peux que l'excuser.
- Je me félicite que tout aille bien. Si vous permettez, je voudrais m'habiller. Drayde, convoquez le conseil en mon nom.
- Il vous faut encore du repos monseigneur, dit un Nain qui entrait alors.
- Pépé Tromblon... Toi ici ?
- Oui moi ici à m'inquiéter comme une vieille femme... Sauf votre respect Dame Alana. Je suis fatigué du combat, de plein de choses en vérité et...
- Je pense t'aider à te reconvertir, mais avant il faut que je m'habille au plus vite.

En effet, il me faudrait récupérer vite, je devais faire encore des milliers de choses et je n'étais même pas habillé. Dame Elanor quitta la chambre la dernière, et avant de sortir me dit :
- Je vous remercie des risques que vous avez pris pour moi, et de la bonté dont vous faites égard envers ma famille.
- Dame Elanor, je vous remercie de m'avoir veillé et sauvegardé mon esprit par vos chansons.

Une fois qu'elle sortit, je m'habillai. Les visions fragmentaires durant ce sommeil douloureux que j'avais vu si elles étaient prémonitoires ne présageaient rien de bon... Si même le Capitaine de la Milice pouvait être un Sombre déguisé, combien d'autres s'étaient infiltrés dans les divers royaumes? Quels étaient les prochains que je découvrirais ? Et pourquoi le nom d'Alarkhan résonnait-il encore dans ma tête ?

Nels

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