banniere

Retour

Rouge et Noir : 02 - Souvenirs

Ils arrivèrent une demi heure plus tard sur le parking de l'hôpital.
Zek prit la radio.
- Marin 14 à central... Nous venons d'arriver à l'hôpital Rangueil. On en a pour une bonne demi heure. Terminé.
Il posa le micro et ouvrit la porte.
La chaleur était telle que les deux compères en sortant du véhicule eurent un léger vertige. Entre la chaleur de l'asphalte et l'air pollué, ça ne s'arrangeait pas. Zek leva la tête et se perdit dans la contemplation des murs de l'hôpital. Non pas que l'architecture soit d'un quelconque intérêt, mais cet endroit faisait remonter quelques mauvais souvenirs.
Matthieu sortit à son tour. Il s'étira et se tourna vers son ami. Quand il aperçu l'air grave de son visage, il lui jeta son paquet de Marlboro vide à la figure. Zek sortit de sa rêverie.
- Eh, c'est pas le moment de revenir en arrière.
- Ouaip, tu as tout à fait raison.
Il s'étira à son tour et ferma la voiture.
- Allons voir si mes copines se portent bien, dit-il en passant devant.
Ils passèrent le sas d'entrée et se présentèrent à l'accueil. L'air conditionné des lieux leur donna des frissons
Derrière le comptoir, une jeune femme tapait quelques dossiers entre deux coups de téléphone. A ses côtés, une autre femme, plus proche de la retraite celle la, s'occupait d'une vieille femme qui cherchait la chambre de sa fille.
La jeune femme raccrocha et regarda les deux jeunes hommes qui la saluèrent.
- Messieurs, bonjour, que puis-je pour vous ?
- Je suis le Capitaine Sedah et mon collègue le lieutenant Bréau, fit-il en sortant sa carte de police. Nous souhaiterions voir le chef de service de mademoiselle Jodan Marion.
- Il lui est arrivé quelque chose ? demanda la jeune femme
- Non, c'est juste pour une enquête de proximité et de voisinage.
- Elle fait partie du service de chirurgie. C'est au...
- Troisième étage aile ouest, c'est ça ? fit Zek.
- Euh oui..., répondit la jeune femme
- C'est normal, j'y ai fait un stage il y a quelques temps, continua Zek en lui faisant un clin d'oeil. C'est toujours le doc Igatsu qui s'occupe du service ?
- Oui monsieur. Vous voulez que je l'appelle ?
- S'il vous plait, répondit le policier.
Elle décrocha le téléphone et appuya sur la touche rapide du service. Elle annonça les deux policiers et les fit monter.
- Au fait, tu ne risque pas de provoquer une catastrophe avec ton truc ? demanda Matt en montant les escaliers.
- Tant que je ne m'approche pas des patients, ça ne risque rien... enfin, normalement..., répondit Zek
- Ca ne doit pas être marrant tout les jours quand même.
- Bah, tant que j'ai mes gants...
- Y a combien de temps que tu n'es pas revenu ?
- Deux ans, depuis ma dernière crise.
- En même temps, t'y étais resté quelques temps...
- Trois mois.
- Tant que ça ? Il me semblait que c'était moins.
- On y est.
Zek prit la tête et guida son compagnon. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, il s'arrêtait de plus en plus souvent pour dire bonjour, faire la bise et donner des nouvelles.
Ils arrivèrent au secrétariat de l'aile ouest. Derrière un bureau bleu, une femme dans les 30/35 ans, brune aux cheveux courts, mâchonnait un stylo en complétant une pile de dossier.
Zek et Matt s'arrêtèrent juste devant.
- A ce que je vois Cathy, on t'exploite toujours autant..., fit Zek en souriant.
Elle leva la tête et offrit son plus beau sourire. Elle se leva et fit la bise au deux jeunes hommes. Zek fit les présentations, et donna les quelques nouvelles d'usage.
- Bon, sérieusement, fit la jeune femme, vous venez voir Igatsu ?
- Oui, normalement, il m'attend.
- Ah oui, c'est vrai que Laetitia vient de m'appeler. Tu peux y aller. Je t'accompagne pas, tu connais le chemin, hein ?
Zek lui répondit en lui faisant un clin d'œil. Ils prirent la direction du bureau du médecin et arrivés devant la porte, Zek frappa.
- Oui, entrez ! fit une voix rauque.
- Salut Doc, ça va? fit Zek
- Ezeckiel ! Je suis content de te revoir, fit le médecin en se levant et tendant la main.
- Moi aussi doc, répondit le jeune homme aux cheveux blancs, mais appelle moi Zek, s'il te plait.
- Ah oui, j'avais oublié. Tu les portes tous les jours ? demanda le médecin en regardant les gants
- Bah en même temps, il vaut mieux, sinon je grille tout ce qui comporte la moindre parcelle d'électricité.
- Mmmmh, évite les chambres ok ?
- Bien sur, je suis pas con quand même... Je te présente Matthieu Bréau, mon co-équipier depuis que j'ai repris le boulot. Matt, je te présente le doc Philéas Igatsu celui qui m'a rafistolé tant bien que mal.
Les deux hommes se serrèrent la main sans se quitter des yeux. Le regard du doc revint sur Zek et se posa sur sa coiffure.
- T'as réussi à t'habituer aux quelques changements physiques que tu as subis ?
- Je suis surtout arrivé à me faire une raison. Entre ça, les cicatrices en plus du reste, c'est pas facile à gérer, mais on s'habitue à tout.
Igatsu revint à son bureau et sortit une cigarette du tiroir central. Le visage devint subitement grave.
- Bon je présume que si vous êtes la, ce n'est pas pour une visite de charité. Que se passe-t-il ?
- Marion Jodan, ça vous dit quelque chose ? demanda Matt en sortant un calepin et un crayon.
- Bien sur que je la connais, je veux que ce soit elle qui prenne le relais de... comment tu l'appelais déjà... la grosse Bertha.
- La grosse Bertha ? fit Matt en levant un sourcil.
- Oui répondit Zek, c'est comme ça qu'on appelle l'infirmière en chef de l'aile ouest. Et nous dirons que si elle vient te faire une piqûre ou un lavement, tu ne dis rien, t'as trop peur qu'elle t'égorge, continua-t-il dans un sourire.
- Tant que ça ?
- Tu vois Stallone ?... en trois fois pire.
Le Doc toussota pour ramener la discussion à son principal sujet.
- Le fait de te voir ici me parler de Marion ne me dit rien qui vaille... Rassure moi, il ne lui est rien arrivé de grave au moins ?
- Elle est morte cette nuit, répondit Zek
Le médecin resta sans rien dire en fixant le jeune homme, le regard vide
- Un si beau brin de fille, si douée pour la médecine et par dessus tout passionnée. Que s'est-il passé ?
- Pour le moment, on ne sait pas grand chose à part qu'elle a été tabassée au point de ne plus pouvoir la reconnaître.
-Mais c'est horrible... Comme si je ne voyais pas assez d'horreurs tous les jours... Mais moi dans tout ça, que puis je faire ?
- J'aurais besoin de son dossier médical et professionnel. Il faut que j'élimine le maximum de pistes pour arriver le plus vite possible au meurtrier...
-O...o..oui, Cathy va vous l'apporter mais...
- Mmmh ? fit Zek alors qu'il venait de demander à Matt d'aller chercher les dossiers dehors.
- Vous n'avez pas colporté la nouvelle dans tout le bâtiment quand même ?
-Si, bien sûr, dès qu'on est arrivé, on a crié a tue-tête "Marion Jodan est morte assassinée"
Il secoua la tête.
- Quels étaient tes rapports avec la victime ? continua Zek
- Oh juste du professionnel, mais elle mettait un peu de soleil dans hôpital. Avenante, souriante, jamais de mauvaise humeur, une acharnée du boulot, et j'en passe...
- Tu lui connaissais des ennemis ?
- Où ? Ici ? Non, même si une infirmière la traitait de tous les noms, elle répondait toujours par une phrase super bien placée et s'en retournait.
- Des aventures dans le service ?
- Je crois savoir qu'elle en avait eu une avec un ancien, mais elle n'était pas portée sur les hommes.
- Elle était lesbienne ?
- Oui, à 100%. Elle avait d'ailleurs une petite amie depuis quelques temps maintenant... Comment elle s'appelle déjà ?
Le doc se frotta le visage avec ses mains.
- Virginie ! s'exclama-t-il. C'est ça, Virginie. Elle l'avait connu dans une soirée techno ou quelque chose comme ça.
Matt revint dans le bureau à ce moment.
- C'est bon, j'ai le dossier. Par contre, Le Laurent vient de me rappeler pour savoir quand est ce que tu peux le voir.
- Bon, on y va. Salut doc, je repasserai.
- J'espère que vous allez le chopper cet empaffé, fit Igatsu.
- Je vais faire mon maximum...
Il tendit la main vers le médecin qui la serra avec un clin d'oeil. Ils sortirent et s'arrêtèrent devant le bureau de Cathy.
- Alors, qu'est ce que tu racontes de neuf ? fit Zek
- De neuf, pas grand chose..., répondit-elle. T'es venu pour Marion ? Il lui est arrivé quelque chose ?
- ... Elle morte, répondit Zek, quelqu'un est rentré chez elle et l'a rouée de coups.
La jeune femme porta la main à sa bouche.
- Je repasserai te voir un peu plus tard, ok ?
La jeune femme acquiesça et regarda les deux jeunes gens s'en aller.

A l'extérieur du bâtiment, ils prirent de nouveau une claque de chaleur. Zek s'arrêta, inspira profondément et souffla tant qu'il put. Il se passa la main sur le visage et continua.
- Je ne pensais pas que ça serait aussi dur de revenir ici... Mais ça fait du bien.
- Tu en as de si mauvais souvenirs ? demanda Matt.
- C'est pas que les souvenirs soient mauvais, mais les séjours que j'ai passés ici me hantent toujours.
- Hmm... Il n'empêche que tu leur as laissé un bon souvenir apparemment.
- Non, c'est juste qu'ils sont heureux d'avoir pu sauver une vie de plus, alors me voir sur mes deux pieds malgré mes séquelles physiques leur fait le plus grand plaisir.
- Même pour Cathy ?
- Ah, celle la, c'est ma préférée. C'est une infirmière de premier ordre avec en prime une sacrée droite?
- Hein ? fit Matt les yeux grand ouvert
- Oui oui, elle m'a valu le plus beau coquart qu'aucune femme ne m'ait donné... En même temps, je n'y étais pas allé de main morte...
Un sourire illumina le visage du jeune homme. Il fouilla dans sa poche et sortit les clés de sa voiture.
- Allons y... fit il, Dédé nous attend. Au fait, il nous attend au central ?
- Non, répondit Matt, à l'institut médico-légal.
- Ok, allons y !
Ils montèrent tous deux dans la voiture et Zek démarra. Ils n'eurent pas passé le portail du parking que la radio grésilla
- Central à Marin 14.
Zek arrêta la voiture. Zek prit le micro.
- Oui Central, je vous écoute.
- Le lieutenant Mocaf aurait besoin d'un coup de main pour une prise d'otage assez risquée, fit la voix.
- Ok, c'est bon, on y va..., fit Zek, c'est où que ça se passe ?
- 17 boulevard Delacourtie.
- Ok, on y sera dans 5 minutes. Terminé.
Matt sortit son portable et composa un numéro en rigolant.
- J'appelle l'autre pour lui dire qu'on sera en retard, fit il
- Il va croire qu'on ne veut pas le voir, répondit Zek un demi sourire aux lèvres.
Zek poussa l'accélérateur à fond et braqua à gauche. Ils arrivèrent sur la route de Narbonne à tombeau ouvert. Le jeune homme esquivait les voitures en passant de droite à gauche comme qui rigole.
En arrivant devant chaque feu tricolore, il allumait le "deux tons" pour que le passage s'ouvre.
Au bout de l'avenue de l'U.R.S.S, il freina violemment et bifurqua a droite. Il prit la première place qu'il trouva, arrêta le moteur et sortit du véhicule, suivi de son coéquipier.
Devant le 17, ils virent deux agents en place pour assurer la sécurité de ce côté de la rue. Zek et Matthieu les saluèrent.
- Alors, ça se passe comment ? demanda Ezeckiel.
- Selon le dernier message radio, très mal.
- Bon, allons y. Tu nous ouvres ?
Le jeune agent ouvrit la porte, leur indiqua le chemin et prit sa radio pour annoncer l'arrivée des deux officiers.
Ils montèrent jusqu'au premier étage où les attendait un agent en uniforme. Ils arrivèrent à sa hauteur et passèrent la porte qu'il gardait.
- Salut les jeunes, fit Zek en entrant, on en est où ?
Ils passèrent tous deux de personne en personne en serrant les mains. Ils arrivèrent devant un homme d'un mètre cinquante cinq, le crâne rasé et un petit bouc naissant, le teint mat, les yeux noirs et l'accent qui allait de paire,... un vrai petit pied noir.
- Un gamin de 16 ans, il a pété un câble, et menace de se jeter dans le vide depuis le toit. On essaie d'appeler le psychologue depuis vingt minutes, mais il ne répond jamais.
- Tu veux y envoyer le psy ? demanda Zek un demi sourire au coin des lèvres. Tu sais très bien que si Daniel monte voir le gamin, il le fera sauter plutôt qu'autre chose.
Il retira la gaine avec son arme et les tendit à Matt qui les prit.
- Je monte.
- Non Sedah, tu n'as pas les qualités requises pour ça.
- Ah parce qu'un pseudo psy alcoolique névrosé et homophobe sur les bords et qui ne doit de conserver sa place juste parce qu'il est le filleul du préfet de Toulouse, chose que tout le monde sait et que c'est pour ça qu'on le laisse juste s'occuper de la paperasse, a les compétences pour gérer une tentative de suicide? Mais arrête de délirer.
- Allez, c'est bon, dérape..., fit Mocaf.
Par les fenêtres du couloir, on voyait dans la cour de l'immeuble, une femme hurler contre une adolescente et s'agiter comme une furie. Zek sortit et monta les escaliers jusqu'au dernier étage puis prit l'échelle pour grimper sur le toit. Là, il trouva un policier en tenue qui gardait la porte. Zek montra sa carte et demanda :
- Comment va-t il ?
- Depuis bien vingt minutes qu'il tourne en rond en marmonnant, répondit le flic. Mais il reste quand même trop près du bord.
Zek lui fit un clin d'œil.
Il avança vers le jeune homme qui, debout sur le muret qui fermait le toit, regardait les immeubles d'en face. En marchant, il retira sa surchemise, l'accrocha à la ceinture et, les mains dans les poches, arriva à proximité du jeune homme. Il s'arrêta et le regarda quelques secondes.
- Je peux monter avec toi ? demanda Zek.
- Ouais, répondit l'intéressé, mais au moindre mouvement suspect, je saute.
Il avait dit ca avec tant de calme que Zek en resta interdit.
- Alors, raconte-moi fit il en s'asseyant sur le muret, les pieds dans le vide. Elle te casse tant les couilles que ça ta mère ?
Le jeune homme tourna la tête brusquement, un air étonné sur le visage.
- J'ai touché juste ? demanda le jeune officier.
- Comment vous le savez ?
- Bah, c'est simple, vu que c'est la seule personne à brailler et à nous péter les ronfles depuis une demi heure. On arrive vite à savoir qui est qui...
Zek se pencha un peu en avant. On voyait toujours la mère du jeune homme gesticuler et insulter les agents qui la retenaient.
- Elle est toujours comme ça ?
- Et encore, ça c'est rien, t'aurais vu le jour où je lui ai présenté ma copine. J'ai vu le moment où elle faisait un arrêt cardiaque.
- Comment ça a fini ?
- Elle a viré Laetitia avec pertes et fracas et m'a enfermé dans ma chambre à double tour.
- Vous ne vous voyez plus ?
- Tu parles, ça fait plus d'un an qu'on est ensemble.
- 1m65 pour 55 kilos environ, blonde aux yeux clairs, à peu près ton age et des mèches sombres de chaque côté...
- Elle est en bas ?
- Elle se fait engueuler par ta mère... Elle est mignonne en plus... Ta copine, je précise.
Le jeune homme habillé simplement d'un jeans et d'un tee shirt bleu s'étira, s'accroupit et finit par s'asseoir sur le muret comme Zek. Ce dernier tendit la main.
- Je ne me suis pas présenté, je m'appelle Ezeckiel.
- Enchanté, répondit le jeune homme en serrant la main, je m'appelle Maxime.
- Tu trouves pas qu'il fait un peu trop chaud ici ?
- C'est vrai que...
- Allez, viens. On va t'emmener jusqu'à l'hosto pour des examens. Ta copine viendra avec toi.
- Et pour ma mère ?
- Profite du temps que tu seras en examen pour savoir comment t'émanciper. Pour aujourd'hui, je m'en charge.
- Comment veux tu que je m'émancipe, je n'aurai 17 ans que dans trois mois.
- Emanciper est un bien grand mot... Trouve par toi même...
- Oui, facile...
Ils sautèrent du muret et quittèrent le toit.
- C'est lequel ton appart' ? demanda Zek dans les escaliers.
- Au deuxième, la porte du fond, répondit-il
- On va s'y arrêter que tu prennes deux ou trois affaires...
Ils arrivèrent devant la porte que Maxime ouvrit, et entrèrent dans le salon.
C'était un quatre pièces assez grand avec un aménagement sobre. Un meuble pour le coin télé, une table et un vaisselier. Ca, c'était pour le coin salon. Zek suivit Max dans sa chambre. Il n'avait de la place que pour le lit et ce qui devait être une sorte d'ordinateur. Même le placard n'avait pas plus de quatre étagères contenant des fringues. Tout le reste servait de réceptacle pour son pc.
- Euh... Il est éteint ? fit Zek dans l'encadrement de la porte.
- Non, je ne l'éteins quasiment jamais.
- Tu pourrais l'éteindre, s'il te plait?
- Si tu veux... mais pourquoi ?
- Disons que j'ai un petit problème avec tout ce qui est électrique...
Max le regarda d'un air étonné. Voyant que celui-ci hésitait, Zek avança et se posa au milieu de la chambre. Il y avait deux écrans plats côte à côte reliés à deux unités centrales. Le reste de l'installation ressemblait à un gros tas de fils avec plusieurs appareils dont Zek ne connaissait pas la fonction. Tous ces appareils avaient un point commun: une led verte allumée pour signaler le bon fonctionnement du dit appareil.
Lorsque Zek se fut posé au milieu de la chambre, les écrans sortirent de leur veille et commencèrent à s'emballer. Les unités centrales et tous les autres dérivés entrèrent dans le rouge. Les deux écrans affichèrent plusieurs messages d'alerte. Voyant cela, Max coupa immédiatement l'alimentation principale située sur le mur à côté du lit.
- Qu'est ce qui s'est passé ?
- C'est de ça que je parle quand je dis que j'ai un problème avec tout ce qui est électrique, répondit Zek un demi sourire aux lèvres.
- C'est dû à quoi ?
- Hmmm... Allez, prends tes affaires et allons y, éluda-t-il la question. Suis moi.
- T'as un sacré matos quand même, t'as gagné à la loterie ? demanda Zek au bout de quelques marches.
- Pas exactement. Quand mon père est mort il y a trois ans, on s'est aperçu qu'il avait laissé deux assurance vie : une pour nous deux pour couvrir les frais et pouvoir vivre quelques temps et une autre dont je suis le seul bénéficiaire. Pour éviter que ma mère se serve dans la caisse, il a mis en guise de clé... mes empreintes digitales.
- Mais ca n'explique pas comment t'a pu te payer tout ca...
- Des placements. Je ne me sers que sur les bénéfices.
Zek s'immobilisa dans les escaliers et regarda le gamin.
- Parce qu'en plus tu te sers de la Bourse? Tu n'en finis pas de m'étonner.
- A mon tour de poser des questions... Les cheveux et autres poils visibles, c'est normal qu'ils soient complètement blancs ?
- Oui, c'est normal, répondit l'intéressé.
- Allez soyez pas vache, j'ai répondu aux vôtres de questions, insista Maxime.
- Et je t'en remercie...On est arrivé.
Ils finirent de descendre les escaliers pour rejoindre Matt et le reste de l'équipe qui les attendaient maintenant au rez de chaussée.
Il reconnaissait lui même qu'un mec qui n'avait même pas la trentaine avec des cheveux blanc, c'était assez rare. Heureusement que le doc Igatsu lui avait trouvé ses lentilles pensait-il souvent.
Quand ils arrivèrent en bas, le gamin se tut. Matt s'approcha de ce dernier et le confia aux Uniformes qui l'emmenèrent vers l'ambulance. Matt se retourna vers son collègue.
- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, tu veux laquelle ? demanda Matt.
- La bonne, ca me changera..., répondit-il sans quitter des yeux le gamin.
- L'I.J a trouvé qui est notre tueur.
- Ooh, pour une fois ils ont été rapides...
- Je pense que c'est la p'tite nouvelle qui a dû leur bouger le cul.
- Et la mauvaise ?
- Le dit tueur a piraté le serveur du central.
- Aïe, et je présume que ce n'est pas n'importe lequel de serveur qui a été piraté...
- Celui qui contrôle le nouveau système électrique et les cellules du sous sol.
- En bref ?
- Tous les 49 criminels en voie de transfert pour la nouvelle aile de la prison de Seysses se baladent librement dans les couloirs du commissariat.

Drizzt

Précédent - Suivant