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Rouge et Noir : 01 - Electricité statique

Eté 2003
17 Juillet


Depuis quelques semaines à Toulouse, le thermomètre n'était pas descendu en dessous des 36°C et cela commençait à se ressentir sur l'humeur des gens. La Ville Rose n'en pouvait plus de cette chaleur et les hôpitaux se remplissaient de personnes déshydratées et de coups de chaleur. Marion aurait dû finir son service à 12 heures, mais elle avait été réquisitionnée pour prêter main forte à ses collègues suite à un accident de la route.
Il était maintenant 17 heures et elle ne sentait plus ses jambes ni son dos. Elle entra dans les vestiaires et fila directement dans la douche. Elle en sortit quelques minutes après, s'habilla et sortit par la porte de derrière.
On ne sait jamais
Elle passa rapidement sur le parking et rentra dans sa voiture. Ca faisait maintenant trois ans qu'elle était infirmière à l'hôpital de Ranguei, et malgré les quelques obligations désagréables dues au job, Marion gardait sa passion pour son métier intacte.
Elle démarra sa Clio 2 et sortit sur la route de Narbonne. Apres avoir mis un CD dans le poste, elle rentra chez elle, aux Jardins de Diane.
Une demi heure plus tard, elle était chez elle. Pendant le trajet, elle avait appelé Virginie, sa meilleure amie, pour connaître le programme de la soirée. Elles avaient décidé de se retrouver chez elle pour décider de la suite.
Elle habitait au troisième étage du bâtiment B. C'était un T2 bien confortable qu'elle avait acheté avec l'argent que lui avait laissé ses parents quand ils décédèrent. Elle l'avait meublé au fur et à mesure, empruntant à gauche, achetant à droite...
C'était maintenant un bel appartement... mal rangé, mais un bel appartement.
Elle poussa la porte, la referma et s'allongea sur le canapé. Elle se releva immédiatement et fila dans la douche. Elle s'assit dans la baignoire, cala la douche entre les robinets et ouvrit l'eau froide au maximum.
Elle était si fatiguée qu'elle s'endormit sous le jet rafraîchissant de la douche.
Elle se réveilla en sursaut lorsque l'interphone sonna. Elle se leva précipitamment et manqua de se retrouver les quatre fers en l'air. Elle passa un peignoir, sortit de la salle de bain et décrocha l'interphone dans l'entrée.
- Oui ?
- C'est Vivi.
- Ok, je t'ouvre.
- Merci.
Elle avait a peine raccroché le combiné qu'elle courait dans sa chambre. Elle ouvrit son placard et sortit quelques affaires.
Un string et un soutien gorge en dentelle violette ainsi qu'un ensemble pourpre super sexy. Elle posa tout ça sur le lit et revint dans la salle de bain prendre une vraie douche cette fois ci.
La sonnette vibra.
- Et merde...
Elle se remit le peignoir et revint dans l'entrée. Elle décrocha les deux verrous et ouvrit la porte.
- C'était pas la peine d.......
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle prit un coup de poing au menton.


18 Juillet

La sonnerie du téléphone retentit dans l'appartement.
Le jeune homme se réveilla en sursaut. Il avait été retenu au commissariat quasiment toute la nuit et ne s'était couché que vers 6h, soit même pas deux heures auparavant. Le temps qu'il émerge, le téléphone avait cessé de sonner.
Il maugréa quelques insultes et retomba sur le lit. Il ferma les yeux mais fut dérangé une nouvelle fois par le téléphone. Il se releva en jurant encore plus. Il vivait dans un quatre pièces pas loin de l'ancienne prison St Michel. Il n'était pas très grand, mais il lui suffisait amplement pour le peu de temps qu'il y restait.
Le téléphone fixe était dans le salon sur la table avec la sonnerie poussée au maximum. Il savait déjà que c'était le bureau qui l'appelait, vu qu'il n'avait donné ce numéro qu'à son co-équipier Matthieu. Il tendit la main vers le combiné quand un arc électrique claqua entre sa main et le téléphone. Zek la retira immédiatement et la secoua doucement.
- Et merde... Il marche encore ?
Le téléphone qui s'était arrêté de sonner recommença.
Il soupira de soulagement. Il fila dans sa chambre, repéra ses gants et après les avoir enfilés, il décrocha
- Quoi ?
- Salut Zek, c'est Matt.
- 'tain, vous pouvez pas me laisser dormir de temps en temps ?
- Je sais, excuse moi, mais c'est le patron qui te veut que tu me rejoignes.
- Raaaahhh, il me les brise le Dédé... Ok, t'es où ?
- Je suis aux Jardins de Diane, tu vois où c'est?
- Ouais, je serai la dans une heure environ.
- A toute...
Zek raccrocha violement et jeta le téléphone à travers la pièce.
Il prit une douche rapide et après s'être bien séché, se regarda dans le miroir. Il ouvrit la boite où il gardait les lentilles oculaires et en prit une sur chaque doigt.
Il se regarda dans les yeux une dernière fois
-T'as d'beaux yeux, fit il dans un sourire.
D'un geste, il recouvrit ses iris rouges des lentilles colorées. Il cligna des yeux pour les mettre bien en place, vérifia le résultat et sortit de la salle de bain.
Dans sa chambre, il ouvrit le placard et sortit un caleçon, un jean délavé et un tee shirt blanc un peu moulant. Il sortit aussi du placard son arme dans sa gaine qu'il attacha dans son dos sur la ceinture du pantalon. Il le dégaina et le vérifia sous toutes ses coutures avant de le charger et de le remettre dans le dos. Par dessus, il mit une sur chemise claire histoire de cacher son arme.
Il prit son sac, son portable et ses clés avant de sortir. Apres avoir fermé à clé, il descendit au garage, monta dans sa 306 cabriolet et démarra.
Il prit le périphérique intérieur et fila jusqu'au lieu du rendez vous. Il arriva aux "Jardins de Diane".
Devant la grille, il prit son portable et fit le numéro de Matthieu.
- Ouais, c'est moi. Je suis devant la grille... Ok, je t'attends.
Il sortit alors de la voiture et commença à inspecter la grille d'entrée et les protections mises en oeuvre pour éviter tout indésirable.
Il jetait un coup d'oeil à l'interphone quand le premier portail s'ouvrit sur Matthieu.
Comme à son habitude, il portait un ensemble assez chic fait d'une chemisette, aujourd'hui jaune pale, ainsi que d'un pantalon trois pinces en toile légère qui, lui, ne changeait pas et restait noir.
Un peu moins grand que Zek, il faisait quand même un bon mètre quatre-vingt. Ses cheveux noir "aile de corbeau" étaient coiffés en arrière et pas une mèche ne dépassait. De père européen et de mère japonaise, il avait le physique parfait d'un eurasien. Il paraissait chétif, mais c'était un homme qui maîtrisait le taekwondo à la perfection et pratiquait la capoeira depuis maintenant cinq ans.
En bref, il savait se défendre et en plus, il excellait dans son métier.
Il appuya sur le bouton d'ouverture du portail qui s'ouvrit doucement. Zek, revenu dans sa voiture, entra dans le parking prenant au passage Matt.
- Alors, qu'est c'qu'on a? demanda Zek
- C'est plutôt moche, répondit Matt en ouvrant son calepin. Marion Jodan, jeune femme entre 25 et 30 ans, infirmière à l'hôpital Ranguel, tabassée à mort. On a relevé des marques de lutte, mais la porte n'a pas été forcée. Donc elle devait connaître son assassin.
- Ou le tueur s'est fait passer pour quelqu'un qu'elle connaissait
- C'est la, gare toi.
- Le corps est toujours en place ? demanda Zek
- Oui, quand t'es arrivé, le légiste finissait son relevé.
Zek arrêta la voiture entre deux places et suivit son collègue sur le lieu du crime. Ils montèrent les trois étages à pied et Zek s'arrêta devant la porte.
- Au fait, c'est qui le nouveau légiste, vu que Rémi est parti à la retraite ? demanda Zek.
- Il s'appelle... Noémie.
- Une femme ? Voila qui nous changera du vieux.
Il ouvrit la porte et resta subjugué devant le bordel qui régnait dans l'appartement. Un ouragan n'aurait pas fait plus de dégâts.
Il suivit son collègue jusque dans la chambre de la victime.
- Wouaw, il n'y est pas allé de main morte... marmonna Zek.
La jeune femme était étendue de tout son long sur le lit. Complètement nue, elle n'était plus qu'un corps sanguinolent indescriptible. Seules les photos accrochées sur le mur pouvait donner une idée de ce à quoi elle ressemblait avant de passer à la moulinette. Il n'y avait pas une seule parcelle de peau qui n'ait été épargnée.
Un policier en tenue entra à ce moment dans la chambre
- Lieutenant Bréau ?
Matt se retourna
- Oui ?
- Je viens d'avoir un appel du central, ils demandent que vous rappeliez le capitaine Laurent sur son portable.
- D'accord. Excusez moi.
Matt sortit de l'appartement.
-Tiens, voila un truc d'intéressant. fit une voix sous le lit.
Une jeune femme en sortit. C'était une jeune femme dans les vingt cinq ans, d'origine antillaise au physique parfait... aux yeux du jeune homme. Un jean moulant et un tee shirt bleu étaient suffisants pour l'habiller.
- Vous êtes le Capitaine Sedah je présume, continua-t-elle en s'avanca et tendant la main.
- C'est moi, répondit-il en serrant la main tendue, mais je préfère qu'on m'appelle Zek.
- Très bien, Zek. Donc nous avons donc un meurtre....
- Ah, j'aurais pas cru, fit Zek sarcastique
- Ecoutez moi au lieu de dire des conneries. Cette jeune femme a été tuée pendant une relation sexuelle forcée. Il me reste quelques détails qui me seront fournis pendant l'autopsie pour vous dire l'heure de la mort exacte, ainsi que les circonstances exactes du meurtre. Ce qui est sûr, c'est que le tueur s'est acharné sur elle avec une telle violence qu'il lui en a crevé les yeux. Il a donc utilisé une ou plusieurs armes...
- En bref, c'est soit un coup de folie soit...
- Zek... On a un problème.
Matt venait d'entrer dans la chambre.
- Oui ?
- On vient de découvrir un cadavre identique à celui qu'on a en ce moment sous les yeux.

Drizzt

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