banniere

Retour

Les Novices : Livre I - Chérubins sanglants (partie III)

Lauralie


Un


Lauralie était revenue ce matin, Kurt l'avait senti, il souleva, impatient, le couvercle de son cercueil, et s'extirpa. Il traversa les couloirs en se collant aux murs pour éviter que les rayons de soleil ne vinssent lui lécher les pieds. Il descendit à l'étage au-dessous, là où se trouvaient les appartements des domestiques. Lauralie enleva le gilet qu'il lui avait offert la première fois qu'ils s'étaient vus.
- Lauralie, il faut que je vous parle, fit-il en éclatant en sanglots.
Elle se tourna vers lui pâle comme de la porcelaine, elle lui ouvrit ses bras pour qu'il puisse se réconforter.
- Ma petite soeur!, Elles ont maudit ma petite soeur, rapporta-t-il.
- Un jour, je les vengerai tous, fit-elle, puis elle laissa retomber ses bras le long de son corps et perdit connaissance. Kurt s'arrêta net.
- Lauralie ! Qu'avez-vous ?, demanda t-il.
Il la porta jusqu'à sa chambre, affolé, il ne fallait pas qu'elle meure.
Il lisait enfin dans son esprit, mais elle divaguait seulement sur un beau jardin loin de tout où elle irait rejoindre son mari. Kurt la déposa sur son lit, elle était brûlante, elle sentait la pluie, elle avait dû rester trop longtemps dehors dans le froid.
- Comment soigne-t-on cela ?, se demanda t-il.
Il fit le tour de la chambre en plusieurs fois avant de se décider à tenter quelque chose, même si l'idée lui semblait déplacée. Il s'approcha d'elle et la déshabilla sans aucune arrière pensée et cela l'étonna. Elle haletait fort mal, elle avait peut-être la grippe. Kurt se dévêtit ensuite, il se trouva grotesque.
- Pardonnez-moi, dit-il en s'adressant à la malade. Il s'étendit tout du long sur son corps.
Depuis qu'il était devenu immortel, il n'avait jamais ressenti une pareille chaleur, les rayons du soleil, les matins bleus, il les ressentait à travers son corps. Lauralie arrêta d'étouffer, Kurt était ému, pas parce qu'il était sur elle, parce qu'il regrettait sa vie d'être humain, il pleurait encore, c'était un cruel châtiment que de laisser son âme à une créature de la nuit. Il sentit les mains de Lauralie se poser sur ses hanches, ensuite elle le serra presque dans ses bras, elle pensait à Rob, puis à Kurt. Son corps était si froid, elle l'avait réchauffé si vite, il avait l'impression d'être redevenu un humain. Lauralie n'était pas aussi belle que toutes les autres femmes qu'il avait connues, mais elle semblait lui plaire. Kurt venait de découvrir une chose; la beauté est une illusion.
- Je crois que je vous aime, chuchota-t-il.
Kurt avait oublié sa soeur et les autres.

La nuit était tombée, Kurt se réveilla brutalement, il avait peur, la comtesse venait dans la chambre, il la sentait surexcité comme jamais, furieuse même. Il se leva très vite, redevint aussi glacial qu'avant, il vit que Lauralie avait repris quelques couleurs. Il la couvrit avec un vulgaire fourreau, puis il se rhabilla bien vite.
La comtesse ouvrit la porte de la chambre avec force, elle entra sans presser le pas en inspectant chaque recoin de la pièce, excepté le plafond. Kurt s'y trouvait accroché, il s'avança près de la fenêtre sans faire de bruit, ses mains s'accrochant désespérement aux fêlures du temps, la comtesse sentit le froid et se tourna vers la fenêtre grande ouverte. Elle ragea de ne rien prendre sur le fait, puis s'en alla, sans même faire attention à Lauralie.


Deux


Kurt se rendit à la chasse avec les trois femmes et Cassie, il voulait la voir à l'oeuvre, et il se rendit compte que sa petite soeur était bien morte. Elle séduisait ses victimes, des hommes, qu'ils soient vieux ou jeunes, et leur donnait un baiser, leurs derniers, puisqu'elle leurs arrachait les lèvres et buvait sans qu'une seule goutte ne lui échappa, elle ne mordait jamais, sauf lorsque la victime lui plaisait réellement, elle faisait la fierté du trio diabolique, mais surtout de Clémence, étaient-elles intimes ?
Kurt n'alla plus chasser avec elles, cela le répugnait, elles étaient folles. Lauralie s'absentait de plus en plus souvent sans lui donner d'explication, lui qui avait vraiment besoin de se confier, il allait bientôt devenir fou.
Cassie venait quelques fois dormir dans le cercueil de son frère sans que celui-ci s'en rende compte, lorsqu'il le savait, il ne trouvait plus le sommeil, elle le troublait, cette situation, il l'avait espéré inconsciemment, la comtesse l'avait mis à jour. Il ne dormait plus, elle ouvrit alors les yeux sentant son malaise.
- Pourquoi je t'empêche de dormir ? Le sais-tu ? demanda-t-elle.
Il ouvrit le couvercle de son cercueil pour ne plus étouffer. Elle se redressa en même temps que lui.
- Je lis en toi, pourquoi ne peux-tu pas faire cette chose à quoi tu aspires ?
- Je n'aspire pas à cela. Cela est mal, ce n'est pas bien, répondit Kurt.
- Mais tu m'aimes n'est-ce pas ?
- Oui.
- Alors pourquoi te refuser à tes désirs ?
- Tu es ma soeur, cela ne se fait pas, répondit Kurt de plus en plus mal à l'aise par ces regards plein d'une innocence retrouvée.
- Nous sommes des damnés, ni Dieu, ni les ténèbres ne nous reconnaissent, ils nous méprisent, dans la mort, je ne suis plus ta soeur, dit-elle.
Elle s'approcha de lui et Kurt savait qu'il devait fuir, il essaya de sortir du cercueil, mais il fit une fausse manoeuvre, et la boîte chavira en les entraînant tous les deux. Cassie retomba sur ses deux mains, elle rit follement amusée par tout ça, elle se moquait de lui.
- Tu aurais préféré attendre que je sois plus grande pour me prendre de force, dit-elle en s'asseyant aux côtés de son frère qui resta allongé sur le dos, sais-tu que dans les grandes lignées royales, les frères et soeurs se mariaient entres eux, ils faisaient la "chose", puis elle éclata de rire, un son enfantin, mais insupportable.
Kurt se releva, blessé, il sortit de sa chambre.
- Tu ne vas pas pleurer toute ton éternité, persifla Cassie.
Sa petite soeur avait complètement changé.
Kurt courait, il s'enfuyait, il avait besoin de Lauralie, c'était devenu systématique à présent. Il descendit les escaliers rapidement, personne ne le vit, il traversait le château comme un fantôme. Kurt s'arrêtait derrière un des pilons qui se trouvait en face du balcon, Lauralie ouvrait la grande fenêtre, elle ne le voyait pas.
Elle s'avança ensuite sur le balcon, toujours affublée de ses haillons et du gilet de Kurt. Il la suivit sans faire de bruit, ses pieds se soulevèrent du sol, il glissa jusqu'au balcon. Il fut sidéré.
Lauralie se serrait contre la poitrine de la monstrueuse gargouille, qui ouvrit ses ailes et s'envola avec elle.
Kurt fronça les sourcils, il se demandait pourquoi les larmes qu'elle versait étaient si noires.


Trois

C'était le jardin qu'elle avait choisi pour eux. Il était loin du château, loin du comté, elle l'avait cherché des jours et des nuits entières. Maintenant, ils reposaient en son sein, mère Nature les aimait. Lauralie se perdit dans les bras de son mari, qui était resté exactement le même, il la serrait sur son corps, les larmes aux yeux, puis vint l'aurore, le soleil allait bientôt se lever. Rob se sépara d'elle.
- Non !, fit Lauralie, s'il te plaît non.
Il se contenta d'agiter la tête le regard triste, perdu. Lauralie se mit à sangloter.
- Rob, je t'en prie, laisse moi t'aider, supplia-t-elle en s'accrochant à ses jambes nues.
- Eloigne-toi de moi !, ordonna t-il sèchement.
- Non, lui répondit-elle.
Il la repoussa violemment, c'était la même chose, tout le temps la même chose.
- Rob ?, fit Laure assise dans l'herbe en se couvrant avec le gilet de Kurt, son mari le remarqua, mais il n'en fit rien, le soleil était présent. Rob s'agenouilla violemment à terre, il se contorsionna en déchirant l'air de cris douloureux, un cri surhumain, animal. Laure ferma les yeux et mit ses deux mains sur ses oreilles. Elle ne supportait plus tout ceci, elle ne le pourrait plus, c'était de sa faute. Rob à demi métamorphosé s'éloigna honteux.


Quatre


Il faisait nuit et Kurt attendait qu'elles partent à la chasse, il vit Clémence prendre la main de Cassie, sous le regard jaloux de Stéphanie.
- Tu ne viens pas mon ami ?, lui demanda la comtesse.
- Non, jamais, répondit-il.
Elle lui souriait, elle redevenait un instant la beauté pour qui il était mort. Elle suivit les autres et le château demeura incroyablement silencieux. Kurt se tint debout un moment en essayant de la sentir, parce qu'elle se cachait. Il l'avait trouvé, et le moment d'après, il se retrouva dans la cuisine nez à nez avec elle. Lauralie émit un cri et lâcha l'assiette qu'elle tenait à la main.
- Vous m'avez fait peur, lui reprocha-t-elle sans lever les yeux vers lui.
- Nous sommes revenus au point de départ, vous vous cachez.
Ses lèvres restaient scellées. Il était furieux, quelque chose gonflait dans sa poitrine, elle l'avait abandonné, elle l'avait trahi, et cette satanée gargouille...
- Levez les yeux !, ordonna-t-il rudement. Elle obéit.
- Pourquoi tant de colère ?, demanda-t-elle.
- Vous étiez ma confidente, mais vous vous en allez quelques fois, et cela peut durer des jours... J'ai une âme, et je suis un vampire jaloux, souffla-t-il.
Elle brandissait sa main pour le gifler, le faire taire, mais il l'arrêta d'une main, Lauralie écarquilla les yeux, elle avait mal, il lui faisait mal.
- Lâchez-moi !, somma t-elle.
- Vous me fermez vos pensées...
Elle s'agenouilla à ses pieds, la douleur était devenue insupportable, puis il se rendit compte qu'il l'écrasait. Il s'agenouilla en face d'elle.
- Je me suis éprise d'une mortelle, une simple mortelle, j'ai été humain autrefois, je souffre, dit-il.
Lauralie se calma. Il posa ses lèvres sur les veines de son poignet, elle arrêta de respirer.
- Monsieur ? Non!, supplia t-elle d'une voix entrecoupée de fatigue.
Il sentit l'odeur au creux de son bras, l'odeur du sang qui circulait dans ses veines rouges et violacées. Il la mordit, elle poussa un cri bref, choquée, puis elle ferma les yeux pour s'extasier, se mettre à rêver. Elle se laissa faire, l'étreignit doucement avant de lui caresser les cheveux. Kurt pouvait enfin lire dans son esprit, mais il s'arrêta soudainement de la boire, elle ne tarda pas à s'empêcher de pleurer.
- Votre mari est encore en vie !... La gargouille...
- Elle m'avait demandé de choisir entre sa mort ou le condamner à ça, j'ai été égoïste.
Il lâcha son bras, abasourdi, le sang qu'il buvait enfermé dans la Tour était le sien, il venait de s'en rendre compte, ce goût si velouté et âcre.
- Il me hait, chaque jour, cela empire, continua Laure en larmes.
Il resta face à elle, triste de la voir s'abandonner ainsi. Elle s'arrêta bientôt et le regarda.
- C'est mon sang, hoqueta-t-elle en voyant sa bouche maculée, c'est mon sang, répéta-t-elle en s'approchant, elle mit ses mains sur son visage, Kurt aimait la chaleur. Elle lécha son propre sang sur ses lèvres, il l'embrassa.


Cinq


Kurt voyait bien qu'autour de lui, certaines choses avaient changées, Clémence qui s'était tellement prise d'affection pour Cassie était redevenue une magnifique créature. Lorsque Lauralie s'était auparavant absentée, elle écoutait Kurt et prenait sa défense contre les autres, La comtesse restait passive à tout ceci, elle attendait une conclusion, mais Stéphanie écumait silencieusement, et son visage devenait laid, déformé par une haine certaine envers Cassie. Celle-ci se contentait de se blottir dans les bras de Clémence pour la provoquer, Kurt n'était plus seul, il devait à tout prix exploiter cette faille.
Le jour s'était levé en haut des cimes, et tandis que Madame Géraldine Simplon Patrick sortait sur le seuil de sa porte pour avoir l'espoir de voir apparaître l'un de ses enfants ou même les deux, Lauralie se glissa dans la chambre de Kurt. Elle s'approcha de la tombe noire, qui était plus grande que celle de la comtesse, elle souleva le couvercle. Kurt ne dormait pas comme les autres vampires, il se reposait toujours comme s'il était encore un humain, son visage était blanc, il ressemblait bientôt à une statue tant son immobilité était extraordinaire. Kurt était tourné vers la gauche de son cercueil, il cherchait à fuir la place restante, il était collé aux parois du cercueil, il aurait pu s'y fondre entièrement. Lauralie enleva ses haillons et le gilet qu'il lui avait offert un jour. Elle se glissa à ses côtés, elle resta immobile et prit une dernière profonde respiration avant de fermer les yeux pour essayer de leur ressembler. Le couvercle du cercueil se referma seul, Kurt s'agita, il sentait l'odeur, la chaleur, son cercueil était froid d'habitude, il l'entendait trembler. Kurt se réveilla, il s'était tourné vers elle sans réellement bouger. Laure ouvrit les yeux, son nom flottait dans le cercueil, elle s'aperçut qu'il était fermé, elle paniqua.
- Lauralie !
Elle tourna ses yeux vers lui, Kurt souriait, elle fit de même.
- Ferme les yeux !, chuchota-t-il. Elle obtempéra sans crainte.
Il éleva sa main froide sur sa tête, puis il descendit, lui parcourant tous le corps sans la toucher. Kurt s'allongea sur elle, il l'embrassa au creux du cou, il la mordit, elle s'offrait alors à lui.

La nuit était lourdement tombée ce jour là à Kingston Upon Hull, Kurt descendait dans le grand salon comme toutes les nuits depuis qu'il avait été transformé en ce qui le répugnait à présent plus que tout. Il vit sa soeur, Cassie, danser dans les bras de Clémence sur les notes brutales et suppliciées de Stéphanie. Seule la comtesse manquait à cette charmante réunion. Cassie jeta un coup d'oeil à son frère, elle lui souriait comme l'enfant qu'elle avait été d'antan. Peut-être qu'il avait conclu trop vite que tout n'irait jamais bien pour lui dans ce monde noir et sournois que lui avait offert la comtesse.
- Suffit !, cria Stéphanie en arrêtant de jouer du clavecin sur une note monstrueuse, elle se leva de son tabouret en velours. Elle fit face à ses autres compagnons, puis elle se tourna vers Kurt avec ce sourire qu'il avait déjà vu sur le visage de Clémence à l'auberge du village, ce sourire là, il ne l'aimait pas.
- Dites-moi que je rêve !, s'exclama Stéphanie avant d'éclater de rire, un rire strident que Cassie ne pouvait supporter à cause de son jeune âge, elle se blottit contre Clémence.
- Les morts sont amoureux, continua Stéphanie d'une voix aiguë, elle se tourna vers Kurt une nouvelle fois, la mort est amoureuse, finit-elle par chuchoter.
- Tu es devenue folle ?, s'écria Clémence.
- Je vous haïs tous ! Vous et votre amour, ils sont maudis, aucun, aucune mortelle ou immortelle n'a le droit de croire en l'amour, déclara Stéphanie.
- Ce n'est pas vrai ! Je réfute cela, sans amour il n'y a plus de vie, répliqua Kurt.
- Mais tu es mort ! Tu es un démon qui se nourrit de sang d'Êtres humains, eux sont vivants, pas nous, ceux que tu aimes seront maudis, Stéphanie fit tourner ses pupilles vers Clémence et Cassie, et ceux là aussi...
Kurt resta abasourdi, comme l'était sa soeur et Clémence.
- La mort n'a pas terminé de nous tourmenter, fit Clémence en serrant Cassie dans ses bras.


Six


Lauralie attendait la gargouille sur la colline comme elle avait l'habitude de le faire, mais ce soir elle allait tout lui dire, notamment qu'elle voulait devenir l'un des leurs pour se venger et aimer toute sa vie. La gargouille se posa sur l'herbe verte, ses énormes ailes sombres se rangèrent derrière son dos, il semblait lui sourire, elle avait mal au coeur, elle avait envie de vomir, elle allait le trahir, l'abandonner. Elle s'approcha de lui et lui caressa les épaules, il grognait de plaisir, elle rit, oubliant un instant ce qu'elle avait fait et ce qu'elle s'apprêtait à révéler.
La gargouille émit un autre grognement, il était furieux, quelqu'un s'approchait. Lauralie entendait les bruits de sabots se rapprocher. La comtesse arrêta son cheval gris.
- Arrête !, ordonna-t-elle à la bête qui s'exécuta sur-le-champ.
Elle descendit de cheval, elle ne touchait presque plus le sol, Lauralie n'en était plus impressionnée. La comtesse s'avança vers eux.
- La mort est amour pour toi ?, gronda t-elle en s'adressant à Lauralie, As-tu des regrets ?, Oui, c'est bien lui que tu aimes, fit-elle en regardant la gargouille qui ne comprenait pas grand chose, ta fascination pour la mort t'avait persuadée que tu aimais l'autre.
Lauralie sanglota, alors la gargouille comprit.
- Tu es devenue une catin, une impure, tu es dépeinte à mes yeux, tu as osé toucher à mon bien le plus précieux et faire du mal à ton mari, ta malédiction et la sienne ne t'ont pas suffi, continua la comtesse.
La gargouille poussa un cri si déchirant, que Lauralie s'en éloigna.
- Tu m'as toujours haïe pour le choix que j'ai pu faire pour moi, je voulais te garder près de moi, pas te voir sous une dalle grise, je ne voulais pas que tu m'abandonnes, hurla-t-elle.
Son mari se calma, ses traits avaient repris forme humaine, puis il se tint le bas du ventre, les yeux exorbités, et la bouche ouverte, immobile, flasque. Une énorme tâche rouge se formait alors sur son ventre, son sang s'échappait de son corps.
- Que lui faites vous subir ?, hurla Laure en s'adressant à la comtesse.
- Il se meurt tout simplement d'amour, vous, les humains faîtes de tels drames pour un rien. La comtesse regagna sa monture, elle attendit.
Lauralie se précipita vers son mari qui la repoussa.
- Rob !, cria-t-elle lorsqu'il se dirigea vers la falaise.
- Rob, je suis ta femme !
Il s'arrêta et se tourna vers elle, le sang gagnait toutes les parcelles de son corps, s'échappait par tous les pores de son anatomie.
Il lui ouvrit ses bras.
- Je suis désolée, fit-elle en se débarrassant du gilet que Kurt lui avait offert, elle le jeta à terre avant de rejoindre son mari et de se blottir dans ses bras, je suis désolée, elle l'embrassa malgré ses lèvres poisseuses, malgré le sang et il s'arrêta de vivre. Laure se laissa tomber avec lui du haut de la falaise.
- Non !, hurla Kurt qui venait d'apparaître, non !, se lamenta-t-il.
- Tes amants seront maudits, lui dit la comtesse, laisse vivre les humains, tu n'es plus des leurs.
Kurt essaya en vain de se réfréner, mais les larmes étaient sorties, lorsqu'il leva les yeux au ciel, il vit qu'il était rouge.

Kei

Précédent - Suivant