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Starwars - Galactic Princess : Cendro - Partie 7

A partir de ce jour, je sombrai. D'abord, il y avait les rêves, ceux qui remettaient Yolis dans mes bras encore et encore, et qui me faisaient le tuer chaque nuit. Ceux qui me montraient les yeux morts de Gid, qui me reprochaient de n'avoir rien trouvé à faire. Il y avait aussi ceux, plus rares, qui me replongeaient dans le long moment de torture du prisonnier qui n'avait en fait pas grand-chose à voir avec les souffrances que j'avais moi-même subies et celles qui avaient été infligées à mes amis.

Je restais simplement assis sur le bord de mon lit, regardant mes pieds, les yeux perdus dans les images qui restaient accrochées à ma rétine : le sang de Gid sur le sol, les douleurs de Yolis et la mort présumée de Sid. Il n'y avait plus rien à vivre.

« Maître Cendro, vous devez vous préparer pour le combat. », murmura Tor, « Il ne vous reste que quelques minutes. »

Mon esprit avait oblitéré le temps. Je ne savais plus réellement qui j'étais et où je me trouvais. Il y avait juste cette créature insistante qui tentait de me faire revenir à la réalité. Elle torturait ce qui restait de ma conscience pour faire ce que son maître lui avait demandé. Etrangement, je ne trouvais plus la moindre indulgence. Rien qui puisse faire passer la haine que j'avais pour ce lèche-bottes qui se trouvait près de moi et qui me traitait comme son bien le plus précieux après m'avoir battu et fait courir contre des chiens, qui avait aussi considéré que je serais très bien à dormir par terre, que je n'avais pas la moindre importance.

Je le projetai contre le mur, bloquant mon bras sous son menton, écrasant son cou. Et je le frappai de toutes mes forces, sans réussir à m'arrêter. J'expulsai la haine qui grondait en moi avec toute la violence qui m'était possible et détruisis son visage. Cassant tout ce qui pouvait être brisé dans la partie supérieure de son corps, désintégrant par la même occasion le reste de mon humanité.

Lorsque je repris le contrôle sur mes nerfs, le chambellan était sur le sol, et ne ressemblait plus qu'à une masse inerte de chair ensanglantée. J'étais couvert de sang, baignant dans ce qui restait de l'un de mes bourreaux. Je croyais que ça me libérerait un peu plus, mais franchement, la peau sur ma chair brûlait de colère, mes nerfs étaient si tendus que j'en tremblais. J'avais encore plus mal qu'avant.

Je sortis de la chambre en posant sur mes épaules une veste de kimono qui traînait sur le canapé, sans prendre le temps de nettoyer mon corps et de me défaire du sang qui coagulait déjà sur moi.

Quand j'entrai dans l'arène, ma fureur était tellement puissante qu'elle me faisait mal. J'étais simplement fou et l'affrontement qui devait avoir lieu n'avait simplement plus d'importance. Je n'avais qu'un seul but : celui de soulager mon corps et mon âme, même s'il s'agissait de les souiller un peu plus.

Le commentateur décomptait les 20 secondes qui me restaient pour atteindre le terrain d'affrontement avant ma disqualification. Lorsqu'il me vit entrer dans l'Arène, il hurla pour faire comprendre au public que le combat pouvait maintenant commencer. En face de moi, il y avait un Humain bien bâti, mais je n'avais plus aucune peur, plus de raison de m'en faire pour mon avenir, j'allais mourir très certainement après avoir exécuté le serviteur le plus zélé de Mormak.

La rage fît disparaître toute conscience, comme si elle était encore attisée par le parfum de la femme rousse, comme si son esprit m'excitait comme on tisonne un feu pour le faire repartir, sauf que dans mon cas, c'était un holocauste de flammes, pas une flambée de cheminée.

Je ne me souviens plus réellement de mon adversaire, seulement que je le frappais encore quand deux Gamoréens tentèrent de me sortir de force de l'Arène. Plus personne ne s'approcha de moi, par la suite, même pas les gardes les plus féroces de Mormak. J'arrachai les yeux du premier de mes doigts et répandis son sang sur le plastacier avec une joie féroce. J'utilisai son coutelas d'apparat qui pendait à sa ceinture pour trancher la gorge de son compère avant même qu'il n'ait eu le temps de réagir et la plantai finalement dans l'une de ses orbites béantes, comme conclusion.

Lorsque les deux gardes furent au sol, je me levai, retrouvant mon calme, et sans le moindre sentiment pour ce que je venais de faire, je sortis de l'Arène dans un silence de mort. Ma peau était rouge et verte, couverte du sang de mon adversaire et des gardes. Tous s'écartaient de mon chemin, comme assaillis par l'horreur du changement auquel ils venaient d'assister. Je me plantai devant la tribune qui accueillait le chef des mafiosi locaux, des blasters surgirent.

« Allez-y, faites ce que vous avez à faire maintenant... », dis-je dégoulinant de sang, « Et surtout ne me manquez pas : si j'en ai l'occasion, je mangerai vos coeurs. »

Nous nous regardâmes un long moment. Moi, fatigué par ce que j'avais accompli avant et certainement incapable d'appliquer ma menace, eux retenus par le fait que j'étais sous la protection du Hutt, même si son armée n'était pas dans les locaux.

« Allons, un peu de calme, messieurs. », dit une voix féminine, derrière moi, « Je suis sûre que nous pouvons trouver un moyen de nous entendre. »

La femme aux cheveux roux passa sur mon côté gauche, l'air mi-menaçante mi-aguichante, un mélange étrange de sensations me paralysa alors. Je réussis à retrouver assez de calme pour voir que l'ensemble de l'Arène était vide et que les mafiosi étaient les seules personnes restantes dans les gradins. J'entendais des voix en provenance des entrées extérieures, des voix connues, c'était certainement les miliciens de Mormak qui arrivaient en renfort.

« En fait... », reprit la femme, « Je crois qu'avec ce que je viens de voir, j'ai aussi envie de m'amuser. Je sais que vous êtes les traîtres qui vendent les armes aux rebelles. Je n'ai donc plus aucune raison de faire des affaires avec vous. »

Elle dégaina des armes étranges, aux lames lasers de couleur violette, et elle compléta le carnage à une vitesse que j'ai longtemps attribuée aux effets de ma folie passagère. Elle était plus violente, plus enragée que moi, plus sadique aussi, mauvaise. Elle était capable d'éviter les tirs de laser, de les renvoyer même, et j'étais là, devant le champ de bataille à humer l'air empuanti de chair brûlée, sans pouvoir faire le moindre geste.
Une fois qu'elle eut fait place nette, elle descendit les gradins, marche par marche en me fixant d'un regard fou, les sabres lasers brillants encore dans ses mains. Ce ne fut qu'au moment où elle posa les pieds sur le plastacier près de moi qu'elle fit disparaître les lames.

« J'ai une dette, jeune homme. », dit-elle, « Tu as très bien réalisé ta mission. »

Elle posa sa main sur ma joue.

« Que puis-je t'offrir en contrepartie ? », demanda-t-elle, « Peut-être la mort ? »

Alors que je m'apprêtai à répondre affirmativement, les bruits de bottes provenant des entrées se firent plus présents. Des Gamoréens commencèrent à arriver, annonçant la venue de mon maître en personne.

« Je crois que la gloire sera un bien meilleur cadeau. », dit-elle finalement, « Mon maître aurait adoré te rencontrer. »

Puis elle s'esquiva, laissant mon corps se détendre.

Je perdis conscience.

Nehwon

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