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Starwars - Galactic Princess : Cendro - Partie 5

« Après deux semaines, nous arrivâmes sur la planète Rinn, l'un des centres de sélection de l'Arène Galactique. Après avoir étudié les matchs qui s'étaient déroulés la semaine précédente, je réussis facilement à contrôler mon stress du premier combat. Mormak ne souhaitait visiblement pas prendre de risques concernant mon engagement dans l'Arène et voulait me tester. Au vu des talents de mes futurs adversaires, je n'aurais certainement pas trop de mal à m'en sortir.

Le lundi suivant vers 7 h du matin, heure locale, j'étais présent, en tenue et échauffé dans la salle de l'Arène de Sélection. Cet endroit semblait comme deux gouttes d'eau au camp d'entraînement de Maître Vriil, les parois de plastacier et les gradins circulaires en plus. Mormak était installé à la place d'honneur dans les loges VIP, près du commentateur et avec son propre bookmaker personnel. Yolis était près de moi, me tenant un plateau comportant une bouteille d'eau et un protège-dents. Je lui fis signe qu'il pouvait s'asseoir et que je n'aurais pour l'instant pas besoin ni de l'un, ni de l'autre.

L'Arène se remplit très vite ; après quelques minutes d'attente, les gradins, vides à mon arrivée, étaient maintenant couverts d'une population hétéroclite d'humains et d'extraterrestres, qui s'acharnaient déjà à prévoir les résultats des prochains affrontements.

Ça n'allait pas être un tournoi, je pouvais - du moins Mormak pouvait - m'engager dans autant de combats qu'il le souhaitait dans la journée, et je supposais que j'aurais une très longue journée, au regard de mon Maître dans les gradins.

Une sonnerie résonna dans l'Arène, le silence se fit, impressionnant. Le présentateur beugla le nom de mon adversaire en disant que c'était le huitième au classement de l'Arène de Sélection et qu'il avait battu par K.O. tous ses précédents adversaires. Gid avait visiblement mieux compris que moi le nom de l'homme à l'autre bout de l'Arène et me présenta sa photo. C'était une brute sans cervelle que j'avais déjà vue combattre sur les holos de la veille. Je savais déjà que j'allais gagner.

En faisant le tour de la foule, je pus voir - enfin je pense qu'elle se présenta à moi - la femme aux cheveux roux. J'entrai sur le terrain d'affrontement. Quand mon adversaire monta sur le cercle de plastacier qui servait de ring, je pus m'apercevoir qu'il se contrôlait à grande peine, les yeux injectés de sang et la bave coulant sur ses lèvres. Il ne devait vraisemblablement pas être dans son état normal. C'était un colosse de près de deux mètres, d'une musculature imposante, certainement capable de me broyer les os, à condition qu'il réussisse à m'attraper.

« Que le combat commence... », hurla le commentateur.

Sans prévenir, mon adversaire me chargea avec la souplesse d'un holyphant de Naboo, lourd et manquant grandement d'équilibre. Il me semble me rappeler que j'eus un sourire.

Je le laissai approcher, la foule produisait un bruit incroyable, qui ne me dérangea pas le moins du monde quand je l'esquivai en passant sous son bras droit. J'utilisai sa charge en l'augmentant de ma propre célérité, et je frappai une fois brièvement à la base de son cou. Il poursuivit sa course avant de s'aplatir lamentablement contre le mur de protection en plastacier. Il s'affala en arrière pour tomber finalement de tout son long sur le sol, assommé. Il fallut quelques secondes au commentateur pour prendre conscience que le combat était déjà terminé.

« Et le vainqueur est un nouveau venu dans l'Arène : Cendro, de l'équipe de Maître Mormak. »

Alors que je sortais du terrain, Gid s'approcha de moi.

« Tu viens de faire beaucoup d'argent en moins de deux minutes, tu sais. », dit-il, « Ta cote était de 75 contre 1. Mormak vient de gagner 150 000 Crédits ! »

Je le regardai.

« Ils avaient donné ce tocard gagnant ? », dis-je doucement, « Etonnant. »

« Heu, le tocard en question a écrasé l'ensemble de ses adversaires, avant toi. », dit Gid, « Ça veut dire que tu viens de gagner près de 125 places au classement de cette Arène. Si tu gagnes le prochain combat, tu seras dans le top 25 de l'Arène, on aura jamais fait aussi vite ici. »

« J'aime assez ton optimisme, Gid. », dis-je, « Je vais gagner le prochain combat. »

Je le gagnai en effet, ainsi que les 18 suivants, pour la plupart sans même me fatiguer. A la fin de la journée, quand les lumières s'éteignirent, j'étais le numéro 1 de l'Arène de Sélection de Rinn et j'avais presque remboursé les dettes de mon entraînement et du bacta qui m'avait été fourni pour me remettre sur pied. Mormak semblait aux anges. Pour ma part, j'étais fourbu mais heureux de voir que j'avais des compétences plus que manifestes concernant le combat, même si ce n'était que des amateurs que j'avais affronté dans la journée.

Une fois de retour sur le paquebot spatial de Mormak, je fus invité par Tor à les rejoindre dans la salle principale quand j'aurais fini de me préparer. Ce que je fis avec un minimum d'empressement.

Lorsque j'arrivais dans la salle commune, Tor s'attacha à m'expliquer quelques importants renseignements qu'il m'avait préalablement cachés.

« Vous avez presque remboursé votre dette, Maître Cendro, », dit-il obséquieusement, « Vous allez pouvoir commencer à racheter votre liberté. »

« Attendez, vous voulez dire que les 385 000 Crédits n'étaient que les frais engagés par Mormak pour les soins et mon entraînement ? », demandai-je estomaqué.

« Vous ai-je fait croire autre chose, Maître Cendro ? », dit-il avec un sourire sadique, « Oui, en effet, ce ne sont que les frais extérieurs se rapportant à votre personne, Maître, rien de plus. »

Sa voix était basse et sucrée. Il y prenait visiblement du plaisir.

« Si l'on compte votre prix initial à l'achat, soit 34 000 Crédits, que l'on compte les frais divers de votre vie ici sur 15 ans, nous sommes à 586 500 Crédits. Auxquels il faut ajouter les frais financiers, le taux d'intérêt nominal et le coût des assurances sur votre vie pour l'Arène, ce qui fait un total de 2 037 537 Crédits. N'oublions pas les 4 705 Crédits que vous devez encore pour vos soins et entrainements, ainsi que les faux frais... », dit-il avant d'être coupé par Mormak.

« Approche Cendro, laisse donc ce stupide comptable déblatérer ses idioties dans son coin. », dit-il, « Tu as fais du très bon travail aujourd'hui. Je souhaite que tu te sentes mieux. »

Il me tendit un créditube et ajouta :

« Amuse-toi. Tes prochains combats seront programmés pour la semaine prochaine, un premier tournoi aura certainement lieu dans le mois suivant. Ne t'en fais pas trop pour tes comptes, vu ce que tu as fais aujourd'hui, tu seras libre dans l'année qui vient. »

J'étais plus saisi par la forme et l'intonation de Mormak que par les chiffres que Tor venaient de me donner. Le Hutt semblait détendu et content de ma prestation. Il semblait aussi qu'il me considérait maintenant comme autre chose qu'un bout de viande vivant dans son entourage. Je regardais le contenu affiché sur le créditube, il y avait là suffisamment de crédits pour acheter un landspeeder.

« Merci, Maître, », dis-je une fois que j'eus repris contenance.

« Détends-toi, je vois de grandes choses dans ton avenir. », ajouta-t-il.

J'espérais juste que c'était des choses pas trop douloureuses. Une fois que j'eus pu m'esquiver, je retournai vers Tor.

« Vous avez beaucoup plu au Maître, aujourd'hui, », dit-il, « Je ne me souviens pas avoir vu Mormak faire un cadeau depuis que je suis à son service. »

« Combien vaudrait la vie de mes jeunes esclaves ? », demandai-je sans m'occuper de la jalousie de Tor.

« Vous ne devriez pas dépenser cet argent comme cela, Maître, Mormak vous a conseillé de vous amuser. », dit-il avant de me regarder de travers, « D'accord, je comprends... »

Je ne vis pas ce qu'il comprenait, mais il ne me demanda pas d'explications.

« Le plus jeune serait dans vos tarifs. », ajouta-t-il prestement.

Lorsque je quittai la salle commune, je n'avais pas vraiment envie de faire la fête et mon compte rapidement rempli était maintenant aussi vide qu'il l'était au départ. Lorsque je passais la porte de ma suite, j'avais dans la main le commutateur du collier de soumission de Yolis. Il m'attendait portant un plateau avec un repas préparé par le cuisinier de Mormak.

« Pose ça et approche. », lui dis-je en souriant, « J'ai un cadeau pour toi. »

Il me regarda sans comprendre, puis il vit la télécommande et commença à paniquer presque instantanément.

« Non, calme-toi... », dis-je, « Souviens-toi de ma promesse... »

Il finit, non sans réticence, par s'approcher de moi. Je plaçai une main sur sa nuque et relevai ses cheveux pour faire apparaître l'arrière du collier de soumission qui comportait un petit ordinateur. J'y enclenchai la télécommande. Cette manipulation m'avait dit Tor permettait aussi bien de reprogrammer le collier que de l'ouvrir. Une fois l'information de changement de propriétaire chargée dans la mémoire, le collier reconnut mon empreinte et l'annonça d'une voix métallique. Je pus alors ouvrir le collier.

Le déverrouillage prit quelques secondes. Yolis tremblait de tout son être. Puis, il y eut un clic qui annonça l'ouverture du cercle d'acier, l'influx nerveux provoqué par la déconnexion de l'ordinateur du système nerveux m'obligea à soutenir l'enfant, qui perdit conscience quelques secondes. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il avait le collier dans les mains.

« J'espère que tu vas rester quelques temps près de moi, mon ami. », lui dis-je doucement, « Mais maintenant, tu as le choix. »

Je vis dans ses yeux qu'il ne savait pas comment réagir à ce qui venait de lui arriver. Je vis aussi Gid les yeux écarquillés et la bouche bée, incapable de croire ce qu'il voyait.

« Tu l'as acheté pour le libérer ? », demanda-t-il finalement.

« Et bien oui, je crois qu'il n'y a pas de meilleur moyen de dépenser de l'argent, qu'en penses-tu ? », répondis-je, « Je n'ai malheureusement pas eu assez pour t'offrir ce cadeau à toi aussi. »

« Je n'en veux pas, Maître Cendro. », dit-il, « Vous m'avez libéré le jour où Mormak m'a fait passer à votre service. Si l'on proposait l'une de nos places à quelqu'un, je crois que tous les esclaves de ce vaisseau, en dehors peut-être de Tor, se battraient pour avoir l'honneur de vous servir. »

Je dois dire que ce compliment - car je le pris comme tel - m'alla droit au cœur.

« Il n'y a rien de mieux que la liberté, Gid, tu peux me croire. », dis-je, « Je l'ai vécue grâce à un ami qui est mort à cause de moi, au camp de Maître Vriil. »

« Vous parlez du Falleen qui vous a protégé, Maître ? », demanda Yolis.

« Oui, c'est de lui que je parle en effet, il s'appelait Sid. », répondis-je.

« Il n'est pas mort, Maître. Il a tué le garde du corps de Maître Mormak, mais il n'est pas mort. », dit l'enfant.

Incroyable. Je dus m'asseoir. Sid était encore en vie. J'avais passé tout ce temps à le pleurer alors que j'avais encore l'espoir de le revoir. L'espoir qu'il tienne sa promesse de venir me chercher et qu'il m'aide à trouver la liberté.

« Yolis a raison. En tout cas de ce que j'en ai entendu dans les rumeurs de couloir, il semble qu'il ne soit pas mort et que ça ait été un vrai miracle. », ajouta Gid, « Il paraît qu'il a tué le garde en passant les protections de combats spatiaux juste avec ses mains. Franchement, j'y crois pas, ils exagèrent toujours quand ils racontent cette histoire. »

« Dans mon souvenir, c'est bien comme ça que ça s'est passé. », répondis-je.

Yolis et Gid m'écoutèrent leur raconter ma vie dans le camp et mon amitié avec Batou et Sid, les conseils de Mak, les entraînements de Maître Vriil, et finalement le tournoi qui me ramena dans le vaisseau de Mormak.

« Maître, je vous assure que... », dit Yolis à la fin de mon récit.

Je l'arrêtai en lui posant un doigt sur les lèvres.

« Tu n'as plus de raison de m'appeler Maître, tu n'es plus mon serviteur, ni mon esclave, tu es libre. », dis-je.

Le gamin sembla prendre conscience du fait que je venais d'énoncer et il fondit en larmes. Je crois que je compris à mon tour que ce n'était pas que des larmes de joie.

« Tu n'as pas à t'en faire pour ce que tu vas devenir. », dis-je, « Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le veux. J'ai de quoi subvenir à tes besoins le temps que tu te décides à trouver ta voie. »

Je ne m'en doutais pas encore, mais c'était le pire conseil que je ne lui eus jamais donné. »

Nehwon

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