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Starwars - Galactic Princess : Cendro - Partie 3

Cendro active l'holodesk et fixe la caméra.

« Sid m'entraîna à l'écart du camp, dans la limite de possibilités qui lui étaient offertes par mon collier de soumission. Il commença par quelques échauffements qu'il fit avec moi. Puis il me dit qu'il allait passer la matinée à voir ce dont j'étais capable. Ce fut une matinée studieuse mais agréable qu'il agrémenta de petits jeux liés à la souplesse, à l'esquive et à la force physique. Je peinais inévitablement sur ce point, et cela ne lui échappa pas. Mais je crois qu'il savait très exactement ce qu'il pouvait me demander et ce qui m'était totalement impossible. Je ne voyais pourtant pas réellement où il voulait en venir.

Après le repas de midi, il m'attira de nouveau à l'extérieur du camp, sur un promontoire rocheux d'où l'on pouvait voir, depuis le surplomb, l'ensemble de la vallée qui nous servait de terrain d'entraînement.

« Repose-toi un peu. », dit-il, « Il faudra reprendre l'entraînement normal dès demain. »

Je le regardai, interrogatif, mais n'osai pas poser la question qui me brûlait pourtant les lèvres.

« Tu te demandes pourquoi je t'ai fait faire tout ça sans rien te dire, n'est-ce pas ? », me demanda-t-il en s'allongeant au soleil, « Mon ancien instructeur m'a enseigné une partie d'une technique qui se base sur l'esquive et la souplesse. »

Je le regardais, attendant qu'il poursuive. Pour sa part, il regardait fixement les nuages passer dans un ciel bleu d'azur.

« Il paraît que cette technique était employée par certains Jedis pendant l'Ancienne République et que c'était incroyablement efficace. »

Je fus surpris qu'il parle aussi librement d'une technique Jedi.

« Ce n'est pas interdit par l'Empire ? », demandai-je.

Il sourit.

« Je ne pense pas. Je ne suis pas un Jedi, et je ne l'utilise pas avec un sabrelaser. », répliqua-t-il, « Crois-tu vraiment que l'Empire n'a rien d'autre à faire que de venir nous chercher dans la Bordure pour l'utilisation d'une technique de combat Jedi ? »

Ca me parut instantanément absurde et je pouffai de rire de ma propre bêtise. Il avait encore réussi à me dérider. Je respirai profondément, et laissai passer, en la savourant, la sensation de bien-être qui venait de me traverser.

« Allons, au travail. », dit-il après un moment.

Je me levai promptement et attendis qu'il me dise quoi faire.

« A ton avis, en dehors de l'attaque, qu'est-ce qui pourrait être le plus important pour un combattant ? », me demanda-t-il.

Je le regardai sans réellement comprendre la question. Je répondis sans réfléchir.

« La défense, l'esquive ou la parade sont indispensables pour ne pas risquer sa vie. », répondis-je.

« En effet. », dit-il, « Mais, vois-tu, elle a une autre utilité que de te prévenir des potentielles blessures que l'adversaire pourrait t'infliger. En fait, elle te permet de te placer de telle façon que les techniques que tu pourras ensuite employer seront le plus efficaces. Ce qui, vu tes faibles performances à l'attaque, sera forcément nécessaire. »

Je le regardai sans comprendre.

« Un bon guerrier n'est pas un être qui utilise de façon irréfléchie sa force physique, brute et sauvage. Son esprit est sa plus grande arme. Si tu es capable de découvrir le point faible de ton ennemi, aussi bien du point de vue physique, physiologique que psychologique, alors tu seras le meilleur. »

Je ne comprenais toujours pas et il le vit.

« Je vais te donner un exemple. », ajouta-t-il, « Les Humains, comme toi, ont un point faible très important au niveau du visage, à cet endroit. »

Il toucha mon nez de son doigt. Il se retourna et prit un bâton de combat qu'il me passa.

« Maintenant, attaque-moi comme Mak te l'a appris. », dit-il en souriant, « Vas-y franchement, je ne t'en voudrai pas pour un bon coup sur la tête. »

Je fis très exactement ce qu'il m'avait demandé, levant le bâton de bois comme si c'était une épée. Je tentai de lui mettre un bon coup sur la tête. Il se déplaça très vite et je vis sa main arriver sur mon visage à la vitesse de mon mouvement. Je me retrouvai au sol, un peu sonné. Il était toujours debout, à l'endroit où il se trouvait à la fin de mon assaut.

« Je ne t'ai pas touché, Cendro. », dit-il en souriant.

Je ne ressentais en effet aucune douleur, et je n'avais pas senti sa main rencontrer mon visage.

« Pour être plus exact, ton instinct de survie a pris le dessus sur ton mental. En effet, l'arête nasale est un point faible de l'anatomie humaine, ton corps le sait et pour te protéger d'un coup qui pourrait être fatal, ton instinct t'indique de partir en arrière plutôt que d'affronter ma main. », ajouta-t-il, « En tout cas, c'est l'explication que m'a servie mon maître. »

Je me relevai et le regardai.

« Tu veux dire que je dois apprendre à exploiter les faiblesses de mon adversaire. », demandai-je, « C'est toujours possible ? »

« Tous les adversaires possèdent un point faible. Dans le cas de l'Arène, tu auras à faire à une majorité d'Humains ou de créatures humanoïdes ressemblant au modèle humain. Ce qui devrait te faciliter l'apprentissage des points importants de leur anatomie. Par ailleurs, il te faudra apprendre à trouver l'ouverture et le rythme d'attaque nécessaires à l'exploitation du point faible en question. », compléta-t-il.

Il me regarda.

« J'ai une autre chose à te montrer. », dit-il évasivement, « Allonge-toi sur le ventre. »

Je m'exécutai. Il positionna ma main dans mon dos suivant un angle particulier en appui sur mon bras.

« Je sais que tu détestes blesser tes camarades, la première technique que je t'ai montrée te permet de te débarrasser d'un adversaire sans le blesser directement. », dit-il, « Par ailleurs, ta corpulence ne te permet pas une énorme force physique, n'est-ce pas ? Tente donc de te libérer. »

Je tentai de me relever, une douleur fulgurante traversa mon bras jusqu'à l'épaule, me faisant instantanément retomber sur le sol. Je tentai de rouler d'un côté puis de l'autre, sans résultat en dehors d'une douleur violente. Il se pencha sur moi jusqu'à ce que je sente son souffle contre ma joue.

« Je te tiens avec deux doigts. », dit-il.

Il me relâcha.

« A ton tour, maintenant. », dit-il.

Il m'expliqua ce que je devais faire et je l'expérimentai deux ou trois fois sur lui avant de trouver la bonne position, et je constatai que j'étais capable de retenir un combattant comme Sid au sol avec uniquement deux doigts.

« Je ne veux pas te mentir, cette technique ne marchera pas sur tout le monde, il te faudra étudier la morphologie de ton adversaire avant de combattre, mais dans l'Arène, tu en auras l'occasion. », ajouta-t-il alors que je commençais à comprendre qu'il y avait bien une solution qui me conviendrait pour gagner ma liberté.

Je vis alors son bras se disloquer et il s'échappa prestement à ma technique nouvellement acquise.

« En tant que Falleen, je suis capable de modifier la position de mes tendons et je ne possède pas de cartilage liant les os, ce qui me permet d'être un expert en évasion. », dit-il.

L'après-midi passa très rapidement alors qu'il m'apprenait les techniques de chutes et d'esquive liées à l'art du combat Jedi. Au fur et à mesure que je comprenais que j'étais capable d'apprendre presque physiquement ce qu'il m'enseignait, j'arrivai à la conclusion que j'arriverais certainement à battre des adversaires, voire même à devenir un excellent combattant.
Lorsque nous retournâmes au camp, le soir même, il me fit signe de venir manger à sa table. Il dînait avec Mak qui me regarda d'un air surpris.

« Tu m'as l'air bien joyeux, Cendro, ça n'arrive pourtant pas souvent de te voir comme ça. », dit-il, « Vous étiez où tous les deux, cet après-midi ? Vous me cachez quoi ? »

Je n'osai trop rien dire.

« Je suis en train de travailler à régler un problème que Cendro a avec le combat. J'aimerais que ça reste secret pour l'instant, si ça ne te gène pas. »

Mak prit un air outré... Puis répliqua.

« Ok, je resterai muet comme une tombe, sauf si le Maître venait à me poser des questions, évidemment. », dit-il, « J'espère que vous n'allez pas faire de bêtises, vous deux, hein... »

Je ne compris pas son assertion.

« Tu ne cherches pas à lui retirer le collier, n'est-ce pas ? », demanda Mak, sombre.

« Certainement pas. », dit Sid, « Je ne risquerais sa vie pour rien au monde. Surtout que moi et l'électronique, ce n'est pas une bonne opération. »

Sid passa sa main dans mes cheveux et ajouta :

« Tu as fait du bon travail, aujourd'hui, Cendro. Va te reposer, tu en as besoin. »

Je trouvai ce geste ridicule, j'avais treize ans, presque quatorze, on faisait ça aux gamins. Puis je finis par m'avouer que j'avais trouvé ça agréable et que c'était la première fois que j'avais une relation autre que maître-esclave ou professeur-élève avec quelqu'un. Je finis par lui en être reconnaissant.

Après plusieurs semaines d'entraînement, je devenais assez doué dans cette technique mystérieuse et sans nom. Je prenais même un certain plaisir à pratiquer les enchaînements qu'elle comprenait. Ses mouvements, au ralenti, permettaient au corps d'assimiler les positions et de permettre de rendre instinctives les réactions. J'en avais fait un moyen de focaliser mon esprit sur autre chose que sur les difficultés de la journée.

Un soir, alors que l'entraînement était terminé et que je m'étais éloigné pour pratiquer les enchaînements, Sid se joignit à moi. Nous effectuâmes deux séries différentes en silence, parfaitement synchronisés sur nos souffles. Puis il me regarda.

« J'avais à te parler. », dit-il, « Je veux que tu saches que je serai toujours ton ami. Même si le tournoi prochain doit nous séparer. J'ai pris une décision, Cendro, je te libérerai. »

Je le regardai en souriant.

« C'est très gentil, mais tu sais parfaitement que c'est impossible. », lui répondis-je.

Puis, je sentis cette chose que j'avais perçue une fois lors du combat qu'il avait mené contre Maître Vriil, cette sensation indéfinissable d'étrangeté et de mystère, comme si une autre présence venait de nous rejoindre.

« Rien n'est impossible, Cendro, petit frère, même pas une évasion. », dit-il d'une voix étrange, « C'est notre destin, nous sommes liés »

Il cligna des yeux et sembla reprendre ses esprits.

« Nous devons rentrer maintenant, c'est presque l'heure du couvre-feu. »

Ce qu'il a dit ce jour-là m'a bien plus marqué que je ne le pensais, et j'eus du mal à dormir, repassant sa phrase dans ma tête encore et encore. Je n'arrivais pas à croire qu'une autre personne pouvait me considérer comme un "frère" et qu'elle pourrait risquer sa vie pour moi.

Alors que, plusieurs semaines plus tard, je suivais les cours de Sid pendant mon jour de repos, le Maître apparut dans la clairière que nous avions l'habitude d'utiliser. Il fit signe à Sid de poursuivre et me gratifia d'un sourire d'encouragement. Il nous regarda en silence presque une matinée entière.

« Qui t'a enseigné cela ? », demanda-t-il à Sid alors que l'après-midi commençait et que nous revenions du repas.

« C'est Lucius. », répondit-il

« Alors, il ne t'a pas tout montré. », répliqua le maître, « Mais tes suppositions sont proches de la réalité et bien étudiées. »

Il me fit signe et je repris l'entrainement en utilisant les enchaînements pour m'échauffer.

« Tu as fait un travail admirable avec ce garçon. », complimenta le Maître, « Laisse-moi maintenant reprendre les rênes et redeviens un élève. »

Vriil nous enseigna en quelques heures des postures et des mouvements que Sid ne semblait pas connaître. Il me fallut souvent serrer les dents. Sid était un adversaire redoutable, même à l'entraînement, il était plus endurant que la plupart des gens, plus rapide et surtout bien plus souple. Mais je m'en sortis plus que correctement. Lorsque Maître Vriil dit :

« Cela suffit pour aujourd'hui. »

Je m'écroulai sur les genoux, incapable de savoir où j'étais. La seule chose que je savais c'est qu'en presque 4 ans, je n'avais jamais été aussi fatigué. Lorsque je regardai Sid, il me renvoya ma fatigue, il avait visiblement souffert lui aussi, mais il semblait heureux, et je crois que je l'étais aussi.

« Je pense qu'il va y avoir des surprises au prochain tournoi. », dit le Maître avec un petit sourire, « Je me demande si tu ne vas pas finir dans les hauteurs du classement, Cendro, ce qui en étonnera plus d'un. »

Je n'y croyais pas pour être très franc, mais il ajouta :

« Sid, je te le confie maintenant, il va falloir que tu termines son apprentissage, rapidement, il ne reste que quelques mois pour parfaire ces techniques. »

Quelques mois qui me parurent trop courts. Même si Sid avait passé la vitesse supérieure et que les cours qu'il me donnait en dehors des heures normales me permettaient de réussir des choses qu'ils me semblaient hors de ma portée quelques mois plutôt, je n'étais pas confiant.

Cela changea le jour du tournoi. Il va sans dire qu'à l'approche de ce supplice - revoir mon Maître était certainement le pire de ceux que j'ai pu subir - les forces que j'avais acquises me parurent bien ternes et ridicules. Je me mis aussi à revoir le visage du petit Vaal dans mes rêves. Des cauchemars qui me laissaient invariablement fatigué au matin.

Lorsque j'entendis le bruit de la navette qui se posait sur le champ d'atterrissage, j'eus une pensée que Mak m'avait interdite, et comme la première fois, je me demandai s'il n'était pas préférable de tenter ma chance dans la forêt, sachant que ce serait inévitablement un suicide par exécution. Je n'en fis rien, un peu désespéré.

Puis le tournoi commença, comme il avait commencé lors de la première session. Bizarrement, je me retrouvai à nouveau dans la même poule que Battou. Mon premier adversaire était un jeune garçon qui venait d'arriver. Me rappelant de Vaal, je le saluai et ne lui laissait aucune chance. Il me fonça dessus de manière désespérée, alors que ma main passa sa garde, se présentant devant son visage, il fit un bond en arrière d'une ampleur qui fit s'exclamer la foule. Alors qu'il tentait de retrouver ses esprits, je le plaçai sur le ventre et positionnai son bras comme lors de ma première session d'entraînement. Il tenta de se débattre.

« Ca ne sert à rien. », lui dis-je doucement, « Abandonne maintenant. C'est ton premier combat, tu en gagneras d'autres. Je suis désolé ».

Après quelques tentatives, il fit par crier qu'il abandonnait. Je sortis du cercle sans effusion particulaire. Je n'eus aucune joie à l'avoir battu. Mon second combat devait se faire contre le gagnant de l'opposition entre Battou et un autre adulte plus que compétent. Je commençais à avoir le trac.

Je vis Sid me faire un petit signe de la tribune, il venait d'arriver de ses propres poules qui avaient commencés avant les nôtres. Il avait visiblement remporté l'ensemble de ses combats. J'entrais, terrifié, sur la zone de plastacier, face à Battou qui s'était qualifié avec peine lors du précédent combat. Mormak nous regardait de ses yeux énormes, cela me glaça jusqu'aux os. Alors que je me mettais en position, celle-ci lui parut assez amusante pour qu'il glousse, je dois dire que j'eus du mal à rester calme. Je me demandai instantanément si cela signifiait ma mort ou non.

« Auras-tu ta revanche, cette fois-ci, Cendro ? », demanda Battou, « Pas plus de cadeaux que la dernière fois, d'accord ? »

Je lui fis un signe affirmatif de la tête. Il me chargea. C'était un homme imposant, physiquement puissant mais assez lourd sur ses jambes. Je décidai d'en profiter. Je le laissai venir jusqu'au dernier moment, l'esquivai et augmentai sa vitesse d'une prise simple. Il roula au sol propulsé par sa propre force et sa vitesse. Il s'arrêta au bord de l'arène, tant bien que mal. Il se releva et me regarda attentivement.

« Incroyable, j'avoue que je te sous-estimais. », dit-il.

Il bougea de façon simple et sans feinte, j'étais capable de lire ses mouvements si facilement qu'il ne pouvait presque rien contre moi. Je n'en pris pas conscience pendant le combat. Il courait à nouveau vers moi, mais cette fois, je vis qu'il ne semblait pas aussi relâché qu'il l'était lors de la première attaque, il me prenait donc pour un adversaire sérieux. J'avais contre lui un désavantage important : l'endurance. Je ne pouvais pas jouer le chronomètre, il fallait donc que je finisse ce combat le plus rapidement possible. Je choisis de le surprendre une nouvelle fois. Lorsqu'il arriva à ma portée, il tenta une frappe de poing en force, trop lente pour me toucher, précise et solide, suffisamment pour en faire un bon tremplin. Je pris appui sur sa main arrivant à hauteur de mon visage, ce qui amplifia largement son mouvement, j'effectuai ensuite un saut périlleux, qui me permet de le frapper de mes talons à l'arrière de la tête. L'impulsion accentuée par son mouvement me propulsa à plusieurs mètres, je roulai alors sur le sol, et me relevai prestement pour faire face à mon adversaire, qui était resté au sol... et qui ne bougea plus. Il avait, comme je le pensais, perdu conscience lors du choc. Je me retournai et sortis du cercle, je commençais à comprendre que je n'étais plus le garçon sans défense du dernier tournoi.
La tribune des entraîneurs eut un petit murmure, qui me fit chaud au coeur. Je vis Mormak du coin de l'oeil passer sa langue mauve sur ses lèvres. Je savais qu'il avait cette mimique quand il était satisfait. Ca me glaça le sang.

Toute se passa comme un rêve, la suite des combats fut simple, alors que j'avais toujours pensé que ce serait une torture insupportable, mes adversaires étaient en général de valeur, mais leurs points faibles étaient si visibles que j'arrivais à en profiter très rapidement, les matchs ne duraient jamais très longtemps et pour chaque victoire ma confiance en moi montait d'un cran, rendant le combat suivant d'autant plus simple. Il y avait aussi les yeux miroir de Sid dans les tribunes qui semblaient aux anges à chaque fois que je sortais victorieux. C'était un plaisir de lui offrir cette joie.

Alors que le dernier combat se terminait, j'avais dû monter sur le dos de la créature que je combattais pour affronter sa force musculaire dans une position où elle ne pouvait totalement la déployer. Elle finit par crier grâce alors que l'ensemble de ses muscles étaient aux portes de la rupture.
Je me laissai tomber au sol, fatigué, et alors que le commentateur de la rencontre indiquait ma victoire, je m'approchai de la tribune où se trouvait Mormak. Je le regardai dans les yeux comme je l'avais fait lors de notre dernière rencontre. Il me regarda avec cet air vicieux qui le caractérisait.

« Pas mal, petit Humain, je vois que tu as compris clairement ma précédente leçon. », dit-il dans sa langue, « Mais je ne suis pas certain que tu fasses encore un bon combattant pour l'Arène. »

Il tourna la tête vers son garde du corps préféré.

« Voyons ce que tu pourras faire contre lui... », ajouta-t-il au moment même où le neuro-fouet frappa ma poitrine une première fois.

Je ne pus rien faire de plus que de souffrir le martyr, les charges du neuro-fouet paralysant chaque muscle et chaque fibre du corps. Il faisait suffoquer aussi et laissait dans un état de fatigue comparable à une longue course à cause de la violence de la contracture musculaire. Lorsque je pus enfin respirer, je vis que le garde du corps avait sauté sur le cercle de plastacier de l'arène et qu'il s'apprêtait à utiliser son arme une autre fois. J'entendis aussi le grondement de la foule et parmi les voix un hurlement que je ne compris pas, quelque chose qui ressemblait au cri poussé par une bête. Je tentai de tourner la tête, mais le fouet frappa ma poitrine une fois de plus. Je ne me souviens plus si ce coup me blessa ou pas, mais la douleur fut bien plus violente que la première fois. Quand ma vision me revint, je compris que ce que j'avais pris pour un bourdonnement sourd dans ma tête n'était autre qu'un cri de rage.
C'était Sid qui s'était interposé entre moi et le garde, attrapant sans s'émouvoir le neuro-fouet activé à la main, l'enroulant autour de son bras gauche. Je vis que la charge était au point où elle brûlait les chairs, mais il ne sembla pas particulièrement affecté par ce fait. Il avait frappé le garde si fort que de ma position, à quelques mètres de lui, j'avais entendu l'armure et certainement les côtes craquer.
J'entendis aussi le choc sourd de l'homme qui rencontrait les gradins à plus de cinq mètres de là. Maintenant que j'y repense, je suppose qu'il était déjà mort ce qui expliquerait qu'il n'ait pas crié après un coup pareil. Sid ne s'arrêta pourtant pas là, il le chargea comme jamais il ne l'avait fait. Ce n'était pas le style de Sid, plutôt en souplesse. Il accompagna son déplacement d'un feulement terrifiant. Mes yeux se brouillaient. Je n'arrive pas à me souvenir de la raison exacte, mais je crois que c'était un peu du fait du neuro-fouet et un beaucoup au fait que je voyais mon ami, mon grand frère, mettre sa vie en danger pour me protéger. Je le vis toutefois frapper l'homme de main au plexus avec une force inouïe, le projeter comme un morceau de carton vers le centre de l'arène et le frapper si vite au cou qu'il n'eut que le temps de débuter son vol. Je le vis faire un tour presque complet avant d'arriver sur le sol lourdement, et Sid frappa une nouvelle fois sur son torse, j'entendis à nouveau le craquement.

Alors que je perdais conscience, Sid sautait sur le Hutt comme un animal enragé, et je vis les tirs de blaster le percuter de plein fouet à la poitrine. Je ne pouvais plus lutter, la dernière image que j'eus fut son corps s'écrasant sur le sol. »

Nehwon

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