banniere

Retour

Rouge et Noir : 05 - Retour à l'hôpital

Un épais brouillard entourait le jeune homme. Ne voyant absolument rien de ce qui l'entourait, il avança un peu à tâtons. Il trébucha et s'étala de tout son long mais ne sentit aucune douleur.
Il se releva et eut un hoquet de surprise. Il se trouvait maintenant dans un cimetière. Le soleil semblait être à son zénith mais ne libérait aucune chaleur.
Il avança lentement entre les tombes sans nom, plissant les yeux sous la lumière aveuglante de l'astre solaire et arriva devant un grand saule pleureur.
Il s'agenouilla sous les branches et trouva un écureuil grignotant une noisette. Le petit animal s'arrêta un moment et l'observa. Le jeune homme tendit lentement le bras pour caresser la bestiole mais celle-ci s'enfuit avant qu'il n'y arrive.
Il se releva, fit demi-tour et eut de nouveau un hoquet de surprise.
Il se retrouva sur l'entrée d'un bistrot vide de tout client et de barman. Il s'approcha du zinc et en fit le tour. Il jeta un coup d'oeil derrière mais ne vit personne non plus.
Il releva la tête et vit une jeune femme appuyée au bar, un léger sourire sur les lèvres.
Elle portait un T-shirt violet sans manche ainsi qu'un pantalon moulant noir. Elle restait assise sur le tabouret, les coudes sur le bar et ne quittait pas Ezeckiel de ses yeux verts. Elle avait remonté ses cheveux en chignon et les faisait tenir avec un crayon à papier.
Le jeune homme la reconnut tout de suite et eut un mouvement de recul.
- Bonjour mon amour, fit la jeune femme en gardant le léger sourire, Tu me sers un verre?
- Mais bien sûr Emilie, répondit Ezeckiel, une Tequila Sunrise bien fraîche.
- Tu as bonne mémoire.
- Ca faisait longtemps qu'on ne s'était vus, fit Zek en remplissant le verre de tequila.
- Oui, c'est vrai, répondit la jeune femme, et je suis là pour une bonne raison.
Elle prit le verre que lui tendait Ezeckiel et se leva du tabouret avant de tremper ses lèvres dans le liquide légèrement sucré et alcoolisé.
Elle fit quelques pas puis invita le jeune homme à la suivre dans le fond du bar. Elle passa entre les tables vides et entra dans la réserve du troquet.
Ils arrivèrent devant une porte en métal. Elle s'arrêta et se plaça à côté de la porte.
« Après toi », fit-elle avec un clin d'oeil
Ezeckiel s'avança et ouvrit la porte.
Ils se retrouvèrent à nouveau dans un cimetière, mais différent du précédent : celui-ci s'étendait à perte de vue et ne se composait que de croix blanche alignées.
Le soleil tapait toujours autant sans chaleur et le ciel était bleu, limpide sans le moindre nuage.
Il se tourna vers la jeune femme mais garda la bouche ouverte sans émettre un son.
Emilie était maintenant habillée d'un bikini multicolore ajusté d'un paréo bleu dégradé.
Ezeckiel, lui, portait son uniforme de cérémonie avec les gants blancs, toutes les médailles et les fourragères qui vont avec.
Il avança entre les tombes suivant de près la jeune femme. Elle marchait d'un pas léger, les cheveux mouillés flottant dans une brise inexistante. Elle laissait traîner une main nonchalante effleurant les croix de pierre les une après les autres.
Elle continua ainsi sans mot dire pendant quelques temps puis s'arrêta net et se retourna, laissant apparaître une jambe bronzée sous le paréo.
Pendant qu'elle rajustait le morceau de tissu, Zek remarqua un détail qu'il n'avait pas vu jusqu'a ce moment : elle n'avait pas d'ombre.
Voyant qu'il était plus absorbé par le sol que par ses yeux, Emilie s'accroupit.
- C'est normal que je n'aie pas d'ombre, je suis morte, tu t'en souviens ?
- Pardon, oui c'est vrai, répondit le jeune homme. Mais comment se fait-il qu'on se revoie depuis tout ce temps ?
- A ton avis ?, répondit la jeune demoiselle en se relevant
- C'est à cause retour d'Eric ? Mais ça ne peut pas être lui, il est mort, je l'ai tué moi-même...
- Es-tu sûr d'avoir tué le bon ? Es-tu sûr qu'il était bien mort ?
Son sourire ne l'avait pas quitté et maintenant une étincelle de malice brillait dans ses yeux.
Elle continua :
- Mon amour, te rappelles-tu seulement dans quel état tu étais à la fin de votre affrontement ?
- Oh oui ça, je... mais attend, comment tu as pu voir l'affrontement, tu étais déjà... Et c'est quand je t'ai vue que je l'ai poursuivi...
- - Ah, il semblerai que tout ce que tu a vécu a altéré légèrement ta mémoire. Remémorre toi tout depuis le début et parles en...
- C'est Quasimodo qui t'a... tuée, fit le jeune homme d'une voix tremblante
- Quasimodo oui, mais est-ce que c'est bien Eric que tu as vu...
Elle fit une pause et s'ébouriffa les cheveux avant de continuer.
- Essaie de te rappeler ce qui s'est passé, tu risques d'être surpris par certains détails...
Le jeune homme resta immobile quelques secondes.
Emilie s'approcha de lui et lui caressa la joue avec sa main.
- Mon pauvre amour, tu ne t'attendais pas à ça. Essaie de trouver quelqu'un de confiance et remémore toi cette journée de Juillet. Tu verras, rien que le fait d'en parler, tu te rappellera pas mal de trucs.
- Mais pourquoi, à ce moment-là, tu ne me l'expliques pas, toi...
- Parce que c'est à toi et à toi seul de faire la démarche. C'est un chemin qu'il te faudra suivre sans moi et tant que tu ne seras pas arrivé au bout de ce chemin, je ne reviendrai pas te voir.
- Donc Eric est vivant... 'tain, quelle merde...
Emilie le dépassa.
Il se retourna pour la suivre et se retrouva sous une pluie battante au coeur de Toulouse. Il regarda autour de lui et s'aperçut qu'il connaissait très bien les lieux.
Le container à moitié éventré, tous les déchets par terre et l'ombre de l'usine désaffectée au dessus de lui. Il y avait même le bouquet de fleur qu'il laissait tous les ans.
Il vit Emilie s'en aller vers l'usine. Il l'a suivi quelques mètres puis s'arrêta. La demoiselle rebroussait chemin et revenait vers le jeune homme d'un pas rapide. Elle ne portait plus le bikini mais un débardeur moulant avec un treillis au motif militaire, des boots ainsi qu'une casquette noire.
Plus petite d'une tête, elle prit une caisse qui traînait là, la posa devant Ezeckiel, y monta dessus et embrassa le jeune homme.
« Tu ne pourras pas me suivre, il te faut retourner sur le plancher des vaches. Vois avec Matt, parle lui, il n'attend que ça. Et profites en pour ouvrir les yeux le plus souvent possible. A bientôt mon amour. »
Elle sauta de la caisse et s'en fut sans se retourner. Malgré ce qu'elle venait de lui dire, il avança pour la suivre, mais à ce moment, le tonnerre gronda.
Il leva les yeux et vit que les nuages étaient d'un rouge sang. Il sentit ses poils se hérisser sur sa nuque.
« Oh non... », fit-il dépité, « Pas encore... »
Un éclair zébra le ciel, l'atteignit en pleine poitrine et l'envoya valser contre un mur.

Il ouvrit les yeux, pas certain de ce qu'il venait de vivre. La tête encore embrumée, il regarda autour de lui et ne reconnut pas sa chambre. Il se passa une main sur le visage et remarqua les tuyaux qui partaient de ses bras et de ses mains.
« Et merde... »
A cet instant, la porte de la chambre s'ouvrit en grand. Une femme entra et ouvrit les rideaux tandis qu'une autre, plus imposante venait vérifier les perfusions.
La lumière inonda la pièce.
Une grosse pointe lui vrilla le cerveau. Il prit son coussin et se le plaça sur la tête.
- Bonjour Claire, bonjour colonel...
- Bonjour monsieur Sedah, fit l'infirmière imposante, vous vous réveillez enfin.
- J'ai tant dormi que ça, colonel ?
- Un peu, mais je vous saurai gré de ne plus m'appeler comme ça sous peine de finir votre séjour plus mal en point qu'à votre arrivée... même si ça serait difficile.
- On me menace ?, fit la petite voix sous l'oreiller
- Mieux que ça, c'est une promesse, répondit la femme en blouse. Tenez, mettez ça, la lumière ne vous fera plus mal.
Il leva légèrement le coussin et vit que la femme lui tendait une paire de lunettes de soleil. Il les prit, les posa sur son nez et se redressa sur son lit. Malgré les lunettes qui, normalement, étaient très sombres, il voyait la chambre aussi claire que s'il n'avait rien devant les yeux. Alors qu'il allait ouvrir la bouche, l'autre infirmière, Claire, répondit à sa question :
- Vous avez eu un choc traumatique assez conséquent qui a altéré certaines fonctions de votre corps.
- Mais apparemment, je ne suis plus une pile électrique, vu que vous m'avez branché au moniteur...
- Le lit sur lequel vous êtes est un lit un peu spécial créé à la dernière minute, il est muni d'une grosse prise de terre qui, à l'aide d'une plaque spéciale, absorbe l'électricité et la renvoie a la terre.
- Bon ok, donc maintenant je suis à moitié aveugle mais le reste ne change pas, youpi.
Il tourna la tête pour mieux observer la chambre. Il aperçut une veste sur la penderie qui appartenait à son collègue Matthieu.
- Mon pote est passé ?, demanda Zek en baillant.
- Oh, ils ont fait plus que ça, répondit le colonel.
- Ils ?
- Oui, il y a votre collègue qui a oublié sa veste qui a passé la plupart des nuits ici et tous les jours, un jeune couple ainsi qu'une jeune femme venait vous rendre visite
- Hein, un couple ?, fit le jeune homme interloqué.
- Ils sont là tout les quatre, je finis les examens et je les fais rentrer.
- Mais au fait, vous deviez pas partir à la retraite Bertha ?, demanda Ezeckiel.
- Si, mais comme la petite s'est faite tuer, je reste le temps qu'on trouve une autre perle rare.
- Ah oui, c'est vrai Marion..., s'exclama Zek. Avec tout ça, je l'avais complètement oubliée...
Le jeune officier marqua une pause et regarda Bertha.
- Mais au fait, vous ne m'avez pas répondu tout à l'heure. Ca fait combien de temps que je suis là... ?
- Vous venez de finir votre quatrième nuit.
- Hé ? J'ai dormi pendant tout ce temps ?
- Je ne sais pas si vous vous souvenez ce qui s'est passé, mais vous avez absorbé la quasi totalité de l'énergie électrique disponible au quatrième étage de votre commissariat..., lui répondit Claire. Un homme normal n'y aurait jamais survécu, mais votre précédent à l'usine de traitement vous a donné une résistance phénoménale.
- Ainsi que d'autres cadeaux dont je me serais bien passé, rétorqua Zeck
- Et pourtant, c'est grâce à ça si vous êtes encore en vie depuis ces dernières années et je reste persuadée que si on vous retirait vos capacités, vous seriez perdu... J'ai pas raison?
La jeune infirmière regardait son patient droit dans les yeux sans ciller.
- Certes, fit Zeck se renfrognant.
On frappa à la porte.
Bertha finit de changer la dernière perfusion et s'en alla ouvrir la porte.
Elle laissa entrer quatre personnes.
Matthieu entra en premier, habillé pour une fois en tenue décontractée. Noémie, vêtue d'une chemise nouée au-dessus du nombril et d'un jean délavé, le suivait de près. Derrière elle, Max et Laetitia passèrent à leur tour la porte. Le jeune homme portait un débardeur accompagné d'un bermuda et d'un paire de sandales ouvertes, Laetitia portait la même chose à l'exception du bermuda remplacé par une mini jupe flottante.
- Vous pouvez rester, mais pas trop longtemps. Même s'il a dormi pendant plus de trois jours, il a quand même besoin de repos.
- On fera au plus vite, répondit Noémie.
- Et quant à vous, monsieur Sedah, j'espère bien vous revoir ce soir à la même place qu'en ce moment, hein ?, fit Claire sur le pas de la porte.
L'infirmière ferma la porte, laissant les cinq compères à leur discussion.
Le bras toujours bandé, Max s'assit sur un fauteuil de la chambre accompagné de sa demoiselle.
- Bon, fit Matt, comment tu vas ?
- Ca va, ça va même très bien. Un léger problème avec mes yeux, mais c'est bon je me suis habitué à porter mes gants en cuir, je m'habituerai aux lunettes...
Il s'étira.
- N'empêche, ça fait du bien de vous voir tous... Même si je ne m'attendais qu'à la visite d'un seul, fit-il en faisant un clin d'oeil à Matt. Comment va ton bras Max ?
- Ca me lance de temps en temps, mais ça va. La balle ne s'est pas arrêtée en route donc je n'aurais pas grand chose comme séquelles. A condition bien sûr de faire quelques séances de kiné.
Zek regarda Matt et Noémie et leur demanda :
- Bon, c'est pas tout ça, mais que s'est-il passé pendant mon absence ?
Noémie et Matt se regardèrent en silence, puis le jeune homme commença :
- Pendant qu'on te transportait en ambulance, on en a profité pour finir le ménage au commissariat. Les quatre à qui on a mis une branlée ont tous eu leur peine principale doublée. Quant aux sous-fifres, ils sont tous revenus dans leurs pénates, avec gardiens et tout ce qui va avec.
Noémie continua.
- Pendant ce temps, on a reçu un mail d'une personne dont le pseudo est "Magnéto". Le seul problème avec ce message, c'est qu'il t'est destiné et qu'il est codé. Donc, il faudra attendre que tu reviennes pour savoir ce qu'il contient.
La jeune femme se tortilla, regarda ses pieds puis continua.
- On a trouvé deux autres cadavres identiques à ceux de Marion Jodan et de Virginie Leoum. Cette fois-ci, il s'agit d'un couple homme/femme n'habitant pas ensemble. Pendant l'autopsie, j'ai retrouvé deux autres messages. Un dans chaque victime. Comme avec Marion et Virginie, un portait la signature "le Sonneur de Cloches" et l'autre un message pour vous.
- Qu'est ce qu'il disait ?, demanda Zek
- "Qu'est ce que t'attends pour m'attraper ?"
Ezeckiel passa ses doigts derrière les lunettes et se frotta les yeux.
- Ok, je me suis assez reposé.
Il enleva les pansements qui tenait les aiguilles des perfusions et les retira à leur tour.
- Eh, mais qu'est ce que tu fais ?, demanda Noémie. Tu dois rester au lit.
Zek la regarda droit dans les yeux puis sourit
« Ca va, je suis réveillé et en pleine forme. »
Il se leva de son lit et partit vers la salle de bain en oubliant un léger détail...
Laetitia et Noémie pouffèrent de rire et profitèrent du spectacle.
Zek portait comme seul vêtement la blouse commune à tous les malades. Son principal problème venait du fait qu'elle ne couvrait que la partie avant du corps.
Quand Zek se rappela de ce petit détail, il était déjà au milieu de la pièce. Laetitia avait maintenant la main de Max sur les yeux, mais Noémie n'en perdait pas une miette.
Imperturbable, il continua jusque dans la salle de bain pour se changer. Il se retourna et regarda Noémie.
« Fin de la séance. », fit-il en fermant la porte.
La jeune femme rougit jusqu'aux oreilles.
Zek alluma la lumière et retira ses lunettes. Il remarqua un sac accroché au porte-manteau. Il l'ouvrit et trouva de quoi se changer ainsi que sa paire de gants. Il revint devant le lavabo et se regarda dans le miroir. A le voir comme ça, on aurait pu croire qu'il s'était fait tabasser par une dizaine de personnes. Ses cheveux blancs toujours en bataille étaient brûlés au niveau de l'oreille droite. Il avait sur le reste du corps quelques brûlures, mais l'arc avait provoqué un tas d'ecchymoses sur l'ensemble de son corps.
Il resta planté devant son reflet quelques secondes et entra dans la douche. En se lavant, il fit doucement en passant sur ses bras encore endoloris par les perfusions.
Il resta sous le jet d'eau chaude un moment puis passa sur l'eau froide. Le changement brutal de température le laissa cloué sur place.
Pendant que Zek finissait, Matt et les trois autres attendaient dans la chambre.
Quelqu'un frappa à la porte.
Matt, le plus près de la porte, ouvrit.
Le docteur Igatsu entra dans la pièce.
- Bonjour Messieurs, Dames. Je vois que mon cher patient a décidé encore une fois de prendre la poudre d'escampette.
- Vous n'avez rien contre ?, demanda Noémie Pourtant il devrait rester en observation au moins deux ou trois jours de plus, non ?
- En effet, répondit le docteur, mais réussir à le retenir tient déjà du miracle et ça revient à s'exposer à un des plus mauvais caractères qu'il m'est arrivé de connaître. Ezeckiel a déjà été mon patient plusieurs fois, je pense que vous le savez, mais il faut savoir que la seule fois que je l'ai retenu de force pour divers examens, le personnel l'a senti passer. Depuis, on lui demande de rester en place, mais on ne fait pas grand chose pour le retenir ; en échange on se voit tous les six mois à l'extérieur de l'hôpital, dans mon cabinet.
Igatsu s'avança dans la chambre et s'assit sur le lit de telle sorte qu'il pouvait voir tout le monde.
- Je sais qu'il n'a plus de famille depuis longtemps, reprit-il, c'est donc à vous que j'en parlerai. Les infirmières vous ont déjà parlé de l'altération physique qu'il a eue de nouveau aux yeux. Non seulement il est devenu sensible à la lumière mais en plus ses yeux ont encore été affectés par le choc électrique.
- C'est dire "encore", ils ne sont plus rouges ?, demanda Matt
- Rouges ?, firent Max et Laetitia en choeur.
- Mais je les ai vus marron moi..., continua Max
- Des lentilles spéciales, répondit Igatsu. Maintenant, ces fameuses lentilles ne lui seront plus d'aucune utilité. La formule chimique de la sclérotique de ses yeux, et... leur couleur, ont encore changé. Par contre tout ces changement ont un prix : il continue à être réceptif à l'électricité comme avant, voire même plus, mais sa "sensibilité" risque à tout moment d'altérer le flux électrique de son système nerveux et donc de le tuer.
Il s'arrêta quelques secondes puis reprit :
- Si je vous dis tout cela, c'est que je sais qu'il ne m'écoutera pas; mais vous peut-être. Veillez sur lui s'il vous plait.
Ezeckiel sortit à ce moment de la salle de bain.
- Oh, salut doc, Vous allez bien ?
- Très bien Zek, merci. Même si je sais que ça ne servira a rien, je te demande de rester quelques jours, le temps que nous finissions les examens sur tes yeux et sur les dégâts que l'arc électrique a causé au reste de ton corps.
- C'est bon doc, je vais bien. Si j'ai un problème, je vous appelle. Matt, merci pour les fringues
Son collègue fit un geste de la main accompagné d'un clin d'oeil.
- Bon, on y va ?, demanda Zek en se frottant les mains. On a du pain sur la planche et...
Le jeune homme s'arrêta et regarda Noémie.
- Eh, mais tu me dois une soirée...
- Euh... C'est que en ce moment, j'ai pas mal de boulot et puis...
- Mouais, on verra, lui répondit Zek en souriant.
Il se plaça de telle manière à avoir tout le monde dans son champ de vision et commença :
- Doc, j'aimerai que vous donniez une copie mon dossier à mademoiselle Mérez, Elle est le nouveau médecin en chef de l'I.J. et donc, elle pourra mieux comprendre certaines choses et continuer votre boulot tout en restant en contact avec vous bien entendu.
- Il n'y a pas de problème, arrêta le fait de te savoir suivi par un médecin me rassurera un peu, répondit Igatsu. Je vais le chercher immédiatement.
- Bien, continua Zek, Max, je vais avoir besoin de tes services pour quelques trucs qui vont toucher tes capacités. On va d'abord bouger d'ici et revenir à l'I.J.
- Pourquoi là-bas ?, demanda Matt
- Pour la salle de réunion, parce qu'il faut que je vous explique certains détails et j'ai besoin du matériel qu'il y a dans cette salle pour que vous puissiez m'aider. En plus, toi Matt, je t'avais dit que je te raconterai tout après l'histoire du commissariat, je tiens parole. Noémie pourra faire mon suivi médical de façon plus complète et pour nos deux jeunes amis, parce que... Je sais pas, ils pourraient avoir une idée de génie et puis tant qu'à me suivre, autant qu'ils sachent de quoi il retourne. Et enfin pour moi, il y a trop d'invraisemblances, d'incohérences dans tout ce qui se passe en ce moment pour que je reste campé sur mes positions.
Le docteur Igatsu revint a ce moment et tendit à Noémie un dossier bien rempli.
- Je garde bien entendu l'original mais tout y est.
- Merci Docteur, répondit Noémie.
- Allons y, fit Zeck. Je ne pense pas qu'on ait beaucoup de temps avant d'entendre de nouveau parler de Quasimodo.
Ils sortirent de la chambre et prirent à droite, vers les escaliers. En descendant, Matt donna à son collègue son arme et sa carte de police que celui-ci rangea immédiatement à leurs places. Ils descendirent au rez-de-chaussée et sortirent sur le parking extérieur.
Ils arrivèrent devant leur voiture. Noémie passa a gauche et ouvrit les porte de la Laguna 2 avec la carte.
- Voiture de fonction ?, demanda Zek
- Gracieusement prêtée par l'Etat, répondit la jeune femme en ouvrant la portière. En montant, garde tes mains dans les poches, j'ai pas envie que tu me grilles ce bijou.
- C'est bon d'être le chef, hein ?
- Mmmh, j'aime bien, c'est vrai.
Ils montèrent tous les cinq et s'en allèrent vers le centre ville. Pendant le trajet, Matt et Maxime se lancèrent dans un débat sur le dernier match du Stade Toulousain.
Ils passèrent Jules Julien ainsi que Sait Michel et arrivèrent à un croisement.
Le téléphone de Matthieu sonna.
Il le sortit, regarda le numéro qui s'affichait sur l'écran et répondit.
- Oui, bonjour... Je vous le passe, c'est de la part de... un ami d'Emilie.
Apres avoir branché une oreillette, il passa le téléphone à son collègue qui le prit en lâchant un gros soupir.
Il plaça le morceau de plastique sur son oreille et répondit.
- Bonjour Eric
- Oh, tu m'as reconnu, fit la voix au téléphone
- Emilie ne comptait que deux amis dignes de ce nom... Enfin jusqu'à ce que tu la tues.
Zek s'arrêta une seconde et reprit
- Qu'est ce que tu veux ?
- Mais rien mon petit, juste prendre de tes nouvelles. J'ai appris que tu étais à l'hôpital donc je m'inquiète.
La voix au téléphone était guillerette et Eric n'arrêtait pas de rire en parlant.
- Fous toi de ma gueule, je te dirai rien..., répondit le flic. Pourquoi tu m'appelles et puis comment t'as eu ce numéro ?
- Allons Zek, pas besoin de te répondre, tu connais déjà la réponse... Mais redevenons sérieux... Même si on t'a dit le contraire, l'attaque du commissariat ce n'était pas moi, c'est un mec qui a pris mon nom de scène pour l'utiliser comme bon lui semblait.
- Mais bien sûr... !!
- Je me doutais que tu ne me croirais pas... Au fait, tu sais ce qu'il y a de bien avec les nouvelles Laguna, c'est qu'elles ont un grand coffre, on peut y mettre plein de choses dedans...
Il raccrocha
- Et merde, il a coupé..., fit Zek en rendant son téléphone à Matthieu. Noémie, arrête toi.
- Hein ? Mais pourquoi ?
- Ne demande pas pourquoi, fais le..., la coupa le jeune homme.
Elle obtempéra et s'arrêta sur la voie du bus. Ezeckiel sortit et passa derrière la voiture.
Il ouvrit le coffre, jeta un coup d'oeil et referma. Il fut rejoint de suite par ses deux partenaires.
- Qu'est ce qu'il se passe Zek, demanda Noémie, qui c'était au téléphone...
- Eric, enfin tu le connais mieux sous le nom de Quasimodo
- Tu le connaissais ?
- C'est une longue histoire Miss et là, nous avons un nouveau problème.
- Mais de quoi tu parles ?, fit Matt
Pour toute réponse, le capitaine ouvrit le coffre de la voiture en grand.
A l'intérieur gisait le corps d'un homme nageant dans son sang. Un morceau de papier était collé sur le torse sanguinolent. Dessus, il y avait une phrase : "Je suis Quasimodo le pirate"

Drizzt

Précédent - Suivant