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Choses sérieuses... : Arrêtez !!!

En rapport avec l'information, j'aimerais que nos lecteurs comprennent ce que signifie "souffrir". Arrêtez de douter de la souffrance.


Je suis mort. Simplement parce que rien ne me préparait à ça. Mon corps me brûle, mais ça n'a aucune importance. Il n'est plus moi, j'en ai été dépossédé. J'étais humain. J'ai perdu ça aussi. Je me suis traîné dans la société, mais personne ne me comprend plus. Même moi, je ne me comprends plus. C'est peut être ça l'Enfer ?

Sartre avait tort, les Autres fabriquent la Géhenne, mais le Monstre serait simple à chasser s'il n'était pas si proche et si lié. Damné, c'est peut-être le terme ? Non, un damné est un coupable. Je ne suis pas coupable, enfin, je ne le crois pas. Ils disent que je suis une victime. Ils le diront un jour. Mais pour l'instant, je ne suis rien. Je suis cassé, une petite porcelaine brisée. Mon esprit est loin de moi, je suis le Monstre. Pourquoi ?

Il me faudrait le temps d'une vie pour comprendre. Comprendre que je ne suis plus rien, que la première douleur sur ma joue n'était qu'un prologue à ma torture. Non, ne croyez pas que ce sont les coups qui m'ont détruit, ce serait trop simple. Pour me comprendre, il faudrait savoir. Savoir que quelques mots sont plus terribles que tout. Capables d'effacer les souvenirs, de convaincre l'esprit que tout est normal. Peut-être capables de faire disparaître les blessures du corps.

Voilà, qu'est-ce que moi ? Je ne sais plus vraiment et c'est de sa faute. Elle a réussi à me faire disparaître, à me dissoudre, à me rendre lâche. Vous pensez que je chercherai la justice ? Non, elle est inique. Je cherche le calme, le silence, enfin un peu de calme dans mon corps. La souffrance physique n'est rien. Je sais maintenant que les cris viennent de l'âme, de bien plus profond.

Je suis mort, parce que pour moi, la vie, ce sera les sensations. Un effleurement me fera pleurer de douleur. Une caresse me fera jouir. Un mot me détruira, une larme me suffira pour me reconstruire.

J'adore mes passions comme des icônes, elles sont mon rempart. Elles détournent mon esprit de ce qui reste brûlant au plus profond. La peur est une compagne. Remarquez, elle n'est pas méchante, elle est là pour me prévenir quand le Monstre est trop proche de moi. J'aimerais pleurer parfois, mais je ne peux plus, je l'ai trop fait quand j'étais petit. Je suis encore un enfant. Je ne serai jamais adulte. Je n'ai jamais été un enfant. J'ai perdu mon enfance.

J'aurais aimé... J'aurais aimé pouvoir aimer. Mais je ne suis pas sûr d'être capable d'en avoir le courage. Peut-être suis-je perdu d'avoir été trop aimé. Peut-on appeler cela de l'amour ? Je ne sais plus. J'ai cru savoir. Mais je me suis fourvoyé. J'ai cru pouvoir être un être que je ne suis pas. J'aimerais juste être un être ouvert, quelqu'un de bien. Mais Il est là, le Monstre, en moi. J'ai peur, c'est bien. Ma conscience est sauvée.

Voilà, j'espère que vous pourrez comprendre qu'il ne faut pas croire que c'est simple de se débarrasser des souvenirs terribles de votre vie. Ils sont capables de vous hanter sans même que vous soyez capables de les appeler.

Le pire qui puisse être c'est que l'on puisse vous traiter de menteur. C'est ça, la vraie torture. Pitié. N'en fabriquez plus comme moi.

Nehwon

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