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Choses sérieuses... : D'un rêve à l'autre

Je suis fatigué. Tellement fatigué. Comment font-ils tous autour de moi pour s'agiter autant ? Ils dépensent leur énergie inutilement. Et puis ils font trop de bruit. Je voudrais dormir enfin en paix et eux ne pensent qu'à me secouer. Voilà même qu'ils veulent me faire respirer leur gaz hilarant. Comme si j'avais envie de rire dans un moment pareil. Je ne pourrais pas de toute façon. Je n'ai plus que cette vague conscience des choses qui m'entourent et mon corps inerte ne me répond plus. Il dort déjà. Le veinard. Heureusement je ne vais pas tarder à le rejoindre. Ma conscience s'estompe. Le bruit faiblit. Je ne les sens plus autour de moi. Je suis seul. Vraiment seul, enfin...

Dors mon enfant. Dors... Tout se passe et se passera bien. Dors...

On me tape encore. Mais plus fort cette fois. Il y a beaucoup trop de lumière aussi, mes yeux n'y sont plus habitués depuis... combien de temps en fait ? J'aperçois toujours le visage souriant et changeant de cette femme qui me parlait il y a quelques instants. Qui est-ce ? Je sens des gens autour de moi. Trop de gens. Leur présence m'oppresse. Alors je pleure. Aussi fort que je peux. C'est tout ce que j'arrive à faire. Je croyais que j'allais pouvoir enfin goûter la quiétude infinie de la solitude absolue et voilà que je revis. Pourquoi ? Suis-je maudit ? On me dépose. Quelqu'un d'autre me tient maintenant. J'ouvre les yeux et je la vois. Son visage est toujours souriant mais il n'est plus changeant. Alors je comprends... Cette femme qui fait partie de toutes les autres, celle qui les guide à travers leurs instincts, celle-là même fait aussi partie de celle que je vais pouvoir appeler maman. Elle m'a guidé jusqu'ici pour tout recommencer. Car il ne peut y avoir de fin. Pas encore. Je comprends. Je suis déçu mais je suis rassuré. Maintenant je me laisse faire. Elle est encore là mais elle va partir. Avec mes souvenirs. Je le sais mais ça ne me fait rien. Qu'est-ce que j'en ferais ? Alors j'oublie. Tout sombre dans l'oubli. Et tout commence dans l'oubli.

Dipsy

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