banniere

Retour

Conférence : France-Chine : la BD comme passerelle

En présence des auteurs Yishan Li (Les contes du boudoir hanté), Lu Ming (Mélodie d'enfer, Seven Swords, Chroniques de Pékin) et Benjamin (Remember, One Day, Orange, Flash, Chroniques de Pékin), ainsi que Patrick Abry, fondateur de Xiao Pan, et Jean-David Morvan, auteur de BD et responsable de la collection Ex-Libris chez Delcourt.
Organisée lors de Japan Expo 2008, jeudi 3 juillet.


Présentation de ce qui est fait actuellement et des projets entre la France et la Chine en matière de BD.

conférence France-Chine

Pour débuter la conférence, Patrick Abry nous expose rapidement la situation du marché de la bande dessinée en Chine.
La bande dessinée existait avant la Révolution Culturelle et avait beaucoup de succès. Mais tout s'est arrêté d'un coup. Sans cet arrêt, la BD chinoise serait sans aucun doute très puissante. Aujourd'hui, le marché est entièrement nationalisé et il n'y a pas de librairie spécialisée en bande dessinée. Le marché est de ce fait assez restreint, alors qu'il y a une nouvelle génération d'auteurs, nés après la Révolution Culturelle, qui ont des choses à dire via le support de la BD. Le public chinois est enthousiaste et demandeur, mais la production est essentiellement destinée aux enfants. Le problème est plus structurel que culturel : le public est prêt, mais les BD n'arrivent pas jusqu'à lui. L'une des plus grosses difficultés de l'édition chinoise réside dans le fait que les éditeurs doivent rendre des comptes à l'Etat au niveau du contenu des ouvrages publiés. Des sociétés sont en train de se monter en Chine pour mettre en place un réseau de distribution à la française, en partenariat avec les éditeurs.
Côté BD française, à ce jour, seulement 300 titres français sont traduits en chinois. Ce qui est très peu.

Pour la plupart, les auteurs chinois travaillent en numérique et ont une formation académique solide. Chaque artiste peut développer facilement son propre style sans être influencé par un courant artistique, puisque la bande dessinée n'est pas installée.
Pour pouvoir être publiés, sans souffrir de la censure notamment, les auteurs chinois doivent travailler avec l'étranger.
Les auteurs chinois présents expliquent leur parcours et leur façon de travailler. Aucun ne pensait pouvoir être publié en dehors de Chine.
Yishan Li vit en Ecosse depuis 2003, où elle est allée s'installer pour ses études. Elle a commencé à travailler sur son premier album l'année dernière (Les contes du boudoir hanté, aux éditions Delcourt). Elle travaille actuellement sur la série Cutie B (Dargaud). Elle aime la BD et la lecture depuis qu'elle est toute petite et elle s'est mise au dessin. Avant de venir en Angleterre, elle ne pensait pas qu'elle pourrait en faire son métier, parce que le marché en Chine n'est pas encore développé. Elle souhaite que la Chine adopte un système éditorial à la française (ou à la japonaise).
Benjamin, quant à lui, ne pensait pas devenir un artiste de BD connu en France. Ses ouvrages publiés en France ont été dessinés en Chine pour les Chinois. Ils sont cependant très bien reçus en France. Pour lui, c'est un rêve qui se réalise et cela va au-delà de ses espérances.
Lu Ming, lui, est également musicien. Il a même fait en concert en Espagne avec son groupe en mai. Il aime autant la musique que le dessin et est ravi que les deux plaisent autant en Europe : ses BD sont publiées en Europe et il espère que les CD de son groupe le seront aussi.

La Chine semble avoir compris le potentiel de la BD, mais à quand le déclic ?

Yadana

Suivant