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Editeur : Kurokawa - Présentation de l'éditeur

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Kurokawa nous a fait l'immense honneur de nous inviter à sa présentation officielle. TSD ne pouvait rater cet événement (une invitation, ça ne se refuse pas ^^). manu_fred a donc été envoyé en mission spéciale rien que pour vous. Et voici ce qu'il en a retenu.


L'arrivée d'un nouvel éditeur sur le marché du manga est toujours un événement. Mais quand en plus celui-ci a des ambitions et des moyens à la hauteur de celles-ci, il est bon de s'intéresser un peu plus en profondeur à lui.

Aujourd'hui (le 15 juin 2005) avait donc lieu, dans un restaurant japonais du premier arrondissement de Paris, la présentation à la presse et aux professionnels de la première collection de Kurokawa prévue pour sortir à partir de septembre. Ceux-ci avaient largement répondu à l'appel puisque près de 90 personnes étaient là alors que l'éditeur n'en prévoyait que 60... Est-ce le repas japonais offert à la fin qui a attiré tant de monde (et non, ça n'était pas mon cas) ? Bref, foin de considérations oiseuses et entrons dans le vif du sujet.

Mais tout d'abord, qui se cache derrière cette marque de Kurokawa ? Le fait que ce mot signifie "fleuve noir" en japonais permet déjà de trouver une piste. Kurokawa fait en effet partie d'Univers Poche (qui regroupe entre autre Pocket, Pocket Jeunesse, 10/18 ou Fleuve Noir) qui fait lui-même partie d'Editis, deuxième groupe d'édition français. On se trouve donc en face d'un poids lourd de l'édition qui n'a pas l'habitude de se contenter des places de faire-valoir et qui compte bien se tailler une position confortable dans le marché francophone du manga.

Ces quelques points ont été rappelés par Jean-Claude Dubost, président-directeur général d'Univers Poche et première personne à prendre la parole en ce midi. Son intervention est l'occasion de rappeler les origines du projet Kurokawa. Celui-ci est relativement jeune vu qu'il date de 2 ou 3 ans et repose principalement sur trois points. Le premier est l'explosion du marché du manga (le chiffre donné était de 10 millions d'exemplaires vendus par an) qui rend l'arrivée sur ce marché intéressante d'un point de vue économique. Le second est le fait que ce même marché étant dominé par deux ou trois grands éditeurs, il pouvait être intéressant de s'introduire dessus pour essayer de casser le ronronnement ambiant. Enfin, l'existence de collections poche destinées à la jeunesse dans le catalogue d'Univers Poche permettait d'imaginer une certaine complémentarité entre les différents éditeurs du groupe, même si les cibles théoriques ne se recoupent pas complètement. Mais créer une collection de toute pièce ne s'invente pas, surtout si on n'a pas d'expérience du milieu. Et d'autant plus si l'on estime, comme l'affirme Jean-Claude Dubost, que venir sur ce marché n'est utile que si l'on apporte du sang neuf au milieu. C'est pour cela qu'il a été décidé de faire appel à un directeur de collection qui permettrait ces innovations tout en gardant une politique cohérente. Et c'est Grégoire Hellot (que certains connaissent déjà comme ancien journaliste pour Joypad) qui a été chargé de cette tâche.

Comme il l'a lui-même rappelé au début de son intervention, Greg (tout le monde l'appelle Greg donc je me permettrai cette apocope dans la suite du texte) a un long passé dans le milieu de l'entertainment en tant que professionnel et dans le manga en tant que lecteur. Devenir directeur de collection est donc pour lui l'occasion de présenter au public ses découvertes et envies, tout en gardant à l'esprit les contraintes économiques. Le but cependant est de faire, selon ses mots, une collection "homogène mais éclectique". Homogène en ciblant quelques domaines précis de publication (trois pour le moment, garçon, fille et humour mais plus pour 2006, même si rien de plus n'a été dévoilé), éclectique par la variété des thèmes abordés mais aussi en comparaison avec le reste de la production actuelle. En effet, cette collection repose en grande partie sur une constatation simple, à savoir que le marché est pour le moment saturé de shônen, qu'il y a très peu de manga pour les très jeunes mais également très peu pour les filles et les femmes qui sortent des schémas classiques de la bluette adolescente et enfin que le manga purement humoristique - et non pas sport-humour ou bien encore aventure-humour - n'est absolument pas présent sur le marché. Cette volonté de s'ouvrir au plus grand nombre impose aussi des choix draconiens dans la manière dont est traitée l'adaptation des volumes. Premier serpent de mer, les onomatopées. Celles-ci seront entièrement traduites afin que la lecture soit fluide et accessible au plus grand nombre. Second point, l'adaptation. Là encore, au risque de faire grincer les dents du fan-atique de base, Greg affirme qu'il "privilégie le résultat à la fidélité". Aussi, dans le cas des séries d'humour aux ressorts souvent incompréhensibles pour le lecteur moyen français, il n'hésitera pas à modifier le texte, l'important étant que le lecteur rie sans avoir à lire 4 notes de bas de page (celles-ci seront d'ailleurs a priori absentes, là encore pour fluidifier la lecture). La tâche des adaptateurs risque donc d'être rude.

Mais parlons donc un peu des différentes séries présentées. Pour l'instant 8 séries sont programmées avec des sorties bimestrielles.
En septembre tout d'abord, on trouvera :

FullMetal Alchemist
de Hiromu Arakawa
Les 2 premiers volumes (sur 10, la série étant en cours au Japon) seront publiés simultanément. Shônen dans le monde de l'alchimie (quelle surprise...), il a connu un certain succès au Japon de même qu'aux Etats-Unis. Sa diffusion récente sur Canal + et la sortie quasiment simultanée des DVD devrait faire de cette série un des premiers gros hits de Kurokawa.

FullMetal Alchemist 1 FullMetal Alchemist 2 FullMetal Alchemist 3


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Megaman Net Warrior
de Jun Keijima (scénario) et Mima Asada (dessin) (4 volumes parus) est lui plutôt destiné à un plus jeune public. Basé sur la série des jeux Rockman EXE (Megaman Battle Network en France), il peut là encore s'appuyer sur la série animée diffusée sur TF1. L'histoire ressemble assez à une série de type Pokémon où un jeune héros possède des créatures capables de se battre dans le réseau contre des virus, etc...

Megaman Net Warrior 1 Megaman Net Warrior 2 Megaman Net Warrior 3
Azumanga Daioh
de Azuma Kiyohiko (4 volumes parus). Voici donc la première série entrant dans le domaine du purement humoristique. Il ne s'agit pas d'une histoire continue mais de strips de 4 cases (des yonkoma comme on dit là-bas) racontant la vie quotidienne de 6 jeunes filles (enfin 6 archétypes de jeunes filles plutôt) élèves au lycée. Il existe également un animé tiré de cette série.

Azumanga Daioh 1 Azumanga Daioh 2 Azumanga Daioh 3


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Kimi Wa Pet
de Yayoi Ogawa. Là encore, 2 volumes (sur 12, la série est encore en cours). On entre cette fois dans le manga pour jeune femme adulte. L'héroïne, journaliste, découvre un beau jour sur le pas de sa porte un jeune homme complètement perdu qu'elle décide d'héberger à condition qu'il devienne son animal de compagnie...

Kimi Wa Pet 1 Kimi Wa Pet 2 Kimi Wa Pet 3


Le mois d'octobre est lui aussi chargé avec encore 4 nouvelles séries :

666 Satan
de Seishi Kishimoto (10 volumes, série en cours). Dans un monde dangereux, Jio, un jeune garçon dont le rêve est de conquérir le monde, s'allie avec une jeune fille pour parcourir le monde à la recherche de mystérieux artefacts du passé. Bon, comme on peut s'en douter, cette série est un shônen de baston.

666 Satan 1 666 Satan 2 666 Satan 3


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Keishicho 24, les flics de la mort
de Hideki Owada (6 volumes sortis). Un jeune policier débutant découvre avec surprise que son père, ancien policier, faisait en réalité partie d'une brigade spéciale chargée des cas exceptionnels. Il décide alors de suivre les traces de son paternel. Une série policière mais où apparemment priment les enquêtes loufoques.

Keishicho 24 1 Keishicho 24 2 Keishicho 24 3
Nuts
de Haruka Fukushima (4 volumes sortis). L'héroïne est une jeune fille qui rêve de devenir adulte. Elle va en avoir l'occasion lorsqu'elle découvre par hasard des noisettes qui, une fois mangées, la transforment temporairement en une adulte. Mais la vie d'adulte n'est pas des plus simples, surtout quand le voisin est un jeune homme séduisant. Là encore, pas de surprise, on est face à un shôjo pour enfant, même si certains aspects et sous-entendus engagent à en faire une lecture beaucoup plus adulte.

Nuts 1 Nuts 2 Nuts 3
Villa Cosmos
de Taro Achi (scénario) et Yu Yagami (dessin) (3 tomes). Shônen parodique qui se moque des super héros et des clichés associés.

Villa Cosmos 1 Villa Cosmos 2 Villa Cosmos 3


Mais le métier de l'éditeur ne se limite pas à l'édition des manga. La partie marketing est en effet extrêmement importante et Kurokawa compte bien profiter de toute la pratique qu'a Univers Poche dans ce domaine. La stratégie commerciale se développe selon plusieurs axes. Le premier passe par les libraires. D'ici le lancement des séries en septembre divers goodies seront distribués (stickers, marque-page, premiers chapitres des séries). Ensuite, un point fondamental de nos jours est un site web. Celui-ci est désormais accessible (enfin, pas pour les gens utilisant Linux apparemment) et propose pour chaque série quelques pages en Flash (afin d'éviter les problèmes de piratage). Il permettra également de s'inscrire en prévision du lancement de sa version définitive en septembre qui promet apparemment pas mal de nouveautés. Troisième axe, la presse magazine. Kurokawa compte s'associer avec elle en proposant notamment des chapitres encartés dans certains numéros. Enfin, comme dit précédemment, de nombreuses séries sont publiées en parallèle avec des séries animées. Des partenariats entre les deux supports sont donc à prévoir.

En conclusion, que peut-on dire de toute cette présentation ? Tout d'abord, Greg semble avoir à première vue réussi son pari d'éclectisme car une large partie du lectorat devrait pouvoir trouver quelque chose à son goût (on remarquera cependant pour le moment une absence de seinen, mais comme certains éditeurs sont plutôt orientés dans ce domaine, il peut sembler logique que Kurokawa cherche tout d'abord à remplir les secteurs moins occupés). Ensuite on a pu voir une bonne entente entre Kurokawa et sa maison-mère. Avec l'assise financière d'Editis derrière le tout, on peut donc espérer une certaine continuité dans la production. En bref, si il continue tel qu'il s'est annoncé en cette journée, on peut penser que la place de Kurokawa parmi les premiers éditeurs de manga en France est pratiquement assurée.

Manu_fred

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