Le Monde des Ténèbres - Duan et Karim : Partie 2

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« Allons, M. Washington, vous n'avez plus que quelques heures, vous n'avez plus aucune raison de nous cacher quoique ce soit... », hurla l'agent spécial Johnson.

Stephen lui sourit tranquillement.

« Et bien disons qu'avec ce que vous m'avez fait jusque là, si j'avais la moindre idée de ce que vous vouliez entendre, je vous l'aurais déjà dit. »

L'agent Johnson le regarda en baissant ses petites lunettes rondes. Son visage droit et ses yeux froids fixèrent Stephen installé sur son siège sans ciller.

« ... J'oubliais, vous n'avez toujours aucun humour. »

Stephen aurait préféré passer ses dernières minutes avec n'importe qui d'autre qu'avec l'agent Johnson, mais il n'avait aucune chance qu'il le laisse enfin en paix. Il soupira.

« Je suppose qu'on reprend encore une fois depuis le début ? », demanda Stephen d'un ton sarcastique.

La porte de la pièce d'interrogatoire s'ouvrit sur une très belle femme en tailleur gris. Elle avait les cheveux noués de façon complexe et un décolleté à faire pâlir un saint.

« Oui. », dit-elle, « On va tout reprendre depuis le début. Vous, dehors. »

L'agent Johnson sortit sans se faire prier, ce qui étonna énormément Stephen.

« Ecoutez-moi bien M. Washington ! Je ne suis pas Johnson, et vous n'avez que quelques heures. Les informations que vous détenez sont nécessaires à notre agence. », dit-elle en se penchant très outrageusement.

Elle laissa Stephen prendre... l'ampleur de la situation, avant de se relever.

« Par ailleurs, j'ai carte blanche, M. Washington, et j'ai peur que vous n'aimiez pas réellement les moyens à ma disposition. »

Stephen la regarda directement dans les yeux. Il toisa finalement son adversaire.

« Il vous a donc fallu vingt ans, n'est-ce pas, pour finalement me prendre au sérieux. », dit-il.

Elle sourit.

« Quel agent, cette fois ? Smith ? James ? Ou vous avez trouvé quelque chose de plus original. », demanda Stephen, « Est-ce que je dois vous indiquer de suite que je ne vous dirai rien ? »

« Non, je le sais. », dit-elle, « Malheureusement, je n'ai pas le choix... Il va falloir que vous trouviez quelque chose à me donner, et vite. »

« Nouvel Ordre Mondial ? », demanda-t-il.

Elle le regarda, surprise.

« J'ai touché juste... et je suppose que je suis votre première mission. », ajouta Washington avec un sourire.

« Oui, en effet. »

« Il vous faut une réponse sur quoi ? », ajouta-t-il, « Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? »

« Qui sont les autres et où puis-je les trouver ? », demanda la jeune femme.

« Vous savez ce qui arrivera si je réponds à ce type de question ? Ils seront en danger et certainement tué. Douglas n'a que 13 ans aujourd'hui et je ne compte pas le faire disparaître maintenant. », dit Washington.

L'agent s'installa en face de lui.

« Qu'est-ce que vous voulez me faire comprendre ? », demanda-t-elle.

« Souvenez-vous, agent, la première chose que je vous ai demandée, c'est de me dire votre nom. »

« Janny James Williamson. », dit-elle.

« Et bien, Janny, les dossiers dont vous parlez sont tous des gens, des gens qui s'opposent à votre conception de la réalité. Mais vous n'avez pas le droit de les faire disparaître. Aucun droit de les transformer, ni de les tuer. Ils doivent pouvoir vivre avec une autre conception du monde que vous. »

« Nous allons avoir un problème alors, M. Washington. »

« Je crois que vous ne me comprenez pas, je protège ceux que j'aime du mieux que je peux. Ça fait presque vingt ans. Je ne vais pas craquer maintenant, je ne peux pas les trahir. »

« Je vais devoir employer des méthodes que vous n'allez certainement pas apprécier. », dit-elle, « J'aurais préférée que votre vie ne finisse pas comme ça. »

« Ma vie va finir ce soir de toute façon et je vous garantis que je ne dirai rien. »

Il soupira.

« Ils m'ont fait comprendre que vous n'aviez pas le droit de dicter ce que le monde doit devenir. Au début, c'était un sacerdoce, un peu comme devenir un green warrior pour protéger la nature. Malheureusement, ils sont devenus bien plus que cela. »

L'agent Williamson ouvrit le dossier posé devant elle.

« Elisa Mathea, William Gesthammer, Stephen Jastedown, Melinda Goeth, ... », se mit-elle à lire, « Ce sont de ces personnes dont vous parlez. »

« Eux et d'autres, oui. », répondit Washington, « Ils sont ma famille. »

L'agent Williamson regardait au dessus de la tête de Stephen. Celui-ci sourit.

« Vous le voyez, n'est-ce pas ? », dit-il doucement

« Oui. », soupira-t-elle, « Mais ils m'ont assuré qu'ils n'existaient pas, que c'était de la foutaise. »

« Ils se trompent sur beaucoup de choses. », ajouta Washington.

« Alors, c'est vrai. », dit-elle, « Mais pourquoi êtes-vous encore ici ? Pourquoi n'avez-vous pas fui ? »

« Voyons, vous connaissez les gens qui travaillent avec vous, n'est-ce pas ? », répliqua-t-il, « Vous savez exactement de quoi ils sont capables. Si j'avais fui, j'aurais mis en danger chaque personne qui aurait croisé mon chemin. Je préfère mourir rapidement. »

Elle repoussa la chaise et fixa le mur.

« Alors ce serait vous qui aviez raison. »

Elle fit demi-tour.

« Que puis-je faire pour vous ? », demanda-t-elle, « Y a-t-il un moyen? »

« Non. », répondit-il, « Vous ne pouvez rien faire pour moi. Bien que... »

Le silence s'installa, lourdement. Les yeux de Janny et de Stephen restèrent fixes pour quelques secondes.

« Je ferai ça pour vous. », finit-elle par dire.

Elle tira son arme de son holster, l'arma et tira à bout portant.