banniere

Retour

Nels : Histoire d'un mage sans passé : Chapitre 22

- Le principal problème de l'Académie pour vous mesdames, c'est son humidité. Je conseille donc à vos majestés...
Les jours du Grand Conseil étaient enfin là, et la situation devenait de plus en plus drôle. Nous ne recevions pas que des princes et des rois des plus grands Royaumes mais parfois aussi nous avions à recevoir des notables de contrées plus petites, comme les gens de Chilote qui est une dépendance du Royaume des Hauteurs mais située dans une plaine fertile en contrebas des montagnes les plus hautes. Alors que les premiers convois arrivaient, certains de ces notables qui voulaient donner une impression de personnes blasées par le luxe qui les entourait montraient l'étendue de leur bêtise et de leur mépris pour leur propre personnel de maison. Ils étaient venus en famille comme s'ils considéraient l'Académie comme une attraction. Je surveillais l'entrée principale de l'Académie, afin de déceler au plus vite l'éventuelle entrée d'un Sombre déguisé auquel cas toute une procédure avait été mise en place afin non pas de l'affronter directement mais de faire en sorte que ce soit lui qui passe à l'offensive.
Tout en évitant les porteurs des dames de certains notables qui semblaient avoir pris toute leur maison, j'aperçus enfin un visage amical :
- Mon cher Leblis !
- Nels, le Grand Maître !
- Mais que fais-tu là ? Tu ne devrais pas arriver avec le convoi Royal de Lelanide?
- Je viens en éclaireur pour le couple Royal mon cher ami. Une bien belle paire que celle là qui sera annoncée lors du Grand Conseil comme les remplaçants de mon vieux père.
- Ton frère se serait donc marié ?
- Cet idiot a su baratiner son monde pour avoir le pouvoir, mais je t'en parlerai plus tard, je dois apprêter leurs bagages...
Il s'approcha de moi et me dit à l'oreille :
- En tout cas, j'espère bien que nous n'aurons pas à faire la guerre. Mon frère nous mènerait tous à un désastre.

Leblis aurait dû être l'héritier du trône, et je me demandais pour quelles raisons on lui avait préféré son frère qui était réputé moins capable que lui. Bien que les premières fois que nous nous soyons vus, il ne payait pas de mine, il était en fait un gouffre de connaissances que ce soit en magie, en histoire ainsi qu'en stratégie militaire. Il parlait aussi plusieurs langues, il avait tout pour devenir un souverain éclairé. Quels stratagèmes avait donc utilisé son frère pour devenir roi ?
Je continuais ma surveillance, ce qui nécessitait ma concentration au plus haut point. Nous avions mis à l'eau trois navires afin d'amener tout le monde nécessaire au Grand Conseil ainsi que des victuailles en grand nombre pour nourrir tout ce monde avec le faste habituel aux dires de Bardéak. Je savais que Gellus et Angus viendraient proposer de fournir des Armures et de proposer des formations pour les pilotes qui voudraient en bénéficier, et qu'ils arriveraient dans la journée. J'aurai ainsi du monde à voir pendant la journée, tout du moins qui soient plus intéressant qu'une mégère reprochant aux gardes de ne pas l'aider à porter ses sacs tout en tenant son caniche nain en laisse. L'un des gardes étant expert en Rouge, je me demandais comment il faisait pour ne pas transformer "Bichon" en un petit tas fumant de cendres.
Tout en riant avec les gardes, je regardais les divers cortèges qui arrivaient : gardes impériaux des Hauteurs, mages d'autres groupuscules moins importants, Elfes qui venaient à la suite de Leblis... Mon tour de garde allait bientôt s'achever pour me permettre de me reposer pour le lendemain. Verden prendrait le relais, car il n'avait pas l'obligation d'accueillir les membres des grandes cours Royales qui arriveraient le lendemain.
J'étais de retour dans mes appartements quand on frappa à ma porte : il s'agissait de Leblis qui voulait me parler. Il entra rapidement et me demanda de fermer avant de commencer de discuter. Je lui servis un verre de vin doré et nous pûmes nous installer avant qu'il commence ses doléances :
- Nels, tu sais que malgré le fait que je ne soie pas le plus fort j'ai toujours été très volontaire et je suis quelqu'un de droit.
- Je le sais bien ça Leblis, mais ton frère, Lemba, n'est pas non plus un incapable. Qui plus est vous avez quasiment le même âge !
- Mon père a eu deux épouses, c'est pour ça. Ce qui se dit c'est qu'il est meilleur que moi dans plusieurs domaines, ce que je ne démens pas. Cependant si je suis venu à l'Académie c'est bien pour devenir Rri, pour apprendre au service de Lelanide.
- Tu as l'esprit d'abnégation nécessaire, et toutes les qualités. Mais pourquoi la succession a t'elle été modifiée de la sorte ?
- Père a estimé que l'époux d'une Grande Maître serait plus approprié...
- Comment ça ?
- Tu ne sais pas que Naëria est la femme de Lemba désormais ?
- De quoi ?
- Elle était arrivée pour les négociations du Grand Conseil, une semaine après j'ai appris qu'ils se mariaient après. Ensuite, mon frère m'a annoncé que suite à ce mariage, Père avait décidé de lui confier les rênes de Lelanide car il était bien mieux placé que moi, de par son mariage. Le mariage a eu lieu il n'y a que trois semaines...
Leblis me conta alors comment Naëria et Lemba s'arrangèrent pour faire parvenir la nouvelle le plus tard possible à l'Académie, ainsi que la manière dont ils avaient ensuite séduit pour ainsi dire les sages de Lelanide.
- Je sais déjà que Naëria a dû charme Leblis.
- J'imagine bien. Tout le monde parmi les élèves était au courant que vos rapports n'étaient pas simplement des rapports Maître Elève. Cependant quand j'ai essayé de lui en faire la remarque, Naëria me fit remarquer que je manquais peut être de sagesse pour comprendre toute la portée de ses actes.
Le reste de la discussion fut flou pour moi. Lorsque Leblis sortit de mes appartements, je me sentais dans un état second : j'aurais tué la première personne qui m'aurait cherché sans aucune hésitation à ce moment là. Je ne savais pas quoi faire pour apaiser le feu qui ravageait ma poitrine, j'avais l'impression que mon sang s'était mis à bouillir. Dans le feu de l'action, j'étais sorti de mes appartements et je me dirigeais vers la plage. Basaïn était à la porte de sortie, il m'attendait :
- Je pense que c'est une erreur de ne pas t'avoir prévenu.
- Je ne sais pas où est l'erreur, mais je sais que je suis en colère.
Ma nouvelle arme irradiait d'une lumière Noire, me donnant un air sinistre. Basaïn le remarqua et m'entraîna à l'écart, dans un endroit où je ne me ferais pas remarquer par nos invités. Je ne pouvais même pas me retenir, ce qui se traduisit par un nuage d'éclairs dans le ciel, et par le vent violent qui souffla sur l'Académie. Je pus me calmer quelque peu, alors que Basaïn lui espérait que je n'allais pas produire une catastrophe de plus sur l'Académie.
Nous nous sommes ainsi retrouvés dans la salle sous-marine, la mer formerait un excellent bouclier à un accès de fureur. Basaïn semblait peiné de me voir aussi furieux et, étrangement, cela m'affecta. Je pus me calmer au bout de quelques minutes, et Basaïn m'expliqua alors :
- Naëria est loin d'être méchante, elle n'a certainement pas voulu te faire de mal mais elle a son devoir à accomplir et...
- Je ne savais pas que notre devoir passait par le mariage avec un dirigeant, qui plus est, je ne doute pas que Leblis en tant que Roi nous aurait posé plus de problèmes que Lemba, que je ne connais même pas d'ailleurs.
- Ne doute jamais de la valeur de celui que tu ne connais pas Nels.
- Je n'ai pas envie d'être sage ce soir mon ami. Je n'ai envie que de m'abandonner à ma colère.
- Voilà ce que je te propose : reste ici jusque demain, et rejoins nous pour le premier déjeuner officiel. Je te remplacerai auprès de Capac pour la matinée et tu pourras tout de même assurer l'assistance de ta volonté de coopérer.
- Bonne solution. Je vous rejoindrai donc.
- Ne fais pas trop de bêtises, médite et calme-toi, tu iras mieux demain.

Le lendemain, je remontai, j'allai dans mes quartiers prendre ma tenue de cérémonie Noire. Je m'habillai. Je me rendis à la grande salle à manger. Mes actions étaient quasiment automatiques, j'essayais de réfléchir le moins possible afin de ne pas me mettre en colère. J'arrivai dans la grande salle, tout le monde y était quasiment installé. J'allai me mettre à la table des Grands Maîtres, afin de prononcer le fameux discours, et j'entendis en passant :
- Vous avez entendu l'orage hier ? Bichon en a été tout effrayé...
Me retenant de rire, je continuai d'avancer, afin d'atteindre enfin ma place. Tout le monde était assis, j'étais le seul debout, et je me forçai à fixer mon regard sur le dit Bichon afin de ne pas être perturbé lors de ma petite intervention.
- Mes chers amis, soyez les bienvenus à l'Académie. Sachez que nous vous sommes reconnaissants d'être venus, d'avoir répondu à l'invitation pour cette réunion d'importance capitale...
Et blablabla etc., mon discours semblait aussi insipide qu'un repas sans sel, et mon enthousiasme n'était pas au rendez-vous. Je ne m'éternisai pas et je m'assis au son des applaudissements de circonstance, que je ne méritai pas du tout d'ailleurs.
Les premières réunions ne me concernaient pas et avaient lieu l'après midi. Basaïn me demanda alors d'organiser un entraînement de manière à ce que ceux qui ne participeraient pas aux débats de l'après midi aient un aperçu des capacités des élèves de l'Académie. Je demandai alors à une classe de Rouge et à une classe de Bleu de se préparer, nous ferions une sorte de concours du feu contre l'eau. Les spectateurs seraient enchantés de voir ce spectacle à la fois pyrotechnique et aquatique, il me vint même l'idée de leur faire payer un supplément pour celui ci. Dans ma rêverie, je ne prêtais même pas garde aux gens présents et je fus tiré de celle ci quand j'entendis un cri aigu : un des duels avait échappé au contrôle des élèves et une tornade s'était formée, qui grossissait de plus en plus. Je ne savais comment aborder le problème vu que le feu et l'eau mêlés étaient entrés dans une sorte de résonance et les élèves semblaient avoir atteint leurs limites du contrôle. J'en profitai pour leur donner une petite leçon de choses : le feu et l'eau sont opposés mais ne s'annulent pas toujours. Or, si le feu devenait trop fort, ce serait alors une tornade de flammes tandis que si on y mettait trop d'eau, on aurait le droit à un raz de marée. Je leur proposai le gel : ça éteindrait le feu, tout en arrêtant le mouvement de l'eau. Un des élèves me demanda de le faire car la plupart d'entre eux étaient fatigués, je m'exécutai. Une grande colonne de glace s'éleva sur la plage, d'une belle couleur, ce qui provoqua des applaudissements, j'aurais vraiment du faire payer un supplément.
La réunion de l'après midi prit fin et j'allai voir Basaïn qui semblait furieux. Une fois dans ses appartements il se laissa un peu aller :
- Je ne pensais pas qu'ils seraient aussi stupides.
- C'est à dire?
- La plupart semblent penser qu'ils feront le ménage tout seuls. Les pires sont les Lelanidiens.
- Tiens, moi qui pensais que ce cher Lemba était un grand sage...
- Je me doutais bien de son arrogance mais je ne pensais pas qu'il demanderait le commandement des forces alliées en cas de coalition. Les gens de Licht veulent un état major qu'ils commanderaient tandis que les autres rois auraient un rôle de consultation. Il n'y a que Capac qui ait dit quelque chose de censé: il a proposé la mise en place d'une commission qui prendrait en compte les avis de tout le monde avant d'agir.
- Il a dû être mal reçu avec de si bonnes idées.
- Pas besoin de te le faire dire, pour Licht il ne faisait que dire des inepties tendis que pour Lemba les Humains ne savent pas ce qu'est la sagesse.
- Par contre eux savent ce qu'est la loyauté...
- Demain nous aurons à mettre en place quels équipements seront à prévoir...
- Comment cela ? Avec tant de désaccords l'armée est déjà mise en route ?
- Le problème c'est qu'une proposition a déjà été retenue : Le Roi de Lelanide sera le meneur de cette armée, Lemba lui-même. Les autres l'ont accepté par égard à la demande de son père.
- Je vois, je vais en plus me retrouver sous ses ordres...
- Je te conseille de profiter du repas de ce soir pour faire plus ample connaissance, ce sera une sorte de gala. Tous les assistants ont exprimé le désir de connaître le fameux mage qui a survécu à sa propre tempête élémentaire. D'ailleurs, il y a quelqu'un qui souhaite te remercier encore une fois...
On frappa à la porte, il s'agissait d'un des pages de l'Académie qui portait un message pour Basaïn. Lorsque la porte fut fermée, il eut une expression de visage complètement changée :
- Pendant que nous nous amuserons ce soir, il faudra être plus que vigilant : deux de nos élèves ont été retrouvés la gorge tranchée près de notre armurerie.
- La gorge tranchée? Il faut que je voie les cadavres.

Nous nous rendîmes au pas de course à l'infirmerie où les corps des élèves étaient déposés. Ils semblaient n'avoir pas eu le temps de riposter : l'un d'entre eux avait encore son épée dans son fourreau, l'autre élève ne semblait même pas avoir transpiré lors du combat. J'en fis la réflexion à Basaïn qui était effondré : il se sentait coupable de ne pas avoir pu protéger ses élèves au sein même de l'Académie, et nous n'en savions pas plus sur son identité. La forme des blessures me rappelait vaguement quelque chose que j'avais déjà vu auparavant, alors que pour être sur d'égorger la personne du premier coup on a tendance à sabrer sur toute la largeur de la gorge, l'assassin n'avait qu'incisé très précisément au niveau des carotides. Je me rappelai enfin : c'était le même style de combat que Vahirn. En tâtant les côtes des cadavres, je sentis une marque, et des fractures : Vahirn avait dû frapper avec son fourreau, très fort et très vite, afin que sa victime baisse sa garde et pour pouvoir ensuite lui planter son épée dans la gorge.
- Au moins Basaïn, ils n'ont pas souffert...
- C'est moi qui souffre de ne pas avoir pu les protéger. Moi qui t'aie enseigné de ne pas cultiver la vengeance, je veux que le salaud qui a fait ça soit exécuté sans sommation dès que tu le trouveras.
- C'est un honneur pour moi que de venger mes camarades. Cependant, il faut que nous nous montrions vigilants car ce soir au gala qui sait ce qu'on nous prépare. Si un Sombre a pu déjouer notre surveillance et se servir dans une de nos armureries, qui sait combien d'autres sont venus avec lui.

Nous allâmes chacun d'entre nous nous préparer pour la fameuse soirée de gala. Les invités ne sauraient rien de l'incident mais la plupart des élèves décidèrent d'organiser une garde beaucoup plus rapprochée que ce qui se faisait jusque là, étant tous furieux de s'être laissés berner par un ou plusieurs Sombres. Une fois que j'eus fini de m'habiller, je passai tout de même à ma ceinture le ceinturon de mon épée, et en le cachant sous une toge ample de couleur noire, je gardai à mon bras mon diamant, l'arme récupérée dans le Matchu Picchiu.
Les délégués et leurs familles s'étaient parés de leurs plus beaux atouts pour ce dîner haut en couleurs qui s'annonçait fastueux. Les meilleurs vins et mets avaient été préparés pour l'occasion ce qui laissait présager d'un repas succulent : ce fut vraiment dommage pour moi qui n'avait pas du tout l'esprit à rire. Un bras prit le mien, je ne m'y attendais pas et, pensant qu'il s'agissait de Naëria, je repoussai prestement la personne :
- Je ne vous savais pas fâché contre moi, Seigneur Nels.
- Dame Elanor ? Désolé de ma mauvaise attitude envers vous, désolé, dis-je en lui rendant mon bras.
Nous nous dirigeâmes alors vers le buffet des alcools, afin de prendre un verre ensemble. Elle était parée de blanc, un peu comme les fois où je la voyais en train de prendre soin de moi chez elle après que j'aie été blessé par Vahirn. On aurait presque dit que ces deux noms étaient associés et que quand je rencontrais l'un je devais m'attendre à rencontrer l'autre.
- Dame Elanor, je ne savais pas que les questeurs seraient aussi conviés.
- Le questeur chez qui je fais mes classes m'a proposé de l'accompagner car il vient en tant que secrétaire de la délégation de Mithland.
- Comment va votre famille ?
- Tous m'ont demandé de vous faire part de leurs salutations. Mon frère a hâte que vous reveniez encore une fois sous notre toit car comme il l'a dit lui-même : "rien ne vaut un diner quand Nels raconte une jolie histoire".
- Dites-lui qu'il est bien grand pour les histoires...
Pendant la discussion un murmure s'était élevé dans la salle de banquet. Le couple Royal de la maison de Lelanide était en train de faire une entrée triomphale, alors que les Grands Maîtres les saluaient. Basaïn me fit signe d'approcher, afin d'être moi aussi présenté à l'illustre Roi, et à son épouse. Je m'étais approché avec Elanor, en lui proposant d'être présentée au couple Royal chose qui la rendit particulièrement nerveuse. Une fois devant le fameux couple, je fis une courbette suffisamment ample pour toucher le sol avec mon front si l'on peut dire.
- Maître Nels, je suppose ?, dit l'Elfe d'un ton assez hautain.
- C'est bien moi, sans aucun doute, je peux vous l'assurer, dis-je alors en le fixant dans les yeux.
- Vous connaissez sans doute mon épouse qui est Grand Maître de l'Académie.
- Bien évidemment, je ne peux que me souvenir d'une si grande Maîtresse.
Que de mondanité, que de mépris dans l'attitude envers les Humains qui le servaient aux divers buffets, envers les rois des petites contrées, envers certains mages qui étaient là et qui avaient plus l'habitude de vivre en ascètes que de plonger dans le luxe. C'est là que l'on note la classe d'une personne : dans sa faculté même si elle est supérieure à faire en sorte que son interlocuteur se sente bien. Tout en parlant avec le Roi, je gardais à mon côté Elanor qui malgré son manque de sang royal se montrait d'une classe inouïe, étant appréciée chaque fois que nous entamions une discussion avec qui que ce soit, et ce tout au long de la soirée.
Le repas était servi sur une terrasse qui avait vue sur la plage d'entraînement, là où les élèves de Bleu et de Rouge avaient offert le spectacle de leur pouvoir pour le plus grand plaisir des assistants. D'ailleurs Elanor me le fit remarquer :
- Vous avez fait du bon travail en gelant cette colonne, mais j'avais tout de même peur que vous ne détruisiez tout sur votre passage, avec une colonne de lumière...
- Vous eussiez été là pour me soigner ensuite, sans aucun problème.
- Vous êtes de bien meilleure humeur dites-moi que tout à l'heure quand vous avez failli me mettre au sol alors que je vous prenais le bras, je vous préfère ainsi...
C'est là que je vis cet homme que j'avais croisé au cours de quelques rondes effectuées, il paraissait vieux et portait toujours un capuchon sur la tête, mais il se tenait désormais étrangement droit et était bien plus grand que ce qu'il paraissait être, trop grand...
- Vahirn, tu es démasqué, criais-je.
Il repoussa son capuchon, emporté par sa haine envers l'Académie et pour moi, celui qui avait détruit ce qu'il avait mis tant de temps à construire dans la ville de Mithland, et qui avait tué ses troupes. Il se mit à hurler :
- Tu ne pourras pas m'arrêter, tu n'es pas assez fort face à moi qui suis disciple d'Alarkhan, le Sombre Suprême.
- Détrompe-toi, Vahirn, tu es déjà mort à l'heure qu'il est.
Il sortit de son manteau la même orbe Noire dont il avait fait usage pour résister à la tornade lumineuse, je n'eus pas le choix et utilisai l'arme de mon bras gauche en faisant déferler sur lui une rafale de vent. Celle ci eut le bon goût de l'envoyer sur la plage en contrebas, un terrain où nous serions à notre aise pour un duel qui nul doute verrait la mort de l'un d'entre nous. Je sautais depuis la terrasse et me retrouvai enfin devant ce Sombre. L'épée à la main, je m'avançai vers lui et lui dis :
-Je suis prêt.

Nels

Précédent - Suivant