Dipsy au pays des ... : Episode 11

Bong !... L'homme passe doucement la tête par la porte ouverte. Ce qu'il voit semble lui faire plaisir : un lapin qui s'enfuit et un petit homme assis par terre face à un arbre, qui se pince le nez et se frotte le front. L'homme sourit et pense : "Ca à beau être un rêve, je ne comprenais pas comment il faisait pour ne pas se ramasser. Là ça va mieux."
Puis il prend un air plus sérieux et plus préoccupé. Il se pince. "Aie ! Ben merde alors..."
"Grrr..." Un gros chien grogne derrière lui. Il a pas l'air commode. En passant il ne peut s'empêcher de remarquer une espèce de géant étendu par terre avec un pied dans l'oreille.
"Grrr..." Le chien le ramène à sa première préoccupation sans ménagement. Il s'approche, se prépare à sauter...
"Spike !" Et s'arrête net, l'air un peu penaud. C'est le petit homme qui a hurlé.
"Ah ! C'est beaucoup plus facile là ! Trouillard va ! Quand je vais raconter à Cerbère tes exploits on va voir si tu feras autant le malin ! "
Le chien se couche et se met les pattes sur les yeux.
"Cache-toi, oui !" lui lance le petit homme.
"Excusez-le monsieur mais il est un peu sur les nerfs pour le coup, à cause du gros là qu'a voulu le manger. Vous venez d'où ? Je vous ai pas vu arriver..."
L'homme réalise qu'on vient de lui poser une question, à lui, et qu'on attend une réponse.
"- Euh... De la porte là.
- Quelle porte ?
- Celle l... ben... Elle est plus là..."
Le petit homme éclate de rire.
"- Alors vous aussi vous avez des problèmes avec les lapins. Depuis combien de temps ils jouent à vous envoyer de monde en monde ?
- Aucune idée, j'ai perdu le compte des jours."
La réponse est venue toute seule. L'homme s'en étonne mais la discussion se fait naturellement maintenant.
"- Quel est ton nom ?
- Johan.
- Dipsy, enchanté. Lui c'est Spike. Et il faut retrouver les autres.
- Les autres... chiens ?
- Non. Pas tous. Allons-y maintenant. Je vous propose de venir avec nous Johan, les plus grands groupes occupent plus de place alors on devrait les retrouver plus facilement.
- Les lapins ? C'est une bande d'hommes qui font des farces ?
- Ben non, ce sont des lapins. D'après ce que j'ai compris, ils essaient de prendre le contrôle du monde dont ils sont originaires. Vous ne les avez jamais rencontrés ?
- Euh... Je ne crois pas... Les seuls lapins que j'ai croisés en général je les ai mangés.
- Ca commence toujours comme ça. Moi c'était un ragoût.
- Je veux dire, des lapins qui dirigent le monde j'ai du mal à...
PLOP...
Le géant vient de se sortir le pied de l'oreille, les compagnons d'infortune se retournent lentement vers lui pour le regarder se relever progressivement. Sans rien dire, ils se retournent à nouveau et courent.
Dipsy est plus petit que Johan mais il court pourtant plus vite. Ce dernier s'en inquiète un peu, d'autant qu'il fatigue déjà. Les citadins ne font pas toujours de sport et lui n'en a toujours pas fait.
"A... Attends... s'il ... te ... plaît..."
Dipsy s'arrête. Spike, qui avait pris de l'avance, s'arrête aussi puis revient à sa hauteur. Ils attendent Johan qui finit par les rejoindre péniblement. Quand il arrive enfin, Dipsy le regarde mieux de la tête aux pieds.
"- Tu serais pas mage des fois ?
- Mage ? Tu veux dire... magicien ?
- Ben oui. Vous appelez ça autrement chez toi ?
- Pas vraiment, seulement ils n'existent pas. Et... c'est si déshonorant que tu me tutoies si je suis un mage ?
- Ce n'est pas ça, mais ta façon de courir... Tu n'es pas un noble, nous sommes donc à égalité. Et je ne te conseille pas de parler de taille si les petits hommes non plus n'existent pas chez toi. Spike peut être susceptible à ce sujet.
- D'accord...
- Avançons, il ne faudrait pas qu'il nous rattrape. Il avait l'air d'avoir très faim tout à l'heure.
- En parlant de ça, c'était quoi au juste ?
- Un simple géant. Y'a rien dans ton monde ou quoi ?
- Euh... juste des hommes... et des animaux, quelques animaux oui. Et pas de magie, rien de surnaturel. Y'a des elfes aussi ici ?
- ... Bien sûr oui... J'ai du mal à concevoir ton monde. Il défit toutes les lois de la logique. Je ne vois pas non plus ce que tu appelles "surnaturel". Je suis heureux d'être né dans le mien de monde.
- Ben moi aussi...
- Ben non ! Tu viens de me dire que tu viens d'un autre !
- C'est pas ce que j'ai dit.
- Tu es né ici ?
- Je suis né dans mon monde et j'en suis heureux
- Tu pouvais pas le dire tout de suite... C'est pas tout mais faut y aller.
- Où ?
- On verra. Je me demande s'ils choisissent où ils nous envoient ou s'ils s'en fichent. Ou même s'ils font ça de manière aléatoirement contrôlée tu vois. Peut-être même que..."
ZAP...

Le géant a faim, mais il ne les retrouvera pas. Ils ne sont plus vraiment à sa portée...