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La Grande Punition : Introduction

"Où le lecteur fait connaissance
avec le héros, les méchants
et ceux qui se trouvent entre les deux."

--- Alors que le monde touchait à sa fin, il trouva une ultime punition, rien ne recommencerait aussi simplement. Alors que la Babel des esprits prouve que l'unité est aussi le pire des méfaits. ---
Codex Maleficarum - L'avènement du nouveau monde



1-

Sid courait dans un champ de fleurs, à en perdre haleine, dans le vent du matin. C'était un bel été, chaud, propre et sec. Différent de ceux qui avaient eu lieu avant. Différent ? Bien sûr, il y avait le soleil, qui était revenu, il y avait aussi l'odeur nauséabonde qui s'était dissipée. Les corps avaient finalement disparu, bien sûr, après 30 ans de ce traitement, il n'en restait qu'un peu de poussière âcre volant au gré du vent quand celui-ci se faisait trop présent. C'était une forme de recommencement. Pourtant, il y avait des choses qui n'avaient pas changé, des choses qui étaient perdues à jamais. Des choses bien moins palpables que la douceur de la lumière jaune d'un 8h15 au mois d'août, ou encore l'odeur des fleurs qui poussent tranquillement, comme à chaque saison, sur les champs immenses laissés sur notre terre par la Grande Punition. Des choses que l'on nommait, dans un temps si lointain et pourtant si proche, Liberté, Egalité, Fraternité.

Il courait donc, pas avec un sourire sur les lèvres comme tous les enfants devraient avoir. Lui, il courait pour sa vie. Le bruit qui provenait de loin derrière lui, faisait monter dans son coeur déjà au galop une terreur si sourde qu'il ne savait même plus réellement ce qu'il faisait. Il savait simplement qu'il fallait qu'il coure maintenant et sans penser parce qu'il abandonnerait forcément s'il pensait. Ce bruit derrière lui était la preuve qu'ils arrivaient, ceux de l'Inquisition. Et il savait aussi qu'ils n'auraient certainement aucune pitié pour un enfant comme lui. La Grande Punition l'avait aussi puni, elle l'avait fait différent, comme sa soeur, enlevée, comme sa mère, morte de cette terrible chose qu'étaient les Stigmates. Son père avait bien tenté de le sauver, de les sauver tous, mais même toutes les heures qu'il avait passé à étudier n'avaient pas sauvé leur mère, toutes les forces qu'il avait déployé pour affronter l'obscurantisme n'avaient pas suffi à les empêcher d'enlever Cillia et tous les mots qu'il avait prononcés, n'avaient pas réussi à le sauver, lui.

Mais même en courant, ce bruit derrière lui annonçait qu'il avait déjà perdu, c'était des véhicules à moteur, des motos pour être précis, les Etalons d'Acier. Les pires choses qu'on avait créées après le Cataclysme. Ces choses et leurs pilotes étaient capables de passer n'importe où, de trouver n'importe qui et surtout de le mettre dans une situation qui ne pouvait vouloir dire que la mort. Il avait été condamné, à l'instant où les Inquisiteurs avaient vu la Marque sur son corps. Il serait exécuté. Ça aurait été rapide et sans douleur, s'il s'était laissé faire. Mais il s'était échappé, et maintenant, il fallait courir, plus vite encore pour leur échapper.

Il ne voyait presque plus. C'était dû à la Question... Ils n'avaient même pas posé de question, ils l'avaient simplement battu, juste pour le plaisir. Lorsqu'il heurta quelque chose de métallique et se retrouva au sol, il se demanda ce que ça pouvait être. Après quelques secondes, il pensait encore qu'il avait réussi à trouver le seul résidu de civilisation à des kilomètres à la ronde, et qu'il s'était, par pur hasard, frappé violemment la tête contre. Lorsque la chose bougea, il eut un moment de terreur, si violent qu'il tenta de ramper pour échapper à l'inévitable.

« Reste au sol. », dit la chose.

Il lui sembla qu'elle venait d'étendre un bras démesuré, qu'elle allongeait celui-ci pour le pointer droit devant elle d'abord massif, puis de plus en plus long et fin pour finir par une main presque rectangulaire. Il était à moitié étourdi, incapable d'identifier les images qu'il voyait, jusqu'à ce que...

BANG BANG

Nehwon

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