Finntroll - Jaktens Tid : 2 Description

Finntroll est l'inventeur du humppa black metal. Des cerveaux obscurs de quelques trolls lapons perdus dans le grand nord, il est sorti ce groupe, qui signe là son deuxième album. Finntroll occupe une place à part dans la galaxie black metal, car il s'agit d'un style unique. Le croisement entre harmonies, folklore et chant suédois est très prenant. Une musique unique au monde.
Jaktens Tid est le deuxième album de Finntroll et probablement l'un des meilleurs. En fait, je pense même qu'il s'agit de l'album qui présente même ce qu'est l'essence de Finntroll. Le chanteur original du groupe donne sa pleine mesure et, franchement, il me semble qu'il s'agit de l'apogée de Finntroll (première version tout du moins). L'album est encore plus festif que Midnattens Widunder, conservant le côté joyeux et folklorique, au détriment du sombre. La technique musicale est réellement de très haut niveau. Jaktens Tid est un album à se procurer pour découvrir le black metal folklorique et plonger dans la fraîcheur et la gaieté de nos amis finlandais.

1. Krig (4/5)
Comme pour l'album précédent, on commence calmement. L'introduction reste quand même d'un calibre élevé. Le jeu des percussions laisse présager le meilleur (ou le pire ?) pour la suite de l'album. Ca monte en puissance, on croirait une ouverture de bataille. Les trolls sont là, qu'on se le dise.

2. Födosagan (4/5)
Enchaînement immédiat après l'intro. Le rythme se fait de suite sentir, le chanteur nous prouve qu'il n'a rien perdu de son talent. L'ensemble basse/batterie donne sa pleine mesure. A partir du milieu du morceau, le clavier (et un harmonica ?) adoucit l'ensemble sans réduire le rythme, jusqu'à une véritable symphonie à laquelle on ne s'attendait pas. Le final reprend sur le même rythme, un côté festif en plus. L'album est lancé sur d'excellentes bases.

3. Slaget vid Blodsälv (6/5)
LE chef d'oeuvre de l'album. Parmi l'ensemble de morceaux d'excellente qualité, celui-ci se démarque par sa qualité, son rythme et son ensemble harmonique. Un véritable assaut trollesque qui prend aux tripes. La batterie donne un rythme électro, les guitares accompagnent admirablement et le clavier... Mon dieu, ce clavier au milieu, quel bonheur. Et que dire des choeurs qui soutiennent la mélodie sans jamais piquer la vedette au chanteur, auteur d'une performance formidable. Définitivement l'un des meilleurs morceaux de Finntroll. A écouter si vous voulez faire découvrir à un ami. Mais attention, vous risquez de tomber amoureux des fous finlandais ;).

4. Skogens Hämnd (4/5)
Un morceau de clavier pour lancer la machine. Et un véritable festival du chanteur et des guitares. En bref, le digne suivant de Slaget vid Blodsälv. Le même rythme, des mélodies similaires et les mêmes trolls. Moins symphonique à mon goût, mais plus brutal. La fin semble même accélérer un peu (si, c'est possible) pour un final explosif et festif à souhait.

5. Jaktens Tid (5/5)
Mais, mais, c'est bien un chant tyrolien que j'entends là ? L'un des morceaux les plus folkloriques de l'album, faisant la part belle à la batterie et aux cuivres. Quant à la performance du chanteur (oui, je me répète), mais quel talent. Le mix avec les chants tyroliens fait de notre troll un voyageur des montages européennes. Au final, un excellent morceau, très atypique.

6. Bakom Varje Fura (4/5)
Une instrumentale au clavier proposant une symphonie épique et rythmée. On a l'impression d'entendre le troll gambader discrètement dans les sous-bois. Un entracte bienvenu avant les prochains assauts trollesques de nos amis finlandais.

7. Kitteldags (5/5)
Et on reprend avec rythme et du coeur s'il vous plait. Dès les premiers accords, la symphonie prend aux tripes. On ne peut s'empêcher de battre la mesure dans ce morceau. Il me semble même entendre un chaudron bouillir au milieu du morceau. En clair, court, mais intense.

8. Krigsmjöd (3/5)
Un morceau plus basique, plus conventionnel à mon goût. Même si les instrumentales au milieu rattrapent énormément, elles tombent un peu comme un cheveu sur la soupe (ou sur le chaudron du morceau précédent). En bref, je trouve ce morceau moins structuré que les autres, manquant d'une trame précise. C'est franchement dommage de ne pas avoir enchaîner les instrumentales. Sûrement le morceau où je suis le moins satisfait du chanteur.

9. VargTimmen (3/5)
Hop, on retrouve nos tyroliens. La vocalise est vraiment bonne, et le morceau tape fort. La batterie donne le ton à une beuverie de trolls. Le rythme est rapide, saccadé. On reste néanmoins dans la lignée du morceau précédent, plus structuré, mais pas transcendant non plus. En bref, un morceau bon, mais sans plus.

10. Kyrkovisan (4/5)
Ouah... un chant grégorien ? Mais ils nous feront tout ces joyeux trolls. A moins qu'ils soient venus saccager une église. La batterie est un prélude à la dévastation. Si vous vous souvenez de Bastuvisan (Midnattens Widunder), c'est le même principe. Quelques secondes de calme avant un déchaînement musical d'une intensité remarquable.

11. Den Hornkrönte Konungen (4/5)
Un bon morceau où une mélodie (flûte ?) recouvre épisodiquement les guitares et la basse. La symphonie reste prenante, on bat le rythme d'un hochement de tête. L'harmonique du morceau est vraiment très bien structurée par contre. Le seul regret est qu'on n'entend pas assez la douce mélodie à mon goût. Enfin, un final de batterie à couper le souffle.

12. Aldhissla (5/5)
Un morceau en rupture avec le reste de l'album. Les trolls se font câlins, plus doux, plus aérien. Une composition talentueuse, bien servie en introduction par quelques chants tyroliens, suivis d'un rythme plus marqué, plus festif. Le plus long morceau de l'album, qui ne s'essouffle jamais tout au long de ses 6'27''. Chaque reprise se mixe d'un nouveau composant instrumental ou vocal qui la renouvelle complètement. Une symphonie épique, en constante évolution, en prélude au dernier morceau de l'album.

13. Tomhet och Tystnad Härska (4/5)
Moment de béatitude. Nos trolls se sont-ils calmés ? Malheureux, ne réveillez pas le troll qui dort. Alors que la symphonie est très envoûtante, apaisante même, les trolls ne dorment que d'un oeil. Le réveil est lent, puis s'accélère au fur et à mesure que les instruments se rajoutent à l'harmonie. Les chants de trolls, les cuivres, les claviers et la basse reviennent se mixer pour un final de près de deux minutes qui conclut en apothéose un album de toute beauté.