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Interviews : Interview F-ocube pour le fanzine Furyo

Fanzine Furyo


Interview réalisée lors de Chibi Japan Expo 2007, le samedi 2 novembre 2007 (voir les photos des défilés de cosplay).

A l'occasion de Chibi Japan Expo 2007, nous nous sommes penchés sur le monde du fanzinat français. Nous avons rencontré F-ocube, un des membres fondateurs du fanzine Furyo. L'occasion de découvrir Furyo et son fonctionnement.

yadana, pour TSD : Est-ce que tu peux rapidement présenter ton fanzine, Furyo, expliquer l'origine de ce nom ?

Furyo 0F-ocube : Furyo, c'est un fanzine qui est né quand j'étais étudiant en deuxième année de graphisme à LISAA à Rennes. J'ai rencontré Myriam, alias Aile-M. et Yogan, deux dessinateurs du fanzine (on était même cinq avant, il y en a deux qui ont lâché l'affaire un peu plus tard), et, comme à l'époque le manga n'était pas aussi développé, et qu'on avait tous les trois la même passion, on a décidé de faire nos propres bandes dessinées façon manga. C'était assez mal vu à l'époque, c'était pas développé comme maintenant, donc on a profité du fanzinat pour pouvoir montrer nos dessins. Moi, j'avais comme but de faire un mini Shônen Jump, avec des trucs très marqués shônen, et comme Myriam était assez branchée aussi, ça collait bien. Mais après, il fallait d'autres gens, d'autres styles dans le fanzine ; c'est pour ça qu'on a rassemblé d'autres personnes qui aimaient bien le manga, mais avec des influences plus franco-belges. Donc au final, on a créé Furyo. Comme je peux faire du manga mais aussi des comic strips ou dessiner plus dans un style franco-belge, j'ai pris exemple sur un fanzine qui existait à l'époque. Je crois que c'était Dream On. Philippe Cardona y faisait une BD sérieuse et il y avait des petits strips comiques. J'ai repris la même structure pour faire mon fanzine, en faisant des strips comiques qui ponctuent chaque chapitre de l'histoire.

Comment ça fonctionne, comment c'est organisé, et comment de nouveaux membres peuvent participer ?

En général, c'est en fonction de nos sensibilités artistiques, pour ainsi dire. Si on voit que le type rentre bien dans le moule du fanzine, on lui dit « bah écoute, ça serait cool si tu pouvais dessiner dans notre fanzine ». Par exemple, le dernier à qui j'ai demandé de rejoindre le groupe, s'appelle Tadjah (son pseudo, c'est T.Hart). Il a un style très très shônen, qui colle parfaitement à Furyo. Donc je lui ai dit « tu dessines bien, ça te dirait pas de faire du fanzinat avant de passer pro ? », et il me dit « bah ouais, pourquoi pas ». Comme il a une cadence de malade, il a fait 60 pages en un ou deux mois. J'ai publié un peu de sa BD dans le fanzine, et maintenant il a signé chez Kami [Lorkahn, ndlr].

Donc en fait, le but pour certains, c'est de passer pro...

Alors à la base, c'était ça, et puis au final, quand je suis sorti de l'école de graphisme, j'ai tout de suite travaillé dans le domaine de l'édition de manga, donc je n'ai pas vraiment eu le temps de développer ce que j'avais commencé avec Furyo ou même de proposer des projets à des éditeurs. En fait, j'ai pas eu le temps de m'atteler à la tâche, parce que c'est quelque chose qui se prépare. En traînant dans le milieu de l'édition, notamment chez Delcourt, j'ai compris la mentalité des gens qui travaillent là-dedans, et c'est pour ça que j'ai pris un peu de recul par rapport à tout ça. Je veux toujours être édité, je vais quand même essayer de faire un truc je pense, mais je suis beaucoup plus méfiant maintenant que je sais qu'ils refusent à tour de bras des tonnes de projets. Je sais comment ça fonctionne, j'ai déjà posé des questions...

Du coup, tu peux donner des conseils à des gens qui veulent se lancer...

Furyo 2Tout à fait. Y a des gens que j'ai pas mal conseillés, pour qu'ils choisissent bien l'éditeur avec lequel ils veulent travailler, pour qu'ils ne se fassent pas exploiter et pour qu'ils travaillent dans de bonnes conditions.

On va revenir plus sur le fanzine, donc on a parlé des influences tout à l'heure, des précisions ?

Alors, les influences... De manière générale quand j'ai commencé à dessiner, c'était surtout du manga de furyo, d'où le titre du fanzine, donc le shônen manga plutôt axé castagne entre lycéens. Ensuite, quand j'ai commencé à faire le fanzine, on a découvert One Piece. On a tous les deux (Aile-M et moi) été fans de la série quand elle est sortie en France. Pour moi, c'était une vraie révélation, parce que c'était vraiment ce que je recherchais, c'est-à-dire un shônen manga de la qualité de Dragon Ball, avec des influences occidentales. Et cette espèce de synthèse, c'était exactement ce que je recherchais, ce que je voulais lire en fait. C'est pour ça que j'adore One Piece et que c'est une grosse influence pour moi.

Qu'est-ce que tu recherches en participant à un fanzine ?

La possibilité de m'exprimer librement sans la contrainte du milieu éditorial. On peut faire n'importe quoi dans le fanzine, on peut virer dans le doujinshi bizarre si on veut. On peut se permettre n'importe quoi, alors que dans l'édition tu fais forcément ce qu'on te dit, parce que t'es payé pour.

Furyo a un site [www.furyo-fanzine.com]. Tu peux expliquer ce qu'il y a sur ce site par rapport à ce que vous proposez en convention ?

Alors sur le site c'est surtout des previews, il y a quelques planches de ce qu'il y a dans le fanzine, des explications des histoires, des résumés aussi, mais c'est juste de la prévisualisation. Si on veut vraiment voir tout ce qu'il y a dans le fanzine, il faut se le procurer. Le seul endroit où on peut diffuser notre fanzine c'est en convention, et on en fait trois ou quatre par an. Les conventions sont le moyen de vendre le fanzine, et on doit tirer à peu près 250 exemplaires de chaque numéro.

Comment se passe la création d'un numéro ?

Alors en général, chacun fait sa tambouille dans son coin, chacun fait ses planches. Y a une deadline, on dit « tel jour on doit rendre les planches », et c'est moi qui m'occupe de la maquette une fois que j'ai toutes les planches. Je corrige les fautes et tout.

Est-ce qu'au sein d'un même numéro vous avez un thème commun, ou chacun fait son histoire ?

Alors, comme c'est du fanzine justement, tout le monde est libre de faire ce qu'il veut. C'est juste un regroupement de gens qui ont la même affinité. Donc après, ils peuvent vraiment faire ce qu'ils veulent. Si jamais c'est vraiment trop pourri, éventuellement on peut dire « ouais, mais bon, voilà quoi. » (rires). On peut discuter, mais en général c'est super libre, tu fais ce que tu veux.

Donc après, ça passe chez un imprimeur...

Oui, j'ai réussi à trouver un imprimeur qui nous faisait des prix presque corrects pour très peu de numéros tirés. J'ai fait un tour en province pour le trouver, c'est exorbitant à Paris.

Le seul moyen de se faire connaître, c'est le site, le bouche à oreille, les conventions...

Alors, quand je peux, j'essaie éventuellement de balancer des liens sur certains forums pour que les gens puissent voir et être attirés, peut-être faire un tour sur le site du fanzine. Je pense qu'internet est un bon moyen de se faire connaître. Là pour le doujinshi, je compte balancer des pages, pas forcément en intégralité, parce qu'après y a plus d'intérêt à l'acheter, mais par exemple balancer la première page et mettre « A suivre », pour donner un aperçu de l'ambiance, pour que les gens se disent après « ouais c'est cool, j'ai envie de lire la suite », ou « j'ai bien envie de l'acheter pour voir s'il y a des autres BD après. ». Par exemple sur un forum Naruto, je vais peut-être balancer une page sur Naruto, justement, vu que c'est des trucs sur le spoil en général.

extrait

En plus, ça les botte bien les gens sur ces forums. Ça parle vachement aux gens qui lisent des scans, qui lisent la prépublication japonaise des manga, parce qu'il y a beaucoup de références à des trucs qui se passent dans des volumes qui ne sont pas encore sortis en France. Bon, je mets un indice de spoil quand même, je mets le numéro du volume et un petit personnage qui fait la grimace, et comme je suis pas un salopard quand même, je préviens que si vous avez pas lu le volume 27, faut sauter le passage. Bon par contre, sur Death Note je crois que tout ce que j'ai fait comme gags c'est dans la publication française donc y a pas de spoil, je raconte rien. Pour Bleach et Naruto c'est autre chose, là je me suis lâché (rires). Je sais que ça encourage à lire sur internet, mais je sais aussi que les vrais fans lisent puis achètent. C'est ce que je fais d'ailleurs, j'aime tellement ces séries-là que je suis la publication chapitre par chapitre, quasiment au rythme japonais, pour avoir ma dose, et une fois qu'il sort, j'achète la VF et des fois j'achète même la VO. Tu vois, j'en donne de l'argent (rires).

Niveau popularité, tu penses que vous avez fait pas mal de chemin depuis le lancement ?

Oui, je pense. Au début, y a des gens qui se baladent, qui découvrent, et après y a des gens qui viennent directement à ton stand, qui te cherchent. C'est quand même un signe qu'on commence à être un peu reconnus. Et puis Myriam a fait un site perso avec tous ses dessins, et elle a pas mal de visites.

Maintenant, par rapport au tout début du fanzine où le manga n'était pas très connu, le but de départ est un petit peu atteint.

Quelque part oui, le but a été atteint, mais en même temps, ce qui est bien dans le fanzine, c'est que ça permet de s'exprimer librement. Par exemple, moi, j'ai envie de faire du doujinshi trash sur le manga, je le fais, et le fanzine ça permet de le faire. Ça coûte pas grand-chose, au final c'est quelques feuilles agrafées avec des dessins et je peux distribuer ça comme je veux.

Une question un peu plus technique par rapport à la création d'un strip dans le fanzine : comment l'idée te vient, et combien de temps prend la création d'un strip ?

Généralement, le moteur de création, c'est les délires avec mes potes. Quand on parle des manga en général, on rigole, je garde l'idée dans un coin de ma tête, et je me dis « celui-là je vais le développer dans un petit truc pour le boulot ». Je note l'idée générale, le gag en gros, par exemple Light Yagami (Death Note) qui torture des insectes, et après je cherche comment l'utiliser dans un strip. En général, je fais un truc autour d'une situation qui me fait beaucoup rire. C'est pareil pour les strips que je fais sur Akata. J'essaie de faire un strip de quatre cases, ce qui est assez dur quand même. Le yonkoma, c'est quatre cases, c'est le style japonais et c'est vachement précis ; y a genre intro, développement, chute, un truc comme ça, c'est vachement réglé. Faut que ta case soit comme ça, comme ça, que la quatrième soit la conclusion, et ça doit faire rire. C'est super balaise en fait. Et moi, le strip je le fais dans le sens horizontal, donc je dois raisonner pareil, sauf que je prends plus de liberté pour les cadrages et tout. Dans le doujinshi, j'ai fait des yonkoma, je me suis essayé au truc, c'est assez dur en fait. Pour les gags, une fois que j'ai l'idée, en général je ne fais pas de préparation. Pour la bande dessinée plus sérieuse que je fais dans Furyo, qui ressemble concrètement à du shônen, le découpage est soigné, je fais la case, mon crayonné. Pour les strips non, j'ai mon idée, je me lâche. Y a pas de préparation, je dessine et j'essaie de faire une case marrante à chaque fois.

On va revenir aux conventions. Qu'est-ce que vous proposez en convention, toi et tes camarades, et qu'est-ce qui plaît le plus ?

Furyo 3Pour alimenter l'asso, on fait pas mal de fanarts parce que ça se vend très bien. On a un peu suivi la tendance doujinshi japonais, qui est à 90 % fait de fanarts, ça attire les otaku et les fans de japanime. Quand ils viennent en convention, ils recherchent des choses qui concernent les personnages qu'ils aiment. Etant fan de fanarts, je me suis dit que ça plairait forcément aux autres. J'achète facilement un fanart d'un personnage que j'adore. Si je tombe sur un Bon-chan (mister 2) dans One Piece par exemple, je vais l'acheter, parce que je suis fan de ce personnage et j'aime bien avoir des produits dérivés originaux, pas forcément des trucs faits par des professionnels ou du mainstream. Le doujin japonais, c'est un truc à tirage limité, vendu par des amateurs. On n'en est pas à ce niveau-là en France, mais bon.
Donc, moi j'ai fait des fanarts à la façon SD, Myriam a fait des personnages de Naruto un peu en SD aussi. On fait surtout des personnages qu'on aime bien, en général on s'emmerde pas à dessiner les personnages qu'on n'aime pas. C'est la base même du fanart, au final on ne fait que les persos qu'on aime, et pour les posters et les illustrations c'est pareil. Jamais on s'amusera à faire un perso parce qu'il est populaire alors qu'on ne l'aime pas.

A la base, le fanzine, c'est pour se faire plaisir après tout.

Exactement, si on ne se fait pas plaisir, ça ne sert à rien. Donc au final, on fait que des persos qu'on aime bien. Moi j'essaie de faire des petits SD de One Piece, ou des personnages avec un style plus sérieux pour des posters. Myriam ne dessine plus trop en ce moment parce qu'elle travaille beaucoup, mais pendant une longue période elle a fait beaucoup de personnages qu'elle aime bien de Naruto, de Bleach etc. à sa façon.

Donc sur le stand on va trouver des cartes postales, des badges...

Alors y a des cartes postales, des badges, des petites cartes découpées, des petits formats, des grands formats, des posters brillants, des posters mats, des posters de moins bonne qualité et des posters de meilleure qualité. A une époque, on a fait des mugs à très peu d'exemplaires, moi-même j'en achète (je les collectionne). Certains en font encore parce que certains sites permettent d'imprimer sur des mugs. On les vendait, mais c'était pas le truc sur lequel les gens sautaient en premier.

J'ai vu qu'il y avait beaucoup de stands qui vendaient des badges, ça marche bien ?

Oui, à Japan Expo, les gens se sont rués sur les badges, c'était la folie. Chez les jeunes, ça marche vachement bien les badges. Tout à l'heure, y a un gamin qui est passé qui disait qu'il se faisait voler ses badges à la récré sur son sac, ils s'arrachent les badges et tout (rires). Y a des gens qui reviennent parce qu'ils les cassent et donc ils en rachètent.

L'accueil du public est donc très favorable maintenant.

Alors, je ne parle pas de cette convention parce que là les gens sont beaucoup moins réceptifs, tout ce qui est fanzine, cartes et tout ça, ça se vend mais c'est pas terrible. Par contre à Japan Expo, ils sont motivés. J'ai vendu 175 doujinshi à Japan Expo. En plus le premier jour, y en a qui l'ont lu, après ils ont dit « ouah c'est génial, achète-le », ils sont revenus à quatre pour l'acheter. C'était génial parce que c'est ce que j'attends ; comme je vends qu'en convention, qu'ils en parlent, c'est bien.

Qu'est-ce que tu vois comme différence au niveau du public et de l'ambiance entre Japan Expo et Chibi ?

Bah moi je reprocherais le fait que c'est un peu trop proche de Japan Expo, que ce n'est pas vraiment une période où les gens ont forcément envie de dépenser, d'acheter des choses. Je pense que quatre mois c'est un peu tôt pour refaire une convention comme Japan Expo.

Et le mix avec du fantastique, qu'est-ce que tu en penses ?

Ça c'est très bien, ça agrandit et ça permet de voir d'autres trucs. Globalement, c'est positif, mais c'est un peu trop proche de Japan Expo. Et ce que je reprocherais aussi, c'est qu'il n'y a pas assez d'activités pour les gens : ils payent, ils rentrent et après ils ont obligés de repayer derrière, y a pas beaucoup de trucs où ils peuvent s'amuser. Japan Expo y a tellement de trucs à faire, y a trop de choses même, et là y a pas assez.

Est-ce que tu peux nous parler d'éventuels futurs projets au niveau du fanzine, de nouvelles choses ?

On m'a dit qu'il y avait un Paris Manga en mars, je vais sûrement le faire. Après y a l'Epita, après y a Japan Expo, donc ça fait trois conventions pour l'année prochaine. Pour la convention de mars, on va sortir un nouveau doujinshi hors-série et peut-être un doujinshi et un fanzine. Je voulais le faire pour cette convention, mais j'ai pas eu le temps. Eventuellement aussi un Furyo n°5 pour Japan Expo, avec la suite des histoires qu'il y a dans le numéro précédent.

extraitPour finir, as-tu un message à faire passer ?

Je sais pas trop, essayez de lire les strips doujinshi du mini furyo dojinshi. Vous allez voir, c'est débile. Et achetez les volumes que vous lisez en scantrad, bande de vilains pirates.

J'espère que ça va faire passer le message. Et dernière question un peu moins ouverte, qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui a envie de faire ou de participer à un fanzine et qui hésite à franchir le pas ?

Alors, si son style et ses affinités correspondent à un fanzine qui existe déjà, faut pas hésiter à leur proposer ses travaux, à aller les voir et à leur dire « regardez, je fais ça et ça ». S'il est talentueux, il n'aura aucun problème à se faire publier. Par contre, s'il a un style un peu à part, et qu'il fait un fanzine sur Baki par exemple et qu'il est le seul à le faire (rires), il a plutôt intérêt à se créer lui-même son fanzine et essayer de le lancer lui-même.

Et c'est facile ?

Bah, facile, c'est-à-dire que démarcher pour trouver un imprimeur qui fait des prix assez corrects, c'est délicat. Mais s'il a pas de thunes, il reste toujours la solution de la bête photocopie qui coûte rien du tout ou de la publication sur internet. Mais dans les conventions c'est mieux de faire un fanzine quand même, un support papier c'est toujours mieux pour les gens, ou un CD-Rom s'il est moderne, ou une clé USB carrément. S'il a envie de sortir son truc, c'est pas très compliqué au final, c'est possible tout seul, y en a qui l'ont fait, mais c'est forcément mieux d'être plusieurs, d'être un petit groupe pour faire ça.

Merci beaucoup, j'espère que ça donnera envie à certaines personnes de se lancer ou de rejoindre des équipes.

Faut pas hésiter. En tout cas, sur le forum de Furyo, les gens peuvent poster des dessins et demander des avis et des conseils, et puis on rencontre des gens en convention aussi. Ce qui est embêtant c'est que, dès que les gens ont un bon style, sont pas mauvais, ils ont tout de suite la possibilité de commencer dans le milieu professionnel, parce qu'ils prennent des gens beaucoup plus facilement, même s'ils n'ont pas un style totalement abouti et ils les coachent. En fait, ils les prennent très tôt et du coup ils les volent un peu au fanzinat. Ils feraient mieux de laisser ces jeunes s'exprimer dans le fanzinat, et quand ils sont vraiment au top et qu'ils ont un niveau de malades, là ils peuvent se lancer dans le professionnel après s'être déjà fait un public dans le fanzinat. Je pense que le fanzinat, et au Japon c'est comme ça que ça fonctionne, c'est un tremplin pour l'édition. C'est pour ça qu'aujourd'hui on a pas mal de manga français avec un style un peu hésitant, des trucs qui ne valent pas les manga japonais, alors que si la personne avait fait ses armes dans le fanzine, s'était vraiment entraînée avant, elle serait peut-être d'attaque pour être éditée et cartonner. Un peu comme l'a fait Jenny. Elle a fait ses armes dans le fanzinat, après elle a travaillé dans l'animation. Son projet prêt, elle était carrément opérationnelle. C'est une des meilleures ventes en manga français, et ce qu'elle fait, c'est super.

Merci de nous avoir accordé du temps.


Pour en savoir plus, le site perso de F-ocube : Racoon of paradise

Yadana

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