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Genshiken

Genshiken : 3 Avis

Avec Genshiken, Kio Shimoku nous plonge dans l'univers si particulier des otakus.
Sasahara et Kosaka, nouveaux étudiants passionnés de manga et d'animés, cherchent un club dans lequel ils pourront partager leur passion. Ils décident de s'inscrire au Genshiken ou "club d'étude de la culture visuelle moderne"...
Avec justesse, d'une manière presque didactique, Genshiken nous dépeint la vie parfois difficile des membres du club du même nom.
Ainsi, entre les heures de paddle nécessaires pour sortir l'ultime technique à Street Fighter, les levers à cinq heures du matin pour être avantageusement placé dans la file d'attente du Comifest (convention gigantesque où se retrouvent pendant trois jours des cercles de fanzines venus de tout le Japon afin de vendre leurs dernières productions au public), les journées de préparation à la création de son costume pour le prochain concours de cosplay, mais aussi et surtout la difficulté de devoir affronter le regard des autres (ignorants !) qui ne comprennent rien à leur passion, le quotidien d'un otaku peut parfois être difficile à assumer!
Et pourtant, nos héros s'en sortent plutôt bien, vivant dans "leur petit monde", sans pour autant être renfermés sur eux-mêmes.
C'est donc avec un réel souci de réalisme que l'auteur a créé sa série, lui donnant ainsi du relief et de la profondeur.
Mais une oeuvre réaliste n'étant pas forcément de qualité, Kio Shimoku a pris soin de distiller aux moments les plus opportuns des phases humoristiques, qui permettent d'alléger son récit qui aurait pu devenir indigeste sans cette précaution.
L'autre point positif de l'oeuvre est le personnage de Saki Kasukabe. Petite amie parfois négligée de Kosaka, elle incarne le reflet de la pensée japonaise vis à vis des otakus : imcompréhension, rejet... Et fait donc office de contre-poids à tous les adhérents du Genshiken totalement obnibulés par leur passion commune, tout en apportant un autre regard, une autre manière d'aborder le thème central de l'oeuvre.

Au niveau des dessins, Genshiken reste une oeuvre sympathique. Les personnages se distinguent graphiquement les uns des autres et certaines cases fourmillent de détails. C'est bien, mais on trouve mieux.

Mais Genshiken n'est tout de même pas exempt de défauts. On peut s'inquièter d'un certain manque de rythme dans la narration.
Et le personnage de Kosaka, complètement caricatural dans le rôle du "beau gosse naïf", fait un peu tache par rapport aux autres protagonistes qui ont des personnalités crédibles. De plus, la manière dont il traite sa compagne dans le volume 2 (il lui fait l'amour tout en regardant un animé à la TV) peut être considérée comme particulièrement insultante pour la gente féminine et le rend donc (à mes yeux) encore plus irritant...

Au niveau de l'adaption, on ne peut que saluer le travail irréprochable de Kurokawa. Pas de fautes d'orthographe flagrantes, papier de qualité. Des énormes bonus particulièrement intéressants, s'étalant sur une vingtaine de pages, complètent la fin de chaque volume.

En définitive, Genshiken, nous faisant découvrir avec justesse et humour l'univers des otakus, est une série qui mérite d'être découverte. Personnellement je suis fan, et je vous invite à vous ruer dessus sans attendre!


Note : 18.

lecture : volume 2

Shinob

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