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L'envol

L'envol : 3 Avis

L'Envol, un des premiers manhua publiés par Xiao Pan, nous propose deux histoires courtes au style assez différent sur les thèmes de la différence et de la liberté.

L'ouvrage possède une couverture cartonnée avec rabats, les pages sont en noir et blanc. Le papier est de bonne qualité et l'impression est nette et propre.
Les onomatopées sont peu nombreuses ; certaines sont dans notre alphabet, d'autres ont été laissées en chinois avec parfois un sous-titrage. Hormis une ou deux petites fautes, l'adaptation française est de bon niveau.

l'envol de ZhengfeiAvec la première histoire, Qiao Zhengfei, inventeur, l'auteur aborde une partie sombre de l'Histoire de Chine : la Révolution Culturelle, au travers de la vie d'un jeune garçon, fasciné par les avions et machines volantes. Zhengfei est un élève brillant ; de ce fait, il est relégué au fond de la classe. Son seul ami est également son plus fidèle admirateur qui partage sa fascination pour les avions. Zhengfei marche sur les traces de son père qui conçoit des avions. Son rêve : dépasser le stade des maquettes et construire un avion qui vole, comme ceux de son père. Mais ce dernier va être pris dans la tourmente de la Révolution Culturelle et ne supportera pas cette humiliation ; sa femme finira par en perdre la raison. Zhengfei devra alors supporter d'être rejeté par la société, lui le fils de contestataires, et construire seul son rêve. A la fin de l'histoire, on voit Zhengfei prendre son envol, au sens propre comme au sens figuré, libéré de ses chaînes. Cette nouvelle n'est pas spécialement triste mais pleine d'espoir.
Timi et mademoiselle FosterLa deuxième histoire quant à elle est inspirée d'une nouvelle d'Isaac Asimov, on passe donc à tout autre chose : un enfant arraché à son époque par la science, transporté dans un monde qu'il ne connaît pas et dont il est prisonnier. C'est l'histoire de Timi, un petit garçon de la Préhistoire, téléporté dans le futur pour être étudié. Petit à petit, on voit les sentiments de l'infirmière chargée de prendre soin de lui évoluer, et comme elle, on s'attache à Timi, différent mais pourtant si proche de nous. Le lecteur s'identifie facilement à mademoiselle Foster et quand vient l'annonce du renvoi de Timi dans son époque, pour une vulgaire question de place, on est révolté. Si pour les scientifiques, Timi n'est une expérience parmi d'autres, ce petit garçon est devenu la raison de vivre de l'infirmière, si bien qu'elle en vient à le considérer comme son fils. Comme pour la première histoire, la fin marque la libération de Timi.

Le dessin de Xiaoyu Zhang est très fin et détaillé dans un style très réaliste. Il laisse transparaître beaucoup d'émotions sur les visages. Les cases s'enchaînent bien ; dans les moments où plusieurs choses se passent en même temps, comme l'arrivée mouvementée de Timi dans le laboratoire, les cases sont plus petites, pas forcément rectangulaires et se superposent.

Un ouvrage sympathique qui donne des ailes. Du même auteur, j'ai préféré Au fond du rêve, dans un tout autre style.


Note : 14.

lecture : intégralité

Yadana

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