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C (si:)

C (si:) : 3 Avis

C (si:) est la première publication de Yûkô Osada en France, et pour une première, c'est une réussite.

Côté technique, C (si:) est imprimé sur du papier épais ; l'impression est de bonne qualité. Les onomatopées sont sous-titrées pour les plus grosses, ou remplacées pour les plus petites. Rien à redire sur le niveau de français employé.

Tomatoh, une ville dans la tourmente, entièrement droguée. Kyôgoku, le nouveau gouverneur, veut mettre le monde entier à sa botte grâce à une drogue puissante vendue comme un bonbon. La ville est ainsi tombée petit à petit dans une spirale infernale de déchéance, de misère et d'insécurité, laissant libre cours à la violence des hommes de main du gouverneur et aux trafics en tous genres. Le sauveur de la ville : un gamin avec des flingues chargés de balles en caoutchouc ! Tai, fils des ex-gouverneurs, veut nettoyer la ville et surtout la débarrasser du vil Kyôgoku, qui se prend accessoirement pour dieu en personne. Le déclic qui va mettre en marche la révolte, c'est l'arrivée d'Ebisu, jeune journaliste un peu naïve et travailleuse qui va se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Tai, en grand gentleman et "super-héros" de son état, va intervenir pour la sauver. Car Tai est un peu "super-héros", un comme ceux que les enfants voudraient être. Il prend ses combats avec les hommes de main du gouverneur comme un jeu vidéo où chaque coup qu'il place lui rapporte des points ; pourtant, ces combats sont très sérieux et ses amis et lui risquent leur vie en se battant contre les méchants.
L'ambiance de C (si:) est bien moins noire que celle de Magara (one-shot du même auteur, également chez Doki-Doki) et c'est en grande partie dû à l'attitude de Tai et de sa bande. Dans ces deux oeuvres, Yûkô Osada aborde des thèmes semblables : adultes pervertis et mégalo, enfants/ados plein de rêves qui rétablissent l' "ordre" des choses. Dans C (si:), Tai et ses amis sont plus jeunes, moins désespérés et peut-être plus inconscients lors des combats. Les adultes sont loin d'être tous pourris et la rédemption a voix au chapitre. Ainsi, Tai trouvera des alliés au sein des adultes. Et cette fois, les femmes ne sont pas oubliées. Bref, moins sombre et plus fun que Magara. D'ailleurs, Yûkô Osada s'est fait plaisir avec les tueurs de la mafia et son imagination nous a offert des tueurs hauts en couleur comme le duo de clowns qui se bat avec des accessoires clownesques. Effectivement, ça fait très jeu vidéo ^^.

Dans C (si:), le style graphique de Yûkô Osada s'est bien amélioré. Les personnages sont plus ronds, ce qui convient mieux à l'histoire et à un monde "enfantin". Les décors font moins fouillis que dans Magara.
L'enchaînement dynamique et fluide des cases nous fait vivre l'action à 100 à l'heure.

C (si:), ou comment des enfants ont sauvé une ville de la drogue et d'un illuminé. Mon préféré de Yûkô Osada.


Note : 16.

lecture : volume 2 (complet)

Yadana

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