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Villa Cosmos

Villa Cosmos : 3 Avis

Côté technique, comme d'habitude chez Kurokawa, le papier est épais et bien blanc et l'impression est nette, aucun problème au niveau des trames et les onomatopées sont proprement remplacées.
Au niveau de l'adaptation, les noms des attaques de Dokkoider ont été traduites pour permettre une meilleure compréhension, par contre il est dommage de ne pas avoir fait de note sur la signification des noms des personnages (par exemple marron flower en anglais se traduit par kuri no hana en japonais, le seul nom que mes maigres connaissances en japonais m'aient permis de comprendre), ce qui fait que le lecteur ne connaissant rien au japonais passe à côté de certaines choses. A noter également un oubli dans le tome 1, il reste un "otankonasu" non remplacé par "Kornichon SA" et dans le supplément présentant les personnages à la fin du tome 2 il est dit qu'Eldel est héritière du sang de la famille Elroad, alors que partout ailleurs le nom est orthographié Elrowd.
A noter la présence d'une illustration en couleur au début de chaque tome.

Villa Cosmos est un titre frais qui parodie les super-héros costumés du genre d'Ultraman. Son humour repose essentiellement sur la naïveté des personnages qui, trop occupés à essayer de préserver leur identité secrète, attribuent au hasard le fait de se retrouver dans les mêmes endroits et ne s'aperçoivent pas des erreurs des autres. Leurs excuses pour s'éclipser et se changer pour le combats sont ridicules mais suffisantes vu qu'aucun d'eux n'écoute celles des autres. Leurs paroles les trahissent régulièrement et ils se rattrapent comme ils peuvent, le manque de clairvoyance de tous aidant chacun à ne pas griller sa couverture.
Par exemple quand il s'agit de se trouver un nom, les criminels galactiques font preuve d'une imagination déplorable. Ainsi le Dr Marron Flower se retrouve-t-il avec la transposition en japonais de son nom comme nom de famille pour sa couverture, son prénom et la celui de sa prétendue petite fille débutant également par kuri (marron). Hyacinthe la maîtresse SM, elle, se choisit un nom ayant un rapport avec la domination et un nom de famille floral. Pour son esclave, c'est encore pire, il garde le même nom. Asaka garde la même teinte inhabituelle de cheveux et seule une visière transparente et des cheveux verts différencient Tampopo de sa couverture Suzuko (version féminine du prénom Suzuo). En plus de leur naïveté, les personnages ne sont pas très doués, ce qui donne lieu à un comique de répétition.
Pierre se transformant en animal inutile au combat, Hyacinthe s'énervant, Dokkoider se présentant d'un endroit élevé avant de sauter sur son adversaire, le Dr Marron Flower arrivant aux commandes d'un robot géant dont on se demande quelle peut bien être l'utilité de certaines pièces ou encore Edel se présentant sur un golem ridicule au possible. C'est cette naïveté et cette incapacité qui contribue à rendre les personnages les habitants de la villa attachants ; d'autant plus attachants qu'ils ont tous un bon fond, la palme revenant à Suzuo qui ne peut s'empêcher d'aider toutes les personnes en détresse qu'il croise.
L'humour repose également sur les quiproquos et la manière dont les habitants gèrent leurs relations. Hyacinthe quand elle est Sayuri passe son temps à allumer Suzuo, alors que Asaka qui est également amoureuse de Suzuo se conduit comme un garçon manqué et ne sait pas faire autre chose que lui proposer de boire des bières. Edel reste collée à son coach adoré et fait comme si elle n'avait rien à faire de la famille dont la mémoire a été altérée pour lui servir de couverture. Même Clicker le robot, vraiment considéré par son maître comme sa petite-fille, essaie de comprendre et de ressentir les émotions humaines. Les habitants de la villa sont de plus en plus soudés et leurs affrontements du premier tome en tant que criminels ou défenseurs de la justices cèdent le pas à des combats contre d'autres criminels en priorité dès le milieu du deuxième tome, surtout quand l'un d'eux sous son apparence civile est en danger.
Le troisième et dernier tome s'attache à dépeindre plus en profondeur les liens entre les personnages, les faisant presque ressembler sinon à une véritable famille du moins à des amis très proches.

Villa Cosmos est une bonne surprise et, même si ce n'est pas la découverte de l'année, reste agréable à lire. Pas de prise de tête pour un sou, même si ce n'est pas le manga le plus drôle que j'aie pu lire il atteint son but qui est de divertir sans prétention aucune en utilisant les lieux communs (zoo, parc d'attraction,...) et les situations obligatoires (arrivée d'un membre de la famille du héros, fête traditionnelle, voyage à la mer,...), ce qui renforce l'attachement en donnant l'impression de se trouver en terrain familier.


Note : 13.

Shikata ga nai

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