Rainbow, un titre qui évoque le soleil après la pluie et une multitude de couleurs.
Rainbow c'est la naissance de l'espoir dans une maison de correction dans un Japon qui panse encore ses blessures après la guerre.
Côté technique, la qualité est à la hauteur. Les pages sont propres, les trames passent très bien et le contraste est bien rendu.
Les couvertures sont vraiment belles et conformes aux originales
(cf. la galerie).
Les couvertures grises sont différentes de la jaquette couleur :
jaquette couleur volume 1 -
couverture grise volume 1.
L'histoire aborde un sujet original : la vie et les espoirs d'adolescents dans une maison de correction dans un Japon dévasté par la guerre. Thème abordé que trop rarement. D'un côté on est submergé par le sentimentalisme patriotique américain avec une palanquée de films où des Américains très bons enchaînent les actes de bravoure et sauvent le monde. Les souffrances du Japon après la guerre sont peu représentées. Vous connaissez sûrement le très excellent et poétique film d'animation
Le tombeau des lucioles racontant la vie de deux orphelins à la fin de la guerre
(voir la chronik). Comme
Le tombeau des lucioles,
Rainbow est une de ces rares oeuvres parlant de l'après guerre côté japonais.
Ces sept adolescents ont eu une enfance difficile : père revenant de la guerre des années plus tard marqué à jamais, enfants métis abandonnés et victimes d'abus sexuels à l'orphelinat, famille morte suite à l'explosion d'une bombe nucléaire,... On comprend aisément leur détresse, leur envie de survivre à tout prix, leur haine pour le monde entier. L'amitié qui se tisse entre eux est absolument incroyable et tellement sincère face à l'enfer qui les entoure. L'enfer, d'ailleurs, est entièrement créé par les adultes, abusant des enfants, les battant à mort.
Rainbow est très une très belle histoire, où l'on voit des sentiments purs fleurir dans un univers sombre
(d'où l'image de l'arc-en-ciel). C'est sûr, George Abe connaît son affaire et un grand merci à lui de nous faire découvrir cette partie méconnue de l'Histoire.
Pour information, la série a l'air de se dérouler en deux parties : 7 volumes à la maison de correction, 7 volumes à la sortie de Shio, auront-ils réalisé leurs rêves ?
Au dessin, nous avons un jeune mangaka : Masasumi Kakizaki. Son style est très différent de ce qu'on trouve actuellement sur le marché français. Les dessins et le traitement des ombres sont soignés. C'est vraiment très beau. Chaque chapitre
(nommé Crime) porte le nom d'une chanson d'un groupe de metal
(tout est répertorié à la fin des volumes). Ces titres sont l'apport du dessinateur et non du scénariste, car le fan de hard rock et de metal, c'est le dessinateur
(je l'adore ^^).
En bref, un incontournable, une très belle histoire servie par un dessin d'exception et une adaptation qui met en valeur tout ce beau travail. Assurément l'un des meilleurs titres du catalogue Kabuto.
Note : 17.
lecture : 2 volumes 
