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L'Arcane des Epées (cycle) : 2 Résumé

Le Hayholt. L'immense forteresse Erkynéenne se dresse sur les terres d'Osten Ard, régissant la quasi-totalité du monde connu, comme Asu'a, la forteresse Sithi sur les ruines de laquelle elle fut bâtie domina ces mêmes terres autrefois, au temps où le peuple fabuleux avait encore la mainmise sur les jeunes royaumes des Hommes. L'actuel souverain d'Erkyné, devenu roi d'Osten Ard à la pointe de l'épée en rassemblant sous sa couronne un empire plus grand que Nabban à ses heures de gloire, règne depuis de très longues années. De très, très longues années. Mais il se meurt. Cela fait trois ans désormais qu'il n'a pas quitté son lit. La succession d'un roi conquérant est toujours délicate ; les nations naguère soumises pourraient bien se montrer plus revêches. Pourtant, Jean Presbytère s'estime heureux. Il a deux fils, le prince Elias, guerrier charismatique et aimé de ses hommes, et le prince Josua Main-morte, plus effacé et plus tourné vers le savoir que son frère, sans pour autant céder en quoi que ce soit à son aîné au maniement de l'épée. Deux fils presque hors du commun. Elias succédera au Roi à sa mort, laissant à Josua la seigneurie de la glaciale forteresse de Naglimund. Et cela semble satisfaire ses fils. Tout s'annonce donc pour le mieux. Et le roi rend son dernier souffle. Le Trône du Dragon, fait des os du grand ver rouge Shurakai défait il y a des décennies par Jean lui-même devient vacant. L'on prépare les obsèques, et le nouveau couronnement. Le Hayholt, qui avait passé ces trois dernières années comme endormi, s'anime soudain au son des chants des peuples du Sud venus rendre hommage, des éclats de voix des grands et forts Rimmersleutes, habitants des terres plus au Nord encore que Naglimund. Les cérémonies s'annoncent fastueuses.
Simon a 14 ans, et ne sait pas bien quel avenir l'attend. D'ailleurs, il s'en fiche pas mal, mais il aimerait bien tout de même devenir mage, ou quelque chose d'approchant. Malheureusement, il n'en prend pas vraiment le chemin. Son père pêcheur mort avant sa naissance, sa mère servante décédée en le mettant au monde, il est élevé par Rachel, l'intendante du château régissant d'une main de fer les cuisines comme les servantes, qui lui a trouvé une place auprès des autres marmitons. Le jeune homme rêveur ne cesse de s'esquiver, ayant développé un sixième sens pour détecter l'approche d'une nouvelle corvée. Grand, tout en coudes et en genoux, il sait bien qu'il ne pourra pas rester éternellement aux cuisines. Alors il arpente le château, évitant les servantes à sa recherche en empruntant des passages qui semblent connus de lui seul, à tel point que certains le surnomment désormais le garçon fantôme, au grand énervement de Rachel.
Aussi lorsque son ami le vieux docteur Morgénès lui propose de devenir son apprenti, il est fou de joie. Il va enfin apprendre la magie ! Mais Morgénès ne semble pas disposé à lui apprendre quoi que ce soit de ce côté-là, se contentant de lui enseigner lecture et écriture, à la grande déception de Simon qui a bien du mal à contenir sa frustration.
Pendant ce temps, les obsèques se déroulent en grande pompe, dirigées par sa Sainteté le lecteur Ranéssin. Une tension anormale règne entre les deux princes : elle a pour cause le plus proche conseiller d'Elias, un prêtre répondant au nom de Pryrates. Ce déplaisant personnage met tout autant mal à l'aise Simon que Josua, mais a l'oreille et la confiance quasi absolue du futur Roi. Et le climat se dégrade rapidement, les troupes à la livrée verte d'Elias et celles à la livrée grise du prince mutilé, ressentant la colère de leurs princes, en venant presque aux mains en dehors de leurs heures de service. Quant à Morgénès, il semble considérer le prêtre comme quelque serpent venimeux, et met en garde Simon, lui défendant de l'approcher.
Le malaise de tous grandit, dissimulé par le faste sans précédent du couronnement. Il réveille les vieilles blessures, Elias ne pouvant oublier que son frère avait jadis failli dans la protection de son épouse, ce qui avait coûté la vie à celle-ci et la main de Josua. Les festivités se poursuivent pendant les mois extrêmement chauds qui suivent, mettant en colère le peuple qui commence à ressentir sérieusement la sécheresse.
Au milieu de tout cela, les intrigues politiques se multiplient. Le comte Eolair de Nad Mullach, le vieux duc Isgrimnur d'Elvritshalla prennent plus ou moins ouvertement le parti de Josua, tandis que Fengbald de Falshire, Skali de Kaldskryke et d'autres encore se rangent du côté du Roi. La tension reste politique, car Josua ne nourrit nullement l'envie de s'approprier le trône.
Tout va pourtant basculer. Et avec l'équilibre de tout Osten Ard se renverse aussi la vie du pauvre Simon, pris contre son gré au coeur du conflit entre les deux frères, au centre de quelque chose de bien plus grand encore, de bien plus terrifiant aussi. Une lutte entre princes peut mettre le monde à feu et à sang, renverser des empires, mais qu'en est-il d'un conflit qui fait entrer en jeu aussi bien des immortels que des mort-vivants, revenus d'outre-tombe grâce à l'intensité de la haine qu'ils vouent aux Hommes ? Lorsque l'Hikeda'ya, mené par le terrifiant Roi de l'orage approche en secret le Roi d'Osten Ard, que le Zida'ya fait mouvement pour la première fois depuis des siècles, que le pouvoir de la Main Rouge est de nouveau ressenti sur les terres des hommes, quel espoir reste-t-il pour l'humanité ? Celui de faire broyer dans une guerre aux dimensions surnaturelles et titanesques ? La ligue du Parchemin connaît les dangers qu'amènerait le retour du prince Ineluki, qui fut prédit dans l'obscur Du Svardenvyrd, le livre du prêtre fou Nisses. Elle veille depuis longtemps pour le contrecarrer, mais maintenant qu'est venu le temps d'agir, elle ne sait que faire. Une très longue nuit tombe pour les mortels, qui pourrait bien, si Simon et ses compagnons ne résolvent pas l'énigme des Trois Epées, être éternelle. Cependant c'est bien beau de faire porter un tel fardeau à un simple marmiton, mais encore faudrait-il que quelqu'un ait pensé à l'informer de ce qu'on attendait de lui. Et c'est bien là le problème : Simon n'est pas au courant.
Et la Tour de l'Ange vert, gracile témoin de la splendeur et de la puissance passée d'un empire d'immortels que l'on avait commodément cru morts, seul vestige encore visible de la défunte Asu'a, domine le drame de ses centaines de mètres de hauteur, ses cloches se balançant au gré du vent semblant sonner quelque funeste glas, attendant le retour de ses maîtres ancestraux...

K.O.Ru

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