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Hygiène de l'assassin : 3 Avis

Hygiène de l'assassin dépeint une fois de plus le goût prononcé d'Amélie Nothomb pour les gens hors normes, et surtout sa fascination pour la laideur tant physique que morale. Car si Prétextat passe pour un génie de l'écriture, il n'en est pas moins un monstre, le pire étant sa façon d'être et de penser. Il n'aime rien, même pas lui-même. Tout son être repose sur une supercherie, un horrible crime dont personne (ou presque) ne soupçonne l'existence. Si il n'aime pas les femmes, il n'en aime pas pour autant plus les hommes. D'ailleurs, c'est les journalistes masculins qui souffrent le plus lors des interviews. Prétextat se moque éperdument de ce que le monde peut penser de lui ou de ses livres (on se demande d'ailleurs si il aime vraiment écrire). Il n'hésite pas à tourner en ridicule ses soi-disants lecteurs et à les humilier. Et là arrive Nina qui va se révéler un adversaire de taille. Probablement parce que finalement elle est aussi monstrueuse que lui.
Hygiène de l'assassin est le livre qui a fait connaître Amélie Nothomb et ses goûts singuliers. A la première lecture, j'ai été déçue. J'ai trouvé l'échange entre les personnages assez lourd. J'ai pris le temps de relire Hygiène de l'assassin il y a quelques temps et là, j'ai savouré le livre. Plus de lourdeurs, mais des répliques succulentes et faisant mouche. Je crois que ce qui m'a embêté au début, c'est le caractère de Prétextat, trop grossier, trop "méchant parce que" (attention, j'aime bien les méchants mais il en fait trop). Amélie Nothomb installe rapidemment une ambiance qui sent le renfermé et quelque chose de malsain flotte dans l'air. Ambiance digne de Prétextat.
Un livre à lire si vous aimez le style Amélie Nothomb mais pour débuter, je vous conseille de commencer par Métaphysique des tubes (par ici pour la chronik Allez à la chronik), plus ludique donc plus facile d'accès.


Note : 14.

Yadana

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