Oyé Oyé brave gens, un nouveau monde s'offre à vous, après l'
Age sombre de Camelot et
La quatrième Prophétie, voici l'Âge d'Or des MMORPG.
Qu'est-ce qu'un MMORPG :
C'est un jeu différent pour plusieurs raisons : MMO signifie Massivement Multijoueur Online
(en anglais bien sûr) c'est à dire que contrairement à la plupart des jeux communément trouvés dans le commerce, vous avez besoin d'une connexion internet pour jouer ! En outre, l'expérience est différente puisque vous ne jouez pas seul. Chaque personnage, en tout cas pour les héros du jeu, sont joués par des êtres vivants, d'autres joueurs derrière leur propre ordinateur.
Nous allons voir que ça a du bon, mais aussi du mauvais.
RPG, maintenant, c'est à dire "jeu de rôles", comme dans des jeux comme
Final Fantasy par exemple. C'est-à-dire que vous jouez un personnage, de l'Alliance ou de la Horde, l'incarnant aussi bien dans ses combats comme dans les instants aussi subtils que l'apprentissage de la pêche
(on y reviendra aussi dans la système de jeu).
Niveau Matériel :
J'ai testé le jeu sur un Intel Pentium 4, 2.8c Ghz, équipé de 1024 Mo de RAM et d'une carte graphique ATI Radeon 9600 XT TDV à 128 Mo DDR dédié.
Les spécifications de la boîte sont une ignominie... Vous ne pouvez pas jouer avec la configuration minimale puisque l'intérêt du jeu réside entre autre dans ses fabuleux graphismes : alors il faut sortir la machine de guerre sinon, c'est moche.
Première chose, l'installation : 4 CD pour la version standard, et il n'y a que la version collector
(épuisée) qui comporte 1 DVD, mais pourquoi tant de haine. C'est fastidieux, c'est long, on bave devant la barre de progression qui n'avance pas, ou on prend le temps de lire le manuel qui est un joli pavé de 198 pages malheureusement en noir et blanc mais très clair et agrémenté de très jolies illustrations.
Après c'est la séquence "patch", vous bâillonnez la petite soeur ou le petit frère qui tchatte, vous assommez les parents... Premier mauvais point : Blizzard a pondu un simili Trackeur Bittorrent, comme quoi le Peer-2-Peer ça n'est mal que quand on paye pas. Et là, de deux choses l'une, ou vous allez attendre trois jours, ou vous allez faire sauter votre connexion. Donc, il est conseillé de commencer votre expérience MMO en lisant les forums officiels, puisque vous y trouverez un lien direct pour le téléchargement sans passer par l'utilitaire roulette russe.
Première approche :
Le principe d'avancement déroutera certainement les habitués du genre, puisqu'il est hors de question de taper du monstre en boucle pour monter. La technique est de trouver des solutions à des quêtes plus ou moins longues et plus ou moins complexes pour gagner de l'expérience. C'est sympa et surtout ça monte très vite au début... On aime se sentir porté par le fil conducteur linéaire du début du jeu qui nous promet facilement 6 niveaux en moins de deux heures. L'autre point c'est que quelque soit l'endroit où vous commencez le jeu, le paysage est à tomber. Terminé les décors mal dégrossis de
DAOC, fini les textures qui glissent de
T4C, fini les pixels morts d'
Elemental Saga, c'est beau
(j'ai une petite préférence pour le démarrage des Elfes de la Nuit personnellement, mais ça n'est que personnel).
Ensuite le principe de l'évolution de votre personnage, c'est qu'il ne gagne ses pouvoirs que tous les deux niveaux en achetant un entraînement auprès de maître de son ordre, voilà qu'arrive le concept de classe :
Chaque groupe possède un panel de classe de personnages assez varié et similaire : les Combattants : Guerrier et Chasseur, le Furtif : le Voleur, un Hybride soigneur combattant, le Druide et finalement Lanceurs de sorts : le Démoniste, le Mage et le Prêtre.
Il y a aussi deux classes uniques : pour l'Alliance, le Paladin et pour la Horde, le Shaman.
Chaque classe a bien évidemment ses dons et ses compétences mais aussi ses limitations.
Niveau Gameplay :
On prend vite en main les compétences de chaque classe, ce qui ne veut pas dire que l'on devient bon joueur du premier coup, puisqu'il est important de prendre en compte des paramètres tels que l'agressivité générée
(qui dirige le monstre vers vous si vous lui paraissez le plus dangereux, soit en faisant de gros dégâts soit en soignant vos petits camarades) ou l'enchaînement des techniques
(lancer un pouvoir qui ajoute des bonus de dégats avant d'effectuer une technique qui utilise cette augmentation).
Comme dans
Warcraft III, les sorts sont disponibles dans une
barre de raccourcis en bas de l'écran qui est lisible et rapide d'utilisation avec les raccourcis du clavier.
La gestion de la vue 3D du personnage se fait à la souris et pose malheureusement parfois quelques soucis dus à un problème de rotation pendant les combats, c'est assez marginal tout de même.
Le second niveau du jeu, c'est le gameplay de groupe. Le principe est de pouvoir jouer avec une équipe, en voyant l'état de chacun dans une petite fenêtre récapitulative dans le haut à gauche de votre écran et de se soutenir les uns les autres. C'est aussi assez complexe au début surtout si vous débutez dans ce type de jeu, puisqu'il faut que chacun tienne sa place. Bien sûr, au début, on fait des bêtises, comme par exemple attirer un monstre
(on dit "puller", on en reparle plus bas !) avec son sort le plus puissant. Vous avez alors fait énormement de dommages et vous êtes un pauvre petit magicien protégé par du tissu : généralement on marchera sur votre tombe rapidement. En effet, l'agressivité générée est une notion très importante : celle que vous avez générée en utilisant votre sort le plus puissant ne pourra pas être surpassée par les guerriers de votre groupe, même avec toute la meilleure volonté du monde... Donc, la créature vindicative s'en prendra à vous, jusqu'à ce qu'elle vous tue ou qu'elle meure si vous avez de la chance.
C'est fun, je vous rassure... et on comprend vite.
Autre point amusant, la mort. On ne peut pas mourir définitivement dans ce type de jeu parce que ce serait "vraiment trop injuste". Donc, on réapparait
(on dit "respawn") dans le cimetière le plus proche et contrairement aux autres jeux, on a deux choix : courir jusqu'à son corps pour revivre
(ce qui peut prendre du temps et être assez risqué puisque vous pouvez attirer à nouveau le monstre qui vous a tué... ou pire, l'ennemi (on en parlera dans la partie JcJ)) ou décider de revenir à la vie au cimetière, mais ça vous coûtera extrêmement cher : vous perdrez 25% de durabilité de vos armes
(au lieu de 10% si vous faites un effort de déplacement) et surtout vous vous sentez très mal et perdez 75% de vos moyens. Le très bon point, par opposition aux autres jeux, est qu'on ne perd pas d'expérience en mourant.
Au niveau 5, il vous sera possible de choisir des métiers qui vont vous permettre, pour les primaires de fabriquer des objets pour vous équiper ou de ramasser des matières premières pour les fabriquer, et dans le cas des secondaires de fabriquer des choses pour regagner des points de vie
(comme faire de la cuisine par exemple ou fabriquer des bandages). C'est amusant et on finit par chercher les maîtres et à passer plus de temps dans la recherche de composants, juste pour voir ce que donnera votre personnage avec cette nouvelle cape au nom étrange sur le dos... Il reste le mauvais point de la pêche, c'est long, c'est ennuyeux et c'est... non, je vais être grossier.
Le scénario :
C'est très bien vu : ça n'a évidamment rien de linéaire, il vous faut trouver des quêtes qui s'entrecroisent suivant votre niveau et qui peuvent s'ajouter à votre livre de quête
(jusqu'à 20 en même temps) pour que vous puissiez décider du moment opportun pour effectuer telle ou telle action, mais aussi pour que vous puissiez trouver un groupe assez puissant pour vous aider dans votre combat.
Petit bonus, ces messieurs de la conception ont une sacrée dose d'humour ! Vous trouverez donc des clins d'oeil tels qu'une porte des étoiles
(Stargate) planquée en plein milieu d'une forêt elfe, un cratère semblable à
Jurassic Parc, un gnome qui s'appelle Sproc ainsi que tout l'équipage de l'entreprise avec des noms approchant
(Star Trek) des références à des auteurs tel que Lovecraft ou Stephen King et bien d'autres surprises encore.
On aime à préparer son personnage au combat et à envoyer des courriers par la poste des Gnomes ou encore à prendre leur métro sous-terrain entre Ironforge et Stormwind.
Les déplacements sont parfois un peu longs mais permettent de faire connaissance avec le décors... à
dos de griffon, d'hypogriffe ou de chauve-souris géante, et parfois encore dans des dirigeables biscornus. On peut aussi prendre le bateau entre les deux continents
(Kalindor et Azeroth).
Niveau Sonore :
RHHHHHHAAAAA, c'est bon aussi pour les oreilles, la musique est bien choisie, variée, et n'est pas toujours présente... laissant une place importante aux bruitages de vos sortilèges. C'est agréable et ce n'est pas entêtant. Mais la musique des cités comme Ironforge ou Stormwind est superbe.
Des musiques plus sombres comme autour d'Undercity ou dans les Bois de la Pénombre rendent l'atmosphère oppressante comme il se doit dans les régions hantées par les morts-vivants.
Le moins bon :
Un certain nombre de principes sont assez contestés, comme par exemple le JcJ, c'est à dire le joueur contre joueur. Je ne donnerai pas mon sentiment sur le sujet, mais ça me parait un point noir sur les serveurs dits "JcJ" puisque le cadre des combats n'est pas clairement donné, ni par les règles ni par l'historique du monde. C'est dommage.
L'autre point terriblement noir, c'est le principe des serveurs. On arrive rapidement à des lags
(temps de latence entre l'action et la réaction du personnage) énormes dans les villes principales en particulier à l'endroit des foires aux enchères, toujours surpeuplées.
Il reste les problèmes techniques à répétition de Blizzard Europe qui prouvent un problème de plateforme alors qu'ils ouvrent encore et toujours des serveurs à destination des joueurs. Un minimum de 5 heures de downtime par semaine, ce n'est pas sérieux Messieurs les Techniciens. Par opposition, les patchs réparent rapidement les erreurs dans le jeu, prouvant une grande réactivité de Blizzard à ce niveau. Tout serait mieux sans plantage de serveur d'authentification, de gauffrage de serveur d'instance ou encore de plantage de plateforme complet.
Carton rouge :
Il va aux joueurs, lisez un peu :
"J'ai buffée le palouf avec mon up-force et j'ai IM le Chamy pour pouvoir me IH. J'ai ensuite raiz le hunt qui c'était fait RIP par la warz. Mais j'ai bien cru que j'allais rip aussi parce que j'était OOM."
Et j'ai fait gentillet... Vous avez compris quelque chose vous ? C'est un exemple du langage IG
(in-game = en jeu) des habitués du trip. Je vous traduis la phrase :
"J'ai utilisé mon sort qui augmente la force sur le Paladin avant de bloquer le Shaman avec un sort instantané pour pouvoir récupérer toute ma vie en un coup. J'ai ensuite ressuscité le Chasseur qui s'était fait tuer par le Guerrier. Mais j'ai bien cru que j'allais y passer aussi parce que je n'avais plus d'énergie magique."
C'est un des problèmes majeurs de ce type de jeu. La tribal attitude fabriquée autour de ces jeux les rendent addictifs et déroutants au début, même si Blizzard a eu la bonne idée de mettre dans le manuel un petit lexique de ce type d'abbréviations barbares. C'est la même idée qui prédomine dans le Joueur contre Joueur, c'est-à-dire que tout est permis. C'est assez dérangeant.
Notation :
Technique : Lamentable -
le moteur est gourmand et la stabilité des serveurs plus qu'hasardeuse, dommage
Gameplay : Excellent -
bonne prise en main, on apprend rapidement à gérer une interface tentaculaire sans se poser trop de questions, pas de longueur
Graphisme : Excellent -
avec une bonne carte vidéo, c'est agréable, on se prend à visiter juste pour regarder le paysage... c'est parfois mortel
Animation : Excellent -
c'est beau, on voit les muscles des griffons bouger en vol et votre personnage peut faire rouler ses muscles sous sa chemise
Scénario : Bon -
les quêtes sont amusantes et nombreuses mais parfois un peu répétitives au niveau 30 - 40
Musique : Excellent -
rien à redire
Fréquentation : Lamentable -
vous souhaitez savoir ce que signifie le mot "boulet" ?
Note : 16.
PS : On a eu droit à notre downtime de la journée (serveur d'authentification cassé...) c'est assez déplaisant pour un jeu qui coûte tout de même la bagatelle de 13 ? par mois en plus de l'achat de la boîte. Remarque encore que je conseille très franchement les serveurs JDR aux débutants pour des raisons de concept de JcJ abominable. Attention, M. Blizzard, ne nous prenez pas pour des pommes, ou on va finir par tomber... sur Matrix Online ou sur Guilds War.
PPS : Après quelques temps de jeu, les plantages s'espacent, il y a encore pas mal de lag, mais c'est nettement plus agréable à jouer. A suivre !
