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TeufelKreiss : Chapitre 11 - Clair-obscur

The Gates of time have opened,
Now, Its chains are broken
An ancient Force unleashed again.
Within Temptation - Enter, Enter


Liëshrah s'approcha de l'Être Paisible et l'aida à se relever.
/ Relève toi, Jaxcen, tu n'as pas à t'agenouiller devant moi. /
Il pleurait.
Sauer remarqua que des fleurs et des herbes poussaient sous les pas de celle qu'on appelait la Déesse Arbre.
D'un geste de la main, elle effaça les blessures et la fatigue de Jaxcen.
/ Tu as fait ce que tu pensais juste, tu n'as rien à te reprocher. / lui dit Alussa d'une voix douce.
Tous semblaient comme hypnotisés par ces deux créatures chimériques. Ils étaient tous émerveillés par ce qu'ils voyaient. Les fresques, le décor de la pièce, les Déesses. Tous, sauf Sauer. Il était le seul à porter un regard inquisiteur et désabusé sur celles qui étaient apparues de nulle part.
« Mais qu'est ce que c'est que ce cirque à la fin ? » demanda-t'il.
Alussa posa son regard sur lui. Il lui sembla brûler de l'intérieur tant les yeux qui le fixaient étaient rougeoyant. Mais il ne se démonta pas.
« Comment pouvez vous nous prouver ce que vous prétendez être ? »
C'est alors qu'Alussa commença à se diriger vers lui. Il se dégageait une prestance altière dans sa démarche. Quelque chose d'incroyable se produisit. Une deuxième paire de bras sembla pousser et sortir de sa robe.
/ Sauer, l'acide, l'acerbe, l'incrédule. /
« Je ne crois pas en vous. »
/ C'est un choix. En quoi crois tu ? /
« Je... »
Il ne voulait pas perdre la face. Il déglutit.
« Je crois en ce que je suis, en ce que je fais. Je crois en moi. Je crois en Taleion. »
Ce dernier, qui observait la scène, était abasourdi.
« Je ... Je ne comprends pas ... » bafouilla-t'il.
« Regarde nous. » Sauer fit un mouvement de tête vers ses compagnons.
« Deux Sanlirrs arrogants et présomptueux comme guides, une exterminatrice Asilur, un Homme Arbre à la fois sensible et bête sauvage, une brute qui ne pense qu'à boire, un religieux quasi fanatique, une petite bestiole volante qui parait inoffensive et pourtant on a tous vu les dégâts qu'il peut faire, et un pauvre type qui a foutu sa vie en l'air... »
Le silence plana dans l'air pendant quelques instants.
Sauer reprit.
« Tu vois les compagnons que tu te traînes ? On est prêts à te suivre partout. On te l'a prouvé en te suivant ici. Si on ne croyait pas en toi, tu crois qu'on serait là ? On aurait pu te laisser te débrouiller comme un grand tout seul... »
De nouveau le silence. Hi Xsu avait les yeux grand ouverts, Rohnr était appuyé sur une colonne, les Sanlirrs attendaient patiemment, Jaxcen s'était relevé. Tous avaient les yeux rivés sur Taleion. Actus prit alors la parole.
« Il a raison. Nous sommes prêts à tout pour toi. Je ne sais pas pourquoi. Même moi, avec la foi que j'ai en Alussa, j'ai foi en toi. Oui, je peux le dire sans crainte, ni doute, j'ai foi en toi. »
Taleion recula d'un pas.
/ Il commence à comprendre. / dit Alussa.
/ Il est grand temps qu'il ouvre les yeux. / lui répondit Liëshrah en se rapprochant.
« Mais qu'attendez vous de moi ? » répondit l'intéressé.
Alussa posa une de ses mains sur son épaule et lui demanda de les suivre. Liëshrah les devançait.
/ Vois cette Fontaine. Tu t'y trouveras. Tu trouveras tes réponses. /
Taleion avança seul sur les derniers mètres qui le séparaient de la Fontaine.
« Comment ... ? » demanda-t'il en se retournant.
/ Va, tu sauras. /
Liëshrah avait passé un bras autour la taille d'Alussa, et elles attendaient avec impatience ce qui allait se produire. Alussa soupira et enlaça la Déesse Arbre. Elles avaient l'air de deux soeurs se réconfortant.
Taleion se pencha au dessus de la Fontaine. La surface de l'eau était lisse et calme. De l'eau clapotait. Il se pencha encore plus. Au moment où il allait se relever, une colonne d'eau sembla jaillir de la surface, et il crut être aspiré ...

****

Quand il releva la tête, les autres se tenaient autour de lui.
« Ca va, vieux ? » lui demanda Ronhr.
Taleion regarda ses mains et ses bras. Il prit une profonde inspiration comme si il respirait pour la première fois.
« Je me sens ... différent. »
T'Chu et D'Nurr semblaient intrigués et amusés.
* Une aura puissante vient d'apparaître autour de lui. *
Liëshrah et Alussa s'approchèrent de lui et posèrent chacune une main sur un de ses bras.
/ Bienvenue chez les tiens, petit frère. /
Le sol se déroba sous ses pieds. Ses souvenirs refirent surface.
Il s'accrochait aux bras des deux soeurs.
« Non, non ce n'est pas possible... NON ! »
Il les repoussa brusquement.
« Non je ne peux pas être ... comme vous ! »
/ Tu ne peux pas renier ce que tu as été, ni ce que tu es. / lui répondit Alussa.
/ Tu es comme nous, un Premier, le plus grand des Premiers même ! / répondit en écho Liëshrah.
« Je ... »
/ Ils croient en toi ! /
« Vous êtes vraiment ce que mes souvenirs m'ont montré ? »
/ Nous sommes effectivement tes soeurs. /
/ Tu es un de ceux qu'ils appellent les Premiers. Notre vrai nom est Syirals. Et ton vrai nom est Eion. /
Actus se tourna vers Siëna. « Eion, hum ? »
Elle répondit : « Eion est le nom de celui qui s'est rangé à nos côtés et nous a donné le pouvoir de repousser les Ombres. »
« Il a fait ça ? Lui ? C'est dingue ! » s'exclama Sauer.
Actus demanda ce qui s'était passé exactement. Liëshrah et Alussa se relayèrent pour leur conter leur Histoire.

****

Il y a longtemps de cela, un peuple apparut. Ils se nommèrent Syirals. Ils développèrent leur culture et leurs connaissances. Ils vivaient paisiblement dans la paix et l'harmonie. D'autres peuples virent le jour. Les Syirals préférèrent se retirer pour ne pas perturber l'évolution de ces nouveaux nés. Ils ne voulaient pas que tout ce qu'ils savaient et tout ce dont ils étaient capables interfèrent avec leur développement spécifique. Il y eut les Sanlirrs, les Drasks, les Asilurs et tant d'autres. Mais les Syirals se sentaient décliner. Comment ? Pourquoi ? Ils ne le savaient pas. Certains d'entre eux se lancèrent dans l'écriture de toutes les connaissances que leur peuple avait acquises au fil du temps. Ainsi furent écrites les Feuilles de Prescience. Ils les placèrent à un endroit voulu pour qu'en temps voulu les autres peuples les trouvent et les déchiffrent. Un être s'éleva. Et voulut soumettre les autres. Tous les autres. Ceux de son peuple qui ne partageaient pas sa vision et les autres peuples qu'il jugeait inférieurs. Il utilisa de façon pervertie les connaissances et ses propres pouvoirs. Il changea sa nature. Il réussit par une méthode subtile de persuasion à rallier d'autres Syirals à son service. Personne ne sait comment il a fait pour créer un tel besoin de pouvoir chez ces êtres si paisibles et respectueux. Il leur inocula un mal inconnu qui les rongea de l'intérieur. Il en fit ainsi ses esclaves. Les Eclipseurs, c'est ce qu'ils sont devenus. Ils devinrent vite une menace pour tous les peuples. A leur contact, n'importe qui devenait un des leurs. Ils furent vite nombreux, se nourrissant des peurs et des faiblesses des êtres qu'ils contaminaient. Ils s'organisèrent. Ils devinrent puissants. Certains des Syirals, qui avaient réussi à se protéger, décidèrent de quitter ce monde. D'autres qui avaient créé des liens avec les autres peuples voulurent rester. Pour les protéger et les aider. Pour veiller sur eux. Ils se sentaient responsables de cette créature qui avait été l'un des leurs. Peut être étaient ils eux-mêmes à l'origine de sa création. Ils voulaient être de simples protecteurs, ils furent vite, malgré eux, élevés au rang de divinité dans la majorité des peuples. En effet, les Syirals arrivaient à repousser les Ombres, les autres peuples étaient sans défense. A leurs yeux, les capacités des Syirals étaient des dons divins, magiques car ils ne les comprenaient pas. Cependant, chaque nouveau jour rendait la Créature plus puissante. Les Syirals étaient dépassés. L'un d'eux décida de donner de quoi se défendre au peuple qu'il protégeait : les Asilurs. Il leur permit de voir les Eclipseurs. Il leur apprit à se servir du bois fossile, le Kragal, pour éliminer cette vermine. Et il alla seul mettre fin aux infamies de l'Innommable. Aucun autre Syiral ne voulut lui prêter main forte dans cette entreprise risquée qui déciderait du sort du monde. Le combat se déroula dans le lieu que l'on nomme le Temple. Poussé dans ses derniers retranchements, le Syiral réussit à sceller le Mal. Fatigué, lassé, déçu par la réaction de ses compatriotes, il se retira nul ne sait où. Jusqu'à peu...

****

« Alors tu serais Eion, le Sauveur. » dit Siëna.
/ Il l'est à vos yeux depuis longtemps. Mais il ne l'a pas accepté. / ajouta Alussa.
« Pas encore, mais ça devrait pas tarder, hein. » répondit Sauer.
Hi Xsu voleta jusqu'à Taleion et se posa sur son épaule.
« Puissant ! »
Il souriait.
¤ Comme c'est touchant cette petite réunion ! Je savais que je te trouverai là. ¤

Yadana

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