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Déjà Mort

Déjà Mort : 3 Avis

Il est clair qu'en 1h48, si on s'ennuie c'est que l'on aime pas l'esprit de ce film. Tourné d'une façon parfaitement maîtrisée, ce conte de fée qui tourne en eau de boudin nous en fait baver et nous rend presque aigris. Les acteurs à l'affiche, encore emprunts d'une notoriété timide sont plus que justes. Les talents de Magimel sont confirmés dans ce film et celui de Duris accentué. Cette bande de gamins immatures et qui ne pensent qu'au sniff, au sexe et au fric prend un tournant des plus extrêmes, du moins presque exagéré. Ce que l'on pourrait reprocher à Dahan c'est de glisser dans l'effet dramatique avec trop de condescendance et ne pas laisser de chance à ses acteurs qui s'enfoncent doucement et inéluctablement en enfer. L'on voit bien à travers ce scénario, que le déclin drogue et violence n'est plus seulement à la portée des plus démunis. Tout comme une aiguille, ce film distille l'inconscience de gamins qui se cherchent une vie idéale faite de paillettes, de facilité, de mode et de beauté, avant de s'apercevoir qu'ils n'ont aucune clé pour accéder à ces rêves. Malgré ces allures de films ricains, il reste français par le goût de la langueur et de la patience filmique, pas de gros clichés, ni d'effets techniques hallucinants, juste un film sur la vie d'une bande de marginaux qui ne contrôlent plus rien, fautifs d'avoir été prétentieux face au destin. Même si ce film n'est pas très connu, il en ressort que dans la même veine que Kassovitz, il reste le film le plus humble et le plus réussi de Dahan avant qu'il ne passe à la réalisation du néfaste Petit Poucet. Pour ceux qui aiment Placebo dès sa première heure c'est une bonne façon de replonger dans les premières notes du groupe à travers un film sur la déchéance. Le film cependant par sa mise en scène un peu maladroite vu que c'est le premier long métragre de Dahan (ancien clippeur et ça se remarque vraiment trop), peut se voir basculer dans la catégorie des films faciles, qui se veut "scandaleux". Je repète, on ne s'ennuie pas...


Note : 13.

Kei

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