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Caligula

Caligula : 3 Avis

"Anarchie et pouvoir" disait Pier Paolo Pasolini pour interprêter ses 120 jours de Sodome, il en va de même pour ce film ovni pour l'époque qui provoqua curiosité, fougue et surtout beaucoup de tempête. Pendant le tournage, les journalistes essayaient en vain de grapiller des informations sur ce film que le Brass disait être grandiose. A sa sortie, le film est "scandaleux", car les scènes de tortures et de violence sont tellement réalistes qu'elles sidèrent, depuis Pasolini, on avait pas osé faire mieux. Les acteurs étaient persuadés d'avoir postulés pour un film de péplum traditionnel, mais c'est sans compter que la production du magazine érotique Penthouse est derrière ce projet fulgurant. Jamais les acteurs n'ont joué autant au bout de leurs limites, on retrouve ici un Peter O'Toole, infect, pédophile, amaigri et malade, un Malcom McDowell qui semble investir totalement son personnage et le faire évoluer. D'abord fragile et incertain mais voulahnt le pouvoir, Caligula, en devenant empereur, va se métamorphoser en un être sans scrupule, libre et aimant tout ce qui est malsain (il couche avec sa soeur, viole, tue, ruine l'Etat...). Et tout ça nous est montré avec beaucoup d'esthétisme. Les jolies poseuses de Penthouse donnent au film une dimension raccoleuse, les scènes d'orgies et de douche de sperme sont assez déjantées. La scène très connue des lesbiennes est pleine d'anecdoctes. Le film est si grand que Tinto Brass passera la main à Bob Guccione. Ce film a connu le succès à la hauteur de sa démesure, excès, folie, décors dignes d'un film Fellinien, moyens énormes, ragots en tout genre.
La scène la plus impressionnante est celle du bordel, une galère transformée en bordel, avec pour putains, les femmes des sénateurs. On voit Caligula et sa femme enceinte arpenter les scènes d'orgies, d'absurdité, d'une crudité presque picaresque, lorsque les soldats romains sont utilisés comme danseurs. Critiques ? Satire sociale ? Ce film dit "monstre cinématographique" conserve ses fans et perdurera comme étant la renaissance d'un genre.


Note : 12.

Kei

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