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La maison du diable

La maison du diable : 3 Avis

Oui... La praline est très mal passée lorsque j'ai vu la "parodie" de ce film, vous devez vous souvenir de Hantise ? Eh bien, si on lui enlève le côté novation effets spéciaux, ce film n'a plus rien, mise à part les beaux yeux de Catherine Zeta Jones...
Dans la toute première version, celle-ci donc, les peurs sont plus profondes, la caméra prend le temps de lire l'effroi grandissant d'Eleanor qui devient folle petit à petit. Le château aux murs gris, aux meubles qui penchent, et sa légende sur l'impitoyable Mr Crain réussissent à faire monter la pression. Nul besoin de musique de fond, la mise en scène, le noir et blanc qui nous cachent certains éléments réconfortants, contribuent seuls à nous faire frémir... Jeu de cache-cache, lorsqu'Eleanor sent quelqu'un lui tenir la main et la serrer très fort, elle pense que c'est Théo, alors qu'elle est très loin d'elle. Pas d'effet pour nous montrer un fantôme quelconque, le film joue sur l'ambiguïté : Eleanor est-elle folle ou la maison est véritablement hantée ? C'est la femme du professeur qui nous mettra sur la piste. Femme têtue, elle décide de prendre la chambre interdite, jurant qu'elle ne croit pas aux revenants et que de ce fait rien ne l'impressionnait. Plus tard, elle fuit quelque chose dont elle ignore tout, elle erre dehors moitié folle, en tenu sale et malmenée, cette apparition vous ferait sursauter. Robert Wise à compris l'importance de jouer avec tous les coins et recoins de ce grand château, de les rendre inquiétants par le biais de jeux de lumières, jeux de miroirs et gros plans sur les angoisses des personnages, surtout celui d'Eleanor. Les personnages sont très loin de ressembler à nos potiches modernes qui encombrent le cinéma de ce genre de nos jours, l'on voit le côté rationnel et sans excès s'effriter au fur et à mesure que toutes les pièces du puzzle se rassemblent. Dans ce film, qui joue très bien sur la suggestion, on redoute souvent les côtés sombres, qui ne nous sont pas révélés, on ne voit pas on imagine le pire. Le son est utilisé à bon escient : murmures, grincements, silence, frôlements. La scène la plus superbe est lorsque Théo et Eleanor sont dans la chambre et que derrière la porte, quelque chose de pas normal, frappe et gratte. Déformations des images, des corps, c'est un ballet d'un genre disparu, rénové par le cinéma asiatique, qu'il ne faut pas manquer.


Note : 17,50.

Kei

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