Bienvenue dans l'âge ingrat : 3 Avis

Portrait d'une Amérique pas très "way of life", carrément déjantée, mais on adore ça, c'est beaucoup mieux que ces clichés de familles modèles que l'on essaie de nous imposer. Avec Solondz ce qui est très bien c'est le scénario, tiré par quatre cheveux, un peu de sadisme avec la famille, un peu de voyeurisme et de pitié... Mot d'ordre : tous détraqués ! Tous normaux enfin...
L'initiation à la vie de la petite Grace jouée par Heather est remplie de déceptions et de désenchantements. Elle s'éprend d'un amour bizarre pour le taré de l'école qui lui fixe une heure pour la violer, et elle admire son grand frêre qui a des liens tendus avec son père. Elle essaie sans cesse de les calmer. Son rôle est très fort, son personnage est ridicule parfois mais c'est parce qu'on se reconnait un peu dans cette adolescence paumée, bourrée de complexes et de désirs dont elle ne sait plus quoi en faire. Il est vrai que ce n'est pas le meilleur film du siècle, mais on doit lui reconnaître des qualités réelles. Un rythme soutenu, drôle mais émouvant et des personnages atypiques et qu'on aiment beaucoup (oui, même le petit violeur). Je me rappelle avoir vu ce film plus de six fois juste pour son cynisme et son goût de bonbon acide. Rappelons que ce film a obtenu le prix du festival de Sundance (anti-Hollywood d'où sortent des films-ovnis très très beaux et appréciables pour le vrai boulot qu'ils fournissent ; merci Robert Redfort).


Note : 16.