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Cecil B. DeMented

Cecil B. DeMented : 3 Avis

Attention film déjanté !... John Waters s'attaque à Hollywood, c'était attendu, et il l'a fait avec brio et fantaisie (enfin...). On dit oui lorsqu'un groupe de terroristes d'artistes passionnés par le cinéma, et qui détestent Hollywood décident de kidnapper un pur produit Hollywoodien pour la faire tourner dans un film indépendant dérangé. On dit non lorsque cette satyre caricaturale a bénéficié de tout le gotha hollywoodien. Le film aurait été vraiment indépendant et critique s'il avait bénéficié d'un coup de main amateur et vierge de toute aide des grosses boites de prod.
Mais bon, c'est John Waters et dans le film on retrouve l'esprit totalement grotesque et marrant du réalisateur. Tourné dans sa ville de Baltimore, Cecil B. DeMented est l'apologie du film trash et une destruction en règle des produits finis issus des studios de cinéma.
Dommage, à l'exception du personnage de Melanie Griffith, qui avec son sens de la dérision et sa beauté fatale apporte de la grâce à ce film destroy et hard rock, dommage donc, que tous les personnages soient aussi mal écrits et en total désaccord avec la figure adulte et posée de Griffith. On croirait un film pour adolescents, ou une inspiration à Jackass. L'assistante a un physique ingrat et un caractère de lèche cul. Le gang est carrément un sommet de nuls engagés dans une secte à la gloire d'un cinéaste sans intelligence ; cela va de la sataniste qui boit du jus de chèvre au gamin qui se branle tout le temps en passant par l'homo qui a honte d'être hétéro. Underground ? Carrément Waters...
Le film est techniquement bon et le scénario bien construit. Le film essaye de se faire passer pour quelque chose de neuf et d'amateur... Avec quelques stars au générique, dont Patty Hearst, ex-kidnappée des seventies, qui joue dans ce film relatant une histoire assez proche : le syndrome de la victime enlevée et tombant amoureuse de ses ravisseurs (cf dernier James Bond ou Starmania).
Ce n'est pas en citant Almodovar, Lynch, Preminger, Lee, Fassbinder, Pekinpah ou Pasolini que Waters va réussir à faire aimer leurs films (je vous jure qu'il l'ont fait) : qu'il s'en inspire ! On aurait aimé une vision plus perso sur ce qu'il a subi avec le système, les studios. Quelles stars l'ont conduit à maltraiter le personnage de Melanie Griffith ? Depp ? Turner ? Ricci ?
Le terrorisme, acte inacceptable, bousille le message d'origine... On a l'impression qu'il n'y a que ça qui puisse servir pour détruire la grosse machine américaine de films nazes et pourtant si demandés. Perso, j'ai aimé lorsqu'il a détruit Forrest Gump (enfin la suite, Gump Again), avec option orgie et star au bûcher. Mais est-ce que l'on doit mourrir pour un film ?
Cecil mériterait un bon point ?? Bah John Waters nous a habitué à mieux...


Note : 13.

Kei

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