banniere

Retour
Requiem for a Dream

Requiem for a Dream : 3 Avis



Pourquoi 18 ? Eh bien juste parce qu'il y a un effet dans le film qui n'est pas l'oeuvre propre d'Aronofsky mais bien de Gus Van Sant pour un de ces premiers films Drugstore Cowboy, on s'attendait donc à mieux qu'un effet plagiat de la part du réalisateur de Pi. Car sinon, Requiem for a Dream serait un film tout à fait parfait jusqu'à la bande originale. Au début du film, les héros ados de l'histoire s'éclatent, se droguent, s'aiment, gagnent de l'argent facile, c'est un beau rêve, mais c'est un superbe leurre, car la descente aux enfers est toute proche. Le film se décompose en trois temps : l'été, l'automne, l'hiver, et va crescendo de pire en pire. Le film proche de Trainspotting frôle la crise d'épilepsie tant le rêve devient acide. Tourné comme un vidéo clip percutant, le film nous fait l'apologie de la superficialité de nos vies et du winner pour mieux enterrer ces personnages et du même coup, le fameux rêve américain. Le régime de Sara devient accoutumance aux cachets, la drogue vient à manquer, l'histoire d'amour de Marion se fissure. Les visages se blanchissent, les yeux se creusent, les dents claquent. Les hallucinations ne sont plus des fantasmes mais bien des cauchemars. Chacun perd un morceau de lui : la raison pour Marion, le bras pour Harry, les rêves pour Sara, et l'innocence pour Tyronne. Entre cinéma expérimental et sensations fortes (qui vont en déranger plus d'un), Aronofsky habille son film d'images chocs et fait forcément réagir le public. En maîtrisant le temps (prise de dope speed, puis tout devient élastique, lent), le jeune cinéaste fait monter la pression jusqu'à l'horreur suprême : électrochocs, scie, partouzes. C'est la déchéance humaine qui est montrée à son apogée, chacun paie le prix de ses fantasmes et se réveillera avec de mauvaises surprises. Revenir de l'enfer pour y rester éveillé. Les excès de chacun sont punis sur fond sonore déstabilisant et lancinant. Les images saccadées et de plus en plus terrifiantes nous nouent l'estomac, nous donnent envie de pleurer, nous font pitié. Mais tout ceci pour nous montrer que la réelle dépendance de chacun de nous est notre dépendance à avoir des rêves et d'y croire trop fort.


Note : 18.

Kei

Précédent - Suivant