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Les liaisons dangereuses

Les liaisons dangereuses : 3 Avis



Avec cette adaptation du roman du même nom, Stephen Frears prend le parti pris de la fidélité à l'oeuvre originale. Ainsi contrairement à d'autres films inspirés de l'ouvrage de Choderlos de Laclos (comme Sex Intentions par exemple) le travail effectué par Frears consiste à coller le plus possible à l'oeuvre de base. Cela se traduit par l'ambiance « XVIII ème siècle » parfaitement mise en place, et ce durant les deux heures qui composent le film. On y retrouve tableaux, musique, luxe et société aristocrate de l'époque pour une immersion totale dans l'univers du XVIII ème.
Mais en choisissant délibérément de rester fidèle au livre, le réalisateur se voit confronté à un problème de taille : l'oeuvre de Laclos est un roman épistolaire. Ainsi Stephen Frears adapte le tout de façon vivante mais n'oublie pas pour autant la thématique de la correspondance, les personnages étant souvent montrés en train d'écrire ou de lire les lettres en question. Le texte original est d'ailleurs souvent réutilisé, avec des variations relativement minimes lors des scènes importantes.
Stephen Frears parvient donc à bien immerger le spectateur dans une époque pourtant lointaine (le film a d'ailleurs reçu 3 oscars concernant la meilleure direction artistique, les meilleurs costumes et le meilleur scénario). Il réunit en plus un casting impressionnant, John Malkovich et Glenn Close nous livrant ainsi un duo épatant et criant de vérité. Certaines scènes sont ainsi mémorables : la scène du « Ce n'est pas ma faute » (ou « It's beyond my control » pour la VO) par exemple ou encore lorsque Valmont se livre à une partie de cache-cache des plus compliquées en compagnie de la marquise et de madame de Volanges, où l'utilisation des miroirs s'avère tout simplement parfaite.
Les liaisons dangereuses était un ouvrage fascinant de dénonciation de la société et de critique des moeurs en son temps, et le film lui rend parfaitement honneur. Au-delà de la qualité de réalisation et du travail phénoménal des acteurs (Glenn Close est ainsi parfaite en marquise cynique et diabolique) le film parvient à recréer une certaine atmosphère et réussit le pari difficile de rester fidèle au livre tout en se détachant par moment du texte original. En ces temps où le cinéma lorgne bien souvent du côté de la littérature pour trouver de nouveaux scénarios, Stephen Frears a certainement réalisé un film référence dans ce domaine, à voir absolument donc (et en VO, c'est évident...).


Note : 18.

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