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Salo ou les 120 journées de Sodome

Salo ou les 120 journées de Sodome : 3 Avis



Un film très très dur à supporter lors de la première visualisation, on ne pensait pas qu'une histoire si "trash" pouvait être portée à l'écran, surtout à l'époque de Pasolini (1975). Le film a fait scandale, le tournage à été difficile : lettres de menaces, vol de bobines, pression sur les acteurs et heureusement que Pasolini est mort avant la projection de son oeuvre, car on l'aurait assasiné. Eh oui! Il s'est fait assasiné sur une plage comme un vulgaire bonhomme victime de son génie trop précoce. Salo, a été le dernier film de trop de Pasolini.
De Salo, on se souvient surtout de ces corps nus voués à l'atrocité de leurs bourreaux, aucune censure n'est permise, mais cette censure se reflète dans le personnage de la musicienne qui accompagne les narratrices du cercle qui compose le film (Manies, Merde et Sang). La musicienne apporte un peu d'humanité dans ce jeu horrible, au contraire de ses employeurs. La souffrance des jeunes personnes prisonnières des vices incroyables des notables ne la laisse pas indifférente. Salo est le film du siècle tant sa violence semble réelle, tant elle semble briser toutes les formes de censures de l'image. L'esthétisme est propre et soigné (souvenez vous de l'année de tournage du film). Les injonctions de sévices sont carrément dites de façon naturelle sans vraiment élever la voix.
Le film mélange élégance (vêtements et bagou) et atrocité. Pour une âme sensible, c'est une véritable descente aux enfers. Chaque scène est impensable et plus le film avance, plus cela devient insupportable. Mais ce n'est pas un film pour choquer comme tant d'autres, car les tortures sont réfléchies, on joue avec les scènes suggérées et celles que l'on montre très franchement, des scènes à peine soutenables.
Salo est un ogre, un film jamais égalé et que certains cinastes français essayent d'imiter (voir les films de Gaspar Noé), c'est aussi déconseillé très fortement aux personnes sensibles ou avec des préjugés.


Note : 16.

Kei

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