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May

May : 3 Avis

On rigole, mais c'est une bonne surprise, May est un ovni, mais je crois que c'est surtout grâce à son actrice, plutôt qu'au scénario lui-même. Angela Bettis nous promène comme une petite fille perdue qui cache son complexe, elle nous rejoue une version de Psychose au ralenti. Elle convainc plus dans ce film qu'elle ne l'avait fait dans la nouvelle version de Carrie. La mère de May est probablement l'élément qui a perturbé l'état mental de la jeune fille. Sans doute ne la trouvant pas assez jolie (la mère est plutôt superficielle), elle l'enferme dans son complexe et lui offre une poupée qui va devenir la confidente, mais aussi le GROS problème de May. N'arrivant pas à se faire d'amis étant petite, May finit par grandir sans l'amour de sa mère, mais plutôt avec des interdits et des reproches, avec pour seule compagnie, une poupée qu'elle ne doit jamais enlever de sa boîte.

May travaille alors comme assistante auprès d'un vétérinaire, elle est sans cesse relancée par la secrétaire lesbienne du cabinet qui glousse à la moindre bizzarerie. May est secrète et assez observatrice, derrière ses lunettes, elle observe la différence des autres, on s'aperçoit qu'ils ne sont pas plus normaux, mais un jour, elle fantasme sur un homme et tombe éperdument amoureuse de ses mains.
Adam est aussi un peu fou et décalé et il apprécie la petite May, avec son visage diaphane et ses bizarreries. Adam aime les films d'horreurs et les créations artistiques malsaines, May pense trouver enfin son égal, mais Adam s'avèrera être un petit con qui flippe à la première étrangeté. Il va vite s'apercevoir que May dépasse largement le stade des trips glauques et qu'elle est finalement cinglée, sans compter que la poupée de cette dernière est jalouse et qu'elle fait tout pour monter May contre le monde extérieur et les hommes.

May dérive et finit par devenir complètement incontrôlable. Elle veut se fabriquer l'être parfait qui sera l'aimé, qu'elle pourra toucher. C'est le moment des zigouillages à la pelle, d'une drôlerie exquise, d'une tristesse sanglante, un docteur Frankenstein en talons aiguilles qui ne demande qu'un peu d'amour et de la reconnaissance en gros.

Ce film pose le problème de la recherche de la perfection dans la socièté d'aujourd'hui, de ces travers, de la sollitude des uns, de la dérives d'une socièté en mal de repères. Notre adorable May s'y perd, elle voudrait juste être accepté telle quelle est, monstrueuse et humaine, elle confond l'amour et le cannibalisme, mais n'est-ce pas là le mot de la fin? Consommer l'amour comme la nourriture, faim de l'Être, affamé d'amour. L'air de rien, ce film est très romantique, surtout cette scène merveilleuse où May essaye de toucher avec son visage les main d'Adam... La scène la plus marquante est lorsque May emmène sa poupée à l'école des aveugles.

Ce film est génial, parce qu'il ne fait pas penser à Scream et autres films de zombies pitoyables, dont Hollywood n'arrête pas de nous assaillir depuis les revivals du genre.
C'est aussi un film qui m'a permis de réentendre « Oh ! » des Breeders, un must !


Note : 15.

Kei

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