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Old Boy

Old Boy : 3 Avis

Esthétique de l'excès, comme tout cinéaste asiatique à sensation, Park Chan-Wook sous l'apparence d'un homme psychologiquement atteint nous livre une histoire hors norme, un film qui a terrassé dans son pays des grosses productions américaines. Ce qui fait que je ne vais pas être objective puisque ce genre de cinéma asiatique est mon péché mignon. Tout d'abord, j'adore le cinéma de Park Chan-Wook. Si on le dit parfois inintéressant et trop sûr de lui, je le proclame dieu de son monde de torture et de désespoir romanesque. Tout comme Miike, sa patte personnelle ne laisse pas indifférent et n'envie rien à Tarentino ou Rodriguez.
Le cinéma asiatique est hybride, contemplatif mais se suffit largement à lui-même. Ce film déjà culte (comme toujours) de Park Chan-Wook est un mélange entre manga et folie furieuse d'un réalisateur à l'apparence calme. Le niveau émotionnel du film est très intense, mon amie n'en a pas cru ses mirettes et son pauvre coeur.
Old Boy est surréaliste et sa bande originale souligne cet effet, entre tango, classique et orchestral, c'est une folie pure, avec des images surprenantes, tout dans l'excès avec quelques notes acides sur les moeurs et le regard sur une société consommatrice (la télévision devient amie, maîtresse, dieu en somme). La force de ce cinéma est de mélanger toute forme d'histoire et de culture, Kafka croisant Akira par exemple... Oh Dae-Soo enfermé dans sa petite chambre, vit le même calvaire qu'un Monte Cristo ou le héros du film de Noé Seul contre tous. Mélangez ceci à des scènes de tortures implacables et du karaté et vous obtenez un film incroyable et complètement hallucinant (sans avoir fumé !). Les retournements de situations sont prenants et rythment le film. Personne ne sort du cinéma sans être dégoûté, ou heureux, ou déjà parti depuis longtemps. On reproche assez durement au cinéma asiatique ces scènes de violences insoutenables, mais c'est juste le reflet d'une société qui se permet de nous assaillir d'images cruelles dites "informatives", d'une époque assez désenchantée où la violence se fait voir partout. La créativité n'est pas une tare, et je pense que c'est la base de ce genre de film, l'excès jusqu'à l'absurdité de ces scènes, tout comme le cinéma gore.
La recherche d'effets stylisés est le propre de tout réalisateur, même si il y a ratage, il y a eu des efforts, et Park Chan-Wook est parfait pour moi à ce niveau. La couleur du film est tantôt sale, tantôt lumineuse, tantôt hallucinante, on ne s'ennuie pas. Et la fin vous retourne littéralement...
Old Boy est devenu un film culte dorénavant et a bénéficier d'un bouche à oreille que je n'aurais jamais cru possible, je suis assez heureuse que le cinéma asiatique devienne peu à peu une réalité, même si les remakes Hollywoodiennes me mettent quelque peu sur les nerfs. Le "Hallyu" qui regroupe la nouvelle vague Coréenne cinématographique, n'a rien à envier à Hollywood d'ailleurs ni au Festival de Cannes (de quoi les faire baver), ce phénomène fait rage en Corée et les films (drame, romance, thriller, animations...) gagnent nos salles obscurs et ce n'est pas pour me déplaire, il est favorisé par la politique des quotas instaurés par les autorités coréennes, celle ci obligeant les salles à diffuser des films locaux pendant un certains nombres de jours. Ainsi, la production cinématographique nationale se retrouve protégé de l'hégémonie Hollywoodienne et devient autonome. Un rêve que n'a jamais pû réaliser le cinéma français par manque d'appui ou de films intéressants sans doute.
Par rapport à la vague "Hallyu", L'Office du Tourisme Coréen à même mit en ligne un site qui se veut être une database des drama et films coréens, il n'existe pour l'instant qu'en coréen en japonais, Chinois et Anglais, on peut toujours rêver pour une version française puisque la France n'a pas pour habitude d'exploiter les bons fillons.
A ne pas manquer "Sympathy for Mister Vengeance" qui est le premier volet d'une trilogie de vengeurs haineux dont fait partie Old Boy et dont "Sympathy For Lady Vengeance" clos le tout, c'est tout aussi génial et ça se consomme sans limite.

Note : 20.

Kei

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