banniere

Retour
Trainspotting

Trainspotting : 3 Avis

Comment filmer des camés écossais sans pour autant créer un scandale ? Raté. Si ce film a longtemps été accusé de faire l'apologie de la drogue, c'est que les critiques n'ont pas lu l'oeuvre d'Irvine Welsh. Boyle s'est quand même limité tout en nous montrant le désarroi de jeunes qui aiment la vie mais ne veulent pas de "leur vie" et se réfugient dans les hallucinations de la drogue. Les scènes où on nous montre comment faire un fix ont suffi et ça, on l'aurait parié, a déclenché des marasmes de critiques.
Ce qu'il faut voir dans ce film très intéressant, c'est la vie sociale complètement désenchantée et sans avenir de ces jeunes Ecossais qui ont l'impression d'être la merde du monde, parce que personne ne se préoccupe d'eux. Le ton est marginal et novateur, rappelant le monde hallucinant des personnages de Orange mécanique, où l'autocritique laisse place à la narration du héro trouble.
Visuel et explosif, Trainspotting donne le ton et devient culte grâce à sa franchise et son originalité (et le bouche-à-oreille surtout), mélange avec un humour anglais toujours apprécié et des moments assez tragiques, (tout le monde finit par évoluer, mais pas de la meilleur façon). Ce film lancera "la mode" des scénarios sur la drogue (Requiem For A Dream, Human Traffic...).
Renton qui refusait de vivre la vie d'un "honnête" travailleur aliéné (voir ses parents), à la fin, finit par dire qu'il a choisi sa vie. Avec l'argent de la came vendue, il s'en va sûrement vivre "normalement", parce qu'il se rend compte que son ancienne vie dans la drogue, la violence et toutes ces situations vulgaires et désespérées ne conviennent plus et qu'il n'a pas d'avenir dans ce milieu.
On rit jaune ou noir, sauf lorsque l'enfant meurt dans son berceau. Mais lorsque Tommy décède, l'histoire est racontée sur un ton plutôt drôle. Renton, qui fait son sevrage forcé, délire sur une musique techno et a des hallucinations plutôt grotesques.
Le terme "trainspotting" désigne une activité que les chômeurs d'Edimbourg pratiquent : ils passent leur journée sur les quais de gare et comptent le nombre de trains qui arrivent soit à l'heure, soit en retard. C'est un peu inutile, mais ça donne une raison de se lever de ne pas plonger dans la folie et de rencontrer d'autres trainspotters. Ils font aussi des carnets de statistiques sur cette activitée peu banale.
Ce film m'a plu car il ne prend aucun parti, et nous donne la possibilité de voir ce qu'il y a de plus immonde en l'homme et de plus désespérant sans plonger dans la disgrâce la plus totale.


Note : 17.

Kei

Précédent - Suivant