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Les enfants de la colère

Les enfants de la colère : 3 Avis

Je ne vais pas mettre ce film en parallèle avec Goodbye Lénine ou dire si c'est mieux ou pas. Ce sont des sujets proches par les lieux, mais très éloignés par les sujets. Ici, c'est une histoire vraie, vécue par Hasselbach qui était un ancien nazi. Emprisonné pour avoir lutté contre le Mur de Berlin, cet idéologiste plonge dans l'enfer du fascisme, sa vie s'en trouvera changée. Condamné plusieurs fois pour haine raciale, il va décider de se prendre en main et de quitter le milieu malgré la pression de ses anciens camarades qui lui en voudront encore plus farouchement d'écrire son livre et de fonder une association pour ceux qui veulent quitter le milieux fasciste.
Film choc, comme il devrait être parce que le sujet est difficile, tout comme l'était Le Tunnel de Richter, qui aborde le passage clandestin d'allemands vers l'Ouest, juste pour dire que les enfants ont aussi souffert d'une guerre qui n'était pas la leur, un film sur les allemands et non plus sur ces "faschos" d'allemands.
On nous montre ici (mais pas vraiment bien hélas) la manipulation d'esprits faibles et paumés par les extrêmistes et la difficulté d'en sortir sans avoir à en payer le prix.
Ce qui a fait défaut à ce film, c'est son manque de maturité, des raccourcis d'amateurs et une mise en scène pas vraiment efficace. Car on a l'impression que le réalisateur a voulu nous montrer la violence dans ce film et non un récit évolutif sur les deux gamins qui plongent dans le nazisme (voir le viol de Heiko). On a des images fortes de deux gosses à qui l'on s'attache facilement et qui voient leur rêve se cogner contre plusieurs murs. La question est comment un gamin qui se fichait de savoir que sa mère couchait avec un "nègre" est devenu un porte-parole actif d'un groupe dangereux et haineux. Il est clair que la prison y a contribué et que les sévices aussi, mais on ne voit pas s'installer la haine chez le personnage, ni de discussion de recrutement. On aurait dit qu'entrer dans cette communauté est aussi simple que de dire bonjour.
On voulait voir un grand film qui a été très bien étudié puisque Bonengel et Hasselbach travaillent sur ce projet depuis la sortie (et même plus avant) du livre.
Mais j'ai adoré les scènes de désespoir, de terreur et d'amitié, même si la fin est d'un mélodrame exagéré. Ce film noir fait la nique au Goodbye Lénine rebâché par tous et adulé. L'erreur aussi des Enfants de la colère était de sortir dans la période de Goodbye Lénine, il en a pris un sacré coup d'anti-thèse à la nostalgie du film et à son manque d'expérience, vu que c'est le premier film de Bonengel. Mais c'est un bon film.


Note : 14.

Kei

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