The Rocky Horror Picture Show : 3 Avis

Bizarre, vous avez dit bizarre ? Cette comédie musicale est une merveille, et les inégalités dans le film n'y pourront rien changer.
Rocky, c'est grand c'est loufoque et complètement déjanté. Croire qu'en 1975 une comédie musicale pouvait avoir autant de cynisme et de décadence, ça surprend.

La première fois que j'ai vu cette comédie musicale scénique, j'ai hurlé de rire et entonné les chansons, revu encore et encore jusqu'à l'épuisement. Avec l'âge, on s'intéresse moins à ce genre de farces, mais on le garde chez soi, par nostalgie et parce qu'il faut dire que c'est génial ! C'est bourré de gogo dancers, de travestis, d'homos, d'extra-terrestres et tout ceci sous l'égide du Dr Further, un alien venu de la planète transsexuelle. Le scénario serait vraiment ridicule si derrière tout ça, il n'y avait pas de réel jeu d'acteur. Mais il y en a, l'atmosphère est inquiétante, les acteurs et actrices sont ancrés dans leur personnage. Voir débarquer un jeune couple innocent au milieu de ces pervers déjantés, c'est très drôle.

Les Américains et leur code de censure ont vu rouge lorsque des lèvres sexy et provocantes sur fond noir annoncent le début du film, lorsqu'un imminent et brillant chercheur essaie de créer un nouvel homme pour son plaisir propre et que ce savant est en porte-jarretelles et plus provocant qu'une Marilyn. Rocky est la créature désirée du Dr Further, une sorte de monstre de Frankenstein, mais version Chippendale en caleçon or hyper moulant.
Ce film est hystérique du début à la fin, la folie va même gagner le couple coincé qu'est Janet et Brad, surtout Janet qui dans la même nuit va coucher avec le Dr Further et Rocky.

C'est un film de science fiction qui reprend tous les codes de la culture pop, et des films hollywoodiens, il y a des clins d'oeil à de nombreux films connus, comme Dr X, King Kong, Frankenstein, etc...
Pop Art, glam rock, sexe, décadence et folie résument bien ce petit bijou qui nous ferait presque penser à La petite boutique des horreurs de par son originalité et le grain de ses clichés.

Mais avant d'être ce film culte rejoué encore et encore à travers le monde, The Rocky Horror Picture Show était une pièce de théâtre dont la tête d'affiche était et sera toujours Tim Curry. Lorsque la troupe débarque aux USA, et que la pièce devient un film, c'est l'amère défaite, c'est un bide presque. Cependant, il existait à l'époque des salles obscurs qui diffusaient les films de minuit, c'est à dire, des petits bijoux étranges de la contre-culture (qui a contribuer à l'apogée de grands réalisateurs tel que Lynch et John Waters), les gens se ruaient pour voir ces films étranges et le bouche à oreille opérait ensuite comme un miracle. C'est ce qui s'est produit pour The Rocky Horror Picture Show, les mêmes personnes retournaient voir et revoir Rocky Horror, le public s'est approprié le film en commençant à se vêtir comme leurs héros et à les imiter, tandis que les comédiens à Londres n'étaient au courant de rien, pensant que le film était plus qu'un gros échec.
C'est depuis que chaque samedi et vendredi sur Paris des fans se rendent aux Studios Galante pour rejouer leurs personnages fétiches. Un film aussi avec des chansons entraînantes, des délires à recréer entre amis, des chorégraphies absurdes.

Film ultra kitsch et cultissime, jamais on ne pourrait mieux utiliser ce terme que pour cette oeuvre décalée.


Note : 17.