Sanctuary n'est pas à mettre entre toutes les mains : ce manga contient des scènes de relations sexuelles très explicites
(bien que les organes génitaux aient été effacés).
Cette mise en garde faite,
Sanctuary c'est une histoire d'hommes, de mafia et de politique, qui ne fait pas dans la dentelle.
Côté technique. Il s'agit du premier titre paru chez Kabuto que j'ai eu dans les mains. La qualité des pages est bonne : le papier est assez épais. L'impression est très sombre, et ce n'est pas limité qu'à un volume : tous les volumes, toutes séries confondues, sont imprimés très sombres.
Je n'ai pas relevé de fautes de français.
Comme chez Saphira, les jaquettes sont très bien pliées. Les couvertures ne reprennent ni les couvertures japonaises, ni les américaines ni les italiennes. Petit reproche sur les couvertures : cette grosse bande de couleur qui contient le titre et le nom des auteurs bouffe le tiers de l'image de couverture et c'est assez dommage.
A noter : chaque volume fait dans les 220 pages.
Côté histoire, elle est aussi sombre que l'impression.
Les auteurs nous peignent un univers glauque, immoral, violent et pourtant il est bien ancré dans la réalité. En effet, l'histoire se déroule au Japon et suit en parallèle l'évolution d'Hojô dans la mafia japonaise et d'Asami dans la politique. On voit ainsi toutes les liaisons entre ces deux mondes et on finit par se demander quel milieu est le pire. Pots de vin, violence, chantages, manigances et manipulations, rien ne nous est épargné. Car
Sanctuary ne fait pas dans la dentelle. A la fin du premier volume, j'ai fait un constat assez effrayant : est-ce que ça se passe vraiment comme ça au Japon ? Parce que c'est loin d'être joli-joli.
Et je n'ai pas encore parlé de la représentation de la femme.
Sanctuary c'est une histoire d'hommes qui relègue dans le meilleur des cas la femme au rôle de potiche, dans 95% des cas au rôle d'objet sexuel et de chantage. Une seule femme sort du lot : le commissaire adjoint Ishihara. Mais elle reste quand même bloquée dans une représentation masculine de la femme qui veut porter le pantalon et faire comme les hommes. Elle est même un peu ridicule et ridiculisée dans sa façon obstinée de poursuivre Hojô et Asami. Elle veut faire ses preuves pour obtenir son égalité face aux hommes.
Les deux personnages principaux, Hojô et Asami, sont très intéressants. L'un est dans l'ombre
(Hojô) et l'autre en pleine lumière
(Asami). Cependant, leurs costumes sont inversés : Hojô est en blanc
(exemple), Asami en noir
(exemple).
Côté graphisme, on reconnaît bien le style de Roychi Ikegami
(Crying Freeman, Strain,...).
La mise en page des cases est assez carrée, il y a peu de débordements et d'enchaînement fantaisiste.
Il y a beaucoup beaucoup de trames. En fait, il y a des trames partout, il y a très peu de fonds complètement vides. C'est toujours rempli, avec des décors assez précis et détaillés
(exemple 1, exemple 2).
Pour montrer les sentiments forts comme la fureur, les personnes sont entourés de petites flammèches
(exemple 1, exemple 2).
On a aussi une petite ambiance dans le style de la grande saga
Le Parrain notamment au niveau des postures et des vêtements
(exemple).
Pour conclure,
Sanctuary est un seinen très intéressant et captivant bien qu'ayant un côté très macho. Développements à suivre de près.
Note : 16.