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Cosmétique de l'ennemi : 3 Avis

Après Hygiène de l'assassin (voir chronik Allez à la chronik) et Péplum (voir chronik Allez à la chronik), voici un nouveau roman d'Amélie Nothomb basé sur un dialogue entre deux personnes que tout semble opposer.

La lecture...
Le livre se lit très vite (moins de 2 heures pour 120 pages, gros caractères ; pratique quand on a deux heures de transport à tuer ^^). Sa brièveté n'est pourtant pas frustrante (ouf !).

Ambiance... tendue
On tombe tout de suite dans l'ambiance ; on se sent à la place de Jérôme Angust, on ressent son énervement, sa frustration. Plus Textor parle, plus la tension monte. Personnellement, tout le début m'a vraiment énervée. L'idée qu'un inconnu s'incruste et vous tienne la jambe contre votre volonté, aaahhh, c'est vraiment horrible. Amélie Nothomb sait vraiment y faire pour nous mettre mal à l'aise.
Après l'énervement, c'est l'angoisse qui fait son entrée. Mais qu'est-ce que c'est que ce tordu qui raconte sa vie avec force détails écoeurants ? Son premier meurtre, le jour où il a mangé de la pâtée pour chat (beurk...), son premier amour... Textor Texel est vraiment singulier (mais qu'est-ce que c'est que ce nom ?) et immonde. Il philosophe tout en parlant de meurtres et autres atrocités. D'ailleurs il semble si satisfait de lui que c'en est encore plus dérangeant et le malaise va croissant.

Des questions...
De multiples questions surgissent : c'est qui ? pourquoi il s'acharne sur Angust ? pourquoi il lui parle de tout ça ?
Après coup, les réponses à ces questions paraissent logiques mais pourtant pas une seconde je ne me doutais de ce qui allait se passer (sauf à la toute fin (mais là y avait plus de suspense), car connaissant Amélie Nothomb, ça devait finir comme ça).

Cosmétique ?
Qu'est-ce que ça vient faire là-dedans les produits de beauté ? En fait, c'est pas du tout ça. Monsieur Textor Texel explique ceci : « La cosmétique, ignare, est la science de l'ordre universel, la morale suprême qui détermine le monde. Ce n'est pas de ma faute si les esthéticiennes ont récupéré ce mot admirable. ».
Ce mot doit être cité trois fois dans tout le livre. Que Textor, le personnage abject, dise qu'il suit une certaine morale fait vraiment froid dans le dos. L'auteur adore ce genre de personnages à la logique biaisée et semble fascinée par la mort, le meurtre.

L'ennemi, c'est l'autre ?
Et oui, qui est l'ennemi ? Est-il réel ou virtuel ? Ou peut-être les deux ? Je ne peux pas en dire plus sans en dévoiler trop sur l'histoire.

De l'énervement à l'angoisse, Cosmétique de l'ennemi est une grande surprise et ne laisse pas indifférent. Amélie Nothomb a le chic pour créer ces ambiances à la limite entre le dégoût, l'attraction et l'angoisse.


Note : 15.

Yadana

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